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Spiritualité - Page 45

  • Le Bossu est en lien avec le féminin divin

     

    Le Bossu dans les contes, les mythes et la littérature,La Fontaine de Pierre,Jung,Marie Louise Von Franz,Inconscient collectif,nain,bouffon,Bès,Mythes précolombiens,légende arthurienne,Notre Dame de Paris,Commedia Del Arte,2018"Le Bossu", paru à la Fontaine de Pierre, est le fruit d'un travail personnel sur des dizaines d'années, de Monica Malamoud. Cette dernière fut une adepte de la psychologie des profondeurs telle que pratiquée et développée par Jung et ses disciples. L'auteure, elle même analysée par Barbara Hannah, aida notamment à la publication des œuvres de son amie Marie-Louise Von Franz.

    Non destinée à être publiée à l'origine, cette étude posthume comporte six parties distinctes, chacune étant une amplification de la figure et du thème du Bossu (par extension du nain et du bouffon), dans des comptines, en Égypte antique, dans les cultures précolombiennes, dans la littérature médiévale française, dans Notre Dame de Paris de V. Hugo et dans la commedia Del Arte.

    Long et profond voyage donc, dès lors qu'il s'agit d'analyse psychologique, à travers la musique, le théâtre, l'histoire et la culture littéraire, domaines choyés par Madame Malamoud on imagine.

     

    Historiquement parlant, le bossu-nain n'a pas toujours été connoté de façon péjorative ou négative. On le retrouve en effet sous la forme du Dieu protecteur Bès en Égypte, proche du frère jumeau de Quetzalcoatl, Xolotl au Mexique (donc lié au Cosmos) et récemment, même si le cinéma n'est pas abordé dans cet opus, à l'honneur dans des films comme "willow" ou encore "Bilbo le Hobbit". Protecteur, bien-aimé des enfants, en lien avec la nature et les animaux magiques, proche de l'Amour...Ces aspects représentent la face lumineuse voire numineuse du symbole.

    Il cristallise par contre également, à travers les siècles chrétiens, l'ombre et les projections maléfiques des fidèles, soit le mal incarné, comme pour les figures de Judas, de Belzébuth ou encore des sorcières. Il peut apparaitre laid, méchant, difforme ou rustre dans les romans anciens de chevalerie par exemple et leurs actes parlent effectivement contre eux. Face sombre donc.

    Au-delà cependant de la dualité du personnage, ce que démontre bien l'auteure avec l'analyse de Quasimodo, c'est qu'il est un paradoxe vivant, un archétype représentant l'esprit religieux naturel, proche du sentiment féminin et tend, en ce sens, à l'universalité (dans le monde matriarcal originel, pendant du monde patriarcal spirituel).

    Pour les familiers de Jung ou non, contes, mythes et littérature sont conviés pour l'amplification du thème et de nombreux parallèles sont tracés avec la figure du Christ (le poids terrestre de la croix, du chemin de vie) mais jamais le joug de ce dernier n'est évoqué, lui qui fut également méprisé en tant que témoin de l'Amour.

    En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. » (Matthieu 11,28-30).

    Il y avait là pourtant un lien intéressant à creuser avec le symbole de la bosse (comme avec ces gens qui finissent par se courber sous le poids de leur vécu) et le fameux Messie souffrant d'Isaïe ployant sous le poids des souffrances de l'Humanité, un Messie profondément féminin là-aussi.

     

    La voie de la psychologie des profondeurs milite pour une réunification des contraires et donc une nécessaire intégration de l'ombre pour retrouver l'unité psychique (le hiérogamos ou noces alchimiques), celle de l'Enfant. Elle va donc à l'encontre de la tradition religieuse pour qui le mal est extérieur à soi mais qui prive le croyant de la connaissance de l'aspect ombrageux et terrifiant du Créateur, présent dans la totalité psychique et dont le Bossu est un symbole.

    Une belle entrée en matière donc du concept d'inconscient collectif propre à Jung avec cette étude dans la lignée des travaux de Marie-louise Von Franz sur les contes de fées.

     

  • Francesco et le Hang, une histoire d'Harmonie

     

    Francesco Agnello,Hang II,Aircac,Chapelle de l'oratoire,equinoxe de chateauroux,trident de Cherbourg,Forum 104 Paris,2018Je suis un homme, associé à la chapelle de l'Oratoire à Avignon depuis de nombreuses années pour le festival et partenaire de "chrétiens en Avignon". J'ai une formation de percussionniste, je suis pédagogue auprès d'enfants et également metteur en scène (entre autres Pierre et Mohamed, Charles de Foucauld, le prophète, les Fioretti...). Je joue du Hang (qui signifie main en bernois), un instrument complet, récent (mis au point en 2000 et fruit de 25 ans de recherches par ses créateurs suisses Félix et Sabine), aux vibrations infinies, que j'intègre dans chacune de mes mises en scène...Je suis, je suis ? Francesco Agnello bien évidemment !

    Son actualité est cette fois musicale puisqu'il vient de sortir Hang II, fruit de ses rencontres et improvisations depuis quelques années. Chacune des 12 musiques de l'album est une invitation à l'exploration intérieure, chaque écoute est une ouverture à un champ de possible en terme de voyage émotionnel, sensitif ou imagi-natif. Pas de titres "pour ne pas orienter l'auditeur et rester large (*)", un concept à l'image de Francesco, l'être.

    La musique est ici "intuitive, fruit d'improvisations et de collages, proche parfois de la musique en boucle dite contemporaine" (des auteurs comme Glass ou Reich que ne renie pas l'auteur) mais assurément d'inspiration féminine. A part deux titres plus rapides et rythmés (N°16 et 17), le percussionniste de formation livre ici une prestation plus sensible, douce et d'avantage à l'écoute de soi que dans la performance ou la maîtrise technique. Il aime à dire que "la présence féminine est un déclencheur de création".

    Avec ce disque et cet instrument "tout est neuf, sans point de comparaison et sans loi précise, tout est affaire de travail et de découverte personnelle". Mis au point au début de notre siècle, le Hang est capable de sentiments et se prête aisément à l'inspiration du moment, en se mariant avec d'autres cordes, percussions ou instruments à vent. Généreux et ouvert à l'autre, Francesco Agnello a fait découvrir gratuitement à des centaines de personnes déjà, sur Avignon et ailleurs (Il est aussi le premier artiste à jouer dans des théâtres nationaux à l'Equinoxe de Chateauroux ou au Trident de Cherbourg) ce curieux objet, accompagné ici ou là par une trompette, un trombone, un saxophone, des danseurs, des comédiens ou encore une cornemuse...

    Il jouera en Novembre et Décembre prochain à Paris 6ème, au forum 104 rue de Vaugirard.

    Pour se procurer l'album, il suffit de laisser un message sur son site.

    Extrait de la piste 16 de l'album Hang II :
    podcast

    *Cette note est le fuit d'un entretien téléphonique avec l'auteur.

  • Instants d'éternité en compagnie de G. Ringlet

    Gabriel Ringlet,La grâce des jours uniques,Albin Michel,Louvain,Célébration religieuse ou laïque,rituels sacrés, instant d'éternité,culture,partage,septembre2018

     

    Gabriel Ringlet (écrivain, poète et théologien belge) est un homme de culture dont les actes portent des fruits. L’un d'eux est ce livre paru chez Albin Michel, La grâce des jours uniqueséloge de la célébration, à la fois beau et pratique qui, en plus de donner quelques pistes de re-création, propose une méthode de réflexion active sur la façon la plus juste de célébrer des moments de vie.

    Deuil, naissance, baptême, mariage, office …autant de passages rituels qu'il est bon de moderniser, à la suite de Vatican II ( constitution Sacrosanctum Concilium du 4 Décembre 1963 : "le prédicateur est invité à relire la Parole à la lumière de l'actualité" et "tous les participants sont des célébrants"), mais aussi de réenchanter pour faire sens, marquer d'une pierre de conscience ou tout simplement re-susciter l'envie de se mettre en marche vers l'à venir, par une parole ou un acte juste.

    Tel un acte de psychomagie (je pense à Jodorowsky), chaque geste ou attention du rituel vient nimber de magie l'instant par un artifice ou un complice littéraire, musical ou théâtral. La richesse de l'adjonction entraîne souvent celle d'un auditoire ému ou touché par cette sacralisation nouvelle et réfléchie. Il peut s'agir aussi d'amplification (je pense à Jung) quand la lecture du jour vient s'insérer dans une histoire plus vaste, œcuménique, interreligieuse ou historico-sociale.

    Le livre alterne célébrations du quotidien (avec des anonymes) et célébrations des jours saints au prieuré de Louvain où Gabriel Ringlet invite depuis des années des artistes ou écrivains au parcours singulier ou qui privilégient l’ouverture à l'autre ou à la transcendance (acteurs, metteurs en scène, clowns, auteurs,...).

    Mais C’est quand il évoque des histoires d'anonymes croyants ou non que l’auteur touche au plus près de l’émotion avec un regard poétique sur la vie et les êtres, des mots simples et qui touchent au cœur.

    Un Livre de plus certes mais pas un livre vain. Il aura le mérite de nous léguer la mémoire de gens extra-ordinaires qui croient encore qu'un acte ou une parole mûrie peuvent tout simplement faire du bien et parfois même guérir l’âme d’un individu ou celle d'un collectif…les petits miracles du quotidien en quelque sorte...

     

  • A l'heure d'Israël : Un trésor du Judaïsme exhumé

    André Chouraqui,Léon Askénazi,Denis Charbit,A l'heure d'Israël,Editions Albin Michel,prophétie,messianisme,messie,Kabbale,Identité de Jésus,Etat d'Israël,sionisme,Amida,fils de l'Homme,Pierre d'Israël,2018

     

    Trente ans après l'événement, Albin Michel exhume avec les héritiers Chouraqui et l'historien des idées Denis Charbit, le riche échange qu'eurent à Jérusalem Léon Askénazi et André Chouraqui sur Israël.

    Qu'attendre d'autre entre un Maître talmudique surnommé "Manitou" et le traducteur des trois principaux textes sacrés et pourfendeur du dialogues interreligieux des trois monothéismes abrahamiques ?

    Le mimétisme de parcours fait de ce dialogue un duo à la cause du sionisme et de la renaissance spirituelle de l’État d'Israël. Les sujets abordés à l'époque restent au cœur des problématiques mondiales actuelles puisqu'éternels dans le cœur des croyants : prophétie(s), messianisme, dialogue interreligieux, identité de Jésus, Kabbale et lectures hébraïques parsèment ce livre qui se veut aussi explicatif et historico-politique sur le projet sioniste.

    La magie de la relation opère et atteint des hauteurs de vues rarement égalées à notre époque moderne.

    Reste à mesurer la distance prise actuellement par le projet politique sioniste et son ambition spirituelle originelle. L'antique prophétie se réalise en effet pour les exilés juifs de 102 pays : "La langue, la culture et la nation hébraïque ressuscitent" en l’État d'Israël...mais en faisant de la nation juive le seul peuple élu, "capable de réaliser cette unité de l'homme en chacun et pour tous et que les prophètes ont nommé le fils de l'Homme", le sionisme ne se détache t'il pas du projet universel divin d'appeler "Pierre d'Israël" ceux qui, symboliquement, entreprennent ce retour vers Dieu, toute confession (ou hors confession) confondue, le chemin des cœurs unis ?

    Un document exceptionnel introduit et annoté par Denis Charbit, spécialiste du sionisme et professeur en sciences politiques.

     

  • La Preuve de Dieu, un futur classique de l'Esotérisme

     Les vaincus de l'Histoire sont les vainqueurs de l'Esprit (p.63)

    La Preuve de Dieu, en Islam shi'ite, c'est l'Imam, même après la mort du Prophète de l'Islam.

    Dans ce livre récent paru aux éditions du Cerf, Mohammad-Ali Amir-Moezzi traduit et exhume pour les lecteurs français, l’œuvre d'un mystique shi'ite, Kulayni, qui fut un compilateur de hadiths entre le 9ème et 10ème siècle, soit presque trois siècles après la mort de Muhammad.

    Les hadiths retenus traitent majoritairement de la nature de l'Imam, de ses fonctions, de certains de ses attributs ou pouvoirs, qui lui confèrent d'ailleurs un rang presque supérieur ou égal à celui de Prophète (Physiognomonie, ascension céleste...).

    Le Shi'isme tel qu'entendu et perçu au Xème siècle de notre ère, est la religion du Verbe divin fait homme, celle de l'Imam, comme le christianisme est celle du Christ. L'Imam est d'ailleurs d'une double nature, issu du moule christique en quelque sorte, puisqu'étant le prolongement de la famille prophétique...Au passage, l'historien des religions qu'est Mr Amir-Moezzi, vient rappeler que le "sceau" des prophètes n'est pas forcément le dernier mais aussi celui qui vient confirmer les messages précédents.

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    L'Islam shiite est aussi proche des mythes gnostiques et manichéens (dualité du monde, combat entre les forces de lumière et celles des ténèbres...) et les Imams duodécimains (branche majoritaire) ont la même "aura" que Jésus pour le Christianisme, en ce sens, qu'ils sont des figures de l'Homme divin dont l'archétype cosmique est au Ciel. Ses adeptes ou initiés sont ceux qui lui reconnaissent cette "fonction". La "Walaya" est d'ailleurs l'amour à l'égard de l'Homme Divin puisque le secret de l'initiation est la "déification possible de l'homme".

    Les hadiths shi'ites différent donc, au regard de ceux publiés dans ce recueil, de ceux du courant majoritaire sunnite. Certains Hadiths valideraient même la thèse d'un Coran amputé et/ou falsifié par les premier successeurs de Muhammad, évoquant notamment la figure d'Ali et de la famille du prophète, ses héritiers également.

     

    Parti pris ou pas du traducteur, on ne sait si Kulayni a parlé en détail du Mahdi attendu par les fidèles shiites (au sens originel du terme) autrement nommé par lui : Al Qâ'im, Le Seigneur de l'Ordre, Le Sauveur de la fin des temps, Le Seigneur de la Cause ou encore l'Imam Résurrecteur...

    Autre interrogation non résolue dans ce livre : l'identité de l'Imam cosmique ou métaphysique, la Preuve et la Face de Dieu, le Guide...celui dont les 12 imams du schi'isme duodécimain sont des modèles terrestres. Qui est-il réellement ? Le Mahdi ? Jésus ? Le Messie ? Dieu ?

    Peut-être davantage d'informations dans les prochaines recherches de Mohammad-Ali Amir-Moezzi, que nous avions rencontré il y a quelques mois alors qu'il venait de terminer cet opus qui pourrait devenir un classique de l'ésotérisme, au sens de l'Esprit qui anime et précède la Lettre.


    podcast
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    "Nous sommes les trésoriers de la Science de Dieu, les interprétes de la Révélation de Dieu, la plus éclatante Preuve de Dieu pour ceux qui vivent sous le ciel et sur la terre" (p.177)

     

  • Jan Kounen, un indien dans la ville

    Plantes et chamanisme,Jan Kounen,Mama Editions,réalité virtuelle,2018Si Jan Kounen semble moins présent dans le milieu cinématographique, c'est qu'il développe depuis quelques années des projets parallèles (fictions TV, documentaires, livres, films en réalité virtuelle...) de moindre envergure mais qui le passionnent tout autant.

    Sa rencontre déterminante avec les guérisseurs shipibos d'Amazonie en 1999 est devenue une histoire d'amitié et d'étude de cette médecine indigène, une source d'inspiration même pour la suite de son processus créatif.

    Entretien libre en deux parties avec le cinéaste à l'occasion de la réédition augmentée de "Plantes et chamanisme", paru chez Mama Editions, 10 ans après sa première mouture et le premier entretien réalisé à cette époque (3ème podcast).

     
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    Crédit photo : Mama éditions

    Entretien réalisé dans les locaux de RCF Vaucluse

  • Le choeur de Karima Berger

    Karima Berger, L’Enfant des deux mondes (Éd. de L’aube), Éclats d’islam. Chroniques d’un itinéraire spirituel (Albin Michel), Toi, ma sœur étrangère avec Christine Ray (Éd. du Rocher), Les Attentives. Un dialogue avec Etty Hillesum, chez Albin Michel, Mektouba (Albin Michel), Hégires (Actes Sud), Encyclopédie de Jésus, Juin 2018Karima Berger est une écrivaine franco-algérienne "exilée" en France depuis trente ans. 

    De culture musulmane, elle se nourrit de lectures plus ésotériques voire mystiques du texte coranique pour en irriguer ses récits. L'Emir Abd El Kader fait d'ailleurs partie de ses compagnons de route, comme Abdelwahab Meddeb, disparu récemment. Pour sa courte note dans l'Encyclopédie de Jésus (Albin Michel), elle convoque également ces grands soufis que sont Attar, Ibn Arabi, Semnani ou encore Rumi.

    Entretien par mail avec l'auteure réalisé en Juin 2018.

    Médiachoeur vous recommande chaleureusement la lecture de ses derniers livres, Hégires chez Acte Sud, Mektouba ou encore les attentives, un dialogue avec Etty Hillesum chez Albin Michel.

    crédit photo : écrituresetspiritualités.fr