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editions artège

  • Les mots du mystique

     

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    Les éditions Artège publient "Qu'est-ce qu'un mystique - quand Dieu devient évident" de Max Huot de Longchamp, un père spécialiste de ce type de littérature.
    C'est un court essai sans prétention que de compiler et synthétiser des passages écrits par des mystiques chrétiens de tous siècles passés (2ème partie) que l'auteur présente brièvement (le lexique de la 3ème partie) après avoir défini l'expérience mystique, ses caractéristiques et phases, ses formes et son fond christique (1ère partie).
    Il est vrai que le christianisme est une mystique en soi puisque l'union avec Dieu vécue et décrite dans les évangiles n'est l'apanage que d'un petit nombre d'élus en apparence semblables à tous mais avec un statut de co-créateur et de thaumaturge caché que perçoit l’œil aiguisé de l'esprit.
    Le choix des textes donne cependant à ces derniers un caractère précieux, presque élitiste alors qu'ils ne souhaitent en tout qu'annihiler leur propre volonté. L'auteur précise néanmoins en amont que le mystique est "
    obligé de dire l'indicible, de découvrir des virtualités cachées dans les mots, et de ce fait de leur donner une richesse qu'ils n'avaient pas encore" (p.24).
    On regrette cependant des références plus modernes (littérature, rap, cinéma) qui auraient démontré que la chaîne n'était pas rompue et que l'esprit Saint œuvre sans discontinuer auprès de croyants de tous bords.

    Leitmotiv de toute expérience mystique, le fait bien analysé par le
    Père Longchamp que cette dernière soit subite, réelle, gravée à vie et indicible. Chez les chrétiens elle est d'abord une rencontre, puis un apprivoisement et une cohabitation , enfin une "co-naissance", une présence lumineuse qui est vérité et autorité.
    Ce qui compte c'est de trouver la Source à laquelle s'abreuve le mystique, l'union à Dieu, la reliance.
    "
    L'expérience mystique est une prise de conscience particulièrement nette de la présence agissante de Dieu en qui elle se révèle" (p.20).
    Autant de textes que de preuves d'un possible en cette vie pour qui le peut car "
    l'union transformante", la perception nouvelle de la création, l'incarnation du christ en soi est, faut-il le rappeler, une vie donnée ?
    L'auteur décrit bien le processus à la fois direct (métanoïa) et la lente transformation dans le temps, des effets surnaturels du débuts à la contemplation en passant aussi par la nuit noire de l'âme avant son union avec Dieu, parfois avant la mort physique.
    Reste toutefois l'Idée que la mystique dans ses mots, est plus proche d'un texte comme le Cantique des cantiques que celui de l'Apocalypse or le rappel d'un temps qui nous est compté peut autant, voire plus, édifier qu'une union de l'âme à dieu. Rappeler que nous sommes mortels et que seul compte l'instant ne constitue t'il pas en effet l'essence du message mystique et prophétique ?

     

  • Dieu est une brise légère

     

    Le malentendu dans nos rencontres avec Dieu, c'est que nous allons vers Lui avec une requête limitée. Nous attendons “quelque chose”. Il veut nous donner “quelqu'un”. C'est lui-même et Sa tendresse sans mesure qu'Il veut nous offrir. C'est Lui qui veut mendier une réponse à Son amitié”. (p.247)

     

    Stan Rougier, prêtre et écrivain-conférencier catholique français nous livre aux éditions Artège son testament spirituel : “Au souffle des béatitudes”.

    L'exercice lui permet de récapituler ses souvenirs de rencontres littéraires ou charnelles depuis sa jeune communion jusqu'à ses 90 printemps, fraichement rescapé qu'il est de l'épisode Covid.

    Leitmotiv de sa vie et de cet ouvrage : la joie de vivre qui ne l'a quasiment jamais quitté depuis sa rencontre avec Jésus :

    La joie n'est possible en plénitude que si nous avons trouvé sa source ultime : Dieu”(p.188).

    A travers ses émotions intenses en tant qu’aumônier, ses voyages à travers le monde en tant que prêtre, ses rencontres comme écrivain-conférencier (les papes, Christiane Singer, André Chouraqui...) ou ses lectures spirituelles (Saint François d'Assise, Antoine de Saint Exupéry notamment), la figure de l'autre l'a souvent émerveillé, comme reflet du dieu-Homme qu'il porte en lui.

    Joie et louange sont comme les deux faces d'une même réalité : l'amour filial”. (p.269)

    Ce livre synthétique est également une brillante relecture des passages clés de la Bible (psaumes, Prophètes, Sagesse, Job, Apocalypse, Évangiles...) à travers le prisme de la joie, l'annonce de joie étant le “premier et dernier mot des évangiles, le premier et dernier mot de l'existence”. Et l'on redécouvre pour ainsi dire ce qui parsème en filigrane le texte Saint judéo-chrétien, du début à la fin, avec parfois un souci de la traduction et donc de l'interprétation dont il est friand et coutumier, tant le sens peut être biaisé sans l'épreuve de la vie chrétienne qui va avec.

    Philosophes, saints, écrivains célèbres ont accompagnés sa vie en esprit mais il ne les place pas au-dessus des nombreux visages rayonnants moins connus ou anonymes qu'il côtoya lors de l'exercice de ses fonctions comme parangon de l'Amour de Dieu.

    La joie du chrétien vient avant tout de ce qu'il se sent aimé par Dieu d'un amour fou. Il croit en un Dieu empêché par notre indifférence et magnifié par notre amour. Il croit en un Dieu qui nous a confié sa création pour la continuer”. (p.215)

    A l'orée de sa vie, fervent croyant de l'au-delà et à ne garder que l'optimisme et les souvenirs de petites et grandes victoires de la lumière (sur les forces ténébreuses), on sent Stan Rougier allégé d'une vie qui pesa pourtant lourdement sur terre (son aura dans les foyers de charité en particulier, les nombreux témoignages de gratitude reçus de son vivant).

    Si l'on me demandait de résumer en quelques mots la mentalité hébraïque, je répondrais volontiers : l'amour de la vie et la joie de l'action de grâces pour l'amour dont Dieu aime son peuple”. (p.216)

    Stan Rougier s'est toujours identifié à un fils d'Israël par essence à travers son noviciat. Il le croit, sa force fut cette joie inébranlable qui fit de sa vie une louange perpétuelle. Estimant avoir beaucoup reçu il n'eut de cesse de communier par l'amour avec son prochain. Son regard éveillé lui a même fait oublier l'inimitié puisque tout concourt au joyeux plan divin, sur la terre comme au ciel des fixes.

    Un livre léger, pétillant et festif, comme des bulles de champagne !

     

    De toute éternité, Dieu est une communion de personnes : le Père est la source, le Fils le visage, l'Esprit Saint est la ferveur” (p.290)