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Spiritualité - Page 22

  • La force d'y croire

    Joël ,2,28 : Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions. (Trad. Darby)


    L-Arme-absolue.jpgJean Gagliardi, herméneute des rêves, nous en livre un de taille dans l'Arme Absolue (un beau titre lacrymal aussi), un roman sur le pouvoir de la bénédiction qu'il écrivit presque en état de transe juste avant l'épisode COVID, et qui est désormais publié en physique aux éditions ODES.
    Le livre décrit avec beaucoup d'humour et d'à propos, car il brosse un futur désirable pour beaucoup, la volte face radicale du président français actuel sur les volets écologiques et sociaux. Épris d'éthique et de bienveillance, ce dernier inquiète les renseignements militaires et autres agents de l'ombre, qui sont au service de la guerre plutôt que de la paix (lobbys, exploitants, usuriers,...) d'autant qu'une mystérieuse femme noire (appelée l'envoyée) prônant la puissance du pardon et de la bénédiction commence à gagner de plus en plus de cœurs et d'esprits à sa noble cause (le président aussi ?).
    Léo, mercenaire retraité, est chargé d'enquêter sur cette pseudo-secte pacifiste des néos (vêtus de blanc Ils rappellent les "guilty remants" de la série
    Leftovers) alors que son passé de tueur le taraude et que sa fille l'éveille à une sensibilité psycho-métaphysique.
    Cette sorte de thriller intimiste bien écrit interroge en profondeur notre vision du monde et nos projections sur autrui, avec une belle réflexion sur les racines du mal et de la souffrance. En fin connaisseur de nos rouages intérieurs et parts d'ombre, l'auteur milite pour une connaissance unitive de soi en totale interaction et reliance entre tout et tous.
    Moins de magie noire (maudire, médire...) mais un réel élan du cœur (accepter ce qui est, se pardonner, bénir l'instant...) suffirait, selon l'auteur, à mieux s'aimer pour aimer son prochain et la planète en retour...
    Jean Gagliardi rejoint ici par son pari éditorial, le collectif du commun-hôte, ces (é)veilleurs de l'intelligence créatrice en soi (le Nouveau, le Christ intérieur, la conscience active...) qui révolutionnent véritablement le monde par leur regard, leur intention, leur foi, leur rythme et leur silence intérieur.
    Un roman radio-actif et détonnant presque scientifique dans son approche des phénomènes.

     

  • Singulières Ibeyi

    Ibeyi,Arlo Parks,Spell 31,Festival des Nuits de Fourvière,Naomi Diaz,Lisa-Kaindé Diaz,jumelles,tournée 2022,Juillet 2022,Lyon

    Un petit temps de réglage fut nécessaire aux sœurs Diaz d'Ibéyi pour pleinement rentrer dans ce concert rallongé et structurellement modifié suite au forfait pour raisons médicales d'Arlo Parks en première partie du Festival des Nuits de Fourvière.
    Le show 2022 calibré pour les festivals estivaux innove par un renfort rythmique masculin double en programmation-basse et batterie, permettant aux voix gémelles de mieux se marier, s'accompagner, s'unifier. Les sœurs ont gagné en maturité par rapport à leur dernière tournée avec un troisième album
    Spell 31 dans la lignée des précédents mais plus apaisé, harmonieux et détaché. Naomi s'investit plus dans le chant, Lisa-Kaindé s'expose davantage sur scène, une large place est laissée à la danse car la patte Ibeyi c'est avant tout ce rythme tribal aux racines cubaines englobant la spiritualité et le culte des esprits.
    Les chansons glanées sur leurs trois albums défilent, une inédite est délivrée avec en fond visuel des images de clips ou d'archives. La magie opère, surtout dans les moments d'harmonisation vocales où plus qu'un dialecte commun (le yoruba), c'est la vibration (des deux l'une) qui touche juste.
    Unique et fascinant à entendre et à observer, cette osmose entre jumelles, ce soutien et amour mutuel entre l'une plutôt corps et rythme (Naomi), l'autre plutôt son et esprit (Lisa-Kaindé) et qui joignent leurs harmoniques respectives dans la flamme de l'instant.
    L'univers d'
    Ibeyi est maintenant connu, leur histoire personnelle partagée et ici célébrée sur scène mais il manque peut être ce rayonnement qui n'advient qu'en s'oubliant, un décollement qui survient en lâchant le personnel pour l'universel (hier sur la fin du concert seulement). Au début de leur tournée internationale dès septembre, gageons qu'elles sauront récolter et préserver l'écume, ce petit supplément d'âme qui fait toute la différence.

     

  • Ils sèment

    wallen.jpg

    C'était la deuxième date d'un. spectacle symphonique éphémère venant couronner 25 années de mariage (et de collaborations) entre Wallen et Abd Al Malik qui s'est déroulé hier aux nuits de Fourvière.
    L'arène était bigarrée comme jamais, "arc-en-ciel" comme le cœur de ces deux tourtereaux dont la religion est l'amour et la poésie la passion commune. Ces vers d'
    Ibn Arabi entourent le spectacle qui sera plus un tour de chant alternatif qu'un ensemble de duos. Chacun des artistes interprète ses classiques accompagné de choristes pour Wallen et de l'orchestre à rayonnement régional de Lyon. L'équipage du Beni-Snassen est presque au complet avec le frère Bilal à la production, Matteo Falcone en featuring sur deux titres, et un vrai groupe scénique créé pour l'occasion, rappelant l'unité de groupe de ces artistes pour des projets récents comme la BO du film qu'Allah bénisse la France.
    Cette famille pionnière de l'histoire du hip-hop français jouit d'un grand capital de sympathie et d'écoute (la première partie Saräb, sorte de fusion jazz, arabe, rock fut bien accueillie) même si le public en grande partie féminin était venue acclamer et accompagner au chant, avec une ferveur intacte, la reine de la soirée
    Wallen, véritable icône de toute une génération.
    La poésie fût aussi célébrée tout du long, avec des extraits de textes d'
    Aragon, René Char ou Rumi mais on s'aperçoit qu'elle imprègne en filigrane chacun des hits des deux artistes (Soldat de Plomb, l'Olivier, Miséricorde, Gibraltar ...).
    Un album commun fera apparemment suite mais on ne sait si sa composition sera une création  nouvelle (dont la dernière en date était plutôt électro) ou une célébration de classiques revisités (Dona, les Autres, Celle qui a dit non, Mes rêves...).
    L'amour fût le maître-mot, pour l'être aimé, les proches, les collaborateurs ou pour Dieu (le couple semble très pieux). Chacun put projeter ses propres sentiments dans la prestation donnée qui néanmoins se rapprocha d'une ode toute féminine.

     

  • Une Pensée intemporelle

    "Nos conflits avec les puissances extérieures de ténèbres ne sont, en fait, qu'une petite fraction du grand combat ; peu d'entre nous sont destinés à donner leur vie pour le nom du Christ, à lui rendre témoignage et être martyrs ; mais nous sommes tous appelés à cet état sublime de triomphe, à cette illumination de l'intelligence qu'il est si difficile de préserver dans tout son éclat : l'acceptation, spontanée et sans discussion, de la souveraineté pratique du Christ sur toute chair". (p.186)


    Dom Anschaire Vonier,La victoire du Christ,Fabrice Hadjadj,éditions Sainte Madeleine,moines du Barroux,esprit paraclétique,mission du Christ,1934,Juillet 2022Un souffle saint habite l'abbé et théologien allemand Dom Anschaire Vonier (1875-1938) lorsqu'il écrit en 1934 La Victoire du Christ.
    Souffle saint par sa "pré-vision" puisque l'époque est à l'aune d'une seconde guerre mondiale, période de tribulation pour les croyants de l'alliance monothéiste. Le titre et la teneur de l'essai en 20 chapitres et un épilogue en font un livre à teneur prophétique, en tout cas universel, sur le modèle de l'apocalypse de Jean, qui reste un écrit dont l'issue est positive et lumineuse.
    Souffle saint également par son effusion de joie que rien ne saurait contre-argumenter. Il y est question du Christ, de sa victoire sur la mort, sur Satan (et les forces des ténèbres) et de son rôle de rédempteur des péchés du monde. Pour le chrétien cette Personne est au cœur de sa pratique avec l'eucharistie bien évidemment mais aussi les dits et gestes du quotidien puisque le Christ est le nouvel homme en soi, né selon l'esprit et dont la grâce illumine et court-circuite l'espace-temps.
    Souffle saint enfin dans le "réconfort" des paroles de l'auteur apporté à toute personne attestant que Jésus est le Messie attendu puisque ce "Paraclet" est avec elle jusqu'à la fin des temps et dans les épreuves (la grande guerre est proche). Une des fonctions de cette troisième entité divine chrétienne est de rappeler le message christique originel de paix finale intérieure, de victoire sur le monde et ses pensées morbides, d'un retour unitif à Dieu (dans cette vie ou l'au-delà).
    Les moines de l'abbaye Sainte-Madeleine du Barroux  rééditent ce texte à propos, avec une préface de Fabrice Hadjadj.
    De tout temps des christophores ont témoigné de la résurrection du Christ en leur sein, en leur chair même, faisant de cette phrase de Saint Paul leur credo : "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi".
    Chacun son don, nous ne sommes pas tous mystiques. Celui de Dom Anschaire Vonier fut de synthétiser pour ce livre, et d'autres du même acabit, dans un esprit clair et évangélique, le sens de la venue du Christ sur terre et son inflexion réussie dans le Plan divin, pour l'éternité.
     

  • Un concept visionnaire

    Tigran,Shaman,l'appel,trilogie,Mama éditions,Carlos Castaneda,visions,chanelling,mongolie,chamanisme,homme-loup,troisième oeil,Juin 2022L'Appel est l'ultime volume de la trilogie Shaman parue chez Mama éditions. Tigran, l'auteur, a totalement imaginé et transcrit ce récit d'initiation chamanique et d'amour cosmico-charnel en Mongolie, où il ne s'est jamais rendu. Prouesse donc du réalisme associé à une histoire simple mais complexe dans ses ramifications et entremêlements. Même s'il prétend avoir reçu une grosse part de l'intrigue en moult détails sous forme d'images ou de paroles canalisées un beau matin, la forme reste un assemblage subtil et cohérent de vécu (enfance, voyages, rencontres...), d'impressions, de visions ou de ressenti, faisant de Shaman une belle œuvre  de co-naissance.
    Chaque volume est construit autour d'une image symbolique forte, ici l'ouverture et l'irradiation du troisième œil, tout en tenant l'intrigue en haleine dans un univers où tout s'imbrique et prend sens. L'autre idée archétypiquement vivante et haletante de ce dernier tome, c'est ce curieux homme-loup, sauvage et chef de meute, qui vient ponctuer l'originale trilogie par la révélation de sa véritable identité.
    Les livres de l'universitaire et apprenti sorcier Castaneda étaient aussi écrits et agencés de façon magique. Ils ont finalement touché un large public. Souhaitons à Tigran un rayonnement similaire qui viendrait couronner l'engagement, l'audace et la ténacité de la ligne des éditions Mama depuis quelques années, maison dont il était l'éditeur et le gérant avant d'en devenir un auteur emblématique.

     

  • La posture et l'attitude justes

    "Ce n'est qu'à partir du moment où tu prends conscience du caractère toujours imparfait de ta pratique que le moindre de tes pas devient une ascèse qui t'engage corps et âme. Autrement dit, tu commences à donner "le meilleur de toi-même en tout lieu et à tout moment et tu te sens un avec toi-même."" (p.45)


    Force-Votale-Couverture-Web-300x467.jpgForce vitale de Kodo Sawaki (1880-1965) publié chez l'Originel-Antoni a tout d'un futur classique de la spiritualité. Le contenu, forme et fond rappelle Esprit zen, esprit neuf de Shunryu Suzuki, une référence dans la voie de la posture zazen.
    On doit à la ténacité de quelques disciples ces paroles de celui qui fut le maître de Taisen Deshimaru, le célèbre moine bouddhiste zen qui moissonna le sol français et européen. Vastes comme l'univers sont les portes d'entrées qui mènent à la compréhension "étrique" du vrai visage qui se contemple, ici regroupées en 24 chapitres et autant de courtes perles interconnectées.
    Kodo Sawaki possède en outre une excellente connaissance de la Bible et de l'essence du religieux : "la pratique elle-même est le satori... c'est mener une vie religieuse".
    Il insiste notamment sur l'acte de "se brancher sur la même longueur d'onde que l'Univers" pour ainsi "remettre son baromètre intérieur en état de marche...perpétuellement actualisé".
    A la lecture de son enseignement on se sent en contact avec la profondeur "du Bouddha et des anciens maîtres", englobant une sagesse universelle qui va de Castaneda et sa voie du guerrier (vivre chaque instant comme le dernier) à celle des prophètes monothéistes. Il s'agira toujours de s'oublier dans une pratique dénuée d'intérêt et au service de l'Univers, contenu dans la simple cellule familiale ou “sangha” par exemple.
    Être un avec soi-même et autrui, transcender l'existence individuelle et personnelle, être relié, s'abandonner, voir...autant d'attitudes étriques que la posture permet de vivre et d'incarner chaque jour, dans la simplicité d'un esprit désintéressé et neuf tel celui du disciple.
    Angélique Dailcroix (peinture de couverture), Frédéric Blanc (traduction de l'allemand) et Roger Lipsey (préface) ancrent en outre ce manuscrit intemporel (agrémenté de photos du maître par Muho Nölke, le traducteur en allemand du japonais) dans la modernité. Un bel objet en sus donc, format poche, pour en faire un compagnon de route auquel on peut se référer souvent.

     

  • Un temps suspendu

    "Figure porteuse d'espoir, le Messie est entrevu dans une pluralité d'oracles, de visions, de préfigurations et de prières, évoqué par le biais d'images et de symboles. Cette plasticité des représentations permettra aux chrétiens de formuler leur propre conviction de foi. Les disciples de Jésus n'attendent plus un Messie. pour eux, Jésus est le Messie ".(p.275)


    De David à Jésus - les Figures du Messie,Guy Vanhoomissen,éditions Jésuites,Lessius,écrits intertestamentaires,Jésus-Christ,prophète de la fin des temps,eschatologie,David Hamidovic,Bible,prophétie,Juin 2022C'est une étude synthétique très intéressante sur les figures du Messie, de David à Jésus, qu'a orchestré le jésuite et bibliste Guy Vanhoomissen pour les éditions Jésuites, collection Lessius.
    A la manière d'un rêve et de son amplification, il convoque en sus de l'ancien testament et de ses grands prophètes, les principaux écrits intertestamentaires juifs et chrétiens (Psaumes de Salomon, paraboles  d'Hénoch, testaments des 12 patriarches, targums ...) découverts pour certains à Qumrân.
    En ressort pléthore d'attentes et de statuts messianiques pour la période eschatologique de l'humanité mais globalement concentrés en quatre qualificatifs - le Messie, l'Élu, le Juste et le Fils d'Homme - auxquels répond parfaitement, d'après l'auteur, le galiléen Jésus dit Christ.
    S'il est orienté sans répondre à toutes les énigmes de cette figure centrale du sort de l'humanité, le travail colossal de débroussaillage de Guy Vanhoomissen apporte une pierre d'angle au vaste sujet de l'eschatologie, côté judéo-chrétien, comme l'historien du judaïsme ancien David Hamidovic. On se plaît à relire des extraits de textes anciennement inspirés qui parlent d'un futur peut-être nôtre.
    Même si l'étude s'arrête ici, le Coran, autre texte sacré, valide l'hypothèse (Jésus est bien le Messie) d'un retour à la fin des temps sans en définir la forme ou l'essence puisqu'il seconderait le Mahdi, sorte de messie politique.
    Henry Corbin, le célèbre orientaliste, croyait qu'ils n'étaient qu'un seul et même sauveur rejoignant en cela les prophéties des autres cosmogonies, sous des noms différents (le 7, le Roi du monde, Agni, Big Foot, l'Ange de la Face...).
    Dans l'évangile, Jésus évoque en effet le règne du Paraclet, un prophète angélique eschatologique proche de son "fiat" miraculeux, dont l'identité suscite encore débats. Âme christique ? Matrice unitive ? Corps fantastique ? Ne serait-il pas alors ce fameux "Messie souffrant" qu'évoquait Isaïe, pour faire le lien avec le Messie attendu par les juifs ?
    Sur ce sujet brûlant et cet "édit-Fils", Dieu reste à coup sûr le plus savant !