Sous le vernis de la perfection ( mère, microcosme, État) la faille, qui cache souvent des peurs, un manque, une zone d'ombre, un modèle obsolète ou vermoulu de fonctionnement.
Désobéir, aller à l'encontre d'un schéma préétabli, peut parfois mener à l’émancipation et à l’édification d'un chemin ou d'une réflexion singuliers. Le loup tapi dans l'ombre peut des lors se révéler lumière d'une conscience en éveil.
En brodant autour du chaperon rouge, Carole Thibaut redonne à ce conte, la petite fille qui disait non, sa dimension initiatique originelle et guérit toute une lignée de femmes blessées (Marie Rousselle-Olivier, Hélène Seretti et Yann Mercier), sans oublier le loup (joué aussi par Yann Mercier !).
Rencontre avec l'autrice et metteuse en scène :
La petite fille qui disait non se joue au théâtre de la Croix-Rousse jusqu'au 20 octobre.

L'association Blutsch-Fréchuret détonne pour cette joyeuse folie qu'est Ervart (joué par Vincent Dedienne) dont l'aventure ne fait que commencer. On n'a pas l'habitude d'assister au théâtre à la dissection et à l'exploration déjantée d'une psyché malade de jalousie et à ses projections sur un environnement lui aussi bien débridé.
Les quatre acolytes de La Cordonnerie sont des orfèvres de la minutie. Le spectacle est total et rodé à la perfection. On croit assister au doublage et à la bande son d'un film mais toute cette mécanique se retrouve propulsée au service du réel lorsque l'acteur Philippe Vincenot crève littéralement l'écran.
Rencontre avec Elise Vigier, metteuse en scène du dernier roman fleuve de James Baldwin : Harlem Quartet.