Bunker signait le fruit de trois ans d'incubation et l'émancipation d'un collectif de 10 jeunes étudiants-acteurs. L'immersion est totale dès les premières secondes : le futur crève l'écran (vidéo) avec une scénographie bluffante de réalisme et profondeur. Cette fable science-fictionnelle écrite sur mesure par Baptiste Amann après commande du parrain et metteur en scène de cette 31ème promotion Adama Diop, trace aussi un parallèle avec une expérience collective de trois années dans le laboratoire de création (et de révélation) qu'est le théâtre de la Comédie de Saint-Étienne.
Dehors c'est la jungle (guerre ? Virus ?...), l'hostile, le danger, et la survie organisée, légiférée d'une petite communauté, est prétexte à de beaux moments de théâtre. Cette narration totale aborde les problèmes du quotidien aux questionnements les plus métaphysiques, tout en valorisant les jeux participatifs donnant du sens. Chacun trouve sa part belle de lumière même si c'est dans l'interrelation que se révèlent aussi des tempéraments. Les années COVID (de l'enfermement à l'explosion émotionnelle ces 3 dernières années) ont plus que jamais cimenté des liens et malgré les probables colères, peurs ou doutes, le désir et le plaisir de jouer restent intacts et décuplés, imprimant dans notre rétine les visages déterminés de Naïm Bakhtiar, Flora Bernard-Grison, Solène Celse, Inès Dhahbi, Émile Faure, Christian Franz, Élodie Laurent, Yasmine Ndong, Yohanis Thomont et Félix Villemure-Ponselle.
Rencontre avec Baptiste Amann à la suite de la dernière représentation (11 min):
@crédit photo : La Comédie de Saint-Etienne