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Livre

  • L'union

    La sérénité des saints dans leur "nuit obscure" s'explique par le fait qu'ils avaient conscience de participer alors "à l'expérience de Jésus sur la croix, dans un mélange de béatitude et de douleur" (p.59).


    La joie du Christ en croix,Pierre Descouvement,éditions Salvator,Kénose,Maurice Zundel,Hans Jonas,François Varillon,La joie du Christ en Croix du père Pierre Descouvemont est une réédition des éditions Salvator, revue et enrichie, du livre Dieu souffre t'il, paru en 2008 (Emmanuel).
    Le message véhiculé est celui, traditionnel, d'un Christ pas malheureux, "joyeux de souffrir pour et d'être consolé par chacun de nous sur la croix". Sa double nature, son essence et identité de Fils unique, son union constante à Dieu, lui permettent de transcender le supplice et même d'esquisser un sourire d'une béatitude partagée.
    La seconde partie présente la kénose, ses auteurs contemporains (Hans Jonas, pères Zundel et Varillon...) et ses influences gnostiques ou kabbalistes, pour mieux les réfuter par la suite.
    L'auteur ne croit en effet pas au Dieu désarmé, souffrant pour sa Création et endurant le mal, ou s'effaçant pour laisser l'autre être pleinement. Fidèle à l'église, il vénère un Dieu tout puissant, tout amour et compatissant, maître du temps et de la destinée.
    Au-delà des querelles de clocher,  la vérité est peut être mitoyenne, dans l'union des contraires, à l'image du Soi jungien, archétype de complétude et non de perfection ?
    Tout n'est qu'affaire après tout de projection et de vécu intérieur, de la façon dont on sent une présence nous porter ou pas, une conscience en nous s'éveiller ou pas, un souffle nous enivrer ou pas...sous quelque forme que ce soit, reconnaître le réconfort ici bas, la lumière embrasser la matière parfois opaque au quotidien, et se sentir heureux d'être vivant, relié, dans une nouvelle co-naissance.

     

  • 12 angles de visée

    Ouvrir-le-livre-scelle.jpgOuvrir le livre scellé - lire et comprendre l'Apocalypse, paru chez les stimulantes éditions Labor et Fides (collection le monde la bible), est un livre compilation. Une douzaine de chapitres résumant autant de pistes de recherches de Jacques Descreux (prêtre et enseignant a l'UCLY) sur plusieurs années, confère à cette Apocalypse de Jean, une richesse thématique et littéraire infinie. L'essai intègre les dernières réflexions des exégètes et chercheurs en sciences humaines et sociales, sur des domaines pointus et spécifiques (angélologie, figure de l'agneau, septénaires, agents du mal, mythe du sauveur...), tout en questionnant le pouvoir, l'ombre ou la violence de Dieu. Ouvrage universitaire donc mais aussi un brin philosophique jusqu'à englober l'époque actuelle pour ce qui concerne les migrations de masse, le côté légèrement patriarcal de Dieu ou les fléaux des cavaliers.
    Jacques Descreux fait preuve d'un esprit synthétique de haute volée (le côté académique) tout en faisant une belle part à ses intuitions, Jésus ne rappelant-il pas que les signes se passaient avant tout en nous ?
    Le livre scellé est ouvert ici à travers quelques prismes fédérateurs, qui touchent plus ou moins l'imaginaire personnel et collectif. Le texte antique et prophétique dévoile un peu plus sa matière mais garde néanmoins la saveur de son mystère spirituel.  

     

  • L'histoire officieuse

    978-2-7029-2972-8_Couverture_1400x2062.jpgOttavia Marangoni signe Divines et Dévouées au courrier du livre, sur la place des femmes dans l'histoire des religions.
    Illustré et littéraire, l'ouvrage est une quête ou un enquête sur les traces laissées par le féminin en France, dans l'ombre de l'église. Souvent occultée ou dépréciée, la femme s'est vue diabolisée (notamment avec la chasse aux sorcières au 15ème siècle) alors qu'elle ne demandait qu'une égalité de droits et de fonction pour baptiser, soigner ou prophétiser (Jeanne d'Arc, les sybilles).
    Hymnes à la lune, à la nature, à la nuit, aux plantes médicinales...autant de variantes d'un culte parallèle qui exista de tout temps, consigné dans les contes, légendes ou dans la pierre et quelques œuvres d'art sauvegardées.
    Le titre est un pied de nez à l'histoire biblique officielle où les patriarches et figures masculines ont le beau rôle. Dans les faits, Jésus ou Mahomet en témoignent, les femmes initiées ou initiatrices (Marthe, Marie-Madeleine, Herodiade, Aïcha, Fatima...), disciples ou confidentes, furent bien présentes et actives, jusque dans les écrits officiels ou apocryphes.
    Sous la gomme, Ottavia Marangoni parvient à faire revivre le trait initial et à rendre honneur à celles qui transmirent à travers siècles, une flamme vive de la foi originelle.

     

  • Destins liés

    jesus.jpegJésus vient de rendre l'esprit, il se remémore quelques moments clés de sa vie, allongé et entouré de bandelettes sur la pierre du tombeau de Joseph d'Arimathie. Puis il se lève et commence sa descente aux enfers. Ainsi débute Jésus aux enfers, de Thierry Robin paru aux éditions Quadrants.
    La suite est parsemée de rencontres de tous les patriarches bibliques et personnes parquées au Shéol, attendant leur libération pour le paradis, en accord avec l'évangile apocryphe de Nicodème.
    L'auteur prend quelques libertés d'interprétation mais sa relecture exégétique est très respectueuse de l'esprit des évangiles. La couleur est en outre  savamment utilisée, plutôt sobre puis saturée de rouge et noir pour l'enfer (la géhenne dans une seconde partie) et les âmes damnées, avant de retrouver une certaine douceur et quiétude à l'approche de la résurrection et des consignes du Sauveur.
    Le dialogue plutôt courtois avec Satan occupe une grande place et les équilibres restent marqués entre les deux protagonistes de l'Histoire, l'ange déchu influant aussi sur le cours de la prédication évangélique. Mention spéciale pour la scène des instruments de la Passion qui trouve une gravité détonante.
    Au final un complément d'information illustré sur un passage clé de la vie du Christ,  martelé dans le credo. Thierry Robin réussit avec brio à nous intéresser graphiquement à un sujet scabreux mais passionnant, avec beaucoup de légèreté.

     

  • Se laisser être

    12e-porte-A-600x912.jpgEdith Gauthier signe avec La douzième porte - l'apocalypse intime, paru chez JMG éditions, un ouvrage original, un peu farfelu mais dont l'essence est un accomplissement traditionnel.
    Enseignante Reiki avancée, elle propose, forte de citations spirituelles d'auteurs reconnus, une sorte de reprogrammation méditative consciente de notre identité : de l'ego à l'être, du moi au Soi, d'un corps souffrant à une conscience universelle heureuse.
    Le chemin agglomère théories new age, traditionnelles et scientifiques (pesée des âmes d'une ancienne tradition égyptienne, aphorismes d'un docteur en médecine, champ vibratoire de fusion des âmes...), mélange étonnant et détonant, pour parvenir à une compréhension illuminative. Cependant la forme séduit plus que le fond car la grâce arrivée à l'autrice (EMI, phases d'éveils spontanés, transformation de sa vision) est difficilement pédagogique et communicative, souffrant parfois d'abstraction. Reste ce travail plutôt traditionnel de conscientisation du passé dans le présent, ou plutôt de son évanouissement pour revenir au corps et à l'unité d'une âme universelle englobant la personne et son histoire traumatique. Une fusion dans un plus grand que soi (concept très christique) se rapprochant de la notion de canal d'une Présence toute rayonnante.

     

  • Un éveilleur du Moi vérité

    Il faut accepter la mort inconsciemment. L'homme qui réalise cela trouve la sérénité jusqu'à cet ultime moment. C'est cela le propos de l'éducation zen (p.207).

     

    Le rire du Tigre,Marc de Smedt,Taisen Deshimaru,éditions le Relié,zazen,dojo de la Gendronnière,zen soto,Kodo Sawaki,Le Rire du Tigre réédité en poche aux éditions du Relié (copie revue et augmentée) est un livre qui se dévore. Autant prosélyte sur le zazen que portraitiste du géant de la spiritualité Taisen Deshimaru (1914-1982), Marc de Smedt brosse le portrait d'une époque et de dix années passées en garde rapprochée du Maître zen (il fut son confident, éditeur, disciple...). La mémorable description d'un voyage au Japon, entre tradition et modernité, côtoie celle de la fondation du dojo français de la Gendronnière. De nombreuses anecdotes dépeignent le personnage haut en couleurs qu'il fut tout en le contextualisant dans la tradition du zen soto (il fut un des disciples de Kodo Sawaki). Le leg du moine bourru qui amena le zen en Europe tient dans la posture qu'il enseigna et magnifia. L'auteur relate en annexe toutes les vertus scientifico-spirituelles y attenant.
    Ce classique de l'ésotérisme vaut également pour les hauteurs de vue de Deshimaru, notamment son dialogue avec des dominicains et l'on perçoit que, du silence et de l'état de vacuité fruit de la pratique, il s'abreuvait au même fleuve de vie que tout grand éveillé et éveilleur du siècle dernier. 

     

  • Quelques lumières

    Au royaume des aveugles
    Les borgnes ne guident-ils pas ?(120)


    Non plus adolescent hanté
    Mais sexagénaire habité (107)

     

    dernière pluis,gilles farcet,maelstrÖm réevolutions,poésieAvec Dernière Pluie, paru chez MaelstrÖm réEvolutions, Gilles Farcet livre un recueil poétique délicat et sans ponctuation, comme écrit d'un seul souffle. Plusieurs thématiques mais un seul sujet : le Vivant qu'il décrit savamment, presque sous forme de chansons. La vie, les amis, le travail sur soi, les artistes mentors  ...l'actualité d'un aiguilleur de l'être, auteur et musicien comme le fut Lee Lozowick, un de ses maîtres à penser et vivre.
    Un petit livre précieux également sur la cartographie intérieure, ses affres, subtilités mais aussi ses bonheurs et joie. Rien n'est caché de l'âme triste, de la souffrance devenue compassionnelle, du découragement ou des petits démons du quotidien. Malgré presque quarante années de pratique d'une voie de sagesse, la vigilance reste de mise.
    L'homme est heureux de son sort, apaisé et dans l'équilibre de ses paradoxes. Il se réjouit dans et de l'instant (faisant fi de l'horloge apocalyptique), se satisfait de bonheurs simples et banals, en se tournant de plus en plus vers une Cause première, à l'image d'un cœur aimant et (donc aussi) souffrant de l'état de séparation égotique.
    Foi en l'invisible et croyance en des lois régissant l'être, mais aussi prières et prosternations devant cette grandeur de Présence, en soi et alentour. Gilles Farcet actualise l'intention d'Arnaud Desjardins en lui apportant ici une touche de modernité enchantée.
     


    Rien de particulier
    Sinon l'amour
    En sa stupéfiante nouveauté (27)

     

    Juste un sujet conscient dans l'instant
    Pour éprouver une manière d'effacement
    Se reconnaître impuissant et aller de l'avant (46)