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méditation - Page 7

  • Transfiguer le monde

    Être vrai, c'est demeurer dans la lumière de la conscience,être attentif et, à chaque instant, être un avec tout ce qui nous arrive, agréable ou désagréable. C'est demeurer dans la lumière de l'amour, c'est laisser le logos prendre corps en nous. (p.225)

     

    leloup.jpgAvec la Philocalie des Pères du désert - initiation à la sobriété de l'âme, paru chez Albin Michel, Jean-Yves Leloup revient à ses premiers amours, la tradition orthodoxe et ses exercices spirituels (souffle, Nom, Présence au cœur, prière, vigilance...) en vue de devenir l'Archétype de la synthèse, synergie Dieu et homme, Christ.
    Douze auteurs incontournables de la Philocalie - ou amour de la beauté - plus deux hésychastes contemporains sont présentés avec extraits de leurs écrits et résonance de l'auteur, ainsi qu'un copieux lexique français-grec.
    La pratique et les conseils prodigués par les pères du désert peuvent paraître désuets pour notre époque mais ils touchent à un savoir faire et un savoir-être bien vivants en orthodoxie, en quelque sorte un christianisme ésotérique que des moines se sont transmis de génération en génération.
    Quelques exemples de sagesse éprouvée : "Au-delà de l'âge de raison, il faut accéder à l'âge d'oraison", à savoir prier sans cesse en essayant de devenir uni à "Cela" qui respire en nous... "la Conscience expie nos péchés/pensées impures" signifie que le calme advient quand la lumière de la Conscience englobe et annihile le petit ego..."Le corps est le temple de l'Esprit et non le tombeau de l'âme" pour qui sait qu'au cœur se tient la Présence de Dieu, du Je Suis et que nous sommes appelés à viser haut en cette vie.
    Le Christ en soi ou l'Esprit Saint sont les promesses et trésors de la Parousie que certains anachorètes ont incarnés au cours des siècles, preuve d'un amour projeté en leur prochain, fut-il ennemi, et présence du Christ en chacun.
    Il s'agit avant tout, conclusion de Jean-Yves Leloup, de porter sur le monde un regard neuf, attentif, beau voire miséricordieux, à l'image de l’œil de Dieu sur nous, non pas lors d'un monde nouveau à la fin des temps mais ici et maintenant, pour sauver le monde.

     

  • La reliance concourt au bien

    Coran 31,27 : Dieu a créé tout le genre humain dans un seul homme. La résurrection universelle ne lui coûtera pas davantage. Il entend et observe tout (trad. Savary).

    Entretien 34, Lili (Dialogues avec l'Ange)

    Mais l'HOMME est plus grand que tout corps céleste :
    IL EST LE CORPS DU CIEL.
    Pas seulement partie, mais tout.


    Jocelin Morisson,Romuald Leterrier,Tout est relié,Editions trédaniel,web co,smique,Univers,cerveau,cartographie chamanique,physique,biologie moléculaire,savoir indigène,Avatar,Esprit du Tout,hypothèse Dieu,grand mystère,Février 2023Sur la Terre comme au Ciel, nous sommes en interrelation. Le savoir éveille les sens, le vivre consciemment (expérience dite numineuse) peut changer une vie.
    Le duo Leterrier-Morisson s'est reformé pour la troisième fois, à l'initiative des éditions Trédaniel, pour hypothèses lier entre le savoir ancestral des peuples natifs et les dernières avancées scientifiques, de la biologie moléculaire aux théories de la physique (quantique ou relative) en passant par la philosophie antique et la spiritualité non duelle.
    L'alchimie opère à nouveau entre l'ethnobotaniste jamais à court d'histoires chamaniques (le web végétal, aqueux ou cosmique) et le journaliste synthético-vulgarisateur de théories complexes (les analogies de structure et de dynamique entre le cerveau et l'Univers de Bernado Kastrup notamment ou la thèse de l'eau morphogénique de Marc Henry).
    Résonne en soi l'idée que nous sommes et faisons de façon innée ce qui plus tard est formulé par une (en)quête, comme un témoin prenant conscience de sa nature pleine et vaste, à l'image de l'Univers.
    Nous savons par intuition que tout est connecté mais le mental s'arroge la primeur de la découverte et notre identification nous fait perdre le fil du lien.
    Le mal n'est cependant pas l'ego (sauf s'il est retord s'entend !) puisque son évolution et ses conscientisations viennent corroborer l'imbrication de tous avec le Tout. Plutôt que de chercher à le rapetisser ou le panser à foison, une collaboration s'avère plus judicieuse pour vivre en paix et en pont. Une cohabitation (celle du commun hôte) ou une Co-naissance (au sens de l'enseignement des Dialogues avec l'Ange) entre le Maître (le Connaissant ou l'Être) et l'apprenti en soi (le corps-mental), vice-versa parfois. Le Christ est venu révéler ce Maître intérieur, connecté à la Source mais le christianisme institutionnel a perdu collectivement le sens du message prophétique originel (Religieux ou pas).
    Les é(mer)veillés de tous bords se joignent à nouveau pour hausser le niveau vibratoire et chauffer la question du sens. Nul doute que nous sommes à l'orée d'un saut quantique. Tout est Relié participe (chaque chapitre et une pièce d'un puzzle mystère) à cette symbiose corps-âme-esprit en nourrissant tous les étages.

     
  • Le sens de la marche

    "Interrogeant au dedans et investiguant
    "Qui suis-je et d'où vient cette pensée",
    Toutes les autres pensées disparaissent ;
    Et en tant que "Je" dans la caverne du Cœur,
    Le Soi resplendit de lui-même".

     

    Ramana Maharshi,Je suis celui qui est,Patrick Mandala,éditions l'originel Accarias,Soi,Béatitude,extinction du je,investigation intérieure,Je suis celui qui est, compilé et traduit par Patrick Mandala est un recueil de courts textes inédits (traductions, lettres, poèmes...) de Ramana Maharshi (1879 - 1950) paru aux éditions Accarias l'Originel.
    L'essence de l'enseignement du méditant d'Arunachala se trouve peut-être dans ces quelques et ultimes lignes adressées à des proches ou fidèles (sa mère, son disciple,  premier, un chercheur sincère...), pour connaître véritablement l'état d'Être-Conscience-Béatitude dans lequel il était, désidentifié du corps et pacifié du mental.
    Le Guru du Soi, le plus souvent silencieux et rayonnant, dissèque ici par bribes sa technique d'investigation pour ramener le mental (pensées et désirs) à la Source, dans le Cœur, et rappeler que "le corps est à l'intérieur du Soi", véritable koan méditatif.
    À cette école de sagesse n'est libéré vivant que celui qui est le Soi - connaître c'est être - sans plus de "je" associé, explosé par "l'irruption du rayon de lumière qui irradie le fond de l'âme", dixit Henri Le Saux, un de ses disciples, cité dans les notes nourries du livre.
    L'unité est visée mais combien la réaliseront vraiment sans s'illusionner ? A défaut d'extirper à jamais les mauvaises herbes mentales (promesse du Christ à la fin des temps), la voie de la "co-naissance" (à l'être en soi, le connaissant, le relié à la Source) permet déjà aux pratiquants spirituels et religieux de tous bords de goûter au numineux et à l'éternelle félicité par à-coups, en témoins, jusqu'au jour de la dissolution pérenne de l'ego. Ramana Maharshi montra le chemin et incarna sa Réalisation. Un possible actualisé, message originel des prophètes avant que la religion instituée, ses lois, rites et dogmes ne viennent rendre inaccessible ou confuse la voie de libération du mental affabulateur voire tyranique.

     

  • Un don de Soi

    Le Royaume des cieux est royal parce qu'il ne lâche rien. On ne peut y entrer que si on s'est délivré de l'homme superficiel, de l'homme violent et de l'homme inaccompli. On n'y entre que si on sait honorer l'amour et la liberté. (p.287)


    Bertrand Vergely,Voyage en haute connaissance,éditions du Relié,éditions Trédaniel,philosophie,Christ,évangiles,Michel Henry,Jung,Royaume intérieur,voie traditionnelle,mental,Soi,Janvier 2023Voyage en haute connaissance - philosophie de l'enseignement du Christ, paru aux éditions du Relié - Trédaniel,  est le fruit de conférences données par Bertrand Vergely, proposant des ponts entre philosophie et religion.
    L'auteur nous livre ses réflexions sur l'évangile et l'apport du Christ au monde. Amour et liberté sont les deux symboles de son incarnation en montrant un autre chemin, divin, possible face à l’éternel esclavage mental et à la relation toxico-tyrannique de l'ego (jalousie, vengeance, haine de l'être...).
    S'appuyant sur des philosophes, Michel Henry notamment, il évoque de ce dernier l'"Archi-vivant" à trouver en soi, la pensée profonde, féconde ou l'intelligence illuminative qui, par un recentrage ou désidentification (à la pensée automatique), permet de vivre selon le vaste Soi (cher à Jung) ou l'être relié et plus sur un existant limité dans l'espace-temps (le moi-je et ses passions destructrices).

    Ce n'est pas le Christ qu'il faut supprimer. C'est le principe même de l'univers, de l'humanité et de l'Esprit qu'il faut retrouver. Dans les évangiles, c'est ce qui se trouve enseigné. Or cela n'a pas été compris. (p.20)

    Cette "haute connaissance" originellement destinée aux initiés s'approche de la voie de sagesse traditionnelle, représentant l'homme et sa double origine (un des titres de Graf Durckheim) avec cependant la nouveauté toute christique de l'Esprit, de l'intelligence, de la vision que recouvre le Verbe.
    La bonne nouvelle ou évangile perdure jusqu'au jugement dernier ou apocalypse, qui est la vérité cachée (si peu), ontologique de l'humanité : le royaume intérieur, source de paix, de joie et de transfiguration.
    Un essai nourrissant, résolument optimiste et réconfortant qui récapitule l'essence du message de l'Homme vivifié par le souffle de Dieu.

    On ne sait plus voir. On prend le noble pour de l'illusion et la brutalité pour la vérité. On peut faire de la brutalité et de son mensonge le principe du monde. Le Christ vient mettre fin à ce monde et à ce principe du monde. Il vient pour faire du jugement brutal qui prétend bien juger, le dernier jugement. (p.307)

     

  • L'âme du Phénix

    Coup de Chœur 2022

    Célia Flaux, Porcelâme, Tome 2 Le chant du Phénix, Tome 1 La voie du Kirin, Bayard, Florent Grattery, fantasy japonaise, Lian Hearn, Le clan des otori, décembre 2022. « Chaque clan doit allégeance à l’Empereur. L’empereur doit assistance à chaque clan. L’empereur est garant de la paix »

    Vous êtes plutôt Dragon, Tigre, Tortue, Phénix ou Kirin ? Long temps d’hésitation ? Vous n’avez pas encore découvert l’univers de Porcelâme de Célia Flaux aux éditions Bayard. Ici ce n’est pas le « choixpeau magique » qui détermine si vous êtes plutôt Griffondor, Serdaigle, Poufsouffle ou Serpentard. Cela dépend un peu de votre lieu de naissance et de vos gènes … à moins que l’animal sacré d’un des cinq clans ne se manifeste devant vos yeux. Et là votre destin peut basculer en un clin d’œil. Ajoutez à cela une petite statuette, de matière magique, qui vous suit partout et représente vos états d’âmes profonds. Terminez par un grand empire au bord de l’implosion, avec cinq clans qui s’attirent et se déchirent, des enfants royaux qu’on veut utiliser et des samouraïs, fidèles ou indépendants, lâches ou dangereux. On pense d’abord au Clan des Otori de Lian Hearn mais l’histoire nous absorbe très vite. Après avoir dévoré le tome 1 La voie du Kirin où l’on suit l‘évolution de la jeune et robuste guide des montagnes Tomoe et du rōnin Kiyoshi, discret et puissant ; on se délecte du second opus : Porcelâme, Le chant du Phénix. (Penchez-vous d’abord sur le 1er volume avant de lire ce qui suit)

    « Le traité fondateur est écrit sur un rouleau en porcelâme appelé l’âme de l'Empire, qui représente les cinq animaux sacrés ».

    Cette fois-ci, les lecteurs suivent moins les battements de cœur de Tomoe, bien qu’elle reste une des protagonistes de l’histoire. Désormais, nous nous penchons sur le cas de son amie Aïko. Les montagnes sacrées du Kirin n’ayant plus de secrets pour nous, partons à la découverte du clan du Phénix, peu évoqué dans le précédent tome. La jeune miko, longtemps restée auprès de la Grande Prêtresse, ne connaît pratiquement rien du clan du Phénix et de son animal sacré. Elle aura bien besoin de Tomoe, Kiyoshi et du jeune prêtre Chihiro pour s’acclimater à ces terres hostiles. D’autant plus que les intrigues politiques mettant en jeu l’harmonie des différents clans se précisent et se compliquent. L’empereur (clan du dragon) est-il complice de la régente du clan du Phénix ? Peut-on faire confiance à la nouvelle gouverneuse du Tigre et pourquoi le porte-parole de la Tortue ne prend jamais parti ?

    « Le Phénix, dieu du Sud et du Feu, recherche l’art et le savoir. Il s’incarne dans une seule personne, choisie selon des critères mystérieux ».

    Les complots apportent du rythme et du suspens au récit. Néanmoins, c’est la richesse et la complexité des personnages qui accrochent les lecteurs. Ainsi on partage les sensations, la palette d’émotions mais aussi les nouveaux liens que traversent Aïko au fil de l’histoire. Comme elle, nous suivons les légendes de l’empire, nous nous imprégnions de l’atmosphère propre à chaque clan puis de la magie et la poésie qui irriguent Porcelâme à chaque instant. La nature et l’art sont également présents dans la trilogie de Célia Flaux et il nous tarde de savoir quel territoire nous allons découvrir dans le dernier tome. Concluons cette chronique en saluant le beau travail d’illustration de Florent Grattery qui accompagne les romans. Le chant du Phénix est sorti fin octobre mais c’est toujours plaisant de finir l’année 2022 en décernant un brûlant coup de Chœur ! (À lire dès 12 ans)

    Image: Bayard

  • L'Aide céleste

    "Un récit initiatique ne dit pas comment aller mieux ici-bas, mais comment devenir vivant, c'est à dire re-né, ressuscité". (p.16)

    "Dans ce voyage merveilleux, l'Ange est le guide intérieur de l'Âme en quête de Sagesse éternelle". (p.123)

     

    kelen.jpgJacqueline Kelen nous offre avec Le temps de la bonté - Le livre de Tobit, paru aux éditions du Cerf le fruit de ses méditations sur la fable et ses propres manducations spirituelles.
    D'un seul généreux souffle, elle déroule l'histoire des Tobit(e) père et fils (de l'hébreu Tov-bon), de leurs quêtes initiatiques respectives et de la grâce de Dieu à leur égard par l'entremise de l'archange Raphaël voyageant incognito (Azarias).
    Ce dernier accompagne Tobie fils pour recouvrer un trésor d'épargne du père mais aussi et surtout pour le marier à Sarra, son âme sœur destinée, en la guérissant d'une malédiction. Ce sont le foie et le cœur d'un poisson (une préfiguration du Corps du Christ ?) qui éloigneront Asmodée, un mauvais démon de Sarra ; et son fiel qui redonnera vue à son père aveugle.
    Cette édification spirituelle écrite au 3eme siècle avant J.C présente vraisemblablement des racines perses et zoroastriennes avant inclusion dans le canon biblique.
    Bien nous fait Jacqueline Kelen d'avoir repris cet épisode énigmatique et  salutaire, agrémenté de citations réconfortantes puisées dans l'ancien testament.
    Sa saine réflexion nous amène comme toujours à une profondeur de vue, un changement de focale, une nouvelle vision des évènements. La bonté et l'Amour de Dieu abondent ici plus que sa vindicte et récompensent la fidélité, la foi et l'espérance de ses adorateurs, comprenne qui voudra.
    Le choix judicieux de cette aventure positive pour tous permet à l'autrice une digression finale sur la Jérusalem céleste et ses justes remparts comme autant de cœurs vivants.
    Une manne spirituelle qui  fortifie l'âme et vivifie le cœur, par temps trouble.

     

  • Un monde évanescent

    "Plus d'âmes, que des clients".

    "Un monde enténébré par ses lumières".

     

    muguet.jpgChristian Bobin revient après trois années d'absence avec un recueil poétique sur la vie, le monde moderne, les éveillés a l'éternité.
    Le muguet rouge célèbre les vivants , ceux dont la présence irradie (rêves, livres, musique, science) bien qu'ils aient disparu de corps, alors que le monde, en son progrès, se phagocyte, fabrique des machines, empêchant les ailes de l'âme de se déployer.
    L’œil du poète sait capter les instants d'éternité, ceux où l'on s'oublie. Il avance en âge en gardant cette acuité d'esprit qui le fait témoin d'une époque chronophage où s’étiole la mémoire vive.
    Le rêve et le réel se côtoient dans ce court mais dense essai et la frontière mort-naissance s'estompe, laissant apparaître en filigrane le rouge sang des cœurs épris de leur vivant et qui laissent une trace pérenne, famille ou compagnons de route.
    Chaque mot est pesé, arrangé et empaqueté et Christian Bobin s'amuse à magnifier ou haranguer ce qu'il perçoit, tel un Descartes poète. Il suggère sans les nommer, les signes d'un temps eschatologique où les aveugles sont rois alors qu'au ciel des fixes se préparent les noces des amants.
    Il n'est plus sûr de rien que d'aimer l'instant puisque le temps passe et broie tout sauf l'offrande. 

    "Tu n'as pas écrit tes livres. Tu as laissé la vie même pas "tienne" les écrire, assembler soleils et lunes dans la corbeille de tes bras".