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mai 2019

  • André Cognard convoque l'esprit de l'Aïkido

    André Cognard,Aïkido,Editions Dervy, Sensei Kobayashi Hirokazu,Académie autonome d'Aïkido,Morihei Ueshiba,Mai 2019Dans Aïkido, paru aux éditions Dervy, André Cognard rend hommage à l’enseignement de son maître Sensei Kobayashi Hirokazu (1929-1998) qu'il côtoya pendant 25 ans et avec l'autorisation de qui il fonda l’académie autonome d'aikido.

    La pratique auprès de ce dernier fut une voie au sens spirituel du terme car ce disciple d'Ueshiba Sensei était comme le fondateur de la discipline, à la fois mystique et guerrier.

    L'auteur et enseignant 8eme Dan de la voie (do) de l'harmonisation () des énergies (ki) prône la paix et le retour à l’unité (donc la liberté) par la pratique. Le livre révèle de nombreuses anecdotes sur ce maître dont il fut l'élève, le soutien et le confident. On y parle de techniques, d'attitudes et d'état d'esprit mais aussi beaucoup d'états intérieurs et de passages comme autant de morts successives. La concision est de mise dans l'écriture (147 pages denses) virant parfois à l'abstraction ardue lors de certaines théorisations de "ressentis" mais l'ensemble est équilibré et les derniers chapitres lumineux, plus clairs et aérés lorsque Sensei Cognard évoque la liberté que procure la pratique de l'aïkido.

    Les "hommes volants" le sont par échappement momentané à la loi de la gravitation, lorsque l'ego se dissout dans le jeu et que le "je" mental a totalement laissé la place à l'esprit.

    Ce livre sous titré "l'enseignement secret d'un disciple de Morihei Ueshiba" relate notamment un processus de naissance à l'esprit car Maître Kobayashi "était insaisissable au sens propre en ne laissant jamais l'attaquant fixer son attaque mais l'obligeant sans cesse à fixer son esprit".

    De longues années de pratique amènent l'individu à se fixer dans son centre soit "la profondeur de l'être en soi", en quittant les tensions égotiques. Cette ascèse de "polissage de l'égo" sape ses résistances (ou forces) en "renonçant au pouvoir sur autrui et donc sur soi-même".

    Pour André Cognard il s'agit ici de la première étape, celle de "l'esprit qui fait bouger le corps".

    Mais la voie alors reste un cheminement en territoire inconnu car c'est "quand le corps fera bouger l'esprit que se fera le pas ultime" (p.147). Ainsi des mémoires ou scories "transgénérationnelles" voire mêmes "transincarnationnelles" dont semble s'être affranchi l'auteur auprès du maître qui sut l'amener à mourir à lui-même et à l'image de soi dans autrui. Et l'on pense ici au fameux "fana" des soufis, soit l'extinction de la personne en Dieu ou à la parole de Jésus de renaître d'en haut que ne reniait pas le Sensei ou encore au célèbre koan "qui étions-nous avant de naître".andré cognard,aïkido,editions dervy,sensei kobayashi hirokazu,académie autonome d'aïkido,morihei ueshiba,mai 2019

    On le voit, l'Aïkido est un chemin qui a du cœur également et qui interpelle les corps avant tout. Cet art martial est une nouvelle façon de tisser des relations qui ne soient pas de l'ordre d'un pouvoir de domination mais bel et bien de compassion envers autrui et sa demande d'aide (plaidoyer de l'être séparé pour un retour à l'unité) que représente toute attaque verbale ou physique.

    Tout se recoupe et apparaît en filigrane un langage presque objectif d'une relation autre basée non plus sur l'apparent ou l'illusion mais le réel, le vrai monde, le monde de l'esprit, l'invisible senti, ji sekaï selon l'expression de Sensei Kobayashi, où tout est harmonie...

    @credit photo : Dervy et aïkidojournal.fr

  • L'esprit zen de Thoreau

    Le temps est la rivière où je m'en vais pêcher,David Gauchard,compagnie l'unijambiste ,Henry David Thoreau,Denis Lavalou,Samuel Gallet,Leonore Chaix,Vincent Mourlon,Sophie Richelieu,Nicolas Petisoff,Thomas Poli,Alexandre Machefel,Fabien Teigné,Laeticia shériff,Pierre Bellec,théâtre de la Croix-Rousse,Mai 2019À l'heure des marches pour le climat et de l'urgence écologique, David Gauchard, de la compagnie L'unijambiste , nous propose une « expérience contemplative » qui mérite d'être partagée,  à partir des écrits de Henry David Thoreau.

    Nous assistons à une variation très moderne et contemporaine des 4 saisons avec 4 tableaux originaux sur une magnifique musique synthétique de Thomas Poli et une très belle projection vidéo minimaliste d’Alexandre Machefel.

    Les comédiennes et comédiens, Léonore Chaix, Sophie Richelieu, Vincent Mourlon et Nicolas Petisoff nous emmènent avec eux au bord de la rivière et ses saisons.

    Le temps est la rivière où je m'en vais pêcher,David Gauchard,compagnie l'unijambiste ,Henry David Thoreau,Denis Lavalou,Samuel Gallet,Leonore Chaix,Vincent Mourlon,Sophie Richelieu,Nicolas Petisoff,Thomas Poli,Alexandre Machefel,Fabien Teigné,Laeticia shériff,Pierre Bellec,théâtre de la Croix-Rousse,Mai 2019

    La force du metteur en scène est de nous amener dans un univers presque onirique en oubliant le temps et de nous plonger dans un état méditatif avant un réveil brutal qui sera prétexte à un message à l'adresse des nouvelles générations.

    Rencontre avec David Gauchard à l’issue de l'ultime représentation au Théâtre de la Croix-Rousse à Lyon.


    podcast

    Crédit photo: http://www.croix-rousse.com

  • La rétrocognition, une praxis de l'Esprit

    se souvenir du futur.jpgRomuald Leterrier, ethnobotaniste indépendant, a coécrit avec le journaliste scientifique Jocelin Morisson "se souvenir du futur", paru aux éditions Trédaniel. Il s'agit d'un projet collectif et humanitaire qu'il a longuement mûri, quelques années après son immersion dans la jungle amazonienne avec le peuple Shipibo-Conibo.

    Romuald Leterrier fait partie de ces occidentaux qui, comme Jan Kounen ou Gaspard Noé, ont bu la mixture Ayahuasca et on vu le message que la combinaison de deux plantes recélait.

    Les visions perturbent en règle général le psychisme des êtres rationnels que nous sommes et amènent à un état modifié de conscience, un sacrifice de l'espace-temps.

    Cet état d'éternité permettrait des voyages dans le futur et le passé de la personne ainsi que la visite d'autres mondes.

    Carlos Castaneda avait évoqué dans ses livres ce monde de la sorcellerie, lui qui avait finalement basculé dans ce nouveau paradigme.

    Romuald Leterrier a plutôt cherché à intégrer ses révélations pour le mieux-être de notre monde en contextualisant la pratique de la rétrocognition (aller chercher de l'information du futur pour la rétrocéder au passé).

    Il a trouvé un appui théorique en cela avec les idées du physicien quantique Philippe Guillemant et les travaux synthétiques de Jocelin Morisson (NDE, concepts jungiens, philosophie non duelle...) et poursuit dès lors à travers la France ses ateliers pratiques.

    Dans la suite de concepts hérités du psychanalyste Jung (notamment les synchronicités, l'inconscient collectif, le Soi... ) les deux auteurs veulent démontrer que nous pouvons exploiter au mieux un futur désirable et non pas prédéterminé et que les dernières recherches scientifiques ne font que confirmer les connaissances des peuples premiers, dont les cosmogonies ont inspiré de nombreux courants spirituels de pensée.

    leterrier.jpgmorisson 1.jpg

    Rencontre des deux acolytes pour un entretien (2 fois 21 minutes) à partir du livre :

     

     

    podcast

    podcast

     

  • Un album qui sort largement du lot

    vampire.jpg"Father of the bride" est le quatrième album de Vampire weekend. Il comprend 18 titres inégaux en durée mais mélodiquement magnifiques. L'inspiration vient de L.A et d'Ezra Koenig, le leader et songwriter du groupe, qui a su s'entourer de collaborateurs talentueux (producteurs, programmateurs et la chanteuse Danielle Haim sur trois titres). Influences comme styles musicaux sont multiples et la comparaison avec le double blanc des Beatles, album créatif, n'est pas démérité.

    Les ballades sont particulièrement soignées ("Big blue" superbe, "Unbearably white" envoutant, Jérusalem N.Y Berlin ou encore Hold you now qui mixe un chant aborigène dès l'entame) et on traverse cette aventure musicale avec un plaisir sans cesse renouvelé. Guitare cristalline, piano, chœur, cordes et mème flûte accompagnent une base pop-rock native de New York (comme les Strokes). Sauf exception les albums actuels excèdent rarement trois écoutes, celui-ci ne cesse de surprendre et de charmer, en se bonifiant avec le temps.