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Voyage - Page 4

  • Démonstration de force

    Un grand changement de paradigme a lieu aujourd'hui sur la planète...l'effondrement d'une vision du monde toute mentale...et la renaissance d'une véritable intelligence émotionnelle et créatrice chez l'humain, grâce à l'éveil de sa vibration et à l'humble compréhension de sa guidance intérieure...un véritable système intuitif de navigation...(p.379)



    Philippe Guillemant,La physique du futur lumineux,éditions trédaniel,grand virage de l'humanité,Tenet,Avec la physique du futur lumineux paru aux éditions Trédaniel, Philippe Guillemant donne un peu plus de coffre et de poids au Grand Virage de l'humanité, son précédent ouvrage. Sur près de 400 pages il montre que la simplicité d'une idée (la vibration de joie engendre notre meilleur futur) recouvre parfois une réalité complexe, parfois abstraite pour les non initiés ou les personnes non formatés à l'univers sémantique scientifique de la physique, quantique ou pas.
    Ainsi fait-il dialoguer dans le temps, des personnages fictifs ou réels (il est très présent en vidéo sur les réseaux sociaux) sur ses intuitions théoriques novatrices à propos notamment du déterminisme et du hasard. Il explique en filigrane n'avoir suivi et développé que son intuition d'adolescent (la voix de son guide intérieur) pour esquisser une tâche réconciliatrice entre science et religion (ou plus appropriée une pratique spirituelle) et dont la conséquence (proche) est un changement de paradigme. Comme dans le film Tenet de C. Nolan, l'important n'est pas de tout comprendre mais de ressentir intuitivement ou par expérience, le sens du dévoilement...et présentement nous aurions, selon l'auteur, la capacité d'être co-créateur d'un futur désirable (et non socio-génétiquement déterminé) par nos vibrations de consciences en nous excentrant de la tête au cœur, du mental/volonté à l'intuition/intention. Concrètement il validerait scientifiquement la foi (et son corollaire la Joie) qui participerait d'un vide rayonnant, d'un invisible englobant.
    Cet ouvrage assez ardu malgré son effort de vulgarisation, s'adresse plus particulièrement à notre sens, aux rationalistes de tous bords (philosophes, scientifiques, psy...) qui préféreraient voir avant de croire et pour qui une solide théorie précède (ou valide) toute adhésion pratique.
    Il est aussi un "pavé" nécessaire dans la mare des "scientistes" dont l'avis inspire encore (jusqu'à quand ?) les puissants de ce système-monde. Espérons comme Philippe Guillemant, que ce dernier comprenne son erreur à développer des égo forts (des élites) au détriment de l'exploration d'un centre émotionnel-intuitif plus à même de percevoir la fonction subtile de l'être humain et sa destination future. 

  • L'Oeil illumi-notoire

    hofmann.pngPerceptions et perspectives est un court testament philosophique du créateur du LSD Albert Hofmann (1906-2008). Publié pour la première fois en français par les éditions Solanacée spécialisées dans les enthéogenes, ces mémoires surgirent à l'aune de ses 80 ans (en 1986), sous titrées Essais sur la nature de la réalité.
    Chimiste émérite, contemplatif dans l'âme, il fut un émerveillé de la Création, grossissant avec forte acuité les processus chimico-psychologiques à l’œuvre en l'homme et par l'homme, grâce à ses images perceptives. La beauté et la complexité de la nature terrestre et stellaire le porta vers la croyance en un Créateur, un Œil divin qu'il reconnut  également en soi, abolissant la frontière duelle entre intérieur et extérieur (l'ouvrage contient aussi des poèmes-haïkus méditatifs).
    Dissertant sur les notions de focale, de possession ou d'énergie, il sous-tend le potentiel créatif et déconditionné de l'esprit humain, capable d'adaptation ou de mutation pour se réaliser pleinement dans sa tâche ontologique.
    Ce court essai somme toute assez académique bouleverse à microdose les codes du genre en y introduisant son pesant de foi, qui éclaire de l’intérieur une vision originale du monde.

     

     
  • Âme punk

    sigur-bd.jpg

    Il était question de justesse hier pour le concert de Sigur Ros au Festival des Nuits de  Fourviere et sa première partie Claire Days (accompagnée de Premier jour pour la basse/clavier et batterie). Justesse de la voix donc et émotions qui forcèrent l'écoute d'une arène pleine à craquer.
    Après la délicate et seule présence féminine lyonnaise de la soirée (qui sort son premier album emotional territory) le quatuor mené par Jón Pór Birgisson au chant et "guitare archet" (comme des vrombissements) investit l'espace avec un spectacle images et lumières nuancées tout au long des deux heures du set, alternant anciennes et nouvelles compositions (le 8eme nouvel album symphonique Atta sortira physiquement en Septembre, 10 ans après Kveikur).
    Le show se centre sur Jónsi, son chant falsetto et sa langue inventée, le Vonleska, dans la première demi-heure. Le temps d'accorder le public à l'univers atypique des artistes islandais, lent, angélique et délicat et nous amener à quitter les amarres d'un mental stigmatisant. Au moment où les repères sautent, instaurant l'écoute de l'instant, le calme apparent dévoile une complexité de sentiments sombres ou agités et le magma qui couvait se révèle éruptif. Le vaisseau islandais (les cordes tendues faisaient penser à un navire) nous fait alors voyager dans ses terres ou sur/sous la mer  et l'imaginaire décolle aussi grâce aux images oniriques qui défilent sur les trois écrans. C'est crescendo que le groupe (les 3 membres fondateurs Georg Holm à la basse, Jon Birgisson au chant et à la guitare, Kjartan Sveinsson de retour aux claviers et le nouveau batteur) décolle jusqu'à l'artifice final, prouvant après 30 ans de carrière qu'il reste un atout majeur des artistes rock internationaux.
    Assez proche de Thom Yorke (Radiohead) par sa sensibilité et timidité, le charismatique Jónsi et ses acolytes proposent un univers fantasmagorique aux textures variées, du calme introspectif à l'explosion émotionnelle, une bataille somme toute universelle entre l'ange et le démon intérieur, attisée par les nouvelles du monde, que l'artiste véritable, passeur, restitue dans toute sa complexité.

     

  • Un simple regard

    Ramana maharshi,Coeur est ton Nom Ô Seigneur,Bharati Mirchandani,2ditions Almoro les deux océans,Arunachala,Sri ramanasramam,Inde,Soi,Je Suis,Juillet 2023

    Le silence est continuelle éloquence,
    Flot ininterrompu de langage (p.32)

     

    Cœur est ton Nom ô Seigneur ! est un recueil de photos de Ramana Maharshi (1879-1950) et de son environnement, agrémentées de notes essentielles de son message-enseignement. Le livre hommage concocté par un dévot, Bharati Mirchandani, pour le 125eme anniversaire du sage et son ashram-fondation, reparaît aux éditions Almora-Les deux océans (A.L.T.E.S.S en 2008 pour la première) à un prix volontairement abordable. Les portraits sont magnifiques et donnent à voir la Source infinie du Soi dans les nuances (ni âge, ni émotion) avec un cœur aimant, aux deux sens du terme. Quant aux perles de sagesse, les plus simples et parlantes égrènent l'ouvrage, résumant bien l'univers sémantique du Guru d'Arunachala qui, après une expérience subite de mort corporelle illuminatrice du Soi intérieur à 16 ans, ressentit l'appel (pour y séjourner) de cette montagne sacrée de l'Inde.
    Solitude et contemplation devinrent le quotidien de celui qui s'immergea le plus souvent dans un silence et une paix éloquents pour signifier la dissolution d'une montagne en soi (le mental ou ego) et la découverte d'un mont analogue, le Cœur ou Soi, qui est aussi Centre de la conscience absolue ou fameux "Je Suis".
    Ce beau livre est une ode à la méditation pour ajuster son regard (dans le sien) ou saisir la source d'où émanent ses paroles œcuméniques.
    Quelques photos flous ou une traduction manquant parfois de nuances n'entament en rien la joie de feuilleter cet album traversé par le Vivant.

     

    Jésus est l'ego, la Croix est le corps,
    Lorsque l'ego est crucifié et périt,
    Ce qui survit est l'Être Absolu,
    Et cette glorieuse survivance est appelée Résurrection. (p.59)

     

  • Moment suspendu

    sabotage.jpg

    La compagnie galloise NoFit State Circus donne autant de cachet et de prestige que la  compagnie Trotolla l'an dernier, au domaine féérique de Lacroix-Laval investi par le festival des Nuits de Fourviere. C'est là que l'aventure humaine, les prouesses techniques et la magie du cirque opèrent une adhésion évidente des publics.
    Spectacle total avec Sabotage, orchestré par Firenza Guidi à la mise en scène et Tom Rack à la production (un membre fondateur), dans un cirque de 600 places soutenu par 4 colonnes d'acier qui, par des systèmes de poulies, deviendront les escaliers célestes des voltigeurs aux multiples accessoires. Les talentueux artistes circassiens se relaient dans  de courts numéros tantôt athlétiques, poétiques ou gracieux. Certains se retrouvent dans le chœur ou instrumentiste au sein du "live band" électrifié et électrisé : un combo qui fait mouche dans le cirque moderne.
    Sabotage casse en effet résolument les codes du théâtre traditionnel en questionnant les genres, les apparences et les places attribuées à chacun avec un casting aux morphologies atypiques. Les protagonistes passent de l'ombre à la lumière, de la fanfaronnade à la prouesse, de la force à la légèreté, dans une ambiance feutrée et changeante, de rock à cabaret et disco,  solo de trompette ou piano pour des moments plus intimes.
    Le talent scénique se mesure à la facilité dans laquelle se déroule chaque saynète et c'est portés par une foi enfantine et une confiance saine en autrui que chaque élément de la troupe (créée en 86 à Cardiff) se livre à cœur ouvert et corps au vent.
    Au final le public debout applaudit à tout rompre et de joie, cette subtile alchimie trouvée dans tous les recoins de la création. C'est jusqu'au 8 Juillet.

    @crédit photo : NoFit State fb

  • Un oracle pacifique

    tigre.jpgLe tigre et le jaguar clôt le cycle Shaman de Tigran en beauté.
    Après une incursion en Arizona, la famille de Tangri retourne en Mongolie où tout a commencé. C'est là qu'aura lieu en esprit la fusion entre médecine indienne et chamanisme des steppes, l'alliance des deux animaux totems symboles. Hilga sa femme y découvre un destin matrilinéaire plausible pleinement dévoilé et sa descendance féminine, Seta, âgée de 13 ans, hérite de gènes hautement radio-actifs pour élargir encore le cercle des connaissances astrales.
    Pas en reste, Tangri poursuit sa quête initiatique céleste, fort de ses visions d'outre-mondes et de ses victoires spirituelles grandissantes. L'équilibre et la sérénité semblent accompagner désormais ce personnage anagramme de l'auteur dont la ligne éditoriale chez Mama éditions s'ouvre au mysticisme de bon aloi.
    Au final une série riche d'imaginal et de culture chamanique (pratique, visions, ustensiles, esprits alliés, intentions, prophéties...) qui se lit comme un bon manga (une version dessinée peut-être  bientôt ?). Un souffle parcourt les six volumes qui rend l'intrigue captivante et surprenante. Les émerveillements y sont subtilement disséminés et leur numinosité monte crescendo.  Une bonne synthèse en la matière sous forme de roman initiatique inspiré. 

     

  • L'heure de rayonner

     

    Bunker,Baptiste Amann,Adama Diop,Naïm Bakhtiar,Flora Bernard-Grison,Solène Celse,Inès Dhahbi,Émile Faure,Christian Franz,Élodie Laurent,Yasmine Ndong,Yohanis Thomont,Félix Villemure-Ponselle,Clara Hubert,théâtre de la Comédie de Saint-Etienne,Juin 2023

    Bunker signait le fruit de trois ans d'incubation et l'émancipation d'un collectif de 10 jeunes étudiants-acteurs. L'immersion est totale dès les premières secondes : le futur crève l'écran (vidéo) avec une scénographie bluffante de réalisme et profondeur. Cette fable science-fictionnelle écrite sur mesure par Baptiste Amann après commande du parrain et metteur en scène de cette 31ème promotion Adama Diop, trace aussi un parallèle avec une expérience collective de trois années dans le laboratoire de création (et de révélation) qu'est le théâtre de la Comédie de Saint-Étienne.

    Dehors c'est la jungle (guerre ? Virus ?...), l'hostile, le danger, et la survie organisée, légiférée d'une petite communauté, est prétexte à de beaux moments de théâtre.  Cette narration totale aborde les problèmes du quotidien aux questionnements les plus métaphysiques, tout en valorisant les jeux participatifs donnant du sens. Chacun trouve sa part belle de lumière même si c'est dans l'interrelation que se révèlent aussi des tempéraments. Les années COVID (de l'enfermement à l'explosion émotionnelle ces 3 dernières années) ont plus que jamais cimenté des liens et malgré les probables colères, peurs ou doutes, le désir et le plaisir de jouer restent intacts et décuplés, imprimant dans notre rétine les visages déterminés de Naïm Bakhtiar, Flora Bernard-Grison, Solène Celse, Inès Dhahbi, Émile Faure, Christian Franz, Élodie Laurent, Yasmine Ndong, Yohanis Thomont et Félix Villemure-Ponselle.

    Rencontre avec Baptiste Amann à la suite de la dernière représentation (11 min):


    podcast

    @crédit photo : La Comédie de Saint-Etienne