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Livre - Page 5

  • Un livre monde

    Thomas Römer,la bible qu'est-ce que ça change,éditions Labor et Fides,Pour son centenaire, les éditions Labor et Fides publient des essais courts et synthétiques sur des sujets psychologiques (la culpabilité de Lytta Bassett) ou des objets religieux comme avec la Bible, qu'est-ce que ça change, de l'émérite Thomas Römer.
    Les textes des trois monothéismes sont abordés selon leur contexte historico-critique et l'auteur démythifie en particulier le sacré du canon biblique , lui préférant le raisonnement logico-déductif à la pensée magique. Cela ne l'empêche nullement de relire la Bible à chaque fois émerveillé mais pas comme si elle avait été écrite pour chacun d'entre ses lecteurs à travers siècles (comme il est dit du Coran). Nombreux sont ses auteurs/copistes/traducteurs tant chacun y laisse trace ou inclinaison. Au final il existe autant d'interprétations que de réfutations à sa lecture et cette bibliothèque source, partie d'un petit peuple, touche en nombre par sa variété de styles et de thématiques.
    La lecture de l'ouvrage est intelligente, érudite et foisonnante de tiroirs-meuble comme une vision kaléidoscopique de l'ensemble. Le judéo-christianisme y est vivifié malgré l'absence de la figure ou de l'identité messianique, ce qui est en soi une prouesse.

  • Effet de loupe

    Culpabilite.jpgAvec Culpabilité, paralysie du cœur, les éditions Labor et Fides rééditent pour son centenaire, un texte classique de Lytta Basset.
    Elle dissèque avec minutie le processus culpabilisant, qui flirte avec le perfectionnisme, et développe son aspect pathogène lorsqu'il entrave la relation ou la communication. C'est ce degré élevé de culpabilité qu'elle amplifie dans un second temps, comme une thèse philosophico-théologique, dans la lignée du protestantisme. Retenons que le sentiment auto-culpabilisant emplit l'espace relationnel et freine voire paralysie le cœur dans son "donne", son lien avec Dieu et rompt le "corps-don".
    L'ouvrage est globalement très érudit et bien ficelé, en prenant appui sur ce que la Bible condamne à demi-mot. La compréhension du mécanisme est ici toute intellectuelle mais élude le processus de guérison émotionnel par abréaction. Sans tomber dans des techniques de développement personnel, l'auteur, qui note à juste titre l'abandon confessionnel généralisé, aurait pu évoquer la piste de la psychologie des profondeurs, parmi d'autres..

  • La banalité d'un fléau

    L'objet incestuel concrétisera donc la projection par cette mère de l'idéalité qui la fait survivre à la place des présences internes qui lui manquent. Quel périple ! Ou plutôt quel court-circuit ! Oui : le court-circuit narcissique remplace les trajectoires libidinales (p.43).

     

    L'inceste et l'incestuel,Paul-Claude racamier,éditions Dunod,indifférenciation,autonomie,fantasme,Freud,Décembre 2024Avec l'Inceste et l'Incestuel paru initialement en 1995 chez Dunod, Paul-Claude Racamier (1924-1996) a publié un texte écrit de manière originale sur une pathologie insidieuse et psychique qu'il contribua à révéler, notamment chez les psychotiques : l'Incestuel.
    Il s'agit d'une sorte de fusion identitaire entre un enfant et un parent un peu froid ou intérieurement vide (le manque de tendresse est un signe), avec une forte projection/séduction narcissique, intimant l'enfant à croire au parent incestueux plutôt qu'à consolider son propre moi. En somme n'exister qu'indifférencié, pour valoriser une fonction parentale par exemple.
    Le problème survient plus tard si l'autonomie est empiétée mais le complexe peut évoluer "positivement" vers des énergies libidinales certes inappropriées mais résilientes à terme, avec le parent de sexe opposé ou toute figures tutélaire.
    L'ouvrage est assez élitiste dans l'ensemble et même s'il intègre des cas concrets actuels et mythologiques, on aurait souhaité y trouver plus de signes cliniques, de pistes thérapeutiques ou de chemins de guérison pour dédramatiser l'"en-jeux".
    En l'occurrence l'auteur ne répond pas à cette question de savoir si la faute originelle est pour la mort (liens morbides et angoissants en tout) ou pour la vie, dans le cas d'un dépassement sur le plan spirituel par exemple. Il y a là néanmoins une prodigieuse prise de conscience sur un phénomène familial contaminant des générations, pour peu qu'un individu s'éveille afin de stopper ce délire confusionnel, cet imbroglio collectif.

     

  • Les points d'inflexion de l'Histoire

    Mais il faut bien comprendre alors que, si tout cela se réalise chaque fois qu'un saint de Dieu accepte sa vocation, cela l'engage dans un tout autre combat. Il y a le combat pour la justice, mais celui-ci est en réalité conditionné par un autre combat : celui que le saint doit mener contre lui-même. Car être saint, c'est être souffrant. Volontairement (p.680).

     

    Ethique-de-la-saintete.jpgPierre brute non retouchée, cette Ethique de la Sainteté, œuvre fleuve posthume de Jacques Ellul (911 pages écrites jusque mi 80) parue chez Labor et Fides alterne fulgurances et anecdotique, verbe et opinions, temporel et éternel.
    Philosophe et sociologue notamment de l'ère technique, Jacques Ellul (1912-1994) fut aussi un chrétien (protestant) engagé dans son siècle. Son analyse de l'être sain, séparé de la masse mais présent au monde, incarnant discernement et vérité, apportant un regard miséricordieux sur chaque prochain, stimule l'ardeur du quêteur spirituel. Son ouverture en conclusion, aux valeurs féminines de la vie (plutôt que le mode survie de la jouissance masculine) pour sauver ce monde de l'asphyxie, incombant aux chrétiens conscients d'une lecture eschatologique de l'époque, rappelle l'image du Dieu-mère si chère à Maurice Zundel et qui fut clairement un saint du siècle dernier.
    Même s'il convoque de nombreux philosophes/théologiens en paroles, c'est sa pensée qui séduit de prime abord, lorsqu'elle touche par l'intériorité et l'inspiration sainte. Une lecture parfois identitaire des deux testaments dessert par touches seulement cette éthique juste et originale de la sainteté moderne mais le brio de Jacques Ellul, son discernement christique, le surclasse dans l'exégèse biblique, particulièrement pour l'actualité cristalline de l'évangile. 
    Avec ce "pavé" déterré presque 40 ans après avoir été écrit, il œuvre, au ciel des fixes, à une prise de conscience salutaire d'une fin de cycle et ce qu'elle implique sur le plan étrique pour défier et dévier, avec la grâce du Dieu, le cours de l'histoire. 

     

  • La dynamique du cortex

    Si toutes nos croyances, tous nos choix et toutes nos expériences étaient vécus au travers du filtre de notre conscience sensible, celle qui nous permet de ressentir les expériences au-delà de la discrimination intellectuelle, alors nous construirions notre identité d'une manière fluide et aisée, toujours en accord avec qui nous sommes vraiment. (p.93)

     

    le pouvoir du non,Sebastien Cazaudehore,JMG éditions,volition,dette karmique,conscientisation,illumination,Décembre 2024Avec Le Pouvoir du Non, paru chez JMG éditions, Sébastien Cazaudehore, un explorateur moderne de la psyché, nous encourage par la théorie et la pédagogie, à prendre un peu de recul avec nos compulsions et tendances inconscientes, qui s'avèrent tyranniques (pour soi et les autres) en vérité.
    L'enjeu est de taille puisqu'il s'agit de vivre consciemment dans un état paradisiaque, détaché de la gangue karmique éducationnelle ou trans générationnelle. Cette voie de la conscientisation est enseignée et connue dans l'univers spirituel comme celle du oui "cardiaque" (à ce qui est présent, notamment l'émotion) mais il s'agit pour lui, avec ce non "cérébral" (et le "ou pas" en fin de phrase) de mettre un frein, d'opérer un sursaut qualitatif dans un mécanisme bien huilé, afin d'afficher une intention, une "volition" de changement, qui suffit à désamorcer une habitude de fonctionnement, pour une meilleure investigation dans la profondeur de la conscience, derrière.
    Dans cet ouvrage, il se concentre dans le dernier quart sur les grandes addictions comme le sevrage au tabac ou la compulsion alimentaire mais la visée globale est bien spirituelle puisqu'in fine, l'"idée est le rapprochement de notre ego et de notre soi, pour que nos masques tombent, pour se détacher de nos peurs, se libérer de la survie et du poids de ses dualités" (p.128).
    En véritable plasticien du cerveau, Sébastien Cazaudehore nous livre le fruit de son ébullition. C'est parfois un peu gris (couleur de la matière) et ardu, parfois chatoyant mais ô combien vivant, à l'image d'un organe habitué à une gymnastique perpétuelle pour muscler le "Je" et réinventer sa vie.

     

  • Etre et non-être en questions

    Le matin je dors
    Je me réveille la nuit
    J'envoie du vent à Paris (p.58)

     

    Le-Moine-et-l-Enfant.jpgAvec Le Moine et l'Enfant, paru chez Synchronique Éditions, Fabrizio Bajec relate quelques "dialogues zen avec sa fille", entre 3 et 6 ans.
    En quête personnellement, il a su percevoir ce qui chez sa fille Arielle, relevait de l'innocente pureté, de la sagesse innée, du don de prophétie ou encore de l'accueil à l'instant.
    Disciple du présent, il s'est évertué à manduquer quelques réponses de celle-ci comme de véritables koans, suscitant l'ouverture subite à une profondeur inégalée.
    Conscient de la fugacité de ces jeunes années "reliées" (à l'Ange ? la Source ? Le Guide intérieur ?) et dans un contexte bienveillant d'écoute, d'où le silence se meut en verbe, Fabrizio Bajec nous propose ce beau petit recueil joliment et poétiquement illustré par Églantine Amosee (suminagashi) et Alain Plaignaud (sumi-e) qui suscitera à n'en pas douter, surprise, doute ou curiosité. Un beau cadeau à ceux pour qui l'esprit d'enfance ne s'est jamais tari.   

     

  • Perles de sagesse

    L'état de libération peut être décrit comme sommeil éternel, ou comme éveil non interrompu par le sommeil (p.85).


    Ramana Maharshi,Patrick Mandala,La voie rapide,Editions Accarias l'originel,La voie rapide, paru aux éditions Accarias l'Originel (traduction de Patrick Mandala), est une série de satsang et aphorismes inédits de Ramana Maharshi. Ce témoin du Soi réel tout rayonnant séduit peut être plus que d'autres illuminés (Henri le Saux, Nisargadatta, Krishnamurti...) par sa simplicité, son humilité et son message direct   et accessible. Nous le saisissons intellectuellement, nous acquiesçons à sa vérité pour l'avoir entraperçue lors d'une ou plusieurs expériences numineuses mais peu ont vu "leurs pensées ou soucis détruits à la racine,...leur ego absorbé dans l'ultime vérité" tant ce mental reste tenace voire (car) valorisé. Un livre de plus sur son enseignement est à la fois décourageant (s'identifier encore au personnage) et encourageant (il montre un chemin) pour un chercheur de vérité, même s'il n'est plus là. Demeure son symbole toujours vivant et présent, ce Soi qui est notre guide et véritable visage (si peu caché) pour peu que l'on soit aimant de la Création  et non "épouse infidèle" (le mental affabulateur) en le défigurant.
    Le statut de mutant convient sans doute mieux à notre époque, mi homme mi animal, mi lumière mi matière, en attendant le moment propice des noces quand la matière ne sera plus maudite mais complètement intégrée dans un processus de libération, à force de se donner et de brûler ce bois qu'est la personne.