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Choeur - Page 8

  • Un hymne à la vie

    Loire.jpgLoire est le nouveau récit graphique d'Étienne Davodeau paru chez Futuropolis. Ce formidable conteur ami de la nature lui donne ici toute sa place, comme un bon film de Terrence Malick dont le point de vue narratif serait animiste.
    Les peuples chamaniques attribuent des esprits, une présence figurée, des cosmogonies même, à tout élément, minéral, animal ou végétal, y compris l'eau des fleuves.
    Ici le dessinateur s'en donne à cœur joie pour croquer des instants de vie du fleuve à travers temps : un coucher de soleil, le vol d'un oiseau, un paysage...des instants d'éternité.
    La fiction reste présente mais comme un prétexte à réflexion métaphysique : ce qui part ou qui demeure. Une certaine Agathe donne rendez-vous à tous ses amant(e)s au lieu-dit de leurs amourettes (une bâtisse gîte familiale) mais elle ne viendra pas.  Dès lors son évocation ressurgit incandescente, son absence ressuscite une présence. Évidemment d'autres surprises viennent pimenter la fiction, lui donnant une légèreté, une fluidité dans la façon dont elles sont traitées...comme la vie qui s'écoule chaque jour que Dieu fait, le long de la Loire. 

    Pour qui sent, les lieux naturels semblent gorgés d'histoires et de l'intention de ceux qui les traversent. Il ne s'agit pas tant à notre sens, d'une pensée restituée qu'une vibration énergétique de plénitude, qu'est arrivé à retranscrire habilement Étienne Davodeau dans ses dessins presque vivants.

     

  • Aimer sans posséder

    Ici nous sommes tous distants mais reliés par un lien de conscience (p.52)

    Ta seule possibilité c'est de vivre complètement dans le relatif. C'est tout. (p.55)

     

    Je ne sait pas,Daniel Ramana Maharshi,éditions accarias l'originel,Je, ne sait pas est le quatrième livre de Daniel Morin aux éditions Accarias l'Originel.
    Sous forme de questions-réponses, cet ancien collaborateur d'Arnaud Desjardins (40 ans disciple et 14 ans collaborateur) à la dialectique atypique, confère au "moi-je" une fonction conductrice (relié) plutôt que créatrice (le penseur). La fausse personne se révèle dans la croyance en une histoire personnelle, une entité séparée, qui dans son fonctionnement habituel cherche sans cesse à nier la réalité (ce qui est) de l'instant pour en créer une illusoire, source de souffrance. Selon l'auteur, le présent se vit pleinement lorsque l'on accepte de ne pas savoir, de se reconnaître limité dans l'appréhension de la situation et de nos sens, conférant une pacification intérieure.
    S'identifier à un je égotique, amène à chercher (par désir d'expansion ?) l'illimité ou l'infini (en créant une dualité de "mieux être si...") à chaque instant, se projetant ainsi continuellement dans un futur frustré et frustrant.
    L'issue est l'acceptation de ce qui est, l'"évidence", sans identification à un sujet, pour se reconnaître élément ou partie du Tout et maillon essentiel d'un Plan parfait puisque neutre en soi.
    Passer d'émetteur a récepteur ou mieux conducteur de la pensée c'est voir, pour tracer la trame d'un verbe clarifié.
    Le recueil présente une forme de légèreté. Daniel Morin évoque l'énergie libérée par l'absence d'association à un "je" illusoire ou souhaitable (une dissolution ?), un étant plus qu'une réaction. La fluidité retrouvée permettant l'action adéquate, une pratique d'éveil au quotidien. 

     

    Cette certitude que l'on ne connait pas tout ne libère pas. C'est l'acceptation de cette non-connaissance qui libère de la recherche de tout vouloir comprendre. (p.100) 

  • L'imperfection heureuse

    Caroline Obin,Homo suivant ou la divinisation du compost,promo 32 de la Comédie de Saint Etienne,Marion Astorg,Romane Bauer,Arthur Berthault,Ludovic Bou,Lucas Bustos Topage,Raphaël Deshogues,Marie Le Masson,Élise Lefauconnier,Louis Meignan,Ephraïm Manikunzola,Lara Raymond,Léna Rossetti, Yannick Vérot,Thomas Chazalon,Ouria Dahmani-Kouhli,clown,Octobre 2023

    L'arène est circulaire. On s’attend à être bousculé, touché, attendri. Êtres fragiles, d’autant qu’on convoque l’intime, l’enfance, le graveleux parfois...
    Respect total pour le clown, invité à la Comédie de Saint Étienne par l'entremise de Caroline Obin, qui grime la promotion 32 avant qu'elle ne sorte de l’œuf.
    Sa trans-fiction Homo suivant ou la divination du compost est une réponse inédite, originale et subversive au brouhaha illogique de ce monde fou.
    Quoi de mieux, que la découverte de son clown, pour entamer une carrière de comédien ? En effet, la metteuse en scène va puiser dans les profondeurs et les émotions de l’acteur pour co-créer un personnage unique et infini. Les spectateurs découvrent ainsi 12 micro-univers naissant d'un rien (un compost sonore). Le ridicule devient poésie et drôlerie.

    Caroline Obin a l’œil pour sublimer les talents tout en gardant des zones d'ombre. Elle donne des clés essentielles pour embellir et réenchanter le monde. Nous l'avons interrogée à la sortie du spectacle (6 min) :

    podcast

  • Les fêlures islamiques

    Ce Bayan jábirien correspond à une figure connue par ailleurs  dans l'ésoterisme chiite comme celui du Résurrecteur, du Qá'im qui viendra à la fin des temps accomplir la justice, et dévoiler ce qui était caché depuis les origines..., le véritable sens de tous les destins ...Il est la cause finale qui englobe la création toute entière arrivée à sa maturation, à son terme, ce dont Adam n'était qu'une minuscule et imparfaite ébauche. (p.361)

     

    lory.pngOublie le chemin, tu parviendras à Dieu est le nouvel essai fleuve de Pierre Lory (un livre testament ?) paru aux éditions du Cerf - nouvelles approches de l'Islam.
    Dans cette étude universitaire synthétique et composite d'envergure (450 pages), l'auteur prend comme fil rouge les paradoxes de la mystique musulmane (des trois branches), chez ses saints (Hallaj, Bastami, Borsi, Qashani...), son livre sacré (le Coran), ses symboles ou statuts équivoques (Jésus, le chien des 7 dormants, les djinns, les anges...) et son corpus ésotérique (l'alchimie).
    En filigrane, Dieu est le bien nommé comme source de tout paradoxe puisque distinct de la création mais néanmoins agent perturbateur et provocateur d'un Autre soi qui chercherait à se faire connaître, croître et jusqu'à prendre les commandes de la machinerie humaine (le cœur en particulier). C'est en tous cas l'exemple des mystiques, saints ou prophètes professant l'union et qui, à force de répétition dans le temps, laissent entrevoir une destinée eschatologique illuminatrice symbolisée par l'Homme parfait.
    Que l'on soit considéré par le tout venant comme fou, impur ou invisible, l'infini du regard avec l'Amour pour toile de fond permet encore de nombreuses conversions à cet Uni-vers (si peu) caché. A défaut d'une personne en chair, les éveillés de tous temps  ont laissé des traces (livres inspirés, paroles de feu, exploits ou miracles, langage des oiseaux...) où s'abreuver. Des jalons, un jargon (un lexique objectif ?) pour mieux définir l'être-ange qui ne demande in fine qu'à s'incorporer dans un mariage mystico-alchimique : les épousailles de la matière avec la lumière de l'Incréé.

     

  • Témoin de son temps

    Du moment où il considère le Coran comme une œuvre humaine, c'est son esprit et non sa lettre qui lui importe, en l'occurrence davantage la forme que le fond.(p.134)

     

    victor hugo et l'islam,louis blin,erick bonnier éditions,coran kasimirski,spiritualité orientale,hallaj,la légende des siècles,panthéisme,septembre 2023Avec Victor Hugo et l'Islam paru chez Erick Bonnier éditions, Louis Blin qui est docteur en histoire et arabisant, s'intéresse en fin connaisseur, aux mentions coraniques dans l’œuvre de l'auteur de renom.
    Il démontre habilement, textes poétiques à l'appui, la séduction qu'opéra Mahomet en tant que chef de guerre dans un premier temps puis réceptacle du texte révélé, dans le cheminement spirituel de cet écrivain géant du 19eme siècle.
    Victor Hugo connut l'Islam par la littérature essentiellement et la fréquentation de ses pairs orientalistes. Il lut dans la seconde partie de sa vie, les deux versions du Coran disponibles à l'époque (Kasimirski et Savary), quelques œuvres de mystiques musulmans (Hallaj, Rumi notamment) et, comme tout homme relié au monde, après maturation, se fit sa propre opinion (positive) de la civilisation orientale. C'est essentiellement en prose qu'il rendit hommage au génie coranique, notamment dans la légende des siècles, en proposant sa version d'écrits inspirés, parfois dans l'exégèse mais plus souvent dans un style et une forme poétique.
    Fasciné par le message eschatologique et persuadé un temps d'être lui aussi messager de la rédemption et d'âme nature (une sorte de panthéisme dans sa foi qui réunirait les religions), il ne prophétisa pas mais proposa une œuvre originale pour son temps, à contre courant des velléités civilisationnelles (l'islamophobie encore et toujours...) ou de son ignorance pure.
    Aimé des musulmans (d'aucuns le disent converti sur la fin), il fut d'après Louis Blin d'avantage un être spirituel (un temps spirite) qu'un religieux épris de rites ou de dogmes, qui sut en tous cas saisir l'essence du Coran : la possibilité offerte à chacun d'être relié par la foi, à l'inspiration céleste, avec ses degrés d' intemporalité.

     

  • En quête de la Source

    Cela pourrait vite devenir cacophonique si je ne décidais pas de poser ma pensée, d'ouvrir mon cœur et de ne parler qu'à un "ongod" (un esprit allié)  à la fois. Je m'applique à écouter le plus présent et le plus décidé à m'incorporer. Je crois en tous les ciels, sans avoir de préférence quant aux esprits qui les habitent. Je crois en toi, mon esprit Bouriate.(p.62)

     

    tambour.jpgAu delà du tambour est un des trois livres de Brigitte Pietrzak publiés après son décès en 2022.  Il s'assimile à un guide pratique ou aide mémoire sur la fonction et la mission du chamane, les réponses aux questions mûries de l'autrice étant données par les esprits alliés, son guide de toujours le Bouriate, en grande partie.
    Si être chamane est une faculté et une facilité à s'ouvrir, voir et entendre (le son discordant pour mieux harmoniser par le soin) l'invisible, à transmettre ses messages sans interférer, il est évident qu'il s'agit d'un don souvent inné. On s'aperçoit dans ce livre qu'il est aussi capacité à se questionner - une forme d'éthique, mais aussi à se perfectionner intérieurement pour mieux s'oublier, lâcher le mental et s'ouvrir à l'amour de l'instant, pour amener une saine guérison.
    L'exercice est périlleux et nécessite foi, absence de peur, confiance et transparence sans oublier la santé mentale. Comment en effet être sûr de ce que l'on voit ou entend sans faire intervenir l'imagination ou le désir mental même à faible dose.
    En ce sens ces "lettres aux esprits alliés" possèdent nécessairement un filtre révélant la sensibilité et le souci d'aider au mieux son prochain, de Brigitte Pietrzak. Les réponses ne contreviennent pas à la qualité des questions mais prolongent souvent leur pureté d'intention.
    Prolifique, brûlante de mille feux, nul doute qu'elle soit devenu un puissant allié lumineux au service du nouveau  monde, pour contrecarrer l'ancien (les titans) se nourrissant encore (pour combien de temps ?) de "peur, mort et mensonge".

     

  • Un réencodage génétique

    Comment faire pour "retourner" la peau de l'animal ? Comment défaire la déviation, passer de l'"alien" (lié à la haine) à l'Alliance (lié au Divin). ? Nous avons les moyens chaque fois qu'une mémoire négative remonte de la contrebalancer par une mémoire positive. (p.140)

     

    myriam,alchimie cellulaire-naître de nouveau,matière-lumière,supramental,mère,chamanisme,esprit divin,entités de lumière,plan,nouveau paradigme,éditions l'originel-antoni,septembre 2023Le livre de Myriam Alchimie cellulaire - naître de nouveau est une réédition 20 ans après sa parution. A sa lecture, on mesure son avance et l'actualité de sa vision (les thérapies pour revivre le trauma intra-utérin sont désormais légion).
    Cette (re)naissance consiste à réencoder les cellules (notamment la matrice du bassin et ventre) par de l'information lumineuse, une sorte de mariage alchimique avec notre double éthérique ou "lumière de l'Esprit". Il s'agit ici de naître d'en haut, au nouvel Homme relié, divino-humain, sans parents biologiques, corps matière-lumière.
    Myriam se sent plus en phase avec des chamans blancs que des mystiques et sa pratique (similarité avec Mère et de la descente du supramental) se rapproche de l'incorporation de forces invisibles bienfaitrices et matricielles - la matière résonne à l'infini parce qu'elle a fait le vide du Moi.
    Résolument impliquée pour le sort positif de la planète, agent certaine du Plan divin contre les ténèbres destructrices et aliénantes (la deuxième partie en Égypte est digne d'un bon thriller ésotérique...mais réellement vécue par l'autrice !), elle anime en sus des sessions de soins thérapeutiques dans le sud de la France.
    Consciente d'un nouveau paradigme à venir, elle incarne cette descente de l'esprit (de sagesse) en la matière, dans l'ouverture à l'invisible et sans jamais avoir suivi une quelconque voie spirituelle ou religieuse, ni étudié. La conscience illuminatrice ou intelligence réformatrice (jusque dans la cellule atomique constituante du corps ou de l'univers) constitue à ses yeux l'étape prochaine de l'humanité pour se désenclaver de notre programmation cellulaire encore pour moitié animale (dont l'emprise mentale avec le casque reptilien) et endormie.
    Ce livre original de style et très ouvert dans sa révélation - à la fois enseignement et récit, entrecoupé de témoignages de patients - fait suite au premier tome d'Alchimie cellulaire - par le corps de la terre, également réédité par l'Originel-Antoni.