Si je renonce à ma conscience, elle, pour autant, ne me lâche pas. Elle ne quitte pas le navire et continue à veiller. Avec le temps, je contacterai un mal-être, perdrai le sommeil, courrai partout pour ne pas me retrouver face à elle. Mais j'aurai beau m' étourdir, elle ne me quittera pas...pour provoquer mon bonheur. Là où je le suis enfermée dans la culpabilité, dans la douleur de l'
autoaccusation, la conscience veut me faire éprouver le repentir, la joie de la réconciliation. Avec la reconnaissance de la faute s'ouvre le chemin d'un par-don (p.109)
Avec Chercher la femme, à l'infinitif, paru aux éditions du Cerf, Céline Guillaume célèbre le féminin intérieur, notamment dans sa qualité d'accueil de l'altérité.
Libraire et laïque dominicaine, elle pourfend l'intérêt d'une culture de (et pour) soi, d'une connaissance de l'âme qui est notre alter ego, notre souffle vital, notre être profond.
La femme possède selon elle naturellement des matrices sacrées car à l'identique du Dieu de miséricorde, creuset de l'enfantement mais indignes de l'avortement. Son appétence à accueillir la vie peut aussi symboliquement désigner le Vivant, le "conscience-cieux".
Ses croyances vont au mariage libre de toute contrainte mais elle reste confiante dans l'adversité et sa longévité. Elle vénère aussi son genre, à destinée sacrée et sa différence face à l'homme plutôt que son égalitarisme simiesque.
"Confiance, exigence devant la vérité, liberté" sont autant de qualités que de trophées qu'il est bon de montrer et d'assumer devant les vies désenchantés ou les vides non emplis de plénitude.
Un brin mystique, elle se découvre parfois phare ou aiguilleuse de l'être, forte d'une réflexion nourrie par une Relation et d'un esprit curieux.
La femme n'est pas la cause du bancal mais son côté solide, à assumer sa faiblesse. Elle demeure un exemple à suivre quand elle assume pleinement l'incarnation, dans les pas de l'Aimé, l'Amour et l'Amant.