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Livre - Page 5

  • Perles de sagesse

    L'état de libération peut être décrit comme sommeil éternel, ou comme éveil non interrompu par le sommeil (p.85).


    Ramana Maharshi,Patrick Mandala,La voie rapide,Editions Accarias l'originel,La voie rapide, paru aux éditions Accarias l'Originel (traduction de Patrick Mandala), est une série de satsang et aphorismes inédits de Ramana Maharshi. Ce témoin du Soi réel tout rayonnant séduit peut être plus que d'autres illuminés (Henri le Saux, Nisargadatta, Krishnamurti...) par sa simplicité, son humilité et son message direct   et accessible. Nous le saisissons intellectuellement, nous acquiesçons à sa vérité pour l'avoir entraperçue lors d'une ou plusieurs expériences numineuses mais peu ont vu "leurs pensées ou soucis détruits à la racine,...leur ego absorbé dans l'ultime vérité" tant ce mental reste tenace voire (car) valorisé. Un livre de plus sur son enseignement est à la fois décourageant (s'identifier encore au personnage) et encourageant (il montre un chemin) pour un chercheur de vérité, même s'il n'est plus là. Demeure son symbole toujours vivant et présent, ce Soi qui est notre guide et véritable visage (si peu caché) pour peu que l'on soit aimant de la Création  et non "épouse infidèle" (le mental affabulateur) en le défigurant.
    Le statut de mutant convient sans doute mieux à notre époque, mi homme mi animal, mi lumière mi matière, en attendant le moment propice des noces quand la matière ne sera plus maudite mais complètement intégrée dans un processus de libération, à force de se donner et de brûler ce bois qu'est la personne.

     

  • Une suite logique

    Jean Rofidal,le divin en soi,ambre éditions,do-in,meditation debout,Jean Rofidal publie un court essai aux éditions Ambre, le divin en soi.
    Ce fin pratiquant du do-in et explorateur du corps et de ses ressources, poursuit son expérimentation par des incantations/prières inspirées, debout, sur tous les chakras. Cette méthode de purification/ énergétisation/guérison de centres-clés, amène l'ouverture du corps aux énergies subtiles, à l'image du Christ et de son "corps cristal" psychopompe. Ces mantras pratiqués consciencieusement sont censés illuminer la matière en pensées et actes et ici la théorie rejoint en tout cas en hauteur la promesse. Au soir de sa vie, Jean Rofidal prépare sa mue spirituelle en exploitant avec respect jusqu'au bout de ses capacités, ce corps-don, devenu, par l'expérimentation, lumineux.
     

  • Un guerrier du bitume

    solo.jpgSolo publie Note mon nom sur ta liste (un des premiers hits du crew Assassin) aux éditions Massot. D'abord danseur de break émérite (Paris City Breaker), il fut le fondateur du groupe mythique Assassin (avec Mathias Cassel Aka Rockin Squat), pilota la B.O du film La Haine, fut DJ pour les soirées Toxic dans les années 2000 et multiple champion du monde de Jiu-jitsu brésilien depuis.
    Il nous raconte l'effervescence de ces années où l'émulation artistique fut bouillante, entre Paris et New-York, concernant le mouvement rap, incluant tag et graff, smurf et breakdance, scratchs et beatmakers.
    On y côtoie leaders et architectes de ce style musical désormais majeur, tels Afrika Bambaataa, Joey Starr, JonOne, J.F Bizot ou Mr Freeze, mais aussi les figures féminines influentes et gravitant autour de la nébuleuse rap comme Sophie Bramly ou Laurence Touitou. Solo réserve une part conséquente du récit à ses petites amies et ses déboires (embrouilles, dépendances aux drogues) d'une vie menée tambour battant. Il revient aussi beaucoup sur ses attitudes passées, ses comportements héroïques ou peu reluisants, ses victoires comme ses échecs, donnant également généreusement tribune à quelques autres acteurs clés. Ce témoignage de premier plan infiltre l'odyssée du Hip Hop de l'intérieur, sans concession, et rééquilibre des vérités. On y prend conscience du pont artistique reliant Paris à New York, de la difficulté systémique d'avoir du succès ou de réussir pour un jeune banlieusard mais aussi d'une incroyable foire aux égos, seuls capables à l'époque de se hisser aux premières loges d'une industrie en germe. C'est aussi l'autobiographie d'un jeune fougueux cherchant sa voie et de ses difficultés à devenir adulte dans un monde parfois opportuniste.
     

  • Les guerriers d'Iktomi

     

    crazy.jpgLes éditions Vega - Trédaniel rééditent en poche le dernier livre de Bernard Dubant (1947-2006) sur Crazy Horse, chamane et guerrier (première édition posthume en 2014). Catholique traditionaliste intéressé par l’œuvre de René Guénon, il s'intéressa ardemment dans les années 80 au chamanisme amérindien et à la défense des religions naturelles, conversion affichée dans certains passages à charge, dudit livre. L'ouvrage est par ailleurs à la fois historique, ethnographique (us et coutumes) et cosmogonique, traitant des pratiques spirituelles amérindiennes (du symbolisme aussi) jusqu'à inclure l'enseignement Yaqui relaté par Carlos Castaneda.
    On y découvre un guerrier oglala, sioux, lakota, hors du commun, évoluant avec la "baraka" depuis son adolescence, c'est à dire guidé par une vision, accompagné d'un esprit, protégé par une médecine (à l'épreuve des balles jusqu'à la toute fin).
    Les colons fraîchement débarqués nouèrent d'abord des liens d'entraide avec les autochtones, avant de légiférer avec eux puis de les piller, puis les conditionner (par les réserves et l'éducation catholique) ou les exterminer, en vue de s'approprier toutes leurs terres et ressources naturelles (l'or notamment). Avec Sitting Bull, Little Big Man et tant d'autres, le livre (dont la lecture est un peu heurtée) retrace une autre histoire que celle relatée dans les westerns , celle des grands guerriers vaincus mais dont certains noms ou esprits demeurent encore bien vivants, tant ils défendirent jusqu'au bout avec cœur et courage, l'âme de tout un peuple. Le parti pris de Bernard Dubant l'empêche parfois cependant de voir le liant entre chamanisme et mysticisme, message monothéiste originel et esprit sioux, avant que l'homme avide et intéressé ne se mêle de religion, bien évidemment. Une vision tripartite de l'homme (corps, âme et esprit) partagée.

     

  • Un esprit lumineux

    Car l'esprit est révolutionnaire, "toute conscience supérieure brise les vieilles outres" note Marie-Magdeleine Davy. L'homme intérieur éclairé par l'esprit et devenu vivant possède une fonction démiurge qui fait éclater les cadres et les limites dans lesquels la majorité des hommes trouvent refuge et sécurité. La religion de l'esprit est une religion prophétique toujours orientée vers l'eschatologie (p.150).


     
    Armelle Dutruc,du visible à l'invisible,éditions Hozhoni,solitude,coeur,lumière,source,christ,unité,Soi,Armelle Dutruc opère avec "Du visible à l'invisible - marcher dans les pas de Marie-Magdelaine Davy", une brillante synthèse de son œuvre. Le livre paru chez Hozhoni éditions est une somme (609 pages) digeste, qui respecte l'itinéraire linéaire de cette grande dame de la spiritualité et constitue un excellent résumé de l'ésotérisme chrétien dans sa visée de libération.
    Il y est question de l'esprit de solitude, préliminaire à la découverte d'un centre en soi dans la "grotte" du cœur. Une présence lumineuse y demeure et ce germe divin ne demande qu'à croître, à mesure que l'ego ou fausse identité diminuera. L'ouvrage suit cette progression spirituelle vers la hauteur (le corps de lumière ou de résurrection) et la profondeur (la contemplation du mystère ineffable, loin du concept de Dieu) dans le style un peu froid de l'Intellect, au sens connaissance du terme. Néanmoins l'émerveillement est bien de mise devant la largeur ou étendue du chemin parcouru par Madame Davy, à la fois sur le plan intérieur qu'extérieur, tant le spectre de son œuvre s'avère riche de thématiques (symbolisme, ésotérisme, initiation, histoire...) et de rencontres (Berdiaev, Jung, Corbin, Massignon, Le Saux, Maitre Eckhart...). Elle fut un passeur précurseur entre Orient et Occident, cristallisant un pont entre le Soi jungien, le "Je Suis" hindou et la bienheureuse trinité chrétienne. L'unité est la mire, à la Source, pour se fondre dans la lumière de l'Incréé.
    Après avoir classé les nombreuses archives de M.M Davy dans la cadre de ses fonctions, Armelle Dutruc rend ici un hommage incarné à cette passante du siècle dernier (1903-1998) en s'effaçant le plus possible, ce qui est une ascèse en soi, derrière cette grande figure de la connaissance de soi.

     

  • Un livre essence ciel

    La Onzième Heure (crise spirituelle du monde moderne à la lumière de la tradition et des prophètes) de Martin Lings, paru aux éditions Tasnim, dans une version révisée et augmentée (Léo Schaya avec la fonction éliatique en complément), évoque l'eschaton et ses signes distinctifs.
    Cet âge sombre, Le Kali-Yuga des hindous, notre apocalypse biblique, va à l'encontre de l'idée du progrès scientifico-technologique qui est le règne de l'individualisme, de la matérialité et de l'homme  augmentés.
    Malgré l'effondrement politico-culturel de cette ère, les raisons d'espérer sont nombreuses pour les fervents de l'esprit, les ouvriers de la onzième heure (de la parabole évangélique), restreints en nombre mais ésotéristes en essence et pour qui sagesse et conditions de perfectionnement sont plus que jamais réunies.
    Adepte de la tradition et de la symbolique comme le furent Guénon, Schuon ou encore Coomaraswamy, Martin Lings fait preuve dans cet ouvrage référent, d'Intellect, cette faculté cardiaque acquise par un effort soutenu de verticalisation, véritable nourriture spirituelle au milieu d'une quantité d'ouvrages insipides et dénués d'empathie. Espoir, amour, espérance et conscience jalonnent la lecture comme l'évocation du Mahdi, "celui qui rétablira" tel Elie, le chemin de la rectitude avant la venue du prophète angélique, pont entre l'ancien et le nouveau monde...

  • La génèse du sionisme

    Tuer en soi le judaïsme et la féminité, le sionisme va d'ailleurs énergiquement s'y appliquer. (p.44)


    Gerard Haddad,architecture du sionisme,salvator éditions,eliezer ben-Yehouda,Théodor Herzl,Ben Gourion,Kibboutz,projet Ouganda,Clarté et concision pour un sujet épineux, dans les propos de Gérard Haddad, pour cette Archéologie du Sionisme parue chez Salvator édition.
    L'auteur puise dans les racines du projet, réhabilitant les justes (Eliezer Ben-Yehouda) enclins au dialogue et respect avec les palestiniens, soucieux des rites et d'une langue commune, l'hébreu, pour les futurs expatriés.
    On apprend que la création d'un État-nation juif aurait pu se dérouler en Argentine, aux États-Unis ou au Kenya actuel (projet Ouganda) et que le nom de Théodor Herzl retenu par l'histoire avait un penchant psychotique orwellien.
    Exceptée la formation du Kibboutz et l'adjonction spirituelle, peu d'aspects du sionisme actuel, dévoyé et souffrant du retour du refoulé, ont la faveur de G. Haddad. Cet homme d'ouverture et de concorde, qui connut Leibowitz et Lacan, vilipende le guerrier militaire issu du kibboutz comme parangon du système en place (à l'exemple de Ben Gourion) et récuse la violence colonisatrice et expansionniste en général.
    Très soucieux de la tournure des évènements depuis le 7 octobre 2023, il tenait à rétablir la vérité sur Israël où il vécut un temps dans une langue hébraïque qu'il maîtrise, et de rappeler que des frères se tirent dessus, donc symboliquement
    sur soi, triste destin.