blogger hit counter

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Festival - Page 2

  • Curiosité, Cuisine, Partage

    lyon street food festival 2024,les grandes locos,nomad kitchens,pierre sang boyer,florent ladeyn,baptiste rivière,bettina dusseau,restaurant armada,marie dijon,cantine caterine,pauline fleuret,restaurant beurre noisette,sébastien bouillet,nicolas paciello,henri guittet

    Aujourd’hui, j’ai vraiment une faim de loup ! Ça tombe bien c’est le week-end « Lyon street food ». Pour cette 8ème édition, le festival s’installe aux Grandes locos, à la Mulatière (proche Métro gare d’Oullins). Un nouveau lieu à découvrir et apprivoiser ; et de fait, pas toujours simple de se repérer dans les différents halls et esplanades, malgré la carte au dos du programme. Les noms des cuisinier.e.s et/ou restaurants étaient bien lisibles de loin mais pas forcément le menu proposé. Peut-être à ajuster dans les prochaines éditions... Le public, comme chaque année, était lui bien au rendez-vous, entre jeunesse affamée, familles, amis gourmets ou curieux de passages et il fallait jouer des coudes pour atteindre le graal : déguster une portion préparée par notre chef préféré ou alors bien calculer son heure d’arrivée.

    Pour se délecter de sa bouchée en silence, c’est râpé (musique avec DJ-set dans le hall). Par contre, la discussion s’engage très facilement avec des inconnus grâce aux immenses tablées dressées dedans et dehors. « Ça à l’air bon, vous l’avez eu où ? - là-bas, c’est un délice – oh la petite-fille est en admiration devant tes frites ? - Normal, c’est celles de Florent Ladeyn – Excusez-moi, vous avez entendu parler d’un stand où on sert du maquereau ? Apparemment ça vaut le détour. - Je cherche Michel Bras – désolé, il n’est pas ici aujourd’hui. Ça coûte un bras quand même non ces portions ? - Oh regarde, il y a Pierre-Sang là-bas ! Désolé, moi c’est Marseille BB ! Marseille ? »

    Oui, il est temps de vous révéler les recettes qui nous ont séduites. Pour cette fois, nous nous sommes plutôt concentrés sur l’espace "Festin français" et ses chef.fes invité.e.s. En effet, c’est là que nous nous étions le plus régalés l’an dernier. Néanmoins, la cuisine espagnole, mexicaine, japonaise ou coréenne méritait sans aucun doute le détour. Allez, un petit palmarès pour vous faire saliver...jusqu'à l'an prochain ?


    Salé :
    *Notre coup de cœur : Bœuf Shitaké et Shitaké végétarien sauce crémée par Baptiste Rivière et Bettina Dusseau (restaurant Armada - Lyon)

    Lyon street food festival 2024, les grandes locos, nomad kitchens, pierre sang boyer, florent ladeyn, baptiste rivière, bettina dusseau, restaurant Armada, Marie Dijon, cantine caterine,pauline fleuret, restaurant beurre noisette, sébastien bouillet, nicolas paciello, henri guittet

    *Plat le plus original (et healthy) : Bibimbap** de Pierre Sang Boyer (ancien Top chef – restaurants à Paris)

    Lyon street food festival 2024, les grandes locos, nomad kitchens, pierre sang boyer, florent ladeyn, baptiste rivière, bettina dusseau, restaurant Armada, Marie Dijon, cantine caterine,pauline fleuret, restaurant beurre noisette, sébastien bouillet, nicolas paciello, henri guittet

    *Plat le plus régressif (et réconfortant) : frites à la mimolette et ses sauces de Florent Ladeyn (ancien Top chef – restaurants Lille)

    Lyon street food festival 2024, les grandes locos, nomad kitchens, pierre sang boyer, florent ladeyn, baptiste rivière, bettina dusseau, restaurant Armada, Marie Dijon, cantine caterine,pauline fleuret, restaurant beurre noisette, sébastien bouillet, nicolas paciello, henri guittet

    *Cheffe du moment : Marie Dijon (restaurant Caterine à Marseille). Des plats ensoleillés et de la personnalité. (cf photos)

    Lyon street food festival 2024, les grandes locos, nomad kitchens, pierre sang boyer, florent ladeyn, baptiste rivière, bettina dusseau, restaurant Armada, Marie Dijon, cantine caterine,pauline fleuret, restaurant beurre noisette, sébastien bouillet, nicolas paciello, henri guittet

    Lyon street food festival 2024, les grandes locos, nomad kitchens, pierre sang boyer, florent ladeyn, baptiste rivière, bettina dusseau, restaurant Armada, Marie Dijon, cantine caterine,pauline fleuret, restaurant beurre noisette, sébastien bouillet, nicolas paciello, henri guittet

    *La découverte originale : pain perdu salé, compotée d’oignons au saucisson lyonnais et ketchup de betterave de Pauline Fleuret (restaurant Beurre Noisette à Lucenay)

    *Meilleur rapport qualité-prix : Bibimbap de Pierre Sang Boyer

    Sucré :
    *Notre coup de cœur : Corndog dulcey passion de Sébastien Bouillet (Lyon)

    Lyon street food festival 2024, les grandes locos, nomad kitchens, pierre sang boyer, florent ladeyn, baptiste rivière, bettina dusseau, restaurant Armada, Marie Dijon, cantine caterine,pauline fleuret, restaurant beurre noisette, sébastien bouillet, nicolas paciello, henri guittet

    *Le retour en enfance : Brioche perdue et/ou Fluffy pancake fraise de Nicolas Paciello (Paris)

    Lyon street food festival 2024, les grandes locos, nomad kitchens, pierre sang boyer, florent ladeyn, baptiste rivière, bettina dusseau, restaurant Armada, Marie Dijon, cantine caterine,pauline fleuret, restaurant beurre noisette, sébastien bouillet, nicolas paciello, henri guittet

    *Le plus léger : les glaces d’Henri Guittet (Paris). Miam le parfum Noisettes.
    ---

    ** Mais si on a mangé coréen puisque Pierre-sang (franco-coréen) revisite le bibimbap, un plat typique.

    Retrouvez ici notre chronique de l'an dernier : Lyon street food festival 2023
     
  • Quatre un

    Protest songs,Raphaêle Lannardère,Camélia Jordana,Jeanne Added,Sandra Nkaké,Phia Ménard,SOS Méditérranée,we shall overcome,festival des nuits de Fourvère,Lyon 2024

    On connaissait déjà les qualités vocales de Camélia Jordana, Jeanne Added ou Sandra Nkaké. Celle de L-Raphaële Lannardère, l'instigatrice du projet Protest Songs il y a quelques années, se révèle évidente pour un mariage tout en douceur et rondeur, a cappella avec ses consœurs.
    Quatre silhouettes capuchées et de dos investissent le parterre de la petite arène du Festival des nuits de Fourvière bondée (deux autres concerts sont prévus à Paris et Bordeaux). On essaie de deviner les formes et le grain de voix mais cette singularité est compliquée. Puis les visages se dévoilent, les corps se mettent en mouvement (mise en scène de Phia Ménard), en cercle parfois ou alignés. Textes et chants de lutte ou d'espérance s'enchaînent, parfois repris en chœur par le public à l'unisson. En partenariat avec SOS Méditerranée et juste après les résultats des élections européennes, l'événement prend tout son sens et on comprend ce qui nous unit dans notre disparité : le partage de ce sentiment de fraternité. Beauté des voix, harmonies parfaites, les 4 tessitures se modulent tels les instruments d'un quatuor. We shall overcome sera repris en bis et, pour l'histoire, de Lyon ce soir là partit un vent de confiance et de force tempérée, vers un monde toujours plus écorché, un instant suspendu, une prière collective.

     

  • Totale osmose

    1000003373.jpg

    Le bal de l'amour s'est deroulé au Musée des confluences jeudi 6 Juin 2024, une soirée estampillée Nuits de Fourvière. Au programme 3 formations scéniques. La première, plus contemplative et indoor célébrait l'amour spirituel via une danseuse hindoue (sud) qu'accompagnaient 3 musiciens (violon, flûte et mridangam) et un chanteur traditionnel. Les mouvements précis et semi-improvisés étaient scandés à l'unisson par le quatuor aligné en tailleur. La seconde formation, Ultrabal, officia sur le patio extérieur du musée. Dans l'esprit guinguette modernisé, 4 musiciens dont un accordéoniste magnifiait un trio de chanteuses hautes en couleur. Le(s) public(s) bigarré et de tous âges (peut être l'élément le plus important ?) qui avait répondu présent pour ce manifeste commençait à sérieusement se déhancher puis à se lacher complètement pour le dernier set de Scorpio Queen, à la fois DJ et ambianceuse, accompagnée de deux danseuses déchainées sur des rythmes caribéens.  

    La femme fût donc à l'honneur tout du long dans une ambiance empreinte de douceur et de suavité. Cette nocturne de Confluences (jusque 22h le 1er jeudi du mois) passiona aussi la jeunesse qui investit, entre autre, la très réussie et ludico-pédagogique exposition à nos amours. Éternel amour donc, présent sous toutes ses formes, couleurs et variétés, qui se concentra ce soir là dans un vaisseau de verre tout de feux et de flammes éclairés.

     

  • Le mur technologique

    Scarlett et Novak,Alain Damasio,Vladimir Steyaert,Ariane Courbet,Nicolas Dupont,festival courts-circuits,Camille Sanchez,Yann Loric,Jean-Christophe Murat,Julien Soulier,Isadora Steyaert-Sebire,Sarah Meunier-Schoenacker,Ateliers de la comédie de Saint-Étienne,Jean-Luc Weinich,Novembre 2023,la comete de Saint-Etienne

    Dans le cadre du festival courts-circuits, a l'initiative de la Comédie de Saint-Étienne pour promouvoir la riche création locale, se jouait à la Comète Scarlett et Novak. Vladimir Steyaert adapte librement la nouvelle d'Alain Damasio en l'augmentant de récit et d'artifices technologiques.
    Sur scène, Ariane Courbet et Nicolas Dupont, dans une belle alchimie, incarnent le désormais fameux couple utilisateur-IA, poussé à son extrême, avec les risques inhérents à une totale dépendance.
    Le conditionnement mental est habilement retranscrit dans ce huis clos technologique à l'adresse de tous mais surtout de la génération smartphone. Le spectacle se conclut sur un slam percutant d'Alain Damasio qui réveille les consciences.
    Au final une adaptation futuriste et intelligente de la fable, non moralisatrice mais suffisamment explicite pour alerter sur un virage tout numérique.

    Rencontre à la Comète de Saint-Étienne avec Vladimir Steyart (11 min) :

    podcast

    La pièce se jouera notamment au TNG de Lyon les 9 et 10 Février prochain.

  • Ecléctique et éthique

    Festival woodtower 2023,Vendredi 25 Aout 2023,Soolking,Lorenzo,Groumpf,Zaho de Sagazan,Julien Granel,Joachim Pastor,Ben Klock,Parc de Miribel Jonage,Végétarisme,Lyon,Aout 2023lVendredi 25 Août 2023 au Woodstower Festival signe la fin de l'épisode caniculaire lyonnais et l'envie de fraîcheur. C'est justement ce que proposait la programmation du jour avec Soolking et Lorenzo en têtes d'affiche, venus l'un avec danseurs et véritable orchestre, l'autre avec un dragon géant crachant de la fumée et de la mousse, chacun venus pour ambiancer un public nombreux et jeune, coutumier de la culture hip hop.
    Le chapiteau fut pourtant l'épicentre de la soirée comme seul lieu de protection d'une averse drue mais aussi de trois propositions musicales originales plutôt électro. Le jeune quatuor lyonnais Groumpf à l'esprit punk-psyché bien déjanté délivra des chansons pop légères acidulées avec une rythmique (batterie, percussions et boîte à rythme) bien groovy. On sent chez eux le désir de ne pas se prendre au sérieux mais d'ambiancer subtilement une foule jusqu'à la transe hypnotique.
    La bretonne Zaho de Sagazan, toute auréolée du statut d'étoile montante qui défend son premier album sur un nombre impressionnant de dates, proposa même 4 nouvelles chansons aux déjà cultes singles Tristesse, Les dormantes, Aspiration ou La symphonie des éclairs (titre éponyme du CD). Bien entourée rythmiquement par ses deux géniaux acolytes bidouilleurs à la Daft punk (Tom Geffray et Alexis Delong), elle place sa voix grave sur des textes où l'amour prédomine et son public (très présent) le lui rend bien. Son final dansé entraîne avec grâce et intensité les  spectateurs de tous âges.Festival woodtower 2023,Vendredi 25 Aout 2023,Soolking,Lorenzo,Groumpf,Zaho de Sagazan,Julien Granel,Joachim Pastor,Ben Klock,Parc de Miribel Jonage,Végétarisme,Lyon,Aout 2023l
    Enfin Julien Granel, sorte d'ovni sur ressorts et seul aux synthés, amène un set résolument positif, coloré et édulcoré. Véritable showman à l'aise dans un style très personnel, il conduira même comme DJ, ses aficionados  dans une techno party explosive.
    Trois graines d'artistes prometteuses donc, qui se livrèrent corps et âme, sans compter la troisième ambiance (woodstore) plutôt techno (Eclair fifi, Joachim Pastor, Ben Klock...) et la Seine Saint Denis pour vraiment brasser les publics en leur offrant des niches musicales mais aussi des passerelles  insolites propices à l'ouverture d'esprit.
    Un festival à taille humaine où il fait bon vivre avec cette année un virage alimentaire 100% végétarien à l'offre variée et un souci d'y faire régner paix, partage et tolérance. Que demander de plus ? Vivement l'année prochaine !

    @crédit photos : festival woodstower

  • Retour à l’essentiel

    Festival d’Astronomie de Fleurance, 33ème édition, Gers,  Marathon des Transitions,  Aurélien Barrau,Florence Habets, Maxence Cordiez, Cédric Villani4, Laurent Castaignède, Marc Dufumier, biosphère, sauvegarde de la planète, extinction de masse, transport, agriculture, agroforesterie. « Pendant qu’on s’émerveille de ChatGPT, la vie, le magique, sont en train de mourir autour de nous », lance Aurélien Barrau ouvrant le Marathon des Transitions, ce 9 août pendant le 33ème festival d’Astronomie de Fleurance (Gers). Le directeur du centre de Physique théorique et biologique de Grenoble est le premier des six conférenciers à s’exprimer. Il ne vient pas pour nous rassurer mais plutôt provoquer sursaut et électrochoc. L’Astrophysicien nous rappelle que le climat n’eest qu’un petit aspect du cataclysme à venir ou plutôt qui est déjà là. Puisque « deux tiers des arbres, deux tiers des mammifères sauvages […] et deux tiers des insectes ont disparus », énumère notamment Aurélien Barrau. Le chercheur au CNRS1 estime nos sociétés ensorcelées à la technique dont l’Intelligence Artificielle (IA), qui pour lui est le problème plutôt que la solution. « Nous cherchons comment continuer en décarbonant un peu ». En effet, l’ère numérique et technologique aura toujours besoin de plus d’énergies et de matériaux quels qu’ils soient. La découverte, demain, d’une ressource illimitée, transformerait la « planète en déchet ». Une manière de prévenir ses collègues scientifiques persuadés que la technique ou la technologie peuvent nous sauver. Le professeur à l’Université Grenoble-Alpes tacle notre société occidentale « colonialiste et paternaliste » et rappelle que nous sommes « la civilisation la plus meurtrière à l’échelle de la biosphère ! ».

    Les intervenants suivants abordent en profondeur les problématiques de l’eau (Florence Habets2), de l’énergie (Maxence Cordiez3), l’économie (Cédric Villani4). Laurent Castaignède, ingénieur5, montre le mythe des transports propres qui créent toujours plus de demandes, de véhicules et de transformation des paysages pour les utiliser. Enfin, Marc Dufumier, agronome et professeur à Agro Paris Tech6, termine ce marathon en apportant de la bonne humeur et quelques notes d’espoir. Il affirme qu’il y a bien assez de nourriture disponible sur le marché mondial et que c’est plutôt une question de meilleure redistribution des revenus pour alimenter tous les humains. L’agronome captive la salle en racontant la photosynthèse et le rôle de chaque élément dans la préservation de la biodiversité. Inutile d’utiliser des pesticides et d’importer du soja brésilien, Marc Dufumier confirme que « tous les peuples du monde ont intérêt au circuit court ». En conclusion, l’ancien président de Commerce équitable France déclame tel un mantra : « tous les rayons du soleil doivent tomber sur des feuilles vertes » pas un seul ne doit s’échapper et « on commence tout de suite ». Chiche !

    Festival d’Astronomie de Fleurance, 33ème édition, Gers,  Marathon des Transitions,  Aurélien Barrau,Florence Habets, Maxence Cordiez, Cédric Villani4, Laurent Castaignède, Marc Dufumier, biosphère, sauvegarde de la planète, extinction de masse, transport, agriculture, agroforesterie. Les six conférenciers du jour se rejoignent alors pour clore le marathon des Transitions. Ils répondent à quelques questions d’un auditoire plein (plus de 1000 personnes), à l’écoute et soucieux d’informations et de solutions concrètes pour la planète. Pendant ce long moment essentiel au Centre Culturel, le centre-ville de Fleurance accueille, comme chaque jour du festival, des enfants, mais aussi des adultes, en leur proposant des jeux ludiques, éducatifs et sollicitant l’imaginaire. Tout cela, histoire de proposer, comme le planétarium gonflable (à tester) en l’église St Laurent, un espace encore vierge où rêver de solutions alternatives, pratiques, non possessives ou addictives pour notre terre. Le festival d’astronomie se termine demain avec la fête Astro-Jeunes.

    1 Chercheur au Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie du CNRS.  2 Directrice de recherche CNRS en hydroclimatologie. 3 Ingénieur de Chimie ParisTech, intégré au CEA (Énergies Atomiques et Alternatives). 4 Mathématicien et membre de l’Académie des Sciences. 5 Bureau d’études BCo2 Ingénierie, spécialisé dans l’analyse des projets de transports (notamment).  6 Professeur honoraire en agriculture comparée et développement agricole à l’AgroParisTech.

    Photos: Festival d'Astronomie de Fleurance

  • Âme punk

    sigur-bd.jpg

    Il était question de justesse hier pour le concert de Sigur Ros au Festival des Nuits de  Fourviere et sa première partie Claire Days (accompagnée de Premier jour pour la basse/clavier et batterie). Justesse de la voix donc et émotions qui forcèrent l'écoute d'une arène pleine à craquer.
    Après la délicate et seule présence féminine lyonnaise de la soirée (qui sort son premier album emotional territory) le quatuor mené par Jón Pór Birgisson au chant et "guitare archet" (comme des vrombissements) investit l'espace avec un spectacle images et lumières nuancées tout au long des deux heures du set, alternant anciennes et nouvelles compositions (le 8eme nouvel album symphonique Atta sortira physiquement en Septembre, 10 ans après Kveikur).
    Le show se centre sur Jónsi, son chant falsetto et sa langue inventée, le Vonleska, dans la première demi-heure. Le temps d'accorder le public à l'univers atypique des artistes islandais, lent, angélique et délicat et nous amener à quitter les amarres d'un mental stigmatisant. Au moment où les repères sautent, instaurant l'écoute de l'instant, le calme apparent dévoile une complexité de sentiments sombres ou agités et le magma qui couvait se révèle éruptif. Le vaisseau islandais (les cordes tendues faisaient penser à un navire) nous fait alors voyager dans ses terres ou sur/sous la mer  et l'imaginaire décolle aussi grâce aux images oniriques qui défilent sur les trois écrans. C'est crescendo que le groupe (les 3 membres fondateurs Georg Holm à la basse, Jon Birgisson au chant et à la guitare, Kjartan Sveinsson de retour aux claviers et le nouveau batteur) décolle jusqu'à l'artifice final, prouvant après 30 ans de carrière qu'il reste un atout majeur des artistes rock internationaux.
    Assez proche de Thom Yorke (Radiohead) par sa sensibilité et timidité, le charismatique Jónsi et ses acolytes proposent un univers fantasmagorique aux textures variées, du calme introspectif à l'explosion émotionnelle, une bataille somme toute universelle entre l'ange et le démon intérieur, attisée par les nouvelles du monde, que l'artiste véritable, passeur, restitue dans toute sa complexité.