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Christianisme - Page 8

  • Une solitude pleine

    Coup de cœur spiritualité

    "La prière pleinement aboutie est union avec Dieu. Elle n'est même plus une demande. Elle fait de l'orant un être comblé par Dieu et apaisé...On touche presque à la disparition de la prière". (p.87)


    soeur.jpgSoeur Catherine, ermite catholique, est reliée, sur sa montagne et dans sa sainte grotte, par la prière et l'oraison continue, au monde et à ses épreuves, souffrances ou cheminements de vie (de) particuliers.
    A l'époque du tout productif où seule la valeur monétaire prime en apparence, des êtres se sacrifient (étymologiquement c'est se consacrer) pour et en Christ, afin de montrer une autre réalité digne et pétrie d'amour à la face d'un monde saisi de violence.
    Cet apanage n'est évidemment pas que chrétien, les saints sont de tous bords même païens, mais la spécificité du christianisme et de l'eucharistie c'est de questionner ce Corps fantastique cosmique, mutilé puis ressuscité, comme mû d'un Amour qui transcende toutes épreuves et la mort même, une Trinité à l’œuvre...
    Dans "La joie du Réel", paru aux éditions du Relié, Sœur Catherine témoigne de cette union soutenue à Dieu, dans la solitude et la joie, fruit de 25 ans de retraite érémitique.
    Son ascèse réside essentiellement dans la lectio divina : Bible mais aussi écrits de carmélites (sœur Thérèse d'Avila notamment mais aussi Jean de la Croix ou sainte Thérèse de l'enfant Jésus) et manducation d'auteurs mystiques (Eckhart ou Ruysbroeck entre autres). Elle actualise ces enseignements abrupts et ardus mais phares de l'église, en démontrant leur pertinence actuelle pour le(la) disciple désireux d'unir son âme à Dieu, en y adjoignant bien évidemment la prière, l'oraison  (rendre grâce, être dans un esprit de gratitude).
    Le livre est assez complet en tant que manuel d'édification puisque l'auteure évoque quelques "techniques" pratiques de présence à Dieu (émergence, réflexion inspirée...) éprouvées au fil des ans, mais aussi des échardes et pièges sur la voie unitive (se sentir élu ou parvenu...) et nous propose une belle réflexion sur la manière dont l'esprit sain communique des messages (qui ne sont que des actualisations de l'évangile) à l'humanité par l'intermédiaire de quelques appelés (Saint Charbel, Maria de Valtorta, Padre Pio...).
    Cette vie pour Dieu, ce don de soi pour autrui et ce lieu de retraite à l'écart du monde sont des appels auxquels sœur Catherine a répondu présent (à 25 ans), suite à une métanoïa en oraison (enamourée par un brasier ardent). Rien ne la prédisposait à cette vie consacrée (parents païens) sauf ce discernement, oreille pour entendre, voix intérieure ou œil du cœur qui Se reconnut en toute clarté.


    "Dans le "mariage mystique" (ou septième demeure de Thérèse d'Avila), ce qui est guéri jusqu'à la racine c'est la tendance au péché...Après, la vie continue, mais avec Dieu pour seul maître intérieur" (pp. 138 et 140).

     

  • Les témoins de l'Amour

     

    "Soyez saints, ça veut simplement dire que nous avons une responsabilité particulière, celle d'être vraiment complètement humains, à l'image et à la ressemblance de Dieu : créateurs par nos paroles et nos actes et responsables des créatures et de la Création".(p.216)


    femmes.jpg"
    Des femmes et des dieux" c'est trois femmes, représentantes de trois cultes différents, en dialogue. C'est aussi un même Dieu mais aux nombreuses facettes. Floriane Chinsky (Rabbin et docteure en droit) Kahina Bahloul (islamologue et Imame) et Emmanuelle Seyboldt (pasteure et présidente du conseil national de l'église protestante unie de France) mettent à l'honneur une concorde sur sept jours d'échanges concernant la spécificité de leur religion (ou ce qu'elle n'est pas comme le voile, la charia ou la soumission pour l'Islam), leurs parcours respectifs mais surtout leurs témoignages de femmes sur le patriarcat, le féminisme dans les textes sacrés, la représentation du corps féminin ou la nécessaire lecture historico-critique des Livres saints.
    Fortes de leur liberté (souvent acquise à coup de luttes pour leurs droits fondamentaux) confortée par la lecture des Textes et des héroïnes féministes de tous temps, fortes de leur responsabilité à l'égard de Dieu (les juifs se sentent “libres”, les protestants “aimés” et les musulmans “serviteurs de Dieu”) et de leur communauté , elles se sentent plus que jamais en phase avec leur époque, attendues, et acceptent les défis de la modernité.
    A l'écoute l'une de l'autre et curieuses de l'héritage religieux et culturel de chacune, elles développent l'essentiel de leur croyances et pratiques au regard de récits oraux ou d'extraits d'histoire sainte, pour la gouverne et l'enrichissement de tous, croyants comme athées.
    A la lecture du triumvirat religieux, on se sent comme initié à l'intimité de la foi monothéiste et libre d'approfondir l'une de ses branches, en toute conscience.
    Les discordes sur les dogmes ne sont pas à l'ordre du jour puisqu'une sororité centrée sur la tâche ennoblie émerge de ces rencontres. Quelques désaccords certes sur l'emploi de mots mais qui ne tarit pas l'entente collective cordiale et respectueuse.
    L'ouvrage est le fruit d'une belle unité trouvée par ces trois chercheuses de l'essence de Dieu, dont le féminin ressurgit après avoir été longtemps occulté, et c'est un bien pour Sa complète représentation.

     

  • Dieu, le Témoin du Réel en Soi

    "Pour le Maharshi, la tradition pouvait être réduite au silence. Non une absence de mots mais le contenu sous-jacent, essentiel de tous les mots. Il s'agit d'un langage inexprimé, chargé de sens, d'un sens ultime et universel. C'est pourquoi le but ultime et la réalisation de la tradition entière sont parfois désignés par le terme “muni”, le sage ayant atteint la perfection spirituelle humaine, équivalent du “jivan-mukta”". (p.205)


    sabandonner-au-soi-195x300.pngHozhoni éditions publient un essai universitaire de
    Patrick Laude sur "le message de Ramana Maharshi pour le présent" : S'abandonner au Soi.
    Sur près de 400 pages, le philosophe dissèque de façon quasi chirurgicale les dires du sage hindou, les replaçant dans un contexte historico-culturel (notamment en rapport avec le Vedanta de Shankara au 7ème siècle) et en comparaison avec les perspectives religieuses monothéistes, mystiques compris.
    Dans un souci de clarification de l'enseignement sans médiation de l'ermite d'Arunachala et avec l'objectif de livrer des clés d'appréhension, l'auteur classifie et rend concret par des mots précis, un mode supraformel de transmission : silence et regard.
    Appréhender l'investigation sur le Soi ("Je suis" est le nom exact de Dieu) par le mantra mental "Qui suis-je" nécessite en effet, d'après l'auteur, une solide connaissance des principes métaphysiques ou une pratique dévotionnelle parallèle afin d'être efficiente et de toucher son but : l'abandon confiant au Soi, l'anéantissement de l'ego ou soi personnel (le fana des soufis ou le Christ en soi des mystiques chrétiens) au sein de la Source irradiante, rayonnante et transparente.
    Ce centre, cette Source bouillonnante constitue sans doute l'unité transcendante des religions et philosophies spiritualistes existantes et c'est en ce sens que l'exemple de
    Ramana Maharshi reste important et primordial pour notre temps, où les messages prophétiques deviennent tout exotériques.
    Comme tous les grands éveillés du siècle passé (Aurobindo, Ma Amanda Moyi, Nisargadata, Ram Das...) Le Maharshi témoigne de l'effusion de grâce divine envers l'humanité capable de saisir l'opportunité de se transcender et de transmuter.
    Des ajouts sur le Soi jungien, ou la relation unitive de Jésus (le Père et moi sommes un) auraient permis de compléter admirablement cet essai déjà synthétique, avec lequel on passe un moment agréable , à grande hauteur de vue.


    "
    Le Soi est en fait déjà réalisé , dans le sens de la Conscience pure, toujours immanente. Le Soi n'est autre que la grâce toujours présente, qui découle de l'effusion du Soi". (p.121)

     

  • Un Royaume pas de ce monde

    Penser autrement c'est prendre le risque d'être traité d'extrémiste, puis marginalisé avant d'être persécuté” (p.31).


    Cette vie éternelle que nous avons reçu par grâce est écrasée par une vie matérielle emprunte d'un rationalisme exacerbé, dans lequel domine notre raison, étouffant la foi véritable qui soulève les montagnes" (p.123).


    Chaos-imminent-1.jpg"Chaos imminent", paru chez Emeth Éditions, c'est la possibilité d'une perte de repères, d'attaches et d'habitudes de fonctionnement. Tout ce qui fait ou a fait le sel de la vie et qu’éclipserait un complot ourdi par des pseudo-pharaons aux manettes d'un nouvel ordre mondial.
    La thèse est connue, taxée de complotiste (l'auteur est à l'écoute sans l'être), mais d'un point de vue croyant et chrétien en l'occurrence, les faits semblent s'accorder avec des prophéties bibliques sur la fin des temps : (menaces de) persécutions, guerre de tous contre tous ou encore règne de l'argent-roi, pour n'en citer que trois.
    Xavier Darrieutort a constitué un manuel de survie mais aussi de combat (spirituel) pour des temps difficiles, nourri de paroles de sagesse (issues pour beaucoup du nouveau testament) en vue d'édifier, de fortifier et de réconforter.
    Insistance est mise sur l'appartenance au Christ (membres du Corps universel), l'espérance en Sa parousie et aux signes miraculeux accompagnant les fidèles. L'auteur est un converti de l'amour et des groupes de prières, croyant aux vertus de la communauté et adepte d'un retour à un cœur enfantin pour mieux appréhender le jeu quand le tout extérieur prendra feu (c'est une image pour évoquer le tout contrôle). Il est important (impertinent?) pour lui de "refléter le Christ, pour donner de l'espoir à ceux qui n'en ont plus, être des témoins fidèles"  (p.95).
    Le livre peut paraître naïf de prime abord mais il est intéressant et pertinent car inspiré par l'esprit-guide. On peut lui reprocher ses accointances collapso-survivalistes mais les saintes paroles transcendent les extrêmes pour l'universalité.
    L'illustration de couverture de Richard Bouts évoque une convergence de catastrophes mais du ciel point un nouveau monde, lumineux, inédit et pour lequel rien d'ancien ne saurait être emporté, sous peine de chuter.
    L'ouvrage, et c'est un bien, porte sa focale sur ce "jamais vu, jamais entendu" plutôt que sur l'ombre qui n'est, sur le plan symbolique, que le reflet de l'inaccompli, collectivement parlant.

     

  • Une attente salvatrice

    "Dans l'art de l'attente on se révèle maître du temps, on s'affine et on s'approfondit, on s'allège aussi et on recueille le plus subtil et même l'inalterable des jours et des ans qui passent inévitablement. C'est en quelque sorte un art de distillation". (p.53)


    kelen.jpgAvec "Grandeur de l'attente" paru aux éditions du Cerf, Jacqueline Kelen nous amène crescendo à un apex qui transcende le thème, vers une espérance du Royaume de Dieu par l'intermédiaire d'une figure hautement eschatologique, commune à toutes les religions (Mahdi, Paraclet, Messie).
    En revisitant ses classiques de la littérature contemporaine (Becket, Kafka, Buzzati...), puis en flirtant avec les mythes ou les contes (Ulysse, la belle aux bois dormant...) avant d'aborder son versant mystico-prophétique, l'autrice aborde l'attente dans toutes ses variations : entre personnes, à propos d'un événement, autour de l'amour charnel et jusqu'à l'amour absolu.
    Les années passent mais dame Kelen ne dévie pas d'un iota de son idéal de vie, haranguant même le quidam insouciant de se mettre à l'ouvrage, pour "développer ses talents et ses dons, étudier, se connaitre, chercher et s'interroger, créer, faire le bien, être utile". Pour elle, "ne pas remplir sa tâche humaine, c'est refuser sa vocation spirituelle, l'exigence de grandeur, c'est se prélasser et se contenter de sa condition terrestre". (p.85).
    Fustigeant le transhumanisme, les adeptes de l'instant présent ou ceux du développement personnel, elle rappelle l'essentiel, l'essence même de l'attente, qui est la naissance d'un souffle, d'un œil neuf, d'une co-naissance, quand ce n'est pas un nouveau monde.
    Nourrie de textes sacrés ou rendus tels par la pureté de leur intention, le glissement se fait naturellement vers l'infini ou l'éternité et "en un vertige éblouissant, l'attente affirme que l'absolu de l'absence surpasse en beauté et en majesté toute présence concrète"(p.122).
    La maturation des ans, la fidélité à l'Esprit, les signes d'universalité (d'unité ?) ou la période propice à rêver de renverser l'ordre (Le déni des lois divines) établi, tout concoure à un dévoilement subtil d'une présence et d'une joie qui perdure en soi, ce sens du discernement qui s'affine avec le temps, presque une transfiguration, allégée de nos pesanteurs.
    Une fois de plus, Jacqueline Kelen touche juste en nous rappelant les fondamentaux d'une vie au service d'un plus grand que soi, d'un plus grand en soi qui ne fait que nous tendre une main secourable et aimante, loin de celle détestable des appâts rances.
    Sous l'égide d'Isaïe, elle se fait prophétesse, crevant la gangue du commun pour sonder la profondeur, l’intériorité, l'icône même du fidèles d'Amour.

     

  • Les racines du christianisme

    frerejohnmartin-entete.jpgFrère John Martin Sahajananda est un moine bénédictin responsable spirituel du centre Santivanam en Inde. Elevé dans une double culture (indienne par sa mère et catholique par son père), il forgea sa solide vision des évangiles au contact de Bede Griffiths, lui-même dans la lignée du Père Monchanin et de Henri Le Saux.

    Il opère une synthèse entre les textes sacrés hindous, les paroles des sages éveillés (Ramana Maharshi, Nisargadatta Maharaj...) et les paroles ou paraboles de Jésus.

    Nous l'avons interrogé au lendemain d'une conférence à Francheville sur le thème “Rester calme dans les tempêtes de la vie” (à l'initiative de la paroisse et du groupe de méditation chrétienne) , car il est aussi depuis quelques années écrivain-conférencier, très attaché à la France.

    Pour une meilleure audience nous n'avons laissé que la traduction en français de Claude Lhuissier-Noël (2 fois dix minutes).

    Une parole d'une grande clairvoyance, pour qui sait l'entendre.


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  • Les sources de sagesse

    Lili : Est-ce que chacun a son guide, son Ange instructeur?
    -Non.
    Nous sommes faits de foi.
    Celui qui a la foi a son Maître.
    Et la foi, c'est SA FORCE.
    Si tu crois que j'ai une voix - je peux parler.
    Si tu ne le crois pas je suis muet.
    Si tu crois que je suis toi, je le serai : c'est la foi placée en haut.
    Tu peux placer ta foi aussi en bas,
    cela ne dépend que de toi.
    Aujourd'hui, les diables font du bruit et les Anges ne chantent pas.

    (Dialogues avec l'Ange 23L -140)

     

    leloup.jpgJean-Yves Leloup renoue avec l'excellence (à laquelle il nous avait habitué avec ses commentaires de l'évangile de Marie par exemple), la profondeur de vue et l'amplitude du sujet dans "Qui est mon maître - à l'écoute de notre maître intérieur", paru aux Presses du Châtelet.
    Le livre est un tryptique, une variation sur le Maître intérieur, dans la tradition (le sage, le chaman, le savant, le Saint), chez le poète Rilke (dans les lettres à un jeune poète) et assimilé à la figure de l'ange dans les écrits religieux (Bible) ou assimilés (les Dialogues avec l'Ange ou DAA).
    La quaternité en tant que symbole de complétude est mise à l'honneur sous forme de schémas synthétiques incluant les 4 fonctions de Jung, les 4 vivants de la mandorle, les 4 anges des D.A.A et les 4 voix(es) du “Je Suis” ontologique ou nom divin.
    Les études sont évidemment christo-centrées puisque Jésus et le Père étaient en relation unitive, à la fois chemin, voie et perspective de réalisation pour le chrétien. Le Christ est perçu comme synthèse et maître essentiel au fur et à mesure qu'on avance dans l'étude.
    Jean-Yves Leloup souligne l'importance d'être toujours disciple, ouvert de cœur et d'oreille car "C'est notre regard et notre cœur qui sont pauvres ou indifférents si plus vivifiés par la poussée créatrice, par cette enfance éternelle qui s'étonne, sans naïveté, de tout ce qui existe"(p.66). Ainsi le découvre t'on à la pointe de la recherche sur les études historico-critique du Coran, également dans l'approfondissement et la rumination de l'enseignement des anges de la révélation des Dialogues ou de la Bible. A ce titre il ne renie pas l'ego, comme c'est traditionnellement le cas, pour le terrasser telle une abomination, mais l'inclut dans un projet collaboratif divino-humain de transcendance et d'ouverture : "La présence de Dieu dans l'être humain ne détruit pas l'humanité mais l'illumine de l'intérieur, le rend plus humain dans sa transparence au divin"(p.157).

    Par ailleurs sa nomenclature en première partie de l'ouvrage sur les "prophètes-archétypes" liés chacun à une fonction de l'être (émotions, la foi, désir ..), intègre intelligemment la figure essentielle du Paraclet, sorte de synthèse de toute la lignée biblique et instigateur d'une poïétique ou Parole créatrice, à l'extrême insufflée.
    Il est aussi beaucoup question de La source dans cet opus, "Présence de Je Suis...Présence d'un espace simple silencieux et pur...un vrai soleil", dont le lien est à rétablir en soi, pour à nouveau respirer la Vie, aimer, être en paix ou être centré sur une respiration naturelle, plutôt ventrale, propre à l'enfant et d'où émergent les rêves nocturnes...
    En résumé, le Maître, d'un point de vue chrétien, prend différents noms (Ange, Père, Christ en soi) dont la fonction et la symbolique différent mais se complètent : une Trinité à l’œuvre, vécue dans une interrelation et un axe plutôt vertical, avec cette idée et vision originale d'un dieu à faire naître en chacun pour qu'Il existe et se dévoile au monde in fine.


    S'ils vous demandent : " Quel signe de votre Père est en vous? " - dites-leur : " C'est un mouvement et un repos ". (Logions 55 évangile Thomas)