blogger hit counter

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Choeur - Page 23

  • L'heure de rayonner

     

    Bunker,Baptiste Amann,Adama Diop,Naïm Bakhtiar,Flora Bernard-Grison,Solène Celse,Inès Dhahbi,Émile Faure,Christian Franz,Élodie Laurent,Yasmine Ndong,Yohanis Thomont,Félix Villemure-Ponselle,Clara Hubert,théâtre de la Comédie de Saint-Etienne,Juin 2023

    Bunker signait le fruit de trois ans d'incubation et l'émancipation d'un collectif de 10 jeunes étudiants-acteurs. L'immersion est totale dès les premières secondes : le futur crève l'écran (vidéo) avec une scénographie bluffante de réalisme et profondeur. Cette fable science-fictionnelle écrite sur mesure par Baptiste Amann après commande du parrain et metteur en scène de cette 31ème promotion Adama Diop, trace aussi un parallèle avec une expérience collective de trois années dans le laboratoire de création (et de révélation) qu'est le théâtre de la Comédie de Saint-Étienne.

    Dehors c'est la jungle (guerre ? Virus ?...), l'hostile, le danger, et la survie organisée, légiférée d'une petite communauté, est prétexte à de beaux moments de théâtre.  Cette narration totale aborde les problèmes du quotidien aux questionnements les plus métaphysiques, tout en valorisant les jeux participatifs donnant du sens. Chacun trouve sa part belle de lumière même si c'est dans l'interrelation que se révèlent aussi des tempéraments. Les années COVID (de l'enfermement à l'explosion émotionnelle ces 3 dernières années) ont plus que jamais cimenté des liens et malgré les probables colères, peurs ou doutes, le désir et le plaisir de jouer restent intacts et décuplés, imprimant dans notre rétine les visages déterminés de Naïm Bakhtiar, Flora Bernard-Grison, Solène Celse, Inès Dhahbi, Émile Faure, Christian Franz, Élodie Laurent, Yasmine Ndong, Yohanis Thomont et Félix Villemure-Ponselle.

    Rencontre avec Baptiste Amann à la suite de la dernière représentation (11 min):


    podcast

    @crédit photo : La Comédie de Saint-Etienne

  • Qui Suis-Je ?

    La Gitâ débute dans l'assurance que l'on n'est pas ce corps grossier, et donc que l'on n'est pas l'acteur, l'agissant de son propre karma. Cela signifie que tout homme ne doit pas renoncer à l'action, mais qu'il doit renoncer à se croire l'auteur de l'action. Ses activités s'accompliront toujours, qu'il soit ou non doté d'ego. Chacun s'est incarné dans un corps humain afin d'accomplir une tâche précise. Celle-ci s'accomplira, qu'il se considère ou non comme l'auteur de ses actions particulières. (p.89)

     

    La recherche de l'absolu,Raman Maharshi,éditions l'Originel Accarias,Patrick Mandala,Shankara,Inde,gurinvestigation,tu es Cela,Juin 2023u,La recherche de l'absolu, paru aux éditions Accarias l'Originel, est une compilation d'écrits ou de traductions de Ramana Maharshi jeune, alors qu'il cherchait à s'insérer dans une lignée spirituelle, ici celle de Shankarâchârya (8eme siècle) et plus globalement les Védas. Les enseignements distillés ici sont parfois assez techniques et propres à la culture hindoue. Ils ont pour mérite de présenter le Swami et son investigation (à ne pas confondre avec l'introspection) presque vierges de tout canon sacré, en tout cas loin de son institutionnalisation future.
    Le Maharshi parlait et écrivait peu (dont acte), préférant le silence éloquent d'une conscience lumineuse et toute embrassante. Comme pour les prophètes, leurs disciples ressentaient le besoin de jalons traditionnels pour se guider dans les recoins obscurs des cavernes avant de trouver la sortie. La Source, le Soi, le Co-naissant, peu importe Son Nom, saisit souvent subrepticement les esprits saints ou les cœurs purs dans un immédiat foudroyant, les laissant sans voix face à l'indicible. Si la vocation enseignante se présente, des années d'assimilation du message ou de l'image (on parlerait plutôt d'icône) sont nécessaires pour parler au plus grand nombre dans un schéma psycho-linguistique universel.
    Le seul danger ou problème pourrait consister à chercher dans le passé (les textes sacrés ou sages d'antan) une confirmation de l'expérience numineuse, au détriment de sa nouveauté et de sa modernité, lui donnant paradoxalement une forme. En même temps le salut mental d'un éveillé subit passe nécessairement par un référencement divino-humain que constitue le texte sacré, dont certaines inspirations restent éternelles, hors temps.
    Si le prophète est un témoin de Dieu (le Père et moi sommes un disait Jésus), l'Inde n'adjoint personne à la vision béatifique que "Cela" ou la Conscience pure. La recherche de filiation spirituelle (le Guru) pallie peut être ce manque de relation intérieure...?

     

  • Good food festival

    Lyon Street food festival,7ème édition,Nomad Kitchens,usines Fagor-Brandt,Jessica Prealpato,Dominique Crenn,Hugo Ribolet,Albane Auvray,Nicolas Talliu,societé protectrice des vegetaux,Lyon,Juin 2023Énorme engouement (45000 entrées) et réussite organisationnelle (Nomad Kitchens) pour cette déjà 7eme édition du Lyon Street Food Festival. Quatre jours de marathon culinaire (du 15 au 18 Juin) autour de chefs emblématiques, de destinations signature (Rennes, Tucson), de pionniers de la discipline (l'Asie) : une offre variée (200 recettes, 120 chefs et pâtissiers), texturée, avec des options sucrées, de simplement bon et régressif à certaines propositions bistro voire gastronomiques.

    L'ambiance du dimanche midi était plutôt populaire et familiale avec différentes  atmosphères (dehors ou dedans, avec ou sans musique, sucré ou salé..), des grandes tablées conviviales et de nombreux ateliers gratuits pris d'assaut (400 sur les 4 jours). Le végétal n'est pas en reste, présent en espace (Société Protectrice des Végétaux) et dans les assiettes (de vraies propositions végétariennes) et le lieu est adopté par les enfants (jeux, portions, animations, ateliers...).

    C'était aussi la dernière édition aux usines Fagor-Brandt (25 000m2) dans le quartier de Gerland, une friche industrielle propice à l'esprit de l'événement, qui gagnerait par la suite, à s'associer à la culture hip hop (graff, danse ou rap), avec un prix portion plus "street friendly".

    Dans ce temple moderne de la consommation et du divertissement (aussi 60 concerts et DJ's sets) où les jeunes brigades faisaient tout pour satisfaire rapidement les palais de plus en plus avertis et exigeants (grâce aux émissions culinaires notamment), la magie de la rencontre a eu lieu avec des élans de générosité (deux portions pour le prix d'une, un service en deux plats, des dégustations dans la file d'attente), des chefs souriants et disponibles (selfies ou discussions), un esprit festif et gourmand, comme à la maison.

    Lyon Street food festival,7ème édition,Nomad Kitchens,usines Fagor-Brandt,Jessica Prealpato,Dominique Crenn,Hugo Ribolet,Albane Auvray,Nicolas Talliu,societé protectrice des vegetaux,Lyon,Juin 2023

    A chacun sa conception ou son attente de la street food, avec les audacieux, les innovants ou les traditionnels. Ce qui est sûr c'est que le phénomène s'amplifie chaque année, par gain de temps ou d'argent et que parfois élitiste, la "bonne bouffe" investit le terreau. Reste au(x) public(s) à s'initier et avec ce genre de festival culinaire, le plus grand de France, l'enjeu était ludiquement à la hauteur.

    Rencontre avec plusieurs chef.fes, comme Dominique Crenn (3 étoiles), Jessica Préalpato (cheffe pâtissière) et Hugo Riboulet (gagnant Top chef 2023 contre Danny Khezzar) et Albane Auvray (même saison) qui ouvrent un restaurant.  Nicolas Talliu, de la Société Protectrice des Végétaux, a aussi répondu à nos questions. (Total : 9min22)

    podcast

    Photos: Notre coup de cœur salé (par Dominique Crenn) ; notre coup de cœur sucré (par Jessica Préalpato et les frères Dorner). Crédit : Chœur

  • Les yeux de l'âme

    Nous, êtres humains, sommes des blocs informationnels complexes dans lesquels nos vies antérieures et l'histoire de nos familles sont inscrits, parmi d'autres informations...nous possédons tous cette double nature, à la fois physique et quantique, qui constitue un pont entre le monde manifesté, visible, palpable, et le monde de l'infiniment petit, informationnels et vibratoire. Nos corps d'énergie appartiennent à cette dimension énergétique. (p.130)

     

    978-2-8132-2943-4_Couverture_1400x2055(2).jpgLe physicien Patrick Drouot publie chez Guy Trédaniel un excellent livre sur La révolution de la médecine vibratoire.
    Beaucoup d'informations égrène cet ouvrage co-écrit avec la journaliste Marie Borrel et le voyage est spectaculaire, fruit de quarante années de recherche et rencontres sur la guérison énergétique et vibratoire à travers le monde.
    Il est surtout question de corps éthérique ou astral, ces halos lumineux englobant les corps physiques qui, sous forme d'énergie ou d'informations, permettent une lecture, un rééquilibrage, un soin de la maladie ou de blocages personnels voire professionnels.
    Des témoignages et fiches techniques de visualisation, dont le cœur est la clé, aèrent les propos, qui progressent crescendo du corps à l'esprit et jusqu'à sa source non locale. Médecins égyptiens, chamanes, docteurs tibétains (Yeshi Donden) mais aussi messagers divins ou guérisseurs charismatiques (Chico Monteiro alias Dr Fritz au Brésil) sont convoqués pour montrer la diversité des approches, des plus anciennes aux plus modernes (l'aide d'esprits tutélaires d'origine extraterrestre par exemple) avec cette même connaissance des soins apportés aux corps subtils à travers l'histoire de l'humanité.
    De la simple physique à la quantique , la science a également sa part belle et rejoint enfin en les expliquant, les extraordinaires possibilités de guérison, par visualisation créatrice (avec outils lumineux), cristaux, prière, et perception ou palpation de l'invisible (les corps subtils qui sont 6, du corps éthérique jusqu'au divin ou corps de résurrection).
    Le pouvoir de l'intention et la conscience lumineuse prônés par Patrick Drouot rappellent le chamanisme toltèque synthétisé par Castaneda et les mains guérisseuses adviennent aussi parfois avec enthéogenes (Maria Sabina par exemple). Habitué de l'aide céleste, le continent Sud Américain enrichit à nouveau grandement ici la réflexion sur la reliance à une source universelle de régénération.
    L'auteur lui-même, parfois thaumaturge, pose la question des familles d'âmes (les guérisseurs en l'occurrence) et réussit une belle synthèse de la médecine vibratoire
    actuelle et de son riche potentiel imaginal, même s'il n'évoque pas notre spécificité judéo-chrétienne de guérison par le souffle saint.

     

  • Reflets numineux

    Mes toiles sont marquées par les empreintes de beaucoup de mystiques. Toutes ces âmes qui, au moment ultime de la mort, avaient le visage de l'Amour, alors que ce passage a lieu dans la combustion la plus horrible qui soit...Ma peinture fait ressurgir le buisson ardent de leur expérience, de leur présence vivante au cœur d'un monde aveugle et sourd. (p.91)

     

    chair.jpgFrédérique Lemarchand est née le cœur fragile dans une lignée de femmes peintres. Très tôt elle fut en capacité et encouragée de donner libre cours à son imaginaire intérieur.
    Vers l'âge du Christ elle subit une greffe cœur-poumons et la symbolique sacrée donna dès lors sens à son vécu. 40 jours dans le coma, une EMI, des visions célestes contrastant avec des angoisses abyssales : les grands extrêmes des mystiques !
    Dans Chair lumière, paru chez Mama éditions, collection la petite bibliothèque, Audrey Fella l'interroge sur son parcours de créatrice et sa formation, avant et après sa résurrection. Car c'est en ces termes que désormais elle perçoit le monde et sa vie en tant que christophore (ou l'inverse ?).
    L'autrice journaliste dessine les jalons d'un parcours artistique singulier, et ses questions sont comme des rayons partant de la surface d'un cercle vers son centre.
    Les toiles et sculptures (le livre en présente une vingtaine en couleurs) de Frédérique Lemarchand parlent d'une vie unitive, d'une alliance entre matière et lumière, masculin et féminin, terre et ciel. Son langage s'enracine dans l'enseignement d'Annick de Souzenelle (formée à son école Arigah) ou des Dialogues avec l'Ange. Elle vit dans un don de soi, une combustion, se voit comme un instrument au service de l'Amour présent partout comme lorsqu'elle peint en direct, accompagnée musicalement.
    Nimbée de mystère et de grâce, sa peinture comme ses mots confèrent à l'universel pour l’œil aguerri du Cœur et chaque être relié se sent libre d'interpréter ce reflet de Soi : un feu de joie qui brûle la personne pour que l'Être soit.
    C'est ici la main divine qui Se peint à travers l'Autre qui Se perçoit et tout le corps vibre à l'unisson d'un rythme et d'un Verbe qui est icône, advenant  immaculé ou neuf, du silence intérieur, au-delà du mental. La marque des passeurs que sont les artistes véritables.

     

  • Une ode à la différence

    Elle pas princesse lui pas héros,Johanny Bert,Magali Mougel,Isabelle Monier-Esquis,Delphine Léonard,Maïa Le Fournou,Rama Grinberg,Jonathan Heckel,Julien Bonnet,Jérôme Thibault,Michael Ribaltchenko,Thibaut Fack,Théâtre de Romette,Théâtre de la Croix-Rousse,lyon,juin 2023.C'était la dernière de Elle pas princesse, lui pas héros, une pièce créée en 2016 par Johanny Bert et jouée en alternance par trois couples d'acteurs. Les généreux et déjantés Julien Bonnet (Nils) et Delphine Leonard (Leili en photo) ont été l'interface l'un de l'autre sans se voir, à deux endroits différent du théâtre de la Croix Rousse puisqu'ils sont les complices d'une rencontre d'enfance, racontée par chaque protagoniste séparément.
    L'écriture de Magali Mougel est très cinématographique : identités fantasques des personnages (lui a les cheveux longs, elle s'habille en aventurier...),  scène vécue et racontée par chacun à sa façon. Le spectateur est complice puisqu'il a déjà des informations lors de la seconde narration.
    Il est question de différence et d'acceptation de nos singularités par celle et ceux qui ne collent pas aux normes préétablies.
    Avec énergie et jubilation nous a été offerte cette longue (en)quête originellement décriée par ignorance (juste après Le mariage pour tous) mais qui voyagea pourtant jusqu'à New York et fut jouée plus de 800 fois (classes, médiathèques, circuits itinérants...) autant dire une épopée, notamment auprès du jeune public, toujours avide de questionnement sur l'identité, le genre et les clichés fille/garçon. Peu de pièces abordaient cette question à l'époque.
    Johanny Bert est également marionnettiste et l'on sent sa patte cartoonesque dans les postures campées par les différents personnages adultes ou enfants. Par des moyens habiles et subtils propres au théâtre (dessins, objets scolaires ou du quotidien...), l'imaginaire bat son plein et l'univers d'une classe de primaire se dessine sous nos yeux. Ni héros, ni princesse pour les autres enfants, nos deux nouveaux élèves sauront se trouver et s'apprivoiser amis, restant l'un pour l'autre de parfaits originaux.

    @crédit photo : théâtre de la Croix Rousse

  • Les enfants du rock

    Stéréo Deluxe,Philippe Decouflé,Alexandre Naudet,Violette Wanti,Aurélien Oudot,Eléa Ha Minh Tay,Olivia Lindon,Vladimir Duparc,Pierre Boileau,Baptiste Allaert,Arthur Satān,Louise Decouflé,Romain Boutin,David Lewis,Yannick Jory,Philippe Georges,Vincent Bestaven,Beatles,Beach Boys,T.Rex,Roxy Music,Devo,Queens of the stone Age,Nuits de Fourvière,Lyon,Juin 2023

    Philippe Decouflé restera dans la mémoire collective comme l'éternel artisan de la cérémonie des JO d'Albertville de 92. Son univers débridé, fantaisiste et fantastique est resté le même après 40 ans de carrière, dans Stéréo Deluxe, une proposition originale post confinement remaniée et augmentée (l'ajout notable d'un clavier et d'un chœur de cuivres pour la musique) pour le festival des Nuits de Fourvière, avec sa nouvelle co-direction (Emanuelle Durand et Vincent Anglade)
    L'esprit Rock est magnifié dans ce spectacle pour 7 danseurs (dont 3 femmes) et 7 musiciens, qui occupent la scène à tour de rôle en se démenant comme de beaux diables, Arthur Satān en tête et lead guitare, pour vivifier un public réputé plutôt sage.
    Avec humour, tendresse et folie, Philippe Decouflé malaxe l'image sulfureuse, subversive et explosive de ce courant musical. Il lui rend hommage en puisant dans ses racines (reprises revisitées des Beatles, de T.Rex, des Beach Boys notamment) tout en lui redonnant son caractère vivant, live. Les corps agiles s'agitent , dansent, virevoltent et chantent même (en chœur ou maîtres de cérémonie) pour livrer une énergie libératrice, syncopée et cathartique.
    La créativité est toujours au rendez vous, dans les costumes, les variations sur le temps (rembobinage ou accélération) ou le choix des créatures fascinantes évoluant sur scène, faisant partie pour la plupart, de la compagnie DCA (pour Diversite-Camaraderie-Agilité).
    Tous les acteurs, chevronnés, ont effectivement brillé individuellement ou collectivement, déclinant l'archétype Rock dans leur singularité (sexy, glamour, show ou performer...). Le parti pris du metteur en scène fut de se passer de trame narrative pour ne garder que la vibration brute, électrifiée d'un certain mode de vie, qui est aussi vision et attitude...un phénomène typiquement générationnel ?

    A voir ou revoir dès ce soir sur Arte Concert.

    @crédit photo : les Nuits de Fourvière.