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Judaisme - Page 2

  • La co-naissance du Christ

    le christianisme face aux autres religions,Edouard-Marie Gallez,éditions Artege,messianisme,spiritualisme,Christ,Janvier 2025Avec Le Christianisme face aux autres Religions, le père Edouard-Marie Gallez relate, dans un court essai charnu, paru chez Artège éditions,  sa spécificité originelle, tout en évoquant les deux principales excroissances issues de son dogme, survenues après l'irruption du Christ.
    Il démontre en effet en quoi les messianismes et les spiritualismes se sont détournés d'une saine relation avec une Personne qui est "le Chemin, la Vérité et la Vie", la remplaçant par un peuple/État/technologie sauveur ou un sauveur qui n'est autre que soi-même.
    De ce fait seul compte le présent et l'avènement d'un royaume terrestre (une terre sainte ou
    une théocratie légaliste) plutôt que la quête effrénée d'une Présence seule à même de rendre libre en basculant hors de l'espace-temps, là où règne l'amour, la paix et le champ des possibles.
    Il replace ainsi le Christ au "centre de l'histoire" et comme Centre de l'Homme afin de témoigner d'un Autre en soi, à la fois immanent et transcendant les limites du mental, pour se positionner dans la foi pure, en silence et dans l'attente d'événements qui sauraient peut être bousculer à jamais les assises du monde, en apparence prédéterminé.
     

  • Un livre monde

    Thomas Römer,la bible qu'est-ce que ça change,éditions Labor et Fides,Pour son centenaire, les éditions Labor et Fides publient des essais courts et synthétiques sur des sujets psychologiques (la culpabilité de Lytta Bassett) ou des objets religieux comme avec la Bible, qu'est-ce que ça change, de l'émérite Thomas Römer.
    Les textes des trois monothéismes sont abordés selon leur contexte historico-critique et l'auteur démythifie en particulier le sacré du canon biblique , lui préférant le raisonnement logico-déductif à la pensée magique. Cela ne l'empêche nullement de relire la Bible à chaque fois émerveillé mais pas comme si elle avait été écrite pour chacun d'entre ses lecteurs à travers siècles (comme il est dit du Coran). Nombreux sont ses auteurs/copistes/traducteurs tant chacun y laisse trace ou inclinaison. Au final il existe autant d'interprétations que de réfutations à sa lecture et cette bibliothèque source, partie d'un petit peuple, touche en nombre par sa variété de styles et de thématiques.
    La lecture de l'ouvrage est intelligente, érudite et foisonnante de tiroirs-meuble comme une vision kaléidoscopique de l'ensemble. Le judéo-christianisme y est vivifié malgré l'absence de la figure ou de l'identité messianique, ce qui est en soi une prouesse.

  • Effet de loupe

    Culpabilite.jpgAvec Culpabilité, paralysie du cœur, les éditions Labor et Fides rééditent pour son centenaire, un texte classique de Lytta Basset.
    Elle dissèque avec minutie le processus culpabilisant, qui flirte avec le perfectionnisme, et développe son aspect pathogène lorsqu'il entrave la relation ou la communication. C'est ce degré élevé de culpabilité qu'elle amplifie dans un second temps, comme une thèse philosophico-théologique, dans la lignée du protestantisme. Retenons que le sentiment auto-culpabilisant emplit l'espace relationnel et freine voire paralysie le cœur dans son "donne", son lien avec Dieu et rompt le "corps-don".
    L'ouvrage est globalement très érudit et bien ficelé, en prenant appui sur ce que la Bible condamne à demi-mot. La compréhension du mécanisme est ici toute intellectuelle mais élude le processus de guérison émotionnel par abréaction. Sans tomber dans des techniques de développement personnel, l'auteur, qui note à juste titre l'abandon confessionnel généralisé, aurait pu évoquer la piste de la psychologie des profondeurs, parmi d'autres..

  • Les points d'inflexion de l'Histoire

    Mais il faut bien comprendre alors que, si tout cela se réalise chaque fois qu'un saint de Dieu accepte sa vocation, cela l'engage dans un tout autre combat. Il y a le combat pour la justice, mais celui-ci est en réalité conditionné par un autre combat : celui que le saint doit mener contre lui-même. Car être saint, c'est être souffrant. Volontairement (p.680).

     

    Ethique-de-la-saintete.jpgPierre brute non retouchée, cette Ethique de la Sainteté, œuvre fleuve posthume de Jacques Ellul (911 pages écrites jusque mi 80) parue chez Labor et Fides alterne fulgurances et anecdotique, verbe et opinions, temporel et éternel.
    Philosophe et sociologue notamment de l'ère technique, Jacques Ellul (1912-1994) fut aussi un chrétien (protestant) engagé dans son siècle. Son analyse de l'être sain, séparé de la masse mais présent au monde, incarnant discernement et vérité, apportant un regard miséricordieux sur chaque prochain, stimule l'ardeur du quêteur spirituel. Son ouverture en conclusion, aux valeurs féminines de la vie (plutôt que le mode survie de la jouissance masculine) pour sauver ce monde de l'asphyxie, incombant aux chrétiens conscients d'une lecture eschatologique de l'époque, rappelle l'image du Dieu-mère si chère à Maurice Zundel et qui fut clairement un saint du siècle dernier.
    Même s'il convoque de nombreux philosophes/théologiens en paroles, c'est sa pensée qui séduit de prime abord, lorsqu'elle touche par l'intériorité et l'inspiration sainte. Une lecture parfois identitaire des deux testaments dessert par touches seulement cette éthique juste et originale de la sainteté moderne mais le brio de Jacques Ellul, son discernement christique, le surclasse dans l'exégèse biblique, particulièrement pour l'actualité cristalline de l'évangile. 
    Avec ce "pavé" déterré presque 40 ans après avoir été écrit, il œuvre, au ciel des fixes, à une prise de conscience salutaire d'une fin de cycle et ce qu'elle implique sur le plan étrique pour défier et dévier, avec la grâce du Dieu, le cours de l'histoire. 

     

  • Un livre essence ciel

    La Onzième Heure (crise spirituelle du monde moderne à la lumière de la tradition et des prophètes) de Martin Lings, paru aux éditions Tasnim, dans une version révisée et augmentée (Léo Schaya avec la fonction éliatique en complément), évoque l'eschaton et ses signes distinctifs.
    Cet âge sombre, Le Kali-Yuga des hindous, notre apocalypse biblique, va à l'encontre de l'idée du progrès scientifico-technologique qui est le règne de l'individualisme, de la matérialité et de l'homme  augmentés.
    Malgré l'effondrement politico-culturel de cette ère, les raisons d'espérer sont nombreuses pour les fervents de l'esprit, les ouvriers de la onzième heure (de la parabole évangélique), restreints en nombre mais ésotéristes en essence et pour qui sagesse et conditions de perfectionnement sont plus que jamais réunies.
    Adepte de la tradition et de la symbolique comme le furent Guénon, Schuon ou encore Coomaraswamy, Martin Lings fait preuve dans cet ouvrage référent, d'Intellect, cette faculté cardiaque acquise par un effort soutenu de verticalisation, véritable nourriture spirituelle au milieu d'une quantité d'ouvrages insipides et dénués d'empathie. Espoir, amour, espérance et conscience jalonnent la lecture comme l'évocation du Mahdi, "celui qui rétablira" tel Elie, le chemin de la rectitude avant la venue du prophète angélique, pont entre l'ancien et le nouveau monde...

  • La génèse du sionisme

    Tuer en soi le judaïsme et la féminité, le sionisme va d'ailleurs énergiquement s'y appliquer. (p.44)


    Gerard Haddad,architecture du sionisme,salvator éditions,eliezer ben-Yehouda,Théodor Herzl,Ben Gourion,Kibboutz,projet Ouganda,Clarté et concision pour un sujet épineux, dans les propos de Gérard Haddad, pour cette Archéologie du Sionisme parue chez Salvator édition.
    L'auteur puise dans les racines du projet, réhabilitant les justes (Eliezer Ben-Yehouda) enclins au dialogue et respect avec les palestiniens, soucieux des rites et d'une langue commune, l'hébreu, pour les futurs expatriés.
    On apprend que la création d'un État-nation juif aurait pu se dérouler en Argentine, aux États-Unis ou au Kenya actuel (projet Ouganda) et que le nom de Théodor Herzl retenu par l'histoire avait un penchant psychotique orwellien.
    Exceptée la formation du Kibboutz et l'adjonction spirituelle, peu d'aspects du sionisme actuel, dévoyé et souffrant du retour du refoulé, ont la faveur de G. Haddad. Cet homme d'ouverture et de concorde, qui connut Leibowitz et Lacan, vilipende le guerrier militaire issu du kibboutz comme parangon du système en place (à l'exemple de Ben Gourion) et récuse la violence colonisatrice et expansionniste en général.
    Très soucieux de la tournure des évènements depuis le 7 octobre 2023, il tenait à rétablir la vérité sur Israël où il vécut un temps dans une langue hébraïque qu'il maîtrise, et de rappeler que des frères se tirent dessus, donc symboliquement
    sur soi, triste destin.  

  • Sonder l'Un-conscient

    Dieu fait chair ne nous demande rien d'autre. Il n'attend pas de l'homme la perfection. Seulement, que nous tentions, de toutes nos forces, de tout notre cœur, de tout notre esprit d'aimer. D'aimer Dieu, l'autre et soi-même, car c'est tout un. D'aimer Dieu en l'autre et en soi. (p.98)

     

    Jocelyne Delafraye,Sous les pavés le ciel,éditions Lazare et capucine,Maurice Zundel,Annick de Souzenelle,Lytta Basset,Françoise Dolto,Christ,Amour,Septembre 2024Sous les pavés le ciel, paru aux éditions Lazare et Capucine, de Jocelyne Delafraye, est un plaidoyer pour le dieu d'Amour christique. Appelée, se sentant inconditionnellement aimée, toute sa vie s'est mise au service de l'autre, qui est reflet divin.
    Psychanalyse et foi se complètent dans ses écrits. Citant volontiers Maurice Zundel, elle détricote les histoires bibliques pour en narrer l'inconscient, souvent étiqueté de mal (ou péché) mais qui n'est qu'ombre mal aimée, maudite.
    Pas d'excuse ici pour l'homme agissant sous le masque de l'ancien dieu (tyrannique, violent, juge...) alors que le pacte nouveau est une relation en conscience, une responsabilité créative plénière afin qu'advienne la paix au quotidien.
    Jocelyne Delafraye milite pour un centre en l'être qui est personnifié et incarné en multitude, pourvu qu'on le cherche. C'est un sacerdoce de le révéler en chacun par un dévoilement de soi transfiguré.
    Dans la lignée d'Annick de Souzenelle, de Lytta Basset ou encore de Françoise Dolto (même profession), l'autrice explicite les évangiles en analysant ses racines juives.  Le ton est doctoral, l'essai de belle facture, le son de cloche cristallin comme la vibration du nouveau-né...à l'esprit.