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  • EgaLisez

    Quatre mois pour être égaux (sans s’embrouiller), Sophie Rigal-Goulard, Rageot, stéréotypes de genre, égalité filles-garçons, sexisme, Dix jours sans écrans, faux jumeaux«  Tuan a chuchoté : - De toute façon, les filles sont toujours en train de se plaindre ! Ma sœur est pareille ! »

    L’égalité entre les hommes et les femmes, oui je suis pour, surtout dans les pays encore discriminants, mais ici en France, ça existe déjà et depuis longtemps, pourquoi on en parle encore ? C’est en substance ce que pense Gaël, son père, ses copains et à peu près tous les garçons du collège. Peut-être même aussi ceux qui lisent cette chronique. Seulement dans Quatre mois pour être égaux (sans s’embrouiller) de Sophie Rigal-Goulard, publié par Rageot, ce n’est pas du tout l’avis de Gaïa, la sœur jumelle de Gaël. Depuis qu’ils ont répondu à un questionnaire en classe sur cette fameuse égalité, elle est devenue féministe des pieds à la tête, et jusqu’aux ongles vernis, pourrait ajouter son ami Tuan (apparemment c’est l’obsession de sa grande sœur May). Quoi qu’il en soit, Gaïa s’est mise en tête de prouver à Gaël et au monde entier que les femmes et les filles sont discriminées ici en France et qu’il nous faut absolument changer les choses. Désemparé par sa nouvelle obsession le garçon lui propose d’échanger son cours de boxe contre ses séances de natation synchronisée. Les réactions de la famille, les coachs mais aussi les copains-copines ou d’autres sportifs de son âge vont remettre en cause les préjugés de Gaël sur le fait que les préjugés n’existent plus à notre époque. L’adolescent est certain d’une chose, sa sœur ira jusqu’au bout. Quant à leur grand-mère, elle entre carrément en rébellion féministe à l’âge de la retraite !

    « Je n’ai pas répondu au grand balèze qui m’a lancé un « Tu fais ta majorette, aussi ? » […] « En vrai c’est une technique de drague ? » »

    Drôle, tendre, listant les problèmes réels des filles et femmes, chiffres à l’appui, ce roman fait un bien fou (et pas qu’aux « petites meufs ») , recadre les machos et montre que les garçons souffrent aussi des injonctions de la société: l’homme doit être fort, ne pas pleurer ne pas porter de rose et encore moins être trop « gracieux ». Quant à la fille, elle est beaucoup trop douce pour faire un sport de brute, elle aime forcement se maquiller et faire à manger pour toute sa famille, qu’elle soit fille, mère ou grand-mère. Bref, voici un bon livre à découvrir dès 9 ans et jusqu’à 99 ans, en famille, c’est plus marrant. Et pourquoi pas tenter le défi proposé à l’échelle d’une classe, d’une école ou d’un collège ? C’est beau de rêver ! C’est même indispensable pour changer la société.

    Sophie Rigal-Goulard, autrice de Dix jours sans écrans ou 14 jours en mode survie sait aborder les thèmes d’actualité et les sujets qui fâchent avec subtilité, humour, en prenant en compte tous les points de vues et surtout en gardant à l’esprit que la lecture, c’est surtout du plaisir ! Pas de doutes avec ce bouquin court, facile et revivifiant. Alors lisez et foncez vers plus d’égalité !

    « C ‘est pour une fille ou pour un garçon ? A demandé la vendeuse à Livia qui lui expliquait qu’elle cherchait un cadeau de naissance ».

    Image : Rageot

  • De lumineuses origines

    Lumière, le voyage de Svetlana, Lylian, Sanoe, Vents d’Ouest, Carole Trebor, Rageot, siècle des Lumières, Russie, Diderot, fantastique, mai 2022Est-ce le moment de s’enticher d’une bande dessinée qui nous emmène en Russie ? C’est la question qu’on se pose et puis … Et puis ce pays n’est pas Poutine, les russes encore moins.

    Cette histoire se passe en 1774, à l’époque où Catherine II dirige la Russie, pas non plus très tendre me direz-vous ! Justement, ici, la fiction percute la grande Histoire et permet d’en apprendre davantage sur ce pays, mais aussi sur le règne des Lumières en France, on y croise d’ailleurs Diderot et sa fameuse encyclopédie*. Mais revenons à l’héroïne du récit : Svetlana alias Lumière, le voyage de Svetlana de Lylian (scénariste) et Sanoe (dessinatrice et coloriste) publié aux éditions Vent d’Ouest. La bande dessinée est adaptée du captivant et intense roman du même nom de Carole Trebor, paru chez Rageot en 2016 (à découvrir assurément).

    Le quotidien de la jeune fille est plutôt morose. Sa mère est morte, son père brillant astronome parisien n’a plus d’argent et se morfond. Souhaitant exposer les tableaux de sa maman, Svetlana découvre une lettre sur ses parents biologiques russes qui l’ont confiée à des français à l’âge de 3 ans. Une idée va alors germer dans la tête de l’adolescente : partir en Russie sur les traces de sa famille qui semble entourée de mystères. On retrouve l’atmosphère des lumières : le décor, les habits, les jeux d’ombres et de couleurs induits par les bougies (point d’électricité au 18ème siècle). Nous sommes vite plongés dans le passé et happés par l’intrigue. Les rêves de Svetlana, à l’atmosphère bleutée et peuplés d’animaux, nous emmènent par petites touches dans un univers fantastique.

    La vie de l’adolescente se transforme, les couleurs deviennent brunes ou bleues, comme une oscillation entre le monde réel et historique puis le monde imaginaire et magique. Mention spéciale pour le personnage d’Aliocha, sauvage et sensible, sorte de Davy Crockett qui croise le chemin de la belle et ingénieuse princesse des glaces ! Plus encore que dans le roman, Svetlana semble en effet tout droit sortie d’un vieux conte d’Andersen, même si l’histoire n’est pas du tout semblable. Nul doute que les lecteurs et lectrices attendront le tome 2 (suite et fin) avec impatiente qui promet de nous transporter aux confins du mystère et de la Russie d’antan.

    * L’encyclopédie ou Dictionnaire raisonnée des sciences des Arts et des métiers rédigé entre 1747 et 1765 par Diderot (écrivain, philosophe) et D’alembert (mathématicien, physicien).

    Image: Vents d'Ouest