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méditation - Page 3

  • Un livre essence ciel

    La Onzième Heure (crise spirituelle du monde moderne à la lumière de la tradition et des prophètes) de Martin Lings, paru aux éditions Tasnim, dans une version révisée et augmentée (Léo Schaya avec la fonction éliatique en complément), évoque l'eschaton et ses signes distinctifs.
    Cet âge sombre, Le Kali-Yuga des hindous, notre apocalypse biblique, va à l'encontre de l'idée du progrès scientifico-technologique qui est le règne de l'individualisme, de la matérialité et de l'homme  augmentés.
    Malgré l'effondrement politico-culturel de cette ère, les raisons d'espérer sont nombreuses pour les fervents de l'esprit, les ouvriers de la onzième heure (de la parabole évangélique), restreints en nombre mais ésotéristes en essence et pour qui sagesse et conditions de perfectionnement sont plus que jamais réunies.
    Adepte de la tradition et de la symbolique comme le furent Guénon, Schuon ou encore Coomaraswamy, Martin Lings fait preuve dans cet ouvrage référent, d'Intellect, cette faculté cardiaque acquise par un effort soutenu de verticalisation, véritable nourriture spirituelle au milieu d'une quantité d'ouvrages insipides et dénués d'empathie. Espoir, amour, espérance et conscience jalonnent la lecture comme l'évocation du Mahdi, "celui qui rétablira" tel Elie, le chemin de la rectitude avant la venue du prophète angélique, pont entre l'ancien et le nouveau monde...

  • Les esseulés radicaux

    Fabrizio Bajec,Le point zéro-un zen radical,éditions Accarias-l'originel,Est-on quelqu'un quand on reçoit le dharma comme guide d'un certain bouddhisme zen (branche tch'an) ? Fabrizio Bajec nous répond par la négative, se situant en cela dans la droite lignée spirituelle dudit zen, mettant en avant l'absence de sujet dans ses nombreuses expériences numineuses d'éveil. Le point zéro - un zen radical, titre du livre paru chez l'Originel-Accarias, est un voyage dans l' univers spirituo-culturel du poète franco-italien, en compagnie des maîtres prestigieux de sa lignée et du concret de sa pratique actuelle au dojo. L'important ici c'est l'impersonnel, l'absence de tête, le regard neuf émerveillé d'un bébé et plus même, cela (pour ne pas dire celui) que l'on était avant de naître, une conscience unifiée avec le tout, éternelle. L'effacement de ces êtres alignés et tendus entre ciel et terre (ayant saint Bouddha pour maître) rappelle la posture des musulmans pieux de la dernière religion révélée qui, à force de s'humilier (par la prière) finissent par être relevés (d'en haut ?).
    Portant l'univers ou Dieu en soi, l'infini en tous cas, la personne s'annihile t'elle ou peut elle s'allier à la grandeur sans s'identifier ? Médian, le chemin christique porte l'alliance matière-lumière au pinacle sans ombrage ni remord. L'auteur évoque et respecte d'ailleurs cette voie qu'il qualifie de "sauvage", loin des rituels, et qui comme tout autre chemin demande à l'être humain de se souvenir qu'il est pont. Pour parler d'ailleurs qu'en soit, devenir point, relié verticalement, axe-homme...et faire feu de tout bois !

  • Le deuil change la focale

    Pascale Chapaux-Morelli,Le chemin du deuil-comment survivre et vivre,éditions trédaniel,deuil,colère,tristesse,culpabilité,solitude,Octobre 2024Pascale Chapaux-Morelli, psychologue, publie aux éditions Tredaniel un manuel assez complet sur le deuil, ses phases, sa palette émotionnelle, son "recouvrement d'âme". Le chemin du deuil - comment survivre et vivre est agrémenté de témoignages et de mémo pratiques.
    Elle montre bien dans cet ouvrage comment la disparition physique devient possession psychique d'abord puis lien relationnel avec le temps. Elle dresse également un parallèle entre la période de deuil et une balade en forêt dont on ressort, après une confrontation avec l'inconnu, vivifié (l'Autre est intégré), lavé (clarification de la mémoire) et recentré (capacité de résilience).
    L'autrice ne fait cependant qu'effleurer les croyances religieuses ou chamaniques concernant l'au-delà ou l'existence d'une réalité parallèle mais s'accorde sur la surexistence d'un lien vivant (en soi) avec le défunt.
    L'outil psychologique qu'est ce livre peut être un bon compagnon de route, un livre guide pour toute personne ayant perdu récemment un être cher, à défaut de s'ouvrir à une personne qualifiée dans l'écoute et la gestion des émotions. Le chemin du deuil est balisé de signes et de jalons que d'autres ont traversé et qui sont ici retranscrits et synthétisés, cartographiés même pour ne pas trop s'éloigner de la route principalement empruntée pour se remettre à flot.

  • Dissection de l'angélisme

    Ce retrait des affaires du monde n'est pas une fuite des responsabilités ni des soucis de la vie en société. C'est un certain détachement qui permet une distance, celle d'un esprit désapproprié, désintéressé, pour tenter de voir les choses en Dieu, c'est a dire telles qu'elles sont, et donc d'avoir un regard juste. (p.10)

     

    soeur catherine ermite,manuel de vigilance spirituelle,éditions du Relié,analyse introspective,emprise psychologique,ego spirituel,Octobre 2024Soeur Catherine publie aux éditions du Relié un "manuel de vigilance spirituelle" pour "éviter les problèmes de l'esprit". Fortifiée par trente années d'érémitisme, l'autrice fait preuve d'une saine raison, aiguisée sur les mécanismes psychologiques à l'œuvre dans les cas d'emprise notamment. On sent le vécu dans un milieu spirituel où abondent les faux gourous, le pseudo éveillés ou  les fraîchement élus. C'est le silence et le retrait du monde qui a sans doute permis  à sœur Catherine une certaine distanciation et humilité sur le chemin relationnel vers dieu afin d'éviter l'inflation égotique.
    Ce manuel peut constituer une boussole psychico-spirituelle (savoir où l'on en est sur le chemin) même s'il focalise sur des cas extrêmes quasi possessifs. Il se veut en outre un complément théorique à son précédent ouvrage La Joie du Réel, apportant aussi sa part d'outils pratiques, de jalons et d'indices (la joie plénière !) sur un voyage forcément personnel et singulier.
    Peut être plus dans le domaine religieux qu'ailleurs, l'angélisme est une ombre qui, si l'on ne la conscientise ou ne la combat pas, risque, et on l'a vu à travers siècles, de néantiser les efforts étriques de ceux qui illuminent jusqu'à la noirceur de l'être humain. 

     

  • Pierres vivantes

    "Le chemin d'une seule personne qui s'éveille nourrit l'universel. Ce pouvoir là n'a pas été donné à la Bête immonde". (p.201)

     

    lily jattiot,apocalypse-passage d'un monde à l'autre,accarias l'originel,c.g jung,swami pajnanpad,saint jean,bête de l'apocalypse,jérusalem celeste,élus,septembre 2024Apocalypse - passage d'un monde à l'autre, paru chez Accarias l'Originel, est une ode à l'esprit qui souffle et inspire les hommes de bonne volonté, les "justes". C'est aussi un plaidoyer pour la conscience concernant les personnes qui ont su "faire des deux l'un", qui se vivent comme des sujets reliés.
    L'autrice, Lily Jattiot a coutume d'interpréter les rêves de ses patients, selon l'approche jungienne. Une première partie zoome avec hauteur, sur la psyché, "trait d'union entre esprit et matière". Le texte de l'apocalypse constitue ensuite bien le cœur de l'ouvrage, avec son interprétation symbolique mais le reste est une amplification du thème sur la période actuelle, assimilant le "dévoilement" à une cartographie mentale.
    Le propos est judicieux et probant, faisant des "élus" des quidam disséminés ici ou là, sans autre ressemblance qu'êtrique. On est loin d'un peuple élu mais plutôt d'une communauté d'êtres unifiés (individués selon Jung), en chemin pour une maturation psychique et spirituelle.
    Adepte d'une voie non-duelle, Lily Jattiot s'adresse à des adultes consciencieux mais minore cependant la foi (monothéiste par exemple) comme moyen de transcendance intérieure, de co-naissance. L'essentiel n'est-il pourtant pas d'abriter ce commun hôte, qu'il soit personnifié (le Vivant) ou immanent à l'être (le Je Suis) ?...car il est dit que "la foi déplace des montagnes".
    L'autrice rappelle enfin la chance de vivre en Occident, malgré ses maux, concernant notamment le droit et respect de la personne, terreau du travail d'élévation de soi. La Bête et son chiffre sont pour elle l'état d'indifférenciation duquel il est bon d'extraire un îlot d'individualité, un regard témoin et donc miséricordieux sur ce monde.   

  • Sonder l'Un-conscient

    Dieu fait chair ne nous demande rien d'autre. Il n'attend pas de l'homme la perfection. Seulement, que nous tentions, de toutes nos forces, de tout notre cœur, de tout notre esprit d'aimer. D'aimer Dieu, l'autre et soi-même, car c'est tout un. D'aimer Dieu en l'autre et en soi. (p.98)

     

    Jocelyne Delafraye,Sous les pavés le ciel,éditions Lazare et capucine,Maurice Zundel,Annick de Souzenelle,Lytta Basset,Françoise Dolto,Christ,Amour,Septembre 2024Sous les pavés le ciel, paru aux éditions Lazare et Capucine, de Jocelyne Delafraye, est un plaidoyer pour le dieu d'Amour christique. Appelée, se sentant inconditionnellement aimée, toute sa vie s'est mise au service de l'autre, qui est reflet divin.
    Psychanalyse et foi se complètent dans ses écrits. Citant volontiers Maurice Zundel, elle détricote les histoires bibliques pour en narrer l'inconscient, souvent étiqueté de mal (ou péché) mais qui n'est qu'ombre mal aimée, maudite.
    Pas d'excuse ici pour l'homme agissant sous le masque de l'ancien dieu (tyrannique, violent, juge...) alors que le pacte nouveau est une relation en conscience, une responsabilité créative plénière afin qu'advienne la paix au quotidien.
    Jocelyne Delafraye milite pour un centre en l'être qui est personnifié et incarné en multitude, pourvu qu'on le cherche. C'est un sacerdoce de le révéler en chacun par un dévoilement de soi transfiguré.
    Dans la lignée d'Annick de Souzenelle, de Lytta Basset ou encore de Françoise Dolto (même profession), l'autrice explicite les évangiles en analysant ses racines juives.  Le ton est doctoral, l'essai de belle facture, le son de cloche cristallin comme la vibration du nouveau-né...à l'esprit.

     

  • Au service du puissant tout

    Le véritable engagement spirituel consiste à grandir dans la conscience, à devenir un serviteur humble et désintéressé, sans attente  d'éveil ou de réalisation spécifique...c'est dans l'oubli de soi  et dans le service désintéressé que se trouve la véritable grandeur spirituelle. (p.40)

     

    yvan amar,faire dieu-reflexions sur le sens de l'existence,éditions le relié,castaneda,nasruddin hodja,gurdjieff,arnaud desjardins,chandra swami,nadège amar,aout 2024Les éditions le Relié publient Faire Dieu - réflexions sur le sens de l'existence, de Yvan Amar (1950-1999). Il s'agit de la retranscription posthume de dialogues à l'ashram d'Hauteville, fief d'Arnaud Desjardins (1925-2011), avec ses élèves.
    L'auteur nous parle de ses expériences numineuses, de son choix d'une vie de famille en conscience, de sa compréhension de certains subterfuges mentaux et de la nécessité d'être présent à ce qui est.
    N'hésitant pas à citer Castaneda, diminuer l'état de somnambule (Le fameux dieu autotranquilisateur cher à Gurdjieff ?)  revient pour lui à traquer nos habitudes égotiques, (croyances infantiles souvent) jusqu'à en être dénué, pour gagner en conscience.
    L’œil conscient, c'est Dieu qui se reconnaît, c'est la joie qui demeure,   ce sont les mécanismes conscientisés et dédramatisés, c'est la légèreté d'être. Il rappelle également à bon escient que ce grand rendez-vous consiste à justement baisser les armes, se rendre (à) nu pour s'immerger à la Source.
    Celui qui avait trois gourous, son maître Chandra Swami, sa femme Nadège et sa maladie, continue à nous parler de l'instant et de la relation profonde à y tisser, avant que le temps ne balaie l'illusion d'un meilleur à venir.