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juillet 2022

  • Parcours exaltant

    Exposition exodes, Saint Raphaël, Simone Dibo-Cohen, Art contemporain, juillet 2022

    Une exposition d'envergure sur le thème de l'exode se tient jusque fin septembre dans la ville de Saint Raphaël, engageant 80 artistes (230 œuvres) dans 8 lieux emblématiques proches du centre ville, une expérience visuelle ludique.
    C'est l'occasion de découvrir des hommes et femmes plasticiens, peintres, photographes ou sculpteurs renommés ou émergents, qui frapperont l'imaginaire par leur vision toute personnelle confinant parfois à l'universel. Pour notre part, de nombreux souvenirs demeurent parmi lesquels la mer noire de Bao Vuong (The crossing), les peintures foisonnantes de Philippe Cognée au Centre culturel, les personnages en tissus et ouate d'Anne Buthuon (photo 1) au musée d'Archéologie, le mannequin d'autoportrait costumé (sorte de totem chamanique moderne) de Cédric Tanguy, l'exil salvateur de Dalila Dalleas Bouzar et le bateau de fortune de Barthélémy Toguo (Photo 2) à la Villa des Myrtes, ou encore les statues mythologiques couleur ocre de Christophe Charbonnel (David et Goliath au parc Bonaparte, Thésée et l'Amazone devant le Centre culturel)


    L'occasion aussi de visiter des bâtiments dédiés à l'art et la culture sous toutes ses formes (salle de danse, musée archéologique) jusqu'à une ancienne boîte de nuit (La réserve) ou une belle mairie d'honneur un peu excentrée (les Asphodèles). L'occasion enfin de voir à quel point la thématique touche la créativité artistique et inspire des œuvres originales (textures, supports, palette d' arts graphiques...) interconnectées à travers le globe, que le pays soit libre ou opprimé, que le temps questionné soit passé (génocides, guerres, migration...) ou futur (le réchauffement climatique par exemple).
    Le nombre, les tragédies, l'angoisse mais aussi l'espoir et l'élan que suscitent l'exode sont illustrés de façon insolite, brute ou symbolique, à visages découverts ou masqués parfois, plus rarement intériorisés lorsqu'il s'agit de quitter un ancrage pour un continent (en soi) nouveau ou inexploré. Mais l'art contemporain n'est pas littérature et se ressent plus qu'il ne se lit. Une sensibilité et ouverture à l'autre que le maire Frédéric Masquelier souhaitait mettre en avant pour célébrer les 60 ans de l'indépendance de l’Algérie sous la houlette et carte blanche de Simone Dibo-Cohen (présidente de l'UMAM: Union Méditerranéenne pour l'Art Moderne), avec l'accueil chaleureux et les anecdotes à propos des jeunes saisonniers. Une initiative de bon augure pour le rayonnement culturel de la ville de Saint Raphaël, après le parcours d'art urbain initié par le festival Résonances urbaines.

    Exposition exodes, Saint Raphaël, Simone Dibo-Cohen, Art contemporain, juillet 2022

    Images : Ville Saint-Raphaël

  • Bleue Prudence

    Bleue comme l'été, Marie Lenne-Fouquet, Edition Sarbacane, collection Exprim', roman ado-adulte,couleur, surf, chagrin d'amour, hypersensibilité,juillet 2022

    Fraîcheur, où es-tu ? Je veux plonger dans l'océan, observer des surfeurs surfant sur leurs surfs, au-dessus des vagues bleues, voir une mer bleue sur un horizon bleu, bleu comme l'été. Lire Bleue comme l'été de Marie Lenne-Fouquet, aux éditions Sarbacane (collection Exprim'), ça marche aussi. C'est même encore mieux. Emporter ce bouquin à la plage ou le savourer bien au frais au fond de son lit ou dans un transat : peu importe au fond.

    Bleu smalt

    Où que vous soyez, vous rirez avec Prudence et ses amies, vous pleurerez en vivant son chagrin d'amour, vous deviendrez photographe avec elle, le temps d'un été. Vous apprivoiserez les vagues avec Denis-Dylan, le surfeur complètement décalé. Vous deviendrez un peu...beaucoup superstitieux-se avec des 7, des 4, vous chercherez la couleur bleue à chacune de vos pérégrinations, devenant incollable sur toutes ses nuances. Et puis vous réagirez au quart de tour, la moindre petite contrariété vous plongera dans des abîmes de désespoir sans vous rendre compte de votre talent, de votre chance et de la présence des gens qui vous aiment. Bref, Prudence aura déteint sur vous et franchement, vous risquez d'en redemander. Oui, parce que quand on referme le livre, on a qu'une envie: découvrir la saison 2 et savoir ce que deviennent tous les personnages croisés dans le roman. (Euh ... ya une saison 2 ?)

    Bleu turquin

    Marie Lenne-Fouquet a la capacité de nous intégrer immédiatement dans l'histoire comme si on côtoyait vraiment Prudence, Denis-Dylan, Meï et tous les autres. L'hypersensibilité de l'héroïne nous saute à la figure et ne nous lâche plus, tout comme l'envie d'observer ces surfeurs dans leur vans. On se passionne d'un coup pour la photographie. Quant à la vie de famille de Prudence, à ne manquer sous aucun prétexte, elle nous renvoie immanquablement à la nôtre tel un écho puissant, vibrant et poignant.

    Bleu glacé

    Attention roman Coup de Chœur ou coup dans le cœur, ce qui est la même chose. On vous souhaite un bel été bien bleu... (À partir de 14 ans et jeunes adultes).

    Bleu tendre

    Image: Sarbacane

  • L'instant solennel

    campana.jpgDomaine Lacroix-Laval, petites lumières allumées, le soir commence, ambiance d'été avec stand hot-dog/bières puis concert d'après spectacle pour finir en beauté le Festival des Nuits de Fourvière. Il y a plusieurs petits chapiteaux mais lui domine les autres par la taille et la couleur rouge : Trottola. À l'intérieur, ça ressemble au cirque d'antan. D'ailleurs, il y a pas mal de familles mais aussi des adultes sans mômes. Pas besoin puisqu'ils vont défiler devant nous : Bonaventure Gacon et Titoune ou plutôt 4 avec les deux musiciens : Bastien Pelenc et Thomas Barrière. On avoue, c'est le nom de Bonaventure Gacon qui nous a mis sur la piste. L' équipe de Choeur avait adoré le film Cornélius, le Meunier Hurlant (de ) joué par ce colosse sensible.  Sa proposition artistique inédite nous avait marqué. Nous retrouvons ici Bonaventure brut au sein de sa compagnie circassienne Trottola créé en 2002 avec Titoune la voltigeuse (et aussi plasticienne) et les multi-instrumentistes déjantés déjà cités. Campana (la cloche), titre de ce spectacle initié en 2018 est un projet ambitieux, un rêve fou mais aux grands enfants rien d'impossible. L'arène est ronde, et l'on y rencontre l'art de la démesure : portées, clown, trapèze, musique...dans un espace restreint, on le mesure à la toute fin.
    Pas d'histoire à proprement parler, seulement la vie qui germe et pousse par toutes les trappes possibles, comme une création issue du néant. Il y a bien un éléphant qui existe l'espace d'un instant et s'évapore. Tout concourt ici à l'attention du geste et du spectateur qui communie au rythme d'un éternel présent. Il est question de force physique mais sans performance, de sourire mais sans raison, d'agilité mais sans tension, de poésie mais sans fioritures le tout soutenu par un orchestre artisanal et génialement fou. Ces 4 clowns sont résolument magiques, ils réveillent l'âme de l'enfant qui connait assurément le chemin du cœur.

    @crédit photo https://cirque-trottola.org/campana

  • La force d'y croire

    Joël ,2,28 : Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions. (Trad. Darby)


    L-Arme-absolue.jpgJean Gagliardi, herméneute des rêves, nous en livre un de taille dans l'Arme Absolue (un beau titre lacrymal aussi), un roman sur le pouvoir de la bénédiction qu'il écrivit presque en état de transe juste avant l'épisode COVID, et qui est désormais publié en physique aux éditions ODES.
    Le livre décrit avec beaucoup d'humour et d'à propos, car il brosse un futur désirable pour beaucoup, la volte face radicale du président français actuel sur les volets écologiques et sociaux. Épris d'éthique et de bienveillance, ce dernier inquiète les renseignements militaires et autres agents de l'ombre, qui sont au service de la guerre plutôt que de la paix (lobbys, exploitants, usuriers,...) d'autant qu'une mystérieuse femme noire (appelée l'envoyée) prônant la puissance du pardon et de la bénédiction commence à gagner de plus en plus de cœurs et d'esprits à sa noble cause (le président aussi ?).
    Léo, mercenaire retraité, est chargé d'enquêter sur cette pseudo-secte pacifiste des néos (vêtus de blanc Ils rappellent les "guilty remants" de la série
    Leftovers) alors que son passé de tueur le taraude et que sa fille l'éveille à une sensibilité psycho-métaphysique.
    Cette sorte de thriller intimiste bien écrit interroge en profondeur notre vision du monde et nos projections sur autrui, avec une belle réflexion sur les racines du mal et de la souffrance. En fin connaisseur de nos rouages intérieurs et parts d'ombre, l'auteur milite pour une connaissance unitive de soi en totale interaction et reliance entre tout et tous.
    Moins de magie noire (maudire, médire...) mais un réel élan du cœur (accepter ce qui est, se pardonner, bénir l'instant...) suffirait, selon l'auteur, à mieux s'aimer pour aimer son prochain et la planète en retour...
    Jean Gagliardi rejoint ici par son pari éditorial, le collectif du commun-hôte, ces (é)veilleurs de l'intelligence créatrice en soi (le Nouveau, le Christ intérieur, la conscience active...) qui révolutionnent véritablement le monde par leur regard, leur intention, leur foi, leur rythme et leur silence intérieur.
    Un roman radio-actif et détonnant presque scientifique dans son approche des phénomènes.

     

  • Singulières Ibeyi

    Ibeyi,Arlo Parks,Spell 31,Festival des Nuits de Fourvière,Naomi Diaz,Lisa-Kaindé Diaz,jumelles,tournée 2022,Juillet 2022,Lyon

    Un petit temps de réglage fut nécessaire aux sœurs Diaz d'Ibéyi pour pleinement rentrer dans ce concert rallongé et structurellement modifié suite au forfait pour raisons médicales d'Arlo Parks en première partie du Festival des Nuits de Fourvière.
    Le show 2022 calibré pour les festivals estivaux innove par un renfort rythmique masculin double en programmation-basse et batterie, permettant aux voix gémelles de mieux se marier, s'accompagner, s'unifier. Les sœurs ont gagné en maturité par rapport à leur dernière tournée avec un troisième album
    Spell 31 dans la lignée des précédents mais plus apaisé, harmonieux et détaché. Naomi s'investit plus dans le chant, Lisa-Kaindé s'expose davantage sur scène, une large place est laissée à la danse car la patte Ibeyi c'est avant tout ce rythme tribal aux racines cubaines englobant la spiritualité et le culte des esprits.
    Les chansons glanées sur leurs trois albums défilent, une inédite est délivrée avec en fond visuel des images de clips ou d'archives. La magie opère, surtout dans les moments d'harmonisation vocales où plus qu'un dialecte commun (le yoruba), c'est la vibration (des deux l'une) qui touche juste.
    Unique et fascinant à entendre et à observer, cette osmose entre jumelles, ce soutien et amour mutuel entre l'une plutôt corps et rythme (Naomi), l'autre plutôt son et esprit (Lisa-Kaindé) et qui joignent leurs harmoniques respectives dans la flamme de l'instant.
    L'univers d'
    Ibeyi est maintenant connu, leur histoire personnelle partagée et ici célébrée sur scène mais il manque peut être ce rayonnement qui n'advient qu'en s'oubliant, un décollement qui survient en lâchant le personnel pour l'universel (hier sur la fin du concert seulement). Au début de leur tournée internationale dès septembre, gageons qu'elles sauront récolter et préserver l'écume, ce petit supplément d'âme qui fait toute la différence.

     

  • Ils sèment

    wallen.jpg

    C'était la deuxième date d'un. spectacle symphonique éphémère venant couronner 25 années de mariage (et de collaborations) entre Wallen et Abd Al Malik qui s'est déroulé hier aux nuits de Fourvière.
    L'arène était bigarrée comme jamais, "arc-en-ciel" comme le cœur de ces deux tourtereaux dont la religion est l'amour et la poésie la passion commune. Ces vers d'
    Ibn Arabi entourent le spectacle qui sera plus un tour de chant alternatif qu'un ensemble de duos. Chacun des artistes interprète ses classiques accompagné de choristes pour Wallen et de l'orchestre à rayonnement régional de Lyon. L'équipage du Beni-Snassen est presque au complet avec le frère Bilal à la production, Matteo Falcone en featuring sur deux titres, et un vrai groupe scénique créé pour l'occasion, rappelant l'unité de groupe de ces artistes pour des projets récents comme la BO du film qu'Allah bénisse la France.
    Cette famille pionnière de l'histoire du hip-hop français jouit d'un grand capital de sympathie et d'écoute (la première partie Saräb, sorte de fusion jazz, arabe, rock fut bien accueillie) même si le public en grande partie féminin était venue acclamer et accompagner au chant, avec une ferveur intacte, la reine de la soirée
    Wallen, véritable icône de toute une génération.
    La poésie fût aussi célébrée tout du long, avec des extraits de textes d'
    Aragon, René Char ou Rumi mais on s'aperçoit qu'elle imprègne en filigrane chacun des hits des deux artistes (Soldat de Plomb, l'Olivier, Miséricorde, Gibraltar ...).
    Un album commun fera apparemment suite mais on ne sait si sa composition sera une création  nouvelle (dont la dernière en date était plutôt électro) ou une célébration de classiques revisités (Dona, les Autres, Celle qui a dit non, Mes rêves...).
    L'amour fût le maître-mot, pour l'être aimé, les proches, les collaborateurs ou pour Dieu (le couple semble très pieux). Chacun put projeter ses propres sentiments dans la prestation donnée qui néanmoins se rapprocha d'une ode toute féminine.

     

  • Une Pensée intemporelle

    "Nos conflits avec les puissances extérieures de ténèbres ne sont, en fait, qu'une petite fraction du grand combat ; peu d'entre nous sont destinés à donner leur vie pour le nom du Christ, à lui rendre témoignage et être martyrs ; mais nous sommes tous appelés à cet état sublime de triomphe, à cette illumination de l'intelligence qu'il est si difficile de préserver dans tout son éclat : l'acceptation, spontanée et sans discussion, de la souveraineté pratique du Christ sur toute chair". (p.186)


    Dom Anschaire Vonier,La victoire du Christ,Fabrice Hadjadj,éditions Sainte Madeleine,moines du Barroux,esprit paraclétique,mission du Christ,1934,Juillet 2022Un souffle saint habite l'abbé et théologien allemand Dom Anschaire Vonier (1875-1938) lorsqu'il écrit en 1934 La Victoire du Christ.
    Souffle saint par sa "pré-vision" puisque l'époque est à l'aune d'une seconde guerre mondiale, période de tribulation pour les croyants de l'alliance monothéiste. Le titre et la teneur de l'essai en 20 chapitres et un épilogue en font un livre à teneur prophétique, en tout cas universel, sur le modèle de l'apocalypse de Jean, qui reste un écrit dont l'issue est positive et lumineuse.
    Souffle saint également par son effusion de joie que rien ne saurait contre-argumenter. Il y est question du Christ, de sa victoire sur la mort, sur Satan (et les forces des ténèbres) et de son rôle de rédempteur des péchés du monde. Pour le chrétien cette Personne est au cœur de sa pratique avec l'eucharistie bien évidemment mais aussi les dits et gestes du quotidien puisque le Christ est le nouvel homme en soi, né selon l'esprit et dont la grâce illumine et court-circuite l'espace-temps.
    Souffle saint enfin dans le "réconfort" des paroles de l'auteur apporté à toute personne attestant que Jésus est le Messie attendu puisque ce "Paraclet" est avec elle jusqu'à la fin des temps et dans les épreuves (la grande guerre est proche). Une des fonctions de cette troisième entité divine chrétienne est de rappeler le message christique originel de paix finale intérieure, de victoire sur le monde et ses pensées morbides, d'un retour unitif à Dieu (dans cette vie ou l'au-delà).
    Les moines de l'abbaye Sainte-Madeleine du Barroux  rééditent ce texte à propos, avec une préface de Fabrice Hadjadj.
    De tout temps des christophores ont témoigné de la résurrection du Christ en leur sein, en leur chair même, faisant de cette phrase de Saint Paul leur credo : "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi".
    Chacun son don, nous ne sommes pas tous mystiques. Celui de Dom Anschaire Vonier fut de synthétiser pour ce livre, et d'autres du même acabit, dans un esprit clair et évangélique, le sens de la venue du Christ sur terre et son inflexion réussie dans le Plan divin, pour l'éternité.