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Livre - Page 2

  • Jeux de masques

    Juste la fin du monde,Jean-Luc Lagarce,Johanny Bert,Vincent Dedienne,Céleste Brunnquell,Christiane Millet,Loïc Riewer,Astrid Bayiha,Elise Cornille,Théâtre de la Croix-Rousse,Avril 2025,Lyon,

    Juste la fin du monde, la fin d'un monde : celui de Louis (Vincent Dedienne, fidèle à "Louis-même", léger...peut-être trop ?) joué au Théâtre de la Croix-Rousse à Lyon. Dans ce monde mis en scène par Johanny Bert, Louis vient dire au revoir, adieu à sa famille qu'il n'a pas vu depuis des années. Or Louis ne sait pas comment dire à sa mère (Christiane Millet sobrement détachée), à sa soeur (géniale et vive Céleste Brunnquell), à son frère (Loïc Riewer habité de saine colère) mais aussi à sa belle soeur (Astrid Bayiha, juste et drôle) qu'il rencontre pour la première fois ; qu'il va mourir. Ça et le reste. 

    Dans cette famille, chacun en a gros sur le coeur et tente de l'exprimer à Louis ou plutôt Jean-Luc Lagarce l'auteur, maladroitement sans doute pas, très adroit certainement.

    Et Louis ne dit rien ou alors seulement quand personne n'est là pour l'entendre, le comprendre. À part peut-être cette Marionnette en fond de scène qui s'approche...est-ce la mort ? L'auteur ?

    C'est ici qu'on retrouve la patte de Johanny Bert. Ça et pas autre chose. Les meubles, objets et le reste sont suspendus au plafond et descendent quand on a besoin d'eux. Trouvaille pratique, nostalgique, poétique et onirique. Les meubles semblent être d'ailleurs plus en mouvement que les personnages, empêtrés dans leurs pensées, souvenirs, non-dits et comme figés. On reste bousculé par le manque voulu d'interaction entre les personnages, à part l'écoute de Louis, elle-même presque déjà détachée par l'irruption de sa mort prochaine...

    Le merveilleux texte de Jean-Luc Lagarce résonne encore plus fort (que dans le film de Xavier Dolan) et nous happe par son rythme, ses répétitions, sa drôlerie et sa finesse. Un message  à portée universelle, dépeignant méticuleusement les conflits familiaux qui viennent parasiter le présent et la joie des retrouvailles. 

     

  • La reddition au Présent

    Au fond, porter sa croix consiste à s'en charger, mais en laissant Jésus la porter en nous. On perçoit combien la sagesse de la croix est aux antipodes du volontarisme, du dolorisme ou du masochisme. L'essence de la science de la croix consiste en l'abandon à Dieu, seul capable d'assumer en nous ce qui nous écrase (p.213).

     

    Joël Guibert,devenir hostie,Artège éditions,saints et mystiques,souffrance,victime expiatoire,joug,resurrection,Le père Joël Guibert signe avec Devenir Hostie, chez Artège éditions, un essai frais et moderne sur la question, à la relecture de saints et mystiques chrétiens, plutôt que d'asséner une somme théologale.
    Son essai traite de la spiritualité victimaire, remettant la souffrance pour autrui (le Christ ou les âmes pécheresses) d'actualité au sein de l'église, pour les prêtres ou les baptisés.
    Inspiré par l'esprit sain, cette notion de sacrifice développée minutieusement par le père nantais évoque la figure du serviteur souffrant ou messie (Jésus pour les chrétiens, personne à venir pour les juifs) en Isaïe. L'hyperempathie caractéristique des "corps-don", pour certains psychopompes, fut cristallisée par le Sauveur Jésus.
    L'aspect mortifère ou réparateur de la souffrance aurait de quoi rebuter s'il n'incluait pas la joie de vivre, uni au joug léger et doux endossé par le Christ dans sa Passion-Résurrection.
    Il eut été fort a propos que Joël Guibert ouvre, dans un dernier chapitre plus universel, l'acte de s'offrir comme hostie (et donc nourriture a manduquer) aux croyants de toute obédience (ou sans) puisque nous vivons ce temps où la matière s'illumine avec génie dans des œuvres/projets/objets culturels (livres, films, musiques...) très digestes, qui parfois séduisent des foules entières, comme pour la multiplication des pains ! 

     

  • Prêter l'oreille

    Exister selon ses propres termes, ce serait résister à la vague extrêmement puissante de l'objectification des femmes qui est encore le modèle en cours (p.65)

     

    Elisabeth Cadoche,Anne de Montarlot,la fabrique de la honte,éditions les Arènes,Avec la Fabrique de la Honte paru aux éditions les Arènes, les autrices Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot provoquent un électrochoc des consciences, en s'attaquant à la racine patriarcale du problème.
    Tout tourne autour de la perpétuation de la race humaine et du besoin du corps de la femme pour y parvenir. De là découlent de nombreuses normes virilo-centrées pour contrôler cet "objet de désir", des règles (l'affaire est sérieuse !) à la ménopause (le sujet est clos !), en passant par la maternité et le travail (en moyenne rémunéré 15% de moins que les hommes pour charge égale).
    L'ouvrage est parsemé de témoignages probants et d'astuces  thérapeutiques pour un mieux-être. Il est assez exhaustif sur la question et rétablit des contre vérités au regard des luttes féministes, comme le droit de crier (par peur essentiellement) lors de l'accouchement.
    Par ailleurs la honte n'est pas genrée et ce livre parle aussi aux garçons qui portent en eux la honte de leur sœur ou mère ou ancêtres femmes. 
    Le ressenti des femmes est souvent plus juste que celui des hommes de par leurs matrices. Sauront-ils les écouter davantage, car tout est affaire de croyance en une parole trop longtemps reléguée moindre, déformée ou exagérée.

     

  • L'Art graphique de Compulsion

    Partout, on pouvait voir ces structures nouvelles, petites et grandes, larges et hautes ; des monolithes, des dômes et des sphères bâtis par Compulsion, se dressant fièrement au-dessus des pâturages comme les lettres d'un texte inédit, colossal et impénétrable (p.35).

     

    compulsion.jpgDans Compulsion paru chez Dargaud, des « obligés » épars sur la planète, reçoivent intérieurement des ordres impérieux à aller chercher et assembler des objets de toutes sortes, pour construire des édifices dont le but demeure encore mystérieux. Dans cette nouvelle écrite par Roberts Adam, le statut d’« obligé » est reconnu par les états et leur branche policière, pourvu qu’ils ne portent pas atteinte à la santé de quiconque. Ils sont en quelque sorte autorisés à exercer leur douce folie. Schizophrénie ? Voix d’outre tombe ? Injonctions extra-terrestres ? 2lus des temps derniers ? Trois couples séquencent avec rythme et rebondissements le récit par intermittence, liés sans doute par un destin commun.

    Les illustrations de François Schuiten sont magnifiques et grandiloquentes. Elles nous plongent directement dans le récit captivant de Roberts Adam et donnent forme à son imaginaire science-fictionnel. De multiples références adviennent à la lecture du récit (2001, Contact, Rencontres du 3ème type, The leftovers,...), sans pour autant remplacer l'originalité de la vision. Une œuvre graphique haletante jusqu’au dénouement final, un saut quantico-philosophique et spirituel absolument cinémato-graphique.

     

  • Sortir de la matrice

    Le but n'est pas de se plaindre du mal qu'on nous a fait et d'en désigner des responsables, car nous avons aussi créé la réalité qui est la nôtre, depuis ces quelques années, chacun a notre niveau, et par là même nous avons réveillé les forces du mal. Les responsables de ce plan funeste ne l'on mit en route que parce que nous étions prêts a le traverser, pour nous rééquilibrer dans la souffrance (soigner notre âme des blessures anciennes. Il fallait qu'il en fût ainsi (p.34).

     

    Richard Durastante,Sociétés du chaos organisé,Marco Pietteur éditions,covid,stratégie du chaos,plan divin,élevation spirituelle,prise de recul,onscientisation,ombre et lumière,C.G Jung,Freud,éthique psychanalytique,Mars 2025Richard Durastante est un psychologue clinicien qui n'a pas cru la version officielle du COVID et de la vaccination collective. Dans Sociétés du chaos organisé publié chez Marco Pietteur éditions, il pense même qu'un plan diabolique sous-jacent est à l'œuvre pour "posséder les humains et détruire leur âme...les hypnotiser pour éradiquer tout esprit critique et clairvoyance".
    Outre une vision alternative très sulfureuse du réel que donne l'auteur, ce dernier est souvent redondant et ne développe pas assez d'arguments contradictoires sur la prétendue dangerosité du vaccin. Par ailleurs, ce journal de bord écrit en grande partie sur le vif, à l'époque du COVID, fait fi de l'expertise du recul. Il est cependant riche de thématiques socio-spirituelles, réflexions originales sur l'éthique psychanalytique, les films de SF dystopiques, le nazisme moderne, les forces célestes a l'œuvre ou encore l'élévation spirituelle.  
    A l'écoute de la souffrance des jeunes notamment, il constate que la peur et la colère (nos facilités de fonctionnement plébiscitées) cohabitent aussi avec l'amour et la joie (nos ressources cachées) et qu'il incombe à chacun de nourrir sciemment l'harmonie plutôt que le chaos, ce dernier remplissant de plus en plus  l'actualité officielle délivrée.
    Fort du sentiment de s'être réveillé d'un mauvais rêve, ce livre est un manifeste de sa quête vers plus de "vérité" et de liberté qui entend peser sur la fonction d'éclaireur ou d'éveilleur du psy. Finalement tout est plan divin pour amener l'humanité à cet éveil, pourvu que de nouveaux organes de sens naissent et s'appliquent à fabriquer des hérauts des temps modernes.  

     

  • Un pont médecin

    En conclusion, nous pouvons affirmer que les images mentales sont une réponse fondamentale à la maladie et la bonne nouvelle est qu'on peut les orienter, pour qu'elles induisent la guérison ou au moins qu'elles améliorent les choses (p.110).

     

    Jacques Vigne,sourire au-delà du souffrir,éditions du relié,vijayananda,Ma Ananda Moyi,medecine parallèle,visualisation créatrice,respiration consciente,La souffrance physique s'accompagne souvent de peurs et d'angoisses, soit des images mentales pessimistes ou négatives déformant le réel.
    Dans Sourire au-delà du souffrir, paru aux éditions du Relié, le docteur et psychiatre Jacques Vigne quantifie et localise scientifiquement ces leurres et propose des techniques d'origine orientale éprouvées (respiration consciente, visualisation créatrice, hypnose, points d'ancrage...) pour guérir ou du moins atténuer la douleur, jusqu'à la vivre sereinement en joie et sourire. Ces graines de sagesse font leurs preuves au quotidien en modifiant la chimie cellulaire ou en apaisant les zones enflammées et l'auteur même y a eu recours lors d'épisodes traumatiques.
    Il évoque également le religieux ou le numineux dans la mobilisation de symboles archétypaux, s'adressant ainsi à toutes obédiences.
    Un livre éclairant qui fait bonne place aux techniques de médecine douce ou parallèle, par un scientifique réputé et ouvert à la sagesse hindoue (formé auprès de Vijayânanda, lui-même disciple de Ma Ananda Moyi) et bouddhiste.

     

  • L'aimant français

    En tant qu'enseignement concret en vue d'une transformation de l'être de l'homme, les Évangiles contiennent une part de psychologie et une part de méta-psychologie : au delà du psychisme (ou âme) règne l'esprit (pneuma), la réalité éternelle identique en tout être. Mais celui qui tente sincèrement de mettre en pratique ce qui s'y trouve prescrit se heurte a des contradictions qui l'obligent à chercher un maître vivant détenteur de la compréhension intérieure de la tradition (p.49).

     

    en relisant les évangiles,Arnaud Desjardins,édition du Relié,Swamiji Prajnanpad,métanoïa,Royaume intérieur,En relisant les Évangiles, d'Arnaud Desjardins, ressort en format poche aux éditions du Relié. L'essai est important puisqu'il revisite notre foi ou culture judéo-chrétienne commune  à l'aune d'une conscience aiguisée au feu d'une initiation (par Swamiji Prajnanpad). N'ayant jamais renié sa certitude en un Dieu d'Amour, ce sont les croyances souvent enfantines de l'auteur, qui ont été brûlées, comme la nostalgie du fœtus ou l'évocation du mot père (qui est un Dieu pour l'enfant), mais aussi l'aspect doloriste de la religion chrétienne, son salut rimant trop souvent avec souffrance.
    Arnaud Desjardins mérite cette appellation d'ami spirituel (un titre d'un de ses derniers livres) en se livrant ici plus que jamais intimement sur son parcours, ses réflexions, ses pérégrinations, comme pour justifier son choix d'être parti neuf ans auprès d'un guide spirituel hindou, choix décrié à l'époque.
    Il nous fait pour le coup, au contraire, redécouvrir la grandeur de cette religion chrétienne, aux fondements traditionnels, comme la naissance à l'homme nouveau, la confiance absolue au Père (englobant tous genres et rôles), la transmutation de la pierre en eau puis vin ou la découverte du royaume intérieur. 
    Au soir de sa vie (1925-2011), la foi d'Arnaud Desjardins n'est définitivement plus celle du charbonnier mais à force de conscientisation, de compréhension et de connaissance de soi, elle est devenue certitude (d'être inconditionnellement aimé ou porté) et vision de l'invisible.
    Un classique de la littérature spirituelle à redécouvrir.