
Deux groupes très différents ont partagé la scène sous chapiteau, du festival Jazz in Marciac ce samedi 3 Aout pour sa 46ème édition.
Le groupe Delgres entame cette soirée dansante en faisant monter crescendo la température et l'effet de transe. Ce trio guitare dobro (Pascal Danae), sousaphone-trompette (Rafgee) et batterie (Baptiste Brondy) percute avec force et racines l'imaginaire, avec ses boucles cristallines, son tempo martial et ses basses vrombissantes. Le chant franco-créole du charismatique et chaleureux Pascal Danaé fait chalouper les têtes et les corps de tous âges et emporte l'assentiment général dans une liesse bon enfant. Musique de lutte (un genre de soul bluezzy), le répertoire de Delgres s'étoffe cette année d'un troisième album "promis le ciel" plus assagi textes saufs, mais le show réserve un savant mélange de rythmes et de brassages de titres, jusqu'au tsunami sonore, agrémenté d'un communiant rappel.
Doublement plus nombreux sur scène, le sextet Caravan Palace emmené au chant par Zoé Colotis brasse quant à lui les styles musicaux jusqu'à se rendre inclassable et pour le coup original. Sur fond électro, les instruments classiques se greffent pour un mélange pop swing dont des hits forcément déjà entendus.
Le public adhère en masse sur le dance floor prévu à cet effet à cette proposition musicale plus légère mais internationalement et largement reconnue. Il manquait à cette musique plus accessible mais plus diluée, ce petit supplément d'âme pour véritablement nous raccrocher au train laché à grande vitesse, emportant tout sur son passage pour ne garder que l'oubli de soi, salvateur, dans une danse effrénée jusqu'au bout de la nuit étoilée.
@crédit photo : Laurent Sabathé
Pour débuter, Jeanne Added déroule un set intimiste de ses chansons favorites, avec son acolyte Bruno Ruder au piano et deux choristes (Naël Kaced et Laetitia N'Diaye) pour accompagner et souligner sa voix engagée (et son t-shirt "no pasaran" fort à propos). Ce petit bout de femme est corps vivant, prolongement de ses émotions, tantôt colère, tantôt tendresse. Oscillant entre le français et l'anglais pour des textes empreints d'amour, elle reprendra Anastasia de Prince pour appuyer son credo : le "love symbol". Cœur sur elle !
Dernier combo et non des moindres, Hiromi's Sonicwonder. La jeune japonaise virtuose impose gentiment et subtilement à ses musiciens franco-américains (Hadrien Féraud à la basse, Adam O'Farrill à la trompette et Gene Coye a la batterie) un rythme et une énergie débordante. Ça joue et ça kicke sévère. Hiromi s'engage corps et âme sur ses piano-claviers et dirige ses 3 talents d'une main de maître, leur laissant aussi une grande liberté de jeu. Cette nouvelle formation et album estampillés jazz fusion électro impose le respect par le rendu d'une grande force maîtrisée. Cœur trépidant.










