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Livre - Page 3

  • Le mystère s'éclaircit

    Les religieux rejettent leur propre Dieu. Ils n 'ont pas compris que le message d'amour venait bouleverser toutes les justifications de la violence du monde antique. Et c'est par un dernier acte violent qu'ils vont signer leur défaite...la Révélation ne peut pas se passer d'une dernière mise en scène du bouc émissaire, le sacrifice de l'"Agneau de Dieu", ce sera la crucifixion. (p.141)

     

    Joël Hillion,Qui dit-on que je suis,le mystère Jésus,éditions l'harmattan,René girard,bouc émissaire,évangiles,Janvier 2023Joël Hillion nous présente sa vision humaniste de Jésus dans Qui dit-on que je suis-le mystère Jésus, paru chez l'Harmattan.
    Cet écrivain spécialiste de Shakespeare reste fasciné par le mystère du Christ en sa subversion du religieux, son message d'amour révolutionnaire ou sa posture de bouc émissaire total. Il prolonge la pensée de René Girard en l'amplifiant (il cite des auteurs contemporains en sciences humaines ou littérature), construisant un portrait empli de profond respect pour l'homme-dieu à défaut de pleine foi.
    Malgré le choix d'une linéarité un peu scolaire, la réflexion de ce libre penseur éclaire d'un nouveau jour certains aspects du "fils de l'Homme".
    Jésus apparaît comme un original désacralisant l'habit (les rites notamment) et la lettre pour l'esprit et un cœur vivant, miséricordieux. c'est son intime compréhension du mécanisme de destruction mutuelle qui l'incite à choisir l'amour du prochain comme seule loi, subissant de facto (Il ne choisit pas de se sacrifier) l'ire des violents. L'effet miroir (un cœur purifié) révèle la nature ou l'essence des êtres, leur laissant le choix d'assumer la conséquence de leurs actes.
    Si Jésus est pour l'auteur l'archétype de l'anti-sacrifice c'est aussi grâce a sa part divine ou son corps-lumière fantastique qui, de bouc émissaire peut transmuer la haine en joie, afin que chacun soit sauf du jugement porté sur lui-même.
    Le sauveur et messie prend ainsi tout son sens pour œuvrer à une harmonisation universelle. 

     

  • Se souvenir

    Pourquoi cette émotion ? L'émotion n'apparaît que lorsque je ne vois pas une chose telle qu'elle est, mais que je la prends pour quelque chose d'autre. (p.64).

     

    Daniel Roumanoff,Svami Prajnanpad,éditions Accarias l'originel,colette Roumanoff,Lyings,Inde,advaita Vedanta,désidentification,Janvier 2023Les éditions Accarias-l'Originel publient un livre d'entretiens, les six seuls enregistrés par Daniel Roumanoff (1936-2015) avec Svami Prajnânpad en 1972. Rencontré en 1959, ce sage du Bengal finira ses jours deux ans plus tard (1974) en Inde, après avoir sejourné malade, dans la maison des Roumanoff (été 1973). Daniel consacrera la seconde partie de sa vie à récolter et diffuser des traces de son enseignement.

    L'enfant est au cœur de toute spiritualité (comme le montre la photo de couverture), notamment celle du Svami,qui prône la non dualité et l'union avec ce qui vient...
    Les émotions bien sûr, les désirs et les pensées afférentes, qui toutes proviennent d'un mental "construit" sur les premières années d'apprentissage, ses croyances et identifications.
    Ce personnage infantile irrigue en profondeur (ou surface ?) nos actes et réactions d'adulte et c'est le propre d'une conscientisation (voir) quotidienne de se détacher d'un mécanisme sinon répétitif, en tout cas travestissant par filtre le réel.
    Cet ouvrage traduit et mis en forme par Colette Roumanoff est aussi un hommage et un acte mémoriel de et pour Daniel son mari, qui fit par ailleurs face à Alzheimer avec son aide pendant dix ans. Il est un témoignage de ce qu'il fit et fut, de ce qui le mouvait intérieurement mais aussi une parfaite illustration de la manière dont son guide spirituel disséquait la psyché avant d'opérer un tri chirurgical (les lyings) dans ses méandres, pour une meilleure clarté d'esprit.
    Chaque quêteur saura y trouver nourriture, synchronicité, aide, pièce du puzzle pour soi et Soi, et le classer à divers degrés, comme un livre opportun.

     

  • Le temps de la faim

    Par rapport à l'expérience chrétienne , ce n'est plus la volonté propre qui est sacrifiée pour s'unir à celle de Jésus, c'est la vitalité, la personnalité. La différence est subtile mais radicale : le sacrifice est en même temps un contact et une rencontre avec le Créateur, et c'est la raison pour laquelle le sacrifice chrétien n'est pas une extinction mais une vivification. (p.144)

     

    Françoise Breynaert,Luisa piccarreta,Préparer dès maintenant le retour du Christ,Pierre téqui éditions,Dialogues avec l'Ange,textes inspirés,noces en Christ,Apocalypse,Parousie,alliance terre-ciel,Dieu,Jerusalem céleste,Décembre 2023Pierre Tequi éditeur publie un essai augmenté de Françoise Breynaert, docteure en théologie, sur la mystique italienne Luisa Piccarreta (1865-1947) qui est en instance de béatification.
    Avec Préparer dès maintenant le Retour glorieux du Christ, l'Autrice calque une partie de l’œuvre inspirée (36 volumes sur 40 ans !) de celle qui fut ravie à 23 ans, sur l'Architecture du Temple soit le Plan divin en trois étapes telles qu’énoncées dans le Christianisme : la genèse et le péché d'Adam, la rédemption par l'incarnation du Christ et la récolte des fruits de la "greffe organique" (le dépôt confié) lors de la Parousie et de la période apocalyptique, pré Jugement Dernier.
    Au plaisir de la découverte des écrits d'une stigmatisée (non visibles les plaies) contemporaine s'ajoute l'ordonnancement d'un Plan qui met en place l'individu relié en faisant croitre la personnalité grâce à un tuteur humano-divin. L'idée n'est pas, comme avec l'Islam (plus particulièrement le soufisme) ou l'hindouisme, l'extinction du "je" dans une Source d'Absolu (le Soi ou le Je Suis) mais son élévation à rencontrer l'Autre en soi (la personne du Christ), pour participer à la volonté divine. Une association de l'ego à l'entreprise divine par la lumière christique en quelque sorte (un "édit-fils" ?).
    Cette révélation rejoint sur certains points, celle contemporaine des Dialogues avec l'Ange (Aubier) d'une alliance terre-ciel à trouver dans une praxis quotidienne du don (et d'oubli) de sa personne (brûler). Dieu n'est pas l'inaccessible mais le Co-naissant, le Co-nivent dans un acte ou une parole unitive, ajustée à toute situation.
    Ce vingtième siècle fut résolument celui de révélations d'une proximité avec le Ciel (les anges, Dieu, le supra-mental avec Aurobindo...), signes peut être d'une descente de ce dernier sur Terre, que symboliserait la Jérusalem céleste.
    Après les écrits ne manque que la réalisation effective du Plan d'Amour pour la Création et le Créateur, puisque les miroirs (les âmes polies)  sont en attente d'un satisfecit afin de devenir les piliers (ponts) de la nouvelle création.

     

  • Ma sorcière mal aimée

    Le Monde renversé,Collectif Marthe,Théâtre de la Croix Rousse,Clara Bonnet,Marie-Ange Gagnaux,Itto Mehdaoui,Aurélia Lüscher, Guillaume Cayet,féminisme,lutte, ,archétype,sorcière,cristallisation,patriarcat,capitalisme,Décembre 2023.Lyon

    "T'as vu le nez impressionnant qu'elle a ? Tu parles de la grande ? Mais non la petite ! Mais attends elles ont toutes un nez de sorcière en fait !".

    En effet Le Monde Renversé, du collectif Marthe, qui se jouait au théâtre de la Croix Rousse, s'est inspiré principalement de l'ouvrage Caliban et la sorcière de Silvia Federici pour nous parler de la figure archétypale de la sorcière à travers les siècles. Ce premier spectacle écrit, mis en scène et interprété par Clara Bonnet, Marie-Ange Gagnaux, Itto Mehdaoui et Aurélia Lüscher avec l'aide de Guillaume Cayet, a été créé en 2018. Sur scène elles convoquent Marthe, accusée de sorcellerie au Moyen Âge mais aussi Karl Marx ou Michel Foucault dont elles ambitionnent de "compléter les théories". Au plateau un joyeux bordel ou un foutoir organisé : une jeune fille qui a rendez-vous chez le gynéco croise Descartes et ses confrères découvrant l'appareil génital d'une femme exécutée car "dangereuse".  Ainsi, la lutte des femmes ou le féminisme n'a pas commencé dans les années 20 ou 70 et encore moins à partir du mouvement #metoo mais bien dès le Moyen Âge lorsque les seigneurs s'accaparent leur terre et créent des paysannes "nues" puis que le roi ordonne aux femmes de s'occuper en premier lieu de leur mari et (forcément) nombreux enfants. Et pour cause, c'est bien elles qui mettent au monde les futurs ouvriers d'un monde déjà capitaliste !... Les femmes seules, qui travaillent encore ou qui gênent leurs voisins : sorcières !!! À l'image de Marthe.  Un collectif qui porte bien son nom et explore tous les aspects de la place de la femme (voir notre entretien de l'excellent Tiens ta garde). Ce premier spectacle encore un peu brouillon fourmille des mille références et recherches des comédiennes. C'est drôle, parfois effrayant et intelligent. Ce qui reste en sortant ce sont l'humiliation subie par les femmes de tout temps, et la convergence de lutte avec les exploités d'un système de domination patriarcal. Ce Monde renversé est clairement une réappropriation salvatrice d'un corps hautement symbolique.

     

  • Stupeur sans tremblements

    Laurent Kasprowicz,des coups de fil de l'au-delà ?,éditions trédaniel,Romuald leterrier,Jocelin Morisson,trickster,daïmon,âme du monde,relié,paranormal,Décembre 2023Des coups de fil de l'au-delà ? est la première enquête française sérieuse autour de messages paranormaux (de défunts), de Laurent Kasprowicz, rééditée et augmentée aux éditions Trédaniel (première auto-édition en 2018).
    Sociologue de formation, il rapporte des cas concrets symptomatiques d'un phénomène de grande ampleur, en y ajoutant ses propres expériences qui signèrent peut être le début de sa quête.
    Rejetant vite canulars ou dons de psychokinésie de la part de vivants, il oriente ses hypothèses sur un échange archétypique, sans exclure pour autant une communication d'outre monde. La piste du trickster (évoquée dans son deuxième livre Phénomènes) ou son appellation grecque ancienne de daïmon évoque la part de l'âme (mythique) délaissée par notre civilisation judéo-chrétienne (à la différence du logos) mais qui demeure très présente dans d'autres cultures (chamaniques par exemple). Les caractéristiques communes des appels (élusifs et messagers) rappellent ceux des visions d'ovnis (voire d'EMI ou d'OBE) même si certaines preuves demeurent (SMS, audios...), défiant parfois l'espace-temps.
    La raison classique est quoi qu'il en soit mise à mal dans l'explication causale mais le nouveau paradigme sur la conscience (non locale par exemple) ainsi qu'une réappropriation judicieuse de l'homme ternaire (corps, âme, esprit) permettent déjà d'envisager des survivances d'âme, en tous cas une reliance universelle d'un substrat, au-delà de la mort du corps.
    Cette enquête savoureuse et rondement menée est encadrée avec bienveillance et expertise par le binôme Leterrier-Morisson. Après le cinéma, une nouvelle vague éthérée déferle sur l'océan scientifique... 

     

  • Petit mais costaud

    Le manque de foi conduit à la rationalisation, à l'adhésion aveugle et sécurisante à des théories établies, et inversement l'intellectualisation, parce que coupée des racines vitales, amène son cortège de doutes et la tentation "psychologique" pour les exorciser...Cette collectivisation de la pensée va à l'encontre de toute création libre et individuelle. (p.33)

     

    Isabelle lifran,Du jeu de sable à l'esprit d'enfance,la Fontaine de Pierre,Jung,Marie-louise von Franz,Francine Perrot,contes,imagination active,pueraeternus,individuation,Soi,guérisseur intérieur,Le livre d'Isabelle Lifran, "Du jeu de sable à l'esprit d'enfance" que publie la Fontaine de Pierre, est en soi un exercice d'unification de la psyché.
    Initiée par des héritières de C.G Jung (Francine Perrot, Marie-Louise Von Franz...) à la voie des profondeurs, cette ancienne enseignante s'est reconverti dans l'accueil d'enfants "turbulents" par le truchement du jeu de sable. De véritables processus d'individuations miniatures ont lieu en sa présence, par un abaissement mental et une re-connexion à l'être créatif et guérisseur en Soi et chacun.e.s.
    La grosse première partie du livre de poche est émaillée d'exemples dont celui d'Adeline et de son processus de clarification du chaos psychique vers la lumière intérieure. Isabelle Lifran dévoile ensuite son lien magique avec l'oeuvre de Georges Sand (qui signifie sable en anglais), pétrie de l'esprit d'enfance, pour ouvrir ensuite sur la figure archétypique ambivalente du puer aeternus (l'enfant intérieur à la fois libre et sous emprise).
    Dans les pas de ses pairs, l'ouvrage apparaît solide, mature et complet, telle une œuvre d'art ou l’œuvre d'une vie. Le thème choisi rend la lecture plaisante et vivifiante, avec une plume comme irriguée par ce magma créatif propre à l'imagination de l'enfant.
    La parole ou le texte fait frémir l'âme mais n'empêche pas toute pratique de connexion à l'imaginal ou univers des symboles et archétypes, grâce a l'attention onirique, la méditation ou une activité manuelle de création. C'est en tous cas l'envie qui naît à la lecture dudit livre, de ne jamais se satisfaire d'un état d'être et de savoir rester souple et ouvert à toute irruption de l'Un conscient, pour mieux se différencier (d'une personne, d'une famille, d'un groupe, d'une nation) et devenir un individu entier.

     

  • L'ange lot

    La cité angélique est une cité d'êtres qui font l'expérience de leur propre divinité comme pouvoir et qui n'ont de pouvoir qu'en raison de leur propre divinité. La "communauté des citoyens de la Jérusalem Céleste" est en somme la fusion parfaite du pouvoir, de la divinité et de la socialité, et c'est ce que la théologie a appelé la hiérarchie. (p.164)

     

    Hierarchie-la société des anges,Emanuele Coccia,Bibliotheque rivage,pseudo Denys l'Aréopagite,Hénoch,Apocalypses juives et chrétienne,Messie,angélologie chrétienne,Dans Hiérarchie - la société des anges, le philosophe italien Emanuele Coccia dresse un portrait instantané et livresque de l'ange, dont la fonction ou tâche est d'obéir, d'exécuter ou de communiquer en "bon soldat", en vue d'un rang enviable auprès de la divinité ou d'un miroir tout embrassant.
    Son pouvoir sacré tient en sa nature glorieuse qui le rend à la fois fragile (la possible rébellion) et fier. Le Plan divin le rend par devoir, acteur et auteur d'une élévation spirituelle de l'homme, avec une visée eschatologique pour en faire un élu qui remplacerait tout ange déchu.
    Les différents essais qui constituent l'ouvrage paru chez Bibliothèque Rivage constituent une analyse brillante des sources de l'antiquité tardive (pseudo Denys l'Aréopagite, Hénoch...) mais un peu froide. Il manque résolument la chaleur ou le feu dont sont constitués les anges pour arrondir les angles et humaniser un peu plus ces figures de papier glacé.
    Sont-ils mythes ou présences/aides réelles de l'invisible ? L'autorité les définit partiellement mais quid de l'humour ou de la tendresse ? De l'Amour ou de la caresse ? Sont-ils si impersonnels, bloc ou principe d'individuation ?
    Sont-ils essentiellement des êtres de pouvoir (pour soi) ou volontiers guides, aides, doubles célestes, passeurs ?
    Ces messagers sont-ils si distants, si distincts de l'homme ou n'ont-ils pas destin lié, sur la terre comme au ciel ? Accomplir une tâche par exemple (héritage de l'ange) donne un sens à la vie terrestre. Par ailleurs donner grandit...Cela vient des anges.
    Cette étude académique se cantonne à l'angélologie dans le christianisme naissant mais occulte sa mise à jour (l'ange pour l'Islam, l'enseignement des Dialogues avec l'Ange ...) pour une vision d'ensemble, universelle.
    L'auteur fait un parallèle avec notre société et ses titres donnant pouvoir pour peu qu'on accorde crédit à l'apparence. Mais les vrais rois et reines ont-ils affaire à la hiérarchie terrestre ?