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L'Islam naissant et les liens du sang.

Hela Ouardi,Les califes maudits 2,à l'ombre des sabres,Abu Bakr,premier calife,Khalid Ibn Al Walid,Tradition,Zakat,apostasie,conquêtes,Albin michel,Octobre 2019L’Islam naissant est un âge d'or fantasmé. Les djihadistes d'aujourd'hui puisent leurs idéaux dans ce terreau sanglant (Le Prophète Muhammad disait « le paradis se trouve à l'ombre des sabres") et morbide (« des croyants qui aiment la mort autant que vous aimez la vie" dixit Khalid sur le champ de bataille) de l'islamisation de la péninsule arabique et des premières conquêtes en Irak et Syrie. Hela Ouardi possède une grande force de conviction et poursuit une démonstration radicale basée sur la tradition dans ce second volume (sur 5) des Califes maudits, A l'ombre des sabres, paru chez Albin Michel.

Ce deuxième tome dresse une liste impressionnante de Noms, sans doute pour rester au plus près des faits et déroule un récit historique minutieux des premières mesures de l'Islam politico-religieux, dont l'extermination de musulmans ou le report de la recension du Coran. On pourrait reprocher à l'autrice de nous orienter dans ses conclusions mais depuis quelques années les recherches historiques abondent en son sens (Mohammad Ali Amir-Moezzi, Jacqueline Chabbi...) sur certains points.

On apprend que les premiers mois du règne d'Abu Bakr, de son vrai nom Abd Allah Ibn Uthman sont marqués par des apostasies et l'apparition de faux prophètes (Masaylina Ibn Habib, Sajah...) se revendiquant inspirés et aspirant au pouvoir. Sont également déniés à ce dernier la stature de premier calife ou tout simplement sa légitimité sur le sol arabe (Il est parfois moqué car son surnom Bakr évoque la chamelle). Autorité, légitimité et même inspiration sont guettées par tout à chacun pour suivre la phase expansive de cette religion apparue avec le Prophète arabe. L'adhésion est à ce prix et les victoires de l'armée ne sont pas sans rappeler celles des hébreux, quand Dieu-la Nuée, Yahvé le Dieu des armées, était avec eux...

 

Durant les deux années de son règne (il meurt vraisemblablement empoisonné à 63 ans), parfois éclairé par l'avis de Umar (futur second calife abordé dans le troisième tome de la série) et aidé de son bras armé Khalid Ibn Al Walid (le glaive dégainé de Dieu d'après Muhammad vivant) , il va faire régner l'ordre et l'obéissance à nouveau et imposer l'Islam et son 5eme pilier, la zakat, à une communauté grandissante hors de ses frontières géographiques.

Dans les premiers temps de l'expansion on s'intéresse peu au Coran dans les faits mais plus à l'argent récolté sous trois formes : la zakat pour les convertis, la jizya, un impôt de capitulation, pour ceux qui abjurent et le butin (argent, femmes, animaux) de guerre dont le cinquième revient à Médine, chef lieu du commandement.

Il faut dire que les compagnons du Prophète sont présents en tant que livres vivants et une recension aura lieu déjà du vivant d'Abu Bakr (dont ne subsiste bizarrement aucune trace…) par peur de les voir tous disparaitre au combat.

Dans ces guerres de clans les comportements des uns et des autres sont rarement exemplaires (le plus intègre dans l'affaire reste peut-être Abou Bakr), souvent la conséquence de cœurs dévoyés (jalousie, envie, meurtre, rage...) et parfois en désaccord avec la Révélation même (notamment et toujours le traitement des femmes ou le sort réservé aux prisonniers de guerre).

 

La Tradition sunnite fera d'Abu Bakr, au départ récalcitrant, le prophète de l'apostasie (Nabyy Al Ridda) sorte de reinventeur de la religion naissante et mythifia presque Khalid Ibn Al Walid, son commandeur des armées, alors qu'il fût dans les faits, plus proche du boucher sanguinaire (même s'il fût fin stratège) et du goujat. L'unité se fait en surface mais draine dans ses rangs beaucoup de peurs, de doutes et de sang, comme dans toute histoire de religion. Et l'on comprend mieux ici l'importance dans cette dernière religion révélée, des liens du sang.

 

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