Sous la direction de Stéphanie Honoré, 12 témoins dont 10 femmes, évoquent dans Corps de femmes - incarner son féminin, paru aux éditions Renaissance-Plon, le féminin pluriel et en filigrane se dessine une essence. Le corps extérieur, objectivable et source de multiples représentations, qui porte en lui les stigmates de siècles de paternalisme et d'appropriation socio-religieuse, est rebaptisé (soeurciere, F-âme, comYn out...), pansé, conscientisé pour mieux affronter les défis d'un changement de paradigme souhaitable et souhaité (faire la paix entre les sexes ?), comme la "yinisation" du recrutement pour un meilleur équilibre. Guerrière, initiatrice, guérisseuse, alliée du Créateur (pour la génération), mère ..autant de rôles et d'archétypes à incarner dans les pas d'une sororité mythique.
L'ouvrage aborde également le corps intérieur ou psyché dans la profondeur de sa réalisation, là où finalement les différences s'estompent (d'avec l'homme) puisqu'il est question d'unité, d'équilibre, d'alchimie, de faire des deux l'Un, en parlant des énergies ou qualités masculines et féminines.
Au-delà de la bisexualité de l'âme, il s'agit peut être de l'avènement et la mise au monde de l'Enfant divin en soi, de l'Homme accompli, des noces entre matière et esprit et d'un sens possible de l'incarnation.
Cette dimension sacrée n'escamote en rien la maternité naturelle mais constitue sa visée symbolique, comme le couple permet par reflet de se parfaire en tant qu'individu vers l'autonomie et la complétude.
L'homme porte aussi en lui le féminin blessé (l'anima jungienne) ce qui le rend d'autant plus responsable et acteur de la coopération future.
Un livre transdisciplinaire aux multiples angles de vue, avec des témoignages courts mais synthétiques et mûris. Un kaléidoscope d'une identité trop souvent réduite a un corps.
Commentaires
merci pour ce bel article singulier particulier et inspiré