blogger hit counter

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Voyage - Page 2

  • Beauté voilée

    smile.jpg

    Avec un deuxième album Wall of Eyes, de prime abord mièvre et incomparable, the Smile nous propose, à l'écoute hi-fi, une musique complexe, exigeante, inelligente et créative. Ces artistes qui se nourrissent ces derniers mois de conscience, de respect et d'amour du public (une tournée internationale sold out), pondent en retour, avec certes beaucoup de génie, un album de 8 pépites, quintessence de leur art, fusion de genres, voix et rythmes planants comme dans un état entre-rêve éveillé. La caresse côtoie le bruit (magma sonore), l'harmonie le strident mais l'album est équilibré, suave même.
    S'habiller de beauté, tel est le credo de cette proposition artistique pour auditeurs matures, aptes à percevoir l'intention première derrière le chaos apparent, ou plutôt les nuances subtiles dans ce qui semble amalgamé.
    Enregistré en partie dans le mythique studio Abbey Road, the Smile, avec Sam Petts-Davies comme producteur, a su capter l'essence de l'universalisme propre aux Beatles en innovant sans cesse pour ne pas se laisser posséder ou capturer. Un trio post Radiohead (Yorke, Greenwood et Skinner) à haut potentiel mélodique et rythmique, qui trouve dans Wall of Eyes une alchimie indémodable.  A Splendid Time is guaranted for all !

  • Au coeur de la spirale

    Hôzhó est une forme de sagesse qui permet de transformer l'ennemi en allié. Nous sommes nous-même notre propre ennemi, responsable de ce qui nous arrive. Afin que l'harmonie soit au cœur de ma vie, j'ai dû apprendre à pacifier l'ennemi en moi...développer ses dons et talents génère la paix en soi - calme l'anxiété, la colère, la jalousie et l’intolérance...Apprendre à pacifier, c'est "prendre ses propres outils en mains", et créer haut et fort, que l'amour soit là où il n'y en a plus. (p.245 et 246)

     

    Lorenza Garcia,vingt ans auprès des Navajos,Mama éditions,Ian Kounen,Pierre Rabhi,peuple Diné,peinture avec sable,cosmogonie,hutte de sudation,Janvier 2024L'artiste peintre (avec le sable) et musicienne Lorenza Garcia signe aussi un livre témoignage captivant chez Mama éditions sur ses vingt ans auprès des Navajos. Comme Ian Kounen avec les shipibos, elle va nouer des ponts entre l'Amérique (Nouveau Mexique plus exactement) et la France, s'imprégner de leur culture et médecine, être soignée par les autochtones et diffuser leur vision par delà les frontières.
    Hôzhó c'est la beauté, l'harmonie ou la joie, un état d'esprit en accord avec la nature, son prochain et l'univers.
    L'appel auprès d'hommes médecines, les synchronicités ou évidences évoquent peut-être la transmigration d'âme sans pour autant épouser les mœurs ou coutumes du peuple premier. Il s'agit là de faire rayonner une nation première, littéralement parlant, en nouant des alliances fructifiantes pour eux (Pierre Rabhi avec son agro-écologie) et s'inspirer de leur science du désert (climat hostile par définition) pour nourrir notre réflexion sur le climat et l'avenir de la planète.
    Ambassadrice des Dinés ou peuple Navajo en France, sa désormais double culture l'a fait naître individu unifié dans son regard et sa conscience de la vie, comme le furent les prémisses de sa naissance terrestre entre Italie et Espagne.
    En faisant des deux l'un elle réalise une synthèse intérieure de pacification et concoure à l'harmonie universelle dans une tâche résolument altruiste. Bien nous en fasse !

  • Se souvenir

    Pourquoi cette émotion ? L'émotion n'apparaît que lorsque je ne vois pas une chose telle qu'elle est, mais que je la prends pour quelque chose d'autre. (p.64).

     

    Daniel Roumanoff,Svami Prajnanpad,éditions Accarias l'originel,colette Roumanoff,Lyings,Inde,advaita Vedanta,désidentification,Janvier 2023Les éditions Accarias-l'Originel publient un livre d'entretiens, les six seuls enregistrés par Daniel Roumanoff (1936-2015) avec Svami Prajnânpad en 1972. Rencontré en 1959, ce sage du Bengal finira ses jours deux ans plus tard (1974) en Inde, après avoir sejourné malade, dans la maison des Roumanoff (été 1973). Daniel consacrera la seconde partie de sa vie à récolter et diffuser des traces de son enseignement.

    L'enfant est au cœur de toute spiritualité (comme le montre la photo de couverture), notamment celle du Svami,qui prône la non dualité et l'union avec ce qui vient...
    Les émotions bien sûr, les désirs et les pensées afférentes, qui toutes proviennent d'un mental "construit" sur les premières années d'apprentissage, ses croyances et identifications.
    Ce personnage infantile irrigue en profondeur (ou surface ?) nos actes et réactions d'adulte et c'est le propre d'une conscientisation (voir) quotidienne de se détacher d'un mécanisme sinon répétitif, en tout cas travestissant par filtre le réel.
    Cet ouvrage traduit et mis en forme par Colette Roumanoff est aussi un hommage et un acte mémoriel de et pour Daniel son mari, qui fit par ailleurs face à Alzheimer avec son aide pendant dix ans. Il est un témoignage de ce qu'il fit et fut, de ce qui le mouvait intérieurement mais aussi une parfaite illustration de la manière dont son guide spirituel disséquait la psyché avant d'opérer un tri chirurgical (les lyings) dans ses méandres, pour une meilleure clarté d'esprit.
    Chaque quêteur saura y trouver nourriture, synchronicité, aide, pièce du puzzle pour soi et Soi, et le classer à divers degrés, comme un livre opportun.

     

  • Petit mais costaud

    Le manque de foi conduit à la rationalisation, à l'adhésion aveugle et sécurisante à des théories établies, et inversement l'intellectualisation, parce que coupée des racines vitales, amène son cortège de doutes et la tentation "psychologique" pour les exorciser...Cette collectivisation de la pensée va à l'encontre de toute création libre et individuelle. (p.33)

     

    Isabelle lifran,Du jeu de sable à l'esprit d'enfance,la Fontaine de Pierre,Jung,Marie-louise von Franz,Francine Perrot,contes,imagination active,pueraeternus,individuation,Soi,guérisseur intérieur,Le livre d'Isabelle Lifran, "Du jeu de sable à l'esprit d'enfance" que publie la Fontaine de Pierre, est en soi un exercice d'unification de la psyché.
    Initiée par des héritières de C.G Jung (Francine Perrot, Marie-Louise Von Franz...) à la voie des profondeurs, cette ancienne enseignante s'est reconverti dans l'accueil d'enfants "turbulents" par le truchement du jeu de sable. De véritables processus d'individuations miniatures ont lieu en sa présence, par un abaissement mental et une re-connexion à l'être créatif et guérisseur en Soi et chacun.e.s.
    La grosse première partie du livre de poche est émaillée d'exemples dont celui d'Adeline et de son processus de clarification du chaos psychique vers la lumière intérieure. Isabelle Lifran dévoile ensuite son lien magique avec l'oeuvre de Georges Sand (qui signifie sable en anglais), pétrie de l'esprit d'enfance, pour ouvrir ensuite sur la figure archétypique ambivalente du puer aeternus (l'enfant intérieur à la fois libre et sous emprise).
    Dans les pas de ses pairs, l'ouvrage apparaît solide, mature et complet, telle une œuvre d'art ou l’œuvre d'une vie. Le thème choisi rend la lecture plaisante et vivifiante, avec une plume comme irriguée par ce magma créatif propre à l'imagination de l'enfant.
    La parole ou le texte fait frémir l'âme mais n'empêche pas toute pratique de connexion à l'imaginal ou univers des symboles et archétypes, grâce a l'attention onirique, la méditation ou une activité manuelle de création. C'est en tous cas l'envie qui naît à la lecture dudit livre, de ne jamais se satisfaire d'un état d'être et de savoir rester souple et ouvert à toute irruption de l'Un conscient, pour mieux se différencier (d'une personne, d'une famille, d'un groupe, d'une nation) et devenir un individu entier.

     

  • Le combat continu

    Coup de Choeur théâtre 2023

     

    khaldun.jpg

    Kahldun c'est l'île de la Nouvelle Calédonie perçue par les algériens (Les Mokrani) déportés au bagne en 1870, par leurs colonisateurs français. À la même époque s'y retrouvent des communards via Brest et bien sûr les hôtes Kanaks, tous unis par la lutte contre l'oppresseur (parfois l'État mais surtout l'esprit de colon) et l'engagement pour la liberté.
    Abdelwaheb Sefsaf s'empare avec brio et corps (Maître de cérémonie et chanteur également !) de cet épisode historico-politique en composant des fresques symboliquement marquantes, agrémentées de poignants chants et musiques traditionnels du Pacifique ou de la Méditerranée (bientôt le CD !).
    La distribution est riche et variée, les décors grandioses (Souad Sefsaf pour la scénographie) et les chœurs pleins d'âme (Emmanuel Bardon et Gülay Hacer Toruk magiques !). On ressent l'unité collective même si des individualités rayonnent plus que d'autres (le fougueux artiste Kanak Simanë Wenethem en tête mais aussi la convaincante Johanna Nizard en Louise Michel ou encore Fodil Assoul jouant Aziz, figure du soufisme algérien...).
    Le propos résonne à juste titre dans l'actualité, alimentant notamment en profondeur les pseudo-débats sur l'identité ou la nation souche. D'ailleurs le(s) public(s) a répondu présent les 5 soirs de représentation au théâtre de la Comédie de Saint-Étienne, berceau de l'artiste. Un rassemblement fraternel et multiple autour de saines valeurs partagées  : la beauté, la foi, l'amour, l'espérance, le respect...
    Khaldun est un spectacle total, une épopée lyrique dont on sort revigoré et joyeux. Rares sont les pièces d'une telle intensité vibratoire. Quelques phrases, images, sons résonnent encore dans la Mémoire vive... 

    Entretien avec Abdelwaheb Sefsaf (8 et 5 min) :

    podcast

    podcast

  • Le mur technologique

    Scarlett et Novak,Alain Damasio,Vladimir Steyaert,Ariane Courbet,Nicolas Dupont,festival courts-circuits,Camille Sanchez,Yann Loric,Jean-Christophe Murat,Julien Soulier,Isadora Steyaert-Sebire,Sarah Meunier-Schoenacker,Ateliers de la comédie de Saint-Étienne,Jean-Luc Weinich,Novembre 2023,la comete de Saint-Etienne

    Dans le cadre du festival courts-circuits, a l'initiative de la Comédie de Saint-Étienne pour promouvoir la riche création locale, se jouait à la Comète Scarlett et Novak. Vladimir Steyaert adapte librement la nouvelle d'Alain Damasio en l'augmentant de récit et d'artifices technologiques.
    Sur scène, Ariane Courbet et Nicolas Dupont, dans une belle alchimie, incarnent le désormais fameux couple utilisateur-IA, poussé à son extrême, avec les risques inhérents à une totale dépendance.
    Le conditionnement mental est habilement retranscrit dans ce huis clos technologique à l'adresse de tous mais surtout de la génération smartphone. Le spectacle se conclut sur un slam percutant d'Alain Damasio qui réveille les consciences.
    Au final une adaptation futuriste et intelligente de la fable, non moralisatrice mais suffisamment explicite pour alerter sur un virage tout numérique.

    Rencontre à la Comète de Saint-Étienne avec Vladimir Steyart (11 min) :

    podcast

    La pièce se jouera notamment au TNG de Lyon les 9 et 10 Février prochain.

  • Une technologie humaniste ?

    Metavers,Jan Kounen,Romuald Leterrier,Patrice.Van Eersel,éditions Trédaniel,réalité virtuelle,réalite mixte,ayahuasca,réseaux sociaux,3D,archétypes,Jung,ombre de la forêt,vision organique,rétrocausalité,nouveau paradigme,thérapie collective,avatar,Matrix,Blueberry,Novembre 2023Dans Metavers, deux pionniers français de l'initiation à l'ayahuasca au Pérou et amis, Jan Kounen et Romuald Leterrier, échangent librement leur point de vue sur le cinéma (Matrix, Avatar, Blueberry...), les nouveaux outils numériques ou la réalité virtuelle.
    L"espace spirituel" des chamans guérisseurs fait écho au cyberespace empli d'archétypes, de conscience collective ou de visions partagées, dans les "limites de la technologie matérialiste, mercantiles notamment".
    L'hypothèse de Kounen que le casque VR (réalité virtuelle) représente finalement notre filtre mental pour s'adapter au monde matériel est intéressante en soi. L"anatomie relationnelle" (concept énoncé par Leterrier), tel un scan IRM que représente une session sous enthéogene serait par analogie l'intelligence organique de nos aperceptions.
    Les visions sous ayahuasca (fidèlement imagées dans le film Blueberry) sous tendraient, en miroir, un autre langage psycho-corporel qu'est le Verbe, son creuset uni-vers-ciel...
    Les compères se demandent si le Metavers n'existe pas de tout temps, chez les peuples premiers certes mais aussi, à notre sens, chez les mystiques inspirés, qui évoqueraient une conscience reliée plutôt qu'augmentée...tant il est malheureusement vrai que les nouveaux concepts semblent vite détournés de leur esprit originel, pour l'argent roi.
    Néanmoins c'est encore le temps des possibles (réseaux sociaux, VR...) et l'optimisme est de rigueur dans cet ouvrage paru chez Trédaniel éditions pour un changement de paradigme post matérialiste et une utilisation résolument consciencieuse et altruiste de la technologie.