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Histoire - Page 10

  • Stupeur sans tremblements

    Laurent Kasprowicz,des coups de fil de l'au-delà ?,éditions trédaniel,Romuald leterrier,Jocelin Morisson,trickster,daïmon,âme du monde,relié,paranormal,Décembre 2023Des coups de fil de l'au-delà ? est la première enquête française sérieuse autour de messages paranormaux (de défunts), de Laurent Kasprowicz, rééditée et augmentée aux éditions Trédaniel (première auto-édition en 2018).
    Sociologue de formation, il rapporte des cas concrets symptomatiques d'un phénomène de grande ampleur, en y ajoutant ses propres expériences qui signèrent peut être le début de sa quête.
    Rejetant vite canulars ou dons de psychokinésie de la part de vivants, il oriente ses hypothèses sur un échange archétypique, sans exclure pour autant une communication d'outre monde. La piste du trickster (évoquée dans son deuxième livre Phénomènes) ou son appellation grecque ancienne de daïmon évoque la part de l'âme (mythique) délaissée par notre civilisation judéo-chrétienne (à la différence du logos) mais qui demeure très présente dans d'autres cultures (chamaniques par exemple). Les caractéristiques communes des appels (élusifs et messagers) rappellent ceux des visions d'ovnis (voire d'EMI ou d'OBE) même si certaines preuves demeurent (SMS, audios...), défiant parfois l'espace-temps.
    La raison classique est quoi qu'il en soit mise à mal dans l'explication causale mais le nouveau paradigme sur la conscience (non locale par exemple) ainsi qu'une réappropriation judicieuse de l'homme ternaire (corps, âme, esprit) permettent déjà d'envisager des survivances d'âme, en tous cas une reliance universelle d'un substrat, au-delà de la mort du corps.
    Cette enquête savoureuse et rondement menée est encadrée avec bienveillance et expertise par le binôme Leterrier-Morisson. Après le cinéma, une nouvelle vague éthérée déferle sur l'océan scientifique... 

     

  • L'ange lot

    La cité angélique est une cité d'êtres qui font l'expérience de leur propre divinité comme pouvoir et qui n'ont de pouvoir qu'en raison de leur propre divinité. La "communauté des citoyens de la Jérusalem Céleste" est en somme la fusion parfaite du pouvoir, de la divinité et de la socialité, et c'est ce que la théologie a appelé la hiérarchie. (p.164)

     

    Hierarchie-la société des anges,Emanuele Coccia,Bibliotheque rivage,pseudo Denys l'Aréopagite,Hénoch,Apocalypses juives et chrétienne,Messie,angélologie chrétienne,Dans Hiérarchie - la société des anges, le philosophe italien Emanuele Coccia dresse un portrait instantané et livresque de l'ange, dont la fonction ou tâche est d'obéir, d'exécuter ou de communiquer en "bon soldat", en vue d'un rang enviable auprès de la divinité ou d'un miroir tout embrassant.
    Son pouvoir sacré tient en sa nature glorieuse qui le rend à la fois fragile (la possible rébellion) et fier. Le Plan divin le rend par devoir, acteur et auteur d'une élévation spirituelle de l'homme, avec une visée eschatologique pour en faire un élu qui remplacerait tout ange déchu.
    Les différents essais qui constituent l'ouvrage paru chez Bibliothèque Rivage constituent une analyse brillante des sources de l'antiquité tardive (pseudo Denys l'Aréopagite, Hénoch...) mais un peu froide. Il manque résolument la chaleur ou le feu dont sont constitués les anges pour arrondir les angles et humaniser un peu plus ces figures de papier glacé.
    Sont-ils mythes ou présences/aides réelles de l'invisible ? L'autorité les définit partiellement mais quid de l'humour ou de la tendresse ? De l'Amour ou de la caresse ? Sont-ils si impersonnels, bloc ou principe d'individuation ?
    Sont-ils essentiellement des êtres de pouvoir (pour soi) ou volontiers guides, aides, doubles célestes, passeurs ?
    Ces messagers sont-ils si distants, si distincts de l'homme ou n'ont-ils pas destin lié, sur la terre comme au ciel ? Accomplir une tâche par exemple (héritage de l'ange) donne un sens à la vie terrestre. Par ailleurs donner grandit...Cela vient des anges.
    Cette étude académique se cantonne à l'angélologie dans le christianisme naissant mais occulte sa mise à jour (l'ange pour l'Islam, l'enseignement des Dialogues avec l'Ange ...) pour une vision d'ensemble, universelle.
    L'auteur fait un parallèle avec notre société et ses titres donnant pouvoir pour peu qu'on accorde crédit à l'apparence. Mais les vrais rois et reines ont-ils affaire à la hiérarchie terrestre ?

  • Le combat continu

    Coup de Choeur théâtre 2023

     

    khaldun.jpg

    Kaldûn c'est l'île de la Nouvelle Calédonie perçue par les algériens (Les Mokrani) déportés au bagne en 1870, par leurs colonisateurs français. À la même époque s'y retrouvent des communards via Brest et bien sûr les hôtes Kanaks, tous unis par la lutte contre l'oppresseur (parfois l'État mais surtout l'esprit de colon) et l'engagement pour la liberté.
    Abdelwaheb Sefsaf s'empare avec brio et corps (Maître de cérémonie et chanteur également !) de cet épisode historico-politique en composant des fresques symboliquement marquantes, agrémentées de poignants chants et musiques traditionnels du Pacifique ou de la Méditerranée (bientôt le CD !).
    La distribution est riche et variée, les décors grandioses (Souad Sefsaf pour la scénographie) et les chœurs pleins d'âme (Emmanuel Bardon et Gülay Hacer Toruk magiques !). On ressent l'unité collective même si des individualités rayonnent plus que d'autres (le fougueux artiste Kanak Simanë Wenethem en tête mais aussi la convaincante Johanna Nizard en Louise Michel ou encore Fodil Assoul jouant Aziz, figure du soufisme algérien...).
    Le propos résonne à juste titre dans l'actualité, alimentant notamment en profondeur les pseudo-débats sur l'identité ou la nation souche. D'ailleurs le(s) public(s) a répondu présent les 5 soirs de représentation au théâtre de la Comédie de Saint-Étienne, berceau de l'artiste. Un rassemblement fraternel et multiple autour de saines valeurs partagées  : la beauté, la foi, l'amour, l'espérance, le respect...
    Kaldûn est un spectacle total, une épopée lyrique dont on sort revigoré et joyeux. Rares sont les pièces d'une telle intensité vibratoire. Quelques phrases, images, sons résonnent encore dans la Mémoire vive... 

    Entretien avec Abdelwaheb Sefsaf (8 et 5 min) :

    podcast

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  • Une époque formidable

    voyage aux confins de la conscience,Nicolas fraisse,ISSNOE,Sylvie Dethiollaz,Claude-Charles Fourrier,éditions Trédaniel,OBE,clairvoyance,vision à distance,incorporation,inspiration,dialogues avec l'Ange,conscience non locale,vision unitive,Benoit Flamec,Novembre 2023Voyage aux confins de la conscience (illustré) est un ouvrage co-écrit par Sylvie Dethiollaz (scientifique) et Claude-Charles Fourrier (psychothérapeute), de la fondation suisse ISSNOE.
    Souhaitant étudier et valider scientifiquement les OBE (sorties hors du corps), ils font la connaissance du lyonnais Nicolas Fraisse en 2006 et vont le suivre pendant dix années d'expérimentation, tout en le guidant sur le plan psychologique et spirituel, avec ses dons hors du commun. Le livre suit son évolution, des OBE qu'il pratique depuis son enfance à la clairvoyance en passant par la vision a distance. Il parviendra également à s'incorporer à d'autres entités humaines (humains de tout sexe et âge mais aussi animaux) et à percevoir une ou des voix d'une autre dimension ou réalité (façon Dialogues avec l'Ange). Son cas est attachant car dénué d'inflation avec une foi enfantine et d'une simplicité parfois candide. Sa sympathie n'a d'égale que sa disponibilité pour accepter (comme la chamane Corine Sombrun) cette soumission aux test scientifiques toujours plus délirants (mais ici bienveillants) pour in fine prouver les limites de la rationalité et la dimension non locale de la conscience, que confirme depuis un demi siècle la physique quantique...
    Le parallèle avec les Dialogues avec l'Ange est judicieux pour la "normalité" d'un phénomène vécu par beaucoup et dont le caractère précieux ou extraordinaire pose un voile à une saine compréhension.
    Chamanes, mystiques ou sages ont de tout temps évoqué notre reliance horizontale ou verticale à Autrui, qu'il soit homme ou esprit, jusqu'à la vision unitive. Nicolas Fraisse possède à lui seul de multiples facilités pour élargir, faire voyager, jouer avec sa conscience (une sorte de corps astral bleu que représente Benoît Flamec) jusqu'à l'inspiration.
    Cet ouvrage illustré complète l'étude fleuve Connexions, paru chez Trédaniel également, en focalisant sur un des neuf patients clairaudiants ou médiums interrogés scientifiquement, sans doute la personnalité la plus déroutante.
    ISSNOE surprend donc à nouveau, fait l'actualité et apporte une solide pierre à ce changement de paradigme, qui advient déjà sous nos yeux, malgré les freins (argent, pouvoir, renommée...).
     

  • La fonction messianique

    FIC20819710_17_19_.jpgAvec "Dévoilement du Messie" paru chez Litos éditions, Pierre-Henry Salfati esquisse son portrait symbolique, issu de sources hébraïques (Torah, récits hassidiques...), revenant sans cesse à l'étymologie des qualificatifs employés pour le designer.

    Cet "homme du 8ème jour" censé révéler le sens évident du texte sacré, (peut être son aspect pratique pour la vie intérieure ?) est aussi un thaumaturge de la parole : qu'il s'exprime (par le langage des oiseaux) ou se taise, il aurait la capacité de libérer l'énergie et la vie (les mots) trop souvent enkystée dans un recoin du coeur ou du corps (les maux). Il sait également discerner l'essence de chacun et mettre à mal l'étroitesse d'esprit commun, une sorte de Cyrano moderne.

    Architecte d'un temple éternel, sur terre (le 3eme temple de Jérusalem) ou du ciel (la Jérusalem céleste), il a le pouvoir, étant oint, de spiritualiser la matière a l'échelle de la planète. 

    Son corps fantastique, universel, est susceptible, par sa résurrection, de re-susciter une nouvelle création...

    Sur fond d'histoire récente (shoah, création de l'état d'Israël...) et d'Histoire des Hébreux, Pierre-Henry Salfati relate l'espérance et l'attente de cette figure emblématique, artisan et prince de la paix, héritier de la prophétie.

    Ce titre parfois usurpé (Sabbataï Tsevi par exemple) ou sublimé (le peuple juif dans son ensemble) se retrouve sous d'autres vocables dans d'autres religions (même si pour les chrétiens et musulmans il s'agit de Jesus-Christ) du monde. Ce petit essai concis et intériorisé approche comme jamais l'essence de cet étrange et paradoxal personnage tant attendu mais néanmoins coutumier de la souffrance et du mépris.

     

  • Sacré corps

    Si je renonce à ma conscience, elle, pour autant, ne me lâche pas. Elle ne quitte pas le navire et continue à veiller. Avec le temps, je contacterai un mal-être, perdrai le sommeil, courrai partout pour ne pas me retrouver face à elle. Mais j'aurai beau m' étourdir, elle ne me quittera pas...pour provoquer mon bonheur. Là où je le suis enfermée dans la culpabilité, dans la douleur de l'
    autoaccusation, la conscience veut me faire éprouver le repentir, la joie de la réconciliation. Avec la reconnaissance de la faute s'ouvre le chemin d'un par-don (p.109)

     

    chercher.pngAvec Chercher la femme, à l'infinitif, paru aux éditions du Cerf, Céline Guillaume célèbre le féminin intérieur, notamment dans sa qualité d'accueil de l'altérité.
    Libraire et laïque dominicaine, elle pourfend l'intérêt d'une culture de (et pour) soi, d'une connaissance de l'âme qui est notre alter ego, notre souffle vital, notre être profond.
    La femme possède selon elle naturellement des matrices sacrées car à l'identique du Dieu de miséricorde, creuset de l'enfantement mais indignes de l'avortement. Son appétence à accueillir la vie peut aussi symboliquement désigner le Vivant, le "conscience-cieux".
    Ses croyances vont au mariage libre de toute contrainte mais elle reste confiante dans l'adversité et sa longévité. Elle vénère aussi son genre, à destinée sacrée et sa différence face à l'homme plutôt que son égalitarisme simiesque.
    "Confiance, exigence devant la vérité, liberté" sont autant de qualités que de trophées qu'il est bon de montrer et d'assumer devant les vies désenchantés ou les vides non emplis de plénitude.
    Un brin mystique, elle se découvre parfois phare ou aiguilleuse de l'être, forte d'une réflexion nourrie par une Relation et d'un esprit curieux.
    La femme n'est pas la cause du bancal mais son côté solide, à assumer sa faiblesse. Elle demeure un exemple à suivre quand elle assume pleinement  l'incarnation, dans les pas de l'Aimé, l'Amour et l'Amant. 

     

  • Un hymne à la vie

    Loire.jpgLoire est le nouveau récit graphique d'Étienne Davodeau paru chez Futuropolis. Ce formidable conteur ami de la nature lui donne ici toute sa place, comme un bon film de Terrence Malick dont le point de vue narratif serait animiste.
    Les peuples chamaniques attribuent des esprits, une présence figurée, des cosmogonies même, à tout élément, minéral, animal ou végétal, y compris l'eau des fleuves.
    Ici le dessinateur s'en donne à cœur joie pour croquer des instants de vie du fleuve à travers temps : un coucher de soleil, le vol d'un oiseau, un paysage...des instants d'éternité.
    La fiction reste présente mais comme un prétexte à réflexion métaphysique : ce qui part ou qui demeure. Une certaine Agathe donne rendez-vous à tous ses amant(e)s au lieu-dit de leurs amourettes (une bâtisse gîte familiale) mais elle ne viendra pas.  Dès lors son évocation ressurgit incandescente, son absence ressuscite une présence. Évidemment d'autres surprises viennent pimenter la fiction, lui donnant une légèreté, une fluidité dans la façon dont elles sont traitées...comme la vie qui s'écoule chaque jour que Dieu fait, le long de la Loire. 

    Pour qui sent, les lieux naturels semblent gorgés d'histoires et de l'intention de ceux qui les traversent. Il ne s'agit pas tant à notre sens, d'une pensée restituée qu'une vibration énergétique de plénitude, qu'est arrivé à retranscrire habilement Étienne Davodeau dans ses dessins presque vivants.