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Choeur - Page 20

  • Ninlil, vole aux Vents

    La fille des quatre Vents, Myriam Dahman, Paul Echegoyen, Glénat Jeunesse, novembre 2023La Terre est parcourue de vents. Ils viennent de si loin et de si haut. Ces vents ont un secret. Ce n’est ni l’origine de leur force, ni leur souffle ni les tempêtes qu’ils déclenchent. Non, il s’agit d’autre chose. D’une enfant, oui, exactement ! On l’appelle La fille des quatre Vents. Myriam Dahman (texte) et Paul Echegoyen (dessins) ont choisi de nous conter son histoire. Glénat Jeunesse a suivi en éditant son album. Nous voici donc embarqués dans la demeure de Borée, le Vent du Nord, Euros, celui de l’Est, Notos du Sud et enfin Zéphyr de l’Ouest. C’est dans l’immensité du ciel que va donc grandir Ninlil, leur fille. Elle ne fait pas trembler les arbres ni déclencher la pluie puisqu’elle est une simple humaine, née dans une forêt sur notre bonne vieille Terre. Pourtant sa vie n’est pas aussi limpide qu’une brise fraîche d’été.

    Ces longs cheveux blancs séparés en deux et parsemés de fils d’or et de perles de couleurs, ces grands yeux bleus et sa jolie frimousse piquée de tâches de rousseur. La fille des quatre Vents ne passe pas inaperçue dans la foule d’une ville. Entourée de tourbillons, d’air chauds ou froids, de bouffées d’orage, elle ne peut qu’attirer le lecteur ou le spectateur. En effet, c’est un conte qu’on a envie de lire à haute voix, debout, en montrant les magnifiques couleurs et paysages créés par Paul Echegoyen. Les mots scintillants ou enveloppants du texte de Myriam Dahman se retrouvent en image. Nous prononçons avec force les phrases en gros caractère et l’histoire de Ninlil prend vie. L’autrice fait naître une galerie de personnages qu’ils soient humains, animaux ou éléments. Elle les relie tous comme pour montrer leur nécessaire coopération et imbrication. Le tout forme une belle ode à la nature et à son cycle à travers les âges.

    Voici un conte au grand format qui touchera petits et grands et qui fait chaud au cœur. La liberté s'y engouffre sans qu'on puisse l'arrêter. Cet album donne envie de respirer un grand coup, de sentir les embruns qui viennent de très loin, d’écouter le chant du vent et d’aller voir en forêt si Ninlil ne s’y balade pas incognito !

    Image: Glénat Jeunesse

  • La mémoire à vif

    kounen.jpgAvec Doctor Ayahuasca, paru aux éditions Trédaniel graphic, Jan Kounen nous livre ses croquis de l'expérience intérieure qu'il a vécu et vit encore au Pérou, après 24 ans, en immersion avec le peuple Shipibo et ses chamans guérisseurs (dont Kestenbensa).
    Le roman graphique, œuvre ethnologique, est comme un guide d'une initiation à la médecine indigène, ses diètes, ses chants et son breuvage hallucinatoire, l'ayahuasca, issu de la décoction de deux plantes locales. 
    L'auteur cinéaste retrace sa découverte de l'invisible organique (en soi) et inorganique (les esprits alliés). Il partage ses visions et perceptions de décorporation ou de perte d'identité mais aussi ses ravissements lors de visions luminescentes et fabuleuses d'où émerge un nouveau centre.
    Manuel dessiné à usage pédagogique, il rappelle le long travail de nettoyage psycho-émotionnel (l'ombre) avant d'entrevoir la lumière de manière pérenne. Comme dans tout rite initiatique, des années de labeur consciencieux sont nécessaires avant d'atteindre les cimes (se relier verticalement notamment).
    La particularité de cette culture chamanique réside dans l'alliance avec le végétal et ses esprits (que possède chaque plante) pour se purifier, s'harmoniser et se protéger durant notre passage sur terre. Le corps est en effet assimilé à un vaisseau qu'il convient de perfectionner et d'entretenir pour que le voyage stellaire (la cosmologie est importante également) se déroule pour le mieux.
    Questionnant depuis l'enfance la réalité de ce monde, il nous prouve avec détails infimes, minutie et précision, l'existence d'une autre réalité imagée et symbolique que les peuples indigènes ont de tout temps préservé, malgré la christianisation et l' étiquette de folie accolée.
    Ironie du sort, c'est vers eux que se tourne désormais le monde entier pour retrouver équilibre personnel et éthique envers la planète.
     

  • L'accolade sur le Mont

    candiard.pngLes éditions du Cerf publient un court essai vivifiant et original d'Adrien Candiard, père dominicain du Caire, intitulé Sur la montagne - l'aspérité et la grâce.
    Il reprend quelques préceptes du sermon de Jésus pour mieux les approfondir, fruit d'une maturation personnelle et de réflexions confessionnelles.
    À ce qui peut paraître parfois abrupt comme chemin et inaccessible comme praxis du quotidien, il revient sur l'essence et le fondement de la foi chrétienne : le royaume de Dieu à trouver en soi et d'où découlent des qualités étriques comme la miséricorde, la douceur, la paix intérieure ou l'amour du prochain.
    Il rappelle la radicalité de la vision christique pour mieux la situer dans une perspective spirituelle et éviter de tomber dans des pièges que confère l'habitude ou la mécanicité.
    En somme ce Messie qui donne sa vie en sacrifice pour les siens propose une loi organique (un cœur de chair) et "montre une direction" plus qu'une obéissance a des préceptes écrits.
    Cette liberté de conscience "nous conduit jusqu'à Dieu" dans une relation de filiation à la participation divine de nature.
    Dieu prie, Dieu aime, Dieu rend grâce, infiniment et éternellement. Le pont Esprit Saint nous convie à cette co-naissance, cet "être-ange" présence, en soi et qui advient au bout d'un don de soi total.

     

  • La fonction messianique

    FIC20819710_17_19_.jpgAvec "Dévoilement du Messie" paru chez Litos éditions, Pierre-Henry Salfati esquisse son portrait symbolique, issu de sources hébraïques (Torah, récits hassidiques...), revenant sans cesse à l'étymologie des qualificatifs employés pour le designer.

    Cet "homme du 8ème jour" censé révéler le sens évident du texte sacré, (peut être son aspect pratique pour la vie intérieure ?) est aussi un thaumaturge de la parole : qu'il s'exprime (par le langage des oiseaux) ou se taise, il aurait la capacité de libérer l'énergie et la vie (les mots) trop souvent enkystée dans un recoin du coeur ou du corps (les maux). Il sait également discerner l'essence de chacun et mettre à mal l'étroitesse d'esprit commun, une sorte de Cyrano moderne.

    Architecte d'un temple éternel, sur terre (le 3eme temple de Jérusalem) ou du ciel (la Jérusalem céleste), il a le pouvoir, étant oint, de spiritualiser la matière a l'échelle de la planète. 

    Son corps fantastique, universel, est susceptible, par sa résurrection, de re-susciter une nouvelle création...

    Sur fond d'histoire récente (shoah, création de l'état d'Israël...) et d'Histoire des Hébreux, Pierre-Henry Salfati relate l'espérance et l'attente de cette figure emblématique, artisan et prince de la paix, héritier de la prophétie.

    Ce titre parfois usurpé (Sabbataï Tsevi par exemple) ou sublimé (le peuple juif dans son ensemble) se retrouve sous d'autres vocables dans d'autres religions (même si pour les chrétiens et musulmans il s'agit de Jesus-Christ) du monde. Ce petit essai concis et intériorisé approche comme jamais l'essence de cet étrange et paradoxal personnage tant attendu mais néanmoins coutumier de la souffrance et du mépris.

     

  • La croyance ultime

    ART-127223-54933.jpgLe parcours qui mène à Soi d'Ambre Cazaudehore parait aux éditions quintessence. Il s'agit d'un manuel pratique pour renouer avec son être essentiel en 6 étapes clés. Pas de recette miracle autre qu'une éventuelle consultation privée, meme si des "cas" résonnent en écho, mais des vérités éprouvées sur le chemin de la re-naissance ou au contact de ses "actiens" (patients acteurs du changement par conscientisation) dont les récits de vie parsèment l'ouvrage.

    Après une immersion de quelques mois en Équateur à un moment opportun, avec la médecine ayahuasca, Ambre Cazaudehore s'est formée à plusieurs techniques de développement personnel (pnl, kinesiologie, hypnose, conscience quantique...). Elle met au service du plus grand nombre des outils de thérapie brève qui ont su l'aider à reprogrammer certains schémas répétitifs (ancrés dans l'enfance) pour accéder à une individualité plus vaste et dans l'ouverture à toute une gamme de possibles.

    La bonne nouvelle c'est qu'un scénario de vie traumatique peut évoluer en une scéance, grâce à une vision holistique de la problématique, vers une nouvelle compréhension salvifique...et libérer l'énergie de l'émotion bloquée jusqu'alors...ce qui n'empêche nullement de poursuivre ce travail sur soi comme chemin de spiritualité au quotidien.

    Le livre n'a d'autre visée que de nous rappeler au Soi tel qu'envisagé par Jung : au-delà des masques (sociaux) et des ombres (ce que l'on projette chez l'autre) réside un noyau de pur Amour, Source infinie. Chaque acte thérapeutique est un rayon qui guide de la périphérie d'une sphère (l'apparent) vers son centre unificateur (l'Etre), même si la surface n'a d'existence que si on lui en donne (nos croyances).

    Ici comme ailleurs des miracles adviennent par la lumière d'une vision englobante où therapeute et actien se répondent l'un l'autre dans un même élan.

     

  • Le printemps du renouveau

    Neige,Pauline Bureau,La part des Anges,Yann Burlot,Camille Garcia,Régis Laroche,Marie Nicolle,Anthony Roullier,Claire Toubin,Emmanuelle Roy,Alice Touvet,Vincent Hulot,Benoîte Bureau,Clément De Bailleul,Jean-Luc Chanonat,comédie de Saint Etienne,Octobre 2023

    Neige de Pauline Bureau, à la Comédie de Saint-Etienne : la scène s'ouvre, nous voici plongés dans une forêt d'arbres gigantesques, souches, animaux qui apparaissent (des hologrammes) et une citerne plantée dans le décor ! À la fois sublime et intriguant. Le public est littéralement projeté dans le conte, sauf que Neige est une jeune fille d'aujourd'hui, amoureuse du "prince" du lycée et obligée d'obéir aux injonctions de sa mère tyrannique. Le spectacle vogue ainsi entre le merveilleux de l'histoire de Blanche-Neige et la réalité parfois crue de l'âge ingrat. C'est la transformation et les renaissances que capte ici Pauline Bureau. De l' enfance a l'adolescence, de l'acceptation a la rébellion, de la beauté au flétrissement, de la vie rangée a la liberté retrouvée. Et surtout du refus de ressentir au débordement d'émotions. Devant la minutie du décor, la magie des apparitions, la présence de l'eau bleutée (des captations vidéos immersives), le public ressent lui aussi une puissante vibration, sans oublier la relation mère-fille, les premières amitiés, le frisson de l'interdit et la découverte de soi-même.

    Cet espace-temps semble suspendu et pas seulement pour les enfants. Les comédien.nes tous excellents nous transportent comme les personnages se transforment en grandissant.

    La bande originale semble saisir la pulsation du moment avec cette nécessaire reconnexion à l'âme nature (via le chasseur - homme sauvage).

    Quand tout paraît figé, Pauline Bureau scrute la floraison et libère l'énergie comme un enchantement.

     

    @credit photo : Christophe Raynaud de Lage.

  • Sacré corps

    Si je renonce à ma conscience, elle, pour autant, ne me lâche pas. Elle ne quitte pas le navire et continue à veiller. Avec le temps, je contacterai un mal-être, perdrai le sommeil, courrai partout pour ne pas me retrouver face à elle. Mais j'aurai beau m' étourdir, elle ne me quittera pas...pour provoquer mon bonheur. Là où je le suis enfermée dans la culpabilité, dans la douleur de l'
    autoaccusation, la conscience veut me faire éprouver le repentir, la joie de la réconciliation. Avec la reconnaissance de la faute s'ouvre le chemin d'un par-don (p.109)

     

    chercher.pngAvec Chercher la femme, à l'infinitif, paru aux éditions du Cerf, Céline Guillaume célèbre le féminin intérieur, notamment dans sa qualité d'accueil de l'altérité.
    Libraire et laïque dominicaine, elle pourfend l'intérêt d'une culture de (et pour) soi, d'une connaissance de l'âme qui est notre alter ego, notre souffle vital, notre être profond.
    La femme possède selon elle naturellement des matrices sacrées car à l'identique du Dieu de miséricorde, creuset de l'enfantement mais indignes de l'avortement. Son appétence à accueillir la vie peut aussi symboliquement désigner le Vivant, le "conscience-cieux".
    Ses croyances vont au mariage libre de toute contrainte mais elle reste confiante dans l'adversité et sa longévité. Elle vénère aussi son genre, à destinée sacrée et sa différence face à l'homme plutôt que son égalitarisme simiesque.
    "Confiance, exigence devant la vérité, liberté" sont autant de qualités que de trophées qu'il est bon de montrer et d'assumer devant les vies désenchantés ou les vides non emplis de plénitude.
    Un brin mystique, elle se découvre parfois phare ou aiguilleuse de l'être, forte d'une réflexion nourrie par une Relation et d'un esprit curieux.
    La femme n'est pas la cause du bancal mais son côté solide, à assumer sa faiblesse. Elle demeure un exemple à suivre quand elle assume pleinement  l'incarnation, dans les pas de l'Aimé, l'Amour et l'Amant.