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festival de cannes

  • L'exhalaison du féminin

    titane.jpgUn scénario est toujours le reflet d'une époque, d'un imaginaire collectif conscient et inconscient.
    Titane est la naissance d'un mythe, du premier cyborg autogéneré, moitié organique moitié alliage de voiture. Puisque telle est la passion de l'héroïne (la morphique Agathe Rousselle) garçon manqué puis plus tard danseuse aguicheuse qui ne fait qu'un avec une voiture designée feu.
    Une autre de ses passions est de tuer des personnes pour assouvir son appétit dévorant, signe d'une personnalité totalement borderline, écorchée vive.
    Son père biologique quasi absent puis finalement abandonné par la belle, la mettra en
    quête d'un pére de substitution, protecteur et sans jugement (Vincent Lindon bodybuildé sous steroïdes) qui saura préserver sa mue (de garçon déguisé en femme et de femme enceinte en nouveau-né).
    Résumé ainsi le sujet détonne, encore plus à la vue du second film de Julia Ducourneau, Palme d'or 2021, qui hypnotise et marque durablement les esprits par certaines scènes (le plan séquence du Salon auto underground, les danses garçons/fille dans la caserne des pompiers ou encore la naissance du cyborg), lumières, musique, alternance de plans chocs ou drôles.
    Culturellement parlant on est dans un cinéma fantastico-horrifique aux références plutôt américaines (Carpenter/Christine, Cronenberg/Crash, Cameron/alien...) Avec un personnage de roman cyberpunk plutôt dantecquien (Maurice G) ou sorti de l'univers d'une Virginie Despentes, un mix à nouveau comme la fin des genres stéréotypés pour faire advenir une humanité hybride nouvelle, transhumaniste, à la fois androgyne et unifiée. La réalisatrice ne renie pas le caractère religieux messianique de cette naissance quasi virginale (une transformation "huilée" jamais vue à l'écran) pour une humanité assoiffée de sensations fortes.
    Même si dans ce monde apocalyptique et humainement  brutal à souhait, le féminin est bridé, sexualisé à outrance, exacerbé dans sa violence, caché ou dénigré, il irrigue le film presque à chaque plan, dans ses formes et sa matrice.
    Reste à discerner le souffle qui inspire l’œuvre pour faire pencher la balance du côté du coup de génie ou d'une diabolique vision de l'époque...