blogger hit counter

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

zen

  • La force de la lignée

    Continuez la pratique, disent les maîtres d'aujourd'hui, lorsqu'ils ont pris la place de cette authentique transmission dont les règles sont celles de simplicité et de partage. Partage de notre concentration, de nos efforts, de notre abandon...c'est cela la foi véritable sans objet, la pratique de zazen". (p.139)


    Françoise Lesage,petit traité de sagesse sauvage,éditions l'Originel-Antoni,Fuyo DOkai,Gion Shogi,zen,zazen,posture,respiration,Shunryun Suzuki,Mars 2022Françoise Lesage a consacré une vie entière (43 ans) à la pratique zazen, posture et respiration essentielles du zen. Dans ce Petit Traité de Sagesse Sauvage paru chez l'Originel-Antoni, elle transmet la quintessence et la profondeur de son expérience à travers sa compréhension mûrie d'un texte testament du moine Fuyo Dokai : le Gion Shogi, qui au 12eme siècle, ramena l'esprit de l'enseignement du Bouddha à sa nature originelle de simplicité et de partage.
    Il y est question de pratique dénuée d'intérêt ; du sentiment de non séparation (tout en gardant sa différence) ressenti quand la posture zazen vient relâcher les tensions inhérentes au repli crispé du petit ego ; de communion d'un esprit vaste, englobant, illimité ; d'une vie vécue en épousant l'essence des éléments naturels (feu, eau, nuages, terre,...) ; du vide qui est absence de connaissance ; de vision non duelle de l'ombre et de la lumière ou encore de croissance d'une plante-rejeton capable de fissurer les pierres les plus récalcitrantes.
    Pour l'enseignante
    Françoise Lesage, le comportement et la philosophie quasi érémitique de l'époque peuvent illuminer et nourrir, par une lecture symbolique et intériorisée, un ancrage moderne (social, familial, professionnel) au monde.
    Ce petit traité exhumé,  agrémenté de peintures à l'encre de chine de l'auteure, amène le piquant du rappel de l'esprit originel du zen : sa posture majestueuse s'inspirant d'une montagne et dont la foi véritable permet parfois, subrepticement, son effacement.
    La signification de la posture qui ponctue l'explication du texte avec un glossaire, donne à l'ensemble un excellente entrée en la matière de l'esprit zen, que
    Shunryu Suzuki qualifiait à juste titre d'esprit neuf, renouvelé à chaque instant.

     

  • Un plaidoyer pour l'élevation

    "Le Hassidisme c'est voir Dieu dans toutes choses et l'atteindre par chaque action pure". (p.60)


    Il faut inclure l'Autre dans l'unité, alors on agit sur lui dans le sens du bien. (p.179)

     

    Martin Buber,Le Message Hassidique,Albin Michel spiritualités,Baal Shem Tov,messianisme,Prophétisme,Zen,Tao,Mysticisme,Tsadik,Martin Buber (1878-1965), grand penseur juif du XXième siècle, nous restitue dans cet essai Kaléidoscopique inédit en français "le message hassidique" et paru chez Albin Michel, l'essence de ce mouvement mystique apparu au 18eme siècle sous la férule initiale du Baal Shem Tov.
    Messianisme, prophétisme, taoïsme et zen ou mysticisme sont convoqués dans ce patchwork thématique pour essayer d'approcher au plus prêt la particularité d'un mode de vie, d'un art de vivre où "le temps est sanctifié". Il s'agit précisément de "rendre son cœur entier et l'unifier pour Dieu". Pour le Tsadik (le chef spirituel de la communauté) l'autre est notre prochain, que ses actes soient mauvais ou non (de manière  éthique ou religieuse), en ce sens qu'il est unique et doué aux yeux de Dieu. Sa réintégration comme parcelle divine en notre cœur (il mérite mieux qu'un jugement partial), constitue le chemin, un effort et un exemple constant d'harmonisation interne afin de transmuter le mal en bien.
    Dans un style raffiné et une érudition tentaculaire, Martin Buber tente aussi de théoriser dans cet ultime recueil l'âme même du Hassidisme, après en avoir retranscrit l'esprit à travers ses contes ou récits. Par là même il y synthétise ses thèmes de prédilection (eschatologie, interreligieux, philosophie, pensée judaïque...) en un syncrétisme novateur dans lequel l'amour est intuition du manque d'autrui et la vie don de soi, service. Cet "au-delà" de la religion (la connaissance intellectuelle) ou de l'ascèse (la contemplation solitaire) fut trouvé et expérimenté il y a deux siècles par des hommes qui sanctifiaient chaque parole et acte les plus anodins soient-ils, pour vivre en conformité avec l'esprit de dieu qui est sainteté.  "Le modèle à suivre c'était l'homme pur, uni, qui chemine avec Dieu au milieu du monde, qui participe à la vie du peuple et l'élève vers Dieu".
    Le philosophe des religions fut marqué de cet idéal au point d'y dévouer une partie de sa vie d'adulte comme un témoignage de ce qui fût, préfigurant peut-être l'"homme-hostie"
    ou élu, véritable nourriture mi matière mi-lumière pour l'humanité. Au sein d'un monde où la vie sacramentelle est destinée à être profanée, demeurent des corps sacralisés, théotropes, qui suivent l'esprit de Dieu partout où il souffle, sauvant le monde de la banalisation ou du néant d'être ?...mais il n'est plus là pour nous le dire.