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  • Alvie dynamite les clichés

    Stand up rester debout et parler, Alvie Bitemo,Rachel Dufour,Florence Pazzottu,Nicolas Masset,Florian Huet,les guêpes rouges, théâtre  du point du jour,maison des passages,Lyon, septembre 2019Dans Stand up, rester debout et parler, l'air de ne pas y toucher, Alvie Bitemo, seule en scène, pointe avec fougue et talent nos pensées stéréotypées parfois héritées de blancs occidentaux dominants et colonialistes.

    Sa joie de vivre communicative emporte toute véhémence par le rire et la musique et c'est tout l’univers d'une artiste noire franco-congolaise qui nous est délivré. L'Afrique (qui n'est pas un pays) nous devient plus familière. L'absence de représentation positive des femmes et hommes noirs dans notre société nous saute aux yeux et nous renvoie à son origine : les racines souvent financières du racisme.

    Le spectacle est écrit par Florence Pazzotti et la mise en scène subtile, inspirée des origines du Stand Up américain, réalisée par Rachel Dufour (Compagnie Les guêpes rouges).

    Stand Up, programmé au Théâtre du Point du Jour et joué dans des lieux nomades comme La maison des Passages à Lyon 5 sera en tournée dans la région jusque 2020.

    Conversation avec Alvie Bitemo et Rachel Dufour à la sortir de la représentation:

    podcast

    Crédit Photo: www.lesguepesrouges.fr

  • Le coeur-lumière des Laïkas

    Le coeur du chamane,Alberto Villoldo,Editions Véga,Four winds Society,Inkarri,prophétie,pachacuti,rêve sacré,Don Manuel Quispé,Laïkas,voie du guerrier lumineux,Don Miguel Ruiz,Castaneda,Septembre 2019.Le cœur du chamane paru aux éditions Véga, est un recueil de mythes et de conversations amicales qu'eut Alberto Villoldo (il les côtoie depuis 25 ans) avec des chamanes andins et notamment Don Manuel Quispe, un des derniers représentants du peuple des Laïkas.

    "Les Laïkas étaient des astronomes, des architectes, des médecins et des prophètes capables de déchiffrer les signes du destin. Ils croyaient que toute grande création dans le monde physique était d'abord le fruit d'un rêve appelé à la façonner, comme un plan architectural tracé dans le monde invisible" (p.47)

    Leur prophétie, comme chez beaucoup de peuples amérindiens, ressurgit après 500 ans de domination européenne et catholique, en un temps critique et stratégique.

    Nous sommes en effet entrés, selon eux, dans le "Pachacuti", le grand bouleversement, qui n'est pas la fin de la terre mais la fin du monde humain connu.

    Afin que nous soyons à nouveau en bonne entente avec la terre et toutes les créatures, il nous faut un nouveau rêve sacré (où tout à chacun puisse trouver sa mission, sa tâche sacrée). La voie du guerrier lumineux, qui est la voie et l'enseignement des Laïkas, consiste à sortir de nos trois rêveries principales (quand...alors...) que sont la sécurité (les besoins vitaux grosso modo), la permanence (se sentir et se conduire tel des immortels) et l'amour inconditionnel (qu'on attend généralement de l'autre), pour redevenir les auteurs de notre vie parfois devenue routinière et nocive.

     

    Pour les Laïkas, à coté du livre d'argent (l'ensemble de nos legs transgénérationnels) qui représente en quelque sorte notre destin tracé, existe aussi un livre d'or vierge, que nous pouvons à chaque instant embellir par nos paroles et nos actes créateurs, dans cet endroit mythique hors de l'espace-temps.

    Les rêves éveillés tels les souvenirs de notre enfance sont certes réels mais pas nécessairement vrais (par exemple un souvenir à hauteur d'enfant ne perçoit pas forcément l'intégralité d'une situation) et nous pouvons apprendre à changer certains cauchemars ou souffrances émotionnelles.

    Cela nécessite un travail sur les émotions et besoins (colère, peur, faim, solitude), un travail de désidentification (des rôles que nous jouons au quotidien) et un travail de réconciliation (d'avec ses défauts ou son coté maudit), tout en méditant sur notre nature infinie, le "Je Suis", qui n'est qu'un corps de lumière uni à la lumière primordiale, la source du tout.

    Afin de créer ce nouveau monde par le rêve sacré, les Laïkas enclenchent la pratique du don quotidien qui aide à transformer les trois rêves et à rester éveillé : don de la vérité, de la beauté et de l'amour.

     

    La prophétie évoque également la figure d'Inkarri, assez proche de celle du Christ en gloire. Le mythe d’Inkarri représente en effet un espoir messianique qui affirme que la tête décapitée de l’Inca créera un corps, lequel en prenant vie instaurera un nouvel ordre ou un nouveau cosmos. "Ce n'est pas tant un enfant-dieu qui est attendu mais qu'une personne devienne un dieu".

    Son peuple sera proche de la nature et engagé dans un processus de purification du cœur, loin du cauchemar apocalyptique d'un système à bout de souffle et du chacun pour soi.

    Il s'avère, à la lecture de ce récit qui vise le cœur, que le sort des peuples amérindiens n'était finalement pas une déroute mais une mise en veille réfléchie de 500 ans avant de revenir tel un phénix délivrer un message de sagesse envers une humanité prête à l'entendre.

    L'enseignement des Laïkas présenté par Alberto Villoldo (il dirige la Four winds society et pratique la médecine énergétique chamanique), fait parfois penser à celui de Don Miguel Ruiz avec Les 4 accords toltèques. Certains dialogues avec Don Manuel, impitoyable et sans concession envers l'auteur, rappellent ceux de Castaneda avec Don Juan, le sorcier yaqui.

    Alberto Villoldo (diplômé en psychologie et anthropologie médicale) trouva en compagnie de ces chamanes de l'Amazonie et des Andes une famille d'âme, dans laquelle il puisa renouveau et santé générale. Il nous livre ici la synthèse de leurs pratiques de guérison et leur vision prophétique, pour tous les amoureux de la planète.

     

  • Alpha Wann en l'état

     

    Expérience à vivre et à revivre que ce festival de l'est lyonnais Woodstower, en plein cœur du magnifique parc-plage de Miribel-Jonage.

    Cela ne ressemble pas, contrairement à son nom, à un énorme site informe et halluciné, au contraire le public n'est confronté qu'à de bonnes (nourriture bio et locale, toilettes sèches, sites de prévention, animations gratuites, prix accessibles, ) et belles surprises (ambiance bon enfant, 4 scènes à tailles humaines avec un son de qualité, des artistes enthousiastes). Mention spéciale au dogzilla et à la caravane des tubes du top 50...

    21ème année d'existence déjà et une vision moderne et pratique de ce que peut être un éco-festival réussi à l'adresse d'une jeunesse à sensibiliser et contenter. La programmation du samedi 31 Aout fit en effet bonne part à la scène hip-hop et électro avec des artistes reconnus et locaux.

     

    woodstower 2019,Alpha Wann,K.S.A,Infinit',Jay Jay,Hologram LoYoussoupha,Cabalerro et JeanJass,Canine,Miribel-Jonage,Lyon,Aout 2019Le collectif féminin Canine à la chorégraphie bien rodée, le jeune vétéran du rap français Youssoupha et sa chaleureuse prestation, le duo planant Trinix, les huit membres du combo lyonnais Kumbia Boruka et son set de cumbia endiablé ainsi que les jeunes vaporeux mais talentueux Caballero et Jeanjass nous ont enjaillé jusqu'à l'heure d'Alpha Wann dont c'était la seconde venue cette année sur Lyon.

    Le concert fut à la hauteur de son talentueux premier album UMLA : flow carabine, rythme et productions taillées pour la scène.

    Accompagné un temps par K.S.A. aka Le loup blanc, Infinit' et Jayjay, il performa plus souvent seul, sans temps mort avec Hologram Lo aux platines (le DJ et producteur d'1995) avec énergie, fougue et brio, laissant le public scander quelques mots bien sentis. Un Don Dada frais et à l'écoute, affuté pour la route, qui gesticule au son des mots qu'il débite en cascade.

    La set-list fut composée en grande partie des titres pêchus du dernier album et de trois quatre de ses précédents Ep's Alph Lauren 2 et 3, dont le très apprécié Barcelone ou entraînant Courchevel.

    Un rendez vous réussi donc et une présence scénique généreuse qui mériterait d'être soulignée et entourée plus souvent que par à-coups. Le jeune artiste parisien débarqué deux jours après son acolyte Nekfeu de leurs tournées respectives fut apparemment ravi d'être là devant un public connaisseur et fidèle qu'il avait en partie côtoyé au Transbordeur et qui lui avait déjà laissé un souvenir impérissable.

    "Ici c'est le vrai rock’n’roll" tança t-il dès l'entame de son set bouillant et engagé. Les programmateurs de Woodstower ont résolument compris leur époque, son message et ses valeurs, 60 ans après le clin d'oeil de Woodstock, orienté vers un futur désirable.

     

    @Crédit Photo Justine Targhetta