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Festival - Page 2

  • Matrimoine festival

    Gabriela Alarcon Fuentes,Martha Spinoux,Sachernka Anacassis,Vanessa Amaral,Adèle Grasset,Lisa Torres,Cécilia Steiner,Marie Rousselle-Olivier,Bérengère Sigoure,Juliette Donner,Héloïse Falaise,Eloïse Gobert,Théo Perrache,Nino Puentes,Galla Naccache-Gauthier,Julia Silva,Marie De Créo,Charlotte Fermand,La grande folie,Théatre des Clochards Célestes,Septembre 2022.Le Théâtre des Clochards Célestes, sous la nouvelle direction de Martha Spinoux inaugure la saison “post covid” avec 15 jours de festivités (La Grande Folie) où les femmes sont à l'honneur. 8 femmes en l’occurrence et 5 compagnies, réunies par Gabriela Alarcon Fuentes vont animer le lieu, en intérieur ou extérieur, par des jeux théâtraux interactifs (le Bad Bitches par exemple), des performances, des spectacles, des projections, des conférences, des ateliers, jusqu'au Jeudi 29 Septembre.

    La création féminine bat son plein et secoue énergiquement le vivier culturel lyonnais. N'hésitez pas à venir faire un tour et repartir gonflé à bloc pour une nouvelle année.

    Au micro de Chœur, Gabriela Alarcon Fuentes et Martha Spinoux, suite à Bad Bitches


    podcast

    Pour voir le calendrier du festival La Grande Folie, c'est ici

  • Parier sur l'avenir

    woodstower.jpg

    Deux soirées d'immersion au Woodstower version post COVID ont confirmé l'appréciation positive du dernier festival lyonnais avant d'entamer l'année scolaire : ambiance bon enfant, statut débridé des participants, site éco-citoyen à taille humaine, capital sympathie des artistes/bénévoles/commerçants, programmation éclectique d'artistes émergents ou encore stands et animations style forain (les géniaux "des glingués" ou les auto tamponneuses) pour la bonne ambiance. 
    On se sent libre d'être, de naviguer au gré de ses envies et lubies, consommateur effréné de musique (petit bémol pour les 40 cl de bière à 6 euros) ou simple observateur du vivant.
    On retiendra du Jeudi la bonne assise du groupe moustachu Deluxe en parfait mimétisme avec l'esprit déjanté, festif mais aussi détendu du lieu. La surprise Poupie qui assure un set sensuel, groovy et à poigne,  montrant son souhait de durer au-delà des effets de mode.
    Côté rap, sur la scène rebaptisée Saint-Denis, le plaisir d'y croiser le tonton du bled Rim'K saupoudrant son show de pépites du 113 ou de la mafia k'1fry, ou encore le valeureux membre de l'Entourage Jazzy Bazz qui amène un peu de spirituel dans l'écriture et confirme sa solidité scénique. Vitalic clôture déjà la soirée avec un jeu de lumière hypnotique pour une musique électro quasi martiale.
    Le Vendredi amène un autre public soucieux de prolonger la nuit jusqu'à tôt. Sur la grande scène Suzane seule danse et chante avec maîtrise, accompagnée de belles images sur grand écran. Son album Toï toï a su capter l'air du temps et elle récolte une pluie de remerciements. Quand à Niska son aura surprend agréablement. Résolument positif, sa trap chaloupée anime les corps avant que la musique électronique ne s'accapare la faune bigarrée et motivée sur les différents sites, comme Greg au woodsfloor cosmique ou l'acidulée électro de Mind Enterprises sous le chapiteau.
    Félicitation à l'équipe, Woodstower 2022 c'était vraiment bon (y compris la street food) et c'est jusque dimanche encore.

    @crédit photo : Brice Robert pro

  • L'instant solennel

    campana.jpgDomaine Lacroix-Laval, petites lumières allumées, le soir commence, ambiance d'été avec stand hot-dog/bières puis concert d'après spectacle pour finir en beauté le Festival des Nuits de Fourvière. Il y a plusieurs petits chapiteaux mais lui domine les autres par la taille et la couleur rouge : Trottola. À l'intérieur, ça ressemble au cirque d'antan. D'ailleurs, il y a pas mal de familles mais aussi des adultes sans mômes. Pas besoin puisqu'ils vont défiler devant nous : Bonaventure Gacon et Titoune ou plutôt 4 avec les deux musiciens : Bastien Pelenc et Thomas Barrière. On avoue, c'est le nom de Bonaventure Gacon qui nous a mis sur la piste. L' équipe de Choeur avait adoré le film Cornélius, le Meunier Hurlant (de ) joué par ce colosse sensible.  Sa proposition artistique inédite nous avait marqué. Nous retrouvons ici Bonaventure brut au sein de sa compagnie circassienne Trottola créé en 2002 avec Titoune la voltigeuse (et aussi plasticienne) et les multi-instrumentistes déjantés déjà cités. Campana (la cloche), titre de ce spectacle initié en 2018 est un projet ambitieux, un rêve fou mais aux grands enfants rien d'impossible. L'arène est ronde, et l'on y rencontre l'art de la démesure : portées, clown, trapèze, musique...dans un espace restreint, on le mesure à la toute fin.
    Pas d'histoire à proprement parler, seulement la vie qui germe et pousse par toutes les trappes possibles, comme une création issue du néant. Il y a bien un éléphant qui existe l'espace d'un instant et s'évapore. Tout concourt ici à l'attention du geste et du spectateur qui communie au rythme d'un éternel présent. Il est question de force physique mais sans performance, de sourire mais sans raison, d'agilité mais sans tension, de poésie mais sans fioritures le tout soutenu par un orchestre artisanal et génialement fou. Ces 4 clowns sont résolument magiques, ils réveillent l'âme de l'enfant qui connait assurément le chemin du cœur.

    @crédit photo https://cirque-trottola.org/campana

  • Singulières Ibeyi

    Ibeyi,Arlo Parks,Spell 31,Festival des Nuits de Fourvière,Naomi Diaz,Lisa-Kaindé Diaz,jumelles,tournée 2022,Juillet 2022,Lyon

    Un petit temps de réglage fut nécessaire aux sœurs Diaz d'Ibéyi pour pleinement rentrer dans ce concert rallongé et structurellement modifié suite au forfait pour raisons médicales d'Arlo Parks en première partie du Festival des Nuits de Fourvière.
    Le show 2022 calibré pour les festivals estivaux innove par un renfort rythmique masculin double en programmation-basse et batterie, permettant aux voix gémelles de mieux se marier, s'accompagner, s'unifier. Les sœurs ont gagné en maturité par rapport à leur dernière tournée avec un troisième album
    Spell 31 dans la lignée des précédents mais plus apaisé, harmonieux et détaché. Naomi s'investit plus dans le chant, Lisa-Kaindé s'expose davantage sur scène, une large place est laissée à la danse car la patte Ibeyi c'est avant tout ce rythme tribal aux racines cubaines englobant la spiritualité et le culte des esprits.
    Les chansons glanées sur leurs trois albums défilent, une inédite est délivrée avec en fond visuel des images de clips ou d'archives. La magie opère, surtout dans les moments d'harmonisation vocales où plus qu'un dialecte commun (le yoruba), c'est la vibration (des deux l'une) qui touche juste.
    Unique et fascinant à entendre et à observer, cette osmose entre jumelles, ce soutien et amour mutuel entre l'une plutôt corps et rythme (Naomi), l'autre plutôt son et esprit (Lisa-Kaindé) et qui joignent leurs harmoniques respectives dans la flamme de l'instant.
    L'univers d'
    Ibeyi est maintenant connu, leur histoire personnelle partagée et ici célébrée sur scène mais il manque peut être ce rayonnement qui n'advient qu'en s'oubliant, un décollement qui survient en lâchant le personnel pour l'universel (hier sur la fin du concert seulement). Au début de leur tournée internationale dès septembre, gageons qu'elles sauront récolter et préserver l'écume, ce petit supplément d'âme qui fait toute la différence.

     

  • Le Maroc a du jus

    Groupe_Acrobatique_de_Tanger_1140x440_2.png

    "Fiq", littéralement "Réveille-toi" est le dernier spectacle proposé par le Groupe Acrobatique de Tanger dont le but est de promouvoir l'acrobatie marocaine, issue d'une tradition guerrière et véritable mode de vie national combinant roues, sauts et pyramides humaines.
    Les 15 jeunes artistes castés proviennent d'univers acrobatiques divers mais complémentaires (art martiaux, hip hop, cirque, jongle...) qui font corps dans un groupe soudé par un souffle et une vision commune que la circographe Maroussia Diaz Verbèke a mise en scène. Chacun.e est magnifié.e dans ce qu'il est de plus singulier tout en s'insérant comme rouage essentiel d'une construction humaine symbolique.
    L'excellent DJ Dino (champion DMC Algérie 2020) aux platines, chorégraphie les mouvements, les postures et cimente musicalement cette génération avenante, énergique et soucieuse d'une révolution des consciences. Le photographe Hassan Hajjaj, enfin, apporte une touche visuelle à cette œuvre collective en la teintant de couleurs et d'écrits comme autant de manifestes.
    Beaucoup d'informations sensorielles nous ont été données au Festival des Nuits de Fourvière hier, mais l'essentiel du message est traduit sur écran géant. Ici "rien de spectaculaire" (quoi que...) autre que du talent et de l'huile de coude, de la poésie et de la cohésion, de la simplicité et des valeurs qui prévalent.
    Le matériau est le corps, bien vivant et au service d'une cause commune. De nouveaux mots sont inventés pour définir ses mutations et fonctions nouvelles. Quelque chose d'indicible se réveille en son sein : une pulsation, un rythme, une ivresse sourdent.
    A travers cette représentation culturelle, c'est un renouveau qui se montre, celui d'une jeunesse qui repousse les limites dans un jeu enivrant, un corps à corps en accord avec le cœur. Captivant de vérité !

     

  • Totale Symbiose

    Lipstick Queens feat St Béryl,Star feminine Band,Festival des nuits de Fourvière,Ghana,Juillet 2022

    Le site historique des arènes de Fourvière, configuration Odéon était résolument à la fête pour la venue des ghanéennes de Lipstick Queens et ce malgré l'annulation de la première partie, le Star féminine Band, retenu à Copenhague pour grèves à Roissy.
    Les 5 musiciennes aux styles vestimentaires variés et singuliers : Winifred à la basse, Abena à la guitare, Vida aux percussions, Abigiel à la batterie, Sita aux claviers sont rejointes au fur et à mesure (belle idée) par deux choristes : Abigail et Ruby puis par St Béryl au chant. Elles ont tout le loisir de dérouler leur gamme musicale, de l'afro-beat au disco en passant par le jazz, la funk ou la soul. Ce combo 100% féminin et féministe dénoue les corps, les cœurs et les sourires pour une communion directe et chaleureuse dans la fosse transformée en piste de danse. L'ambianceuse au fort caractère St Béryl entraîne par ailleurs toute l'arène à se lever, danser voire scander des refrains, son nom ou des expressions ghanéennes.
    Public ravi, conquis par tant de proximité, comme ces collégiens de Villeurbanne invités pour la semaine par l'organisation du festival. Ils s'en donnent à cœur joie, participent immédiatement à l'ambiance survoltée et se lancent sans retenue dans des battles de danses avec les trois chanteuses. La femme, les “beautiful” femmes et la "sunshine music" sont célébré(e)s comme ils se doit par ces baroudeuses à l'énergie communicative qui assurent avec force tranquille, un rythme venu d'un grand et valeureux continent.
    Un mash-up est proposé avec "Fallin" d'Alicia Keys pour l'arrivée de St Béryl et "I will survive" de Gloria Gaynor clôture ce spectacle festif. Juste ce qu'il faut pour garder de beaux et joyeux souvenirs avant les vacances estivales.

     

  • Reflet acide

    Jean-Christophe Meurisse,Les Chiens de Navarre,la Vie est une Fête,festival les Nuits de Fourvière,théâtre de la Renaissance,Amélie Philippe,Delphine Baril,Lula Hugot,Charlotte Laemmel,Anthony Paliotti,Gaëtan Peau,Ivandros Serodios,Fred Tousch,Bernie,humour corrosif,dérives socio-politiques,faits de sociétés absurdes,vision poétique de l'humanité,Oullins 2022.

    Emmenée par Jean-Christophe Meurisse, la joyeuse troupe des Chiens de Navarre est venue bousculer nos sensibilités au théâtre de la Renaissance avec son dernier spectacle mis en scène pour le festival des Nuits de Fourvière : la vie est une fête !
    Humour corrosif, décapage des inepties et travers sociétaux au vitriol, faits d'actualité bruts recontextualisés pour en souligner la violence et la folie.
    Psychiatrie, médecine, police, entreprise High-tech, politique, New age, écologie...autant d'institutions et de courants grossis dans leurs traits et leurs incohérences contemporaines pour mieux déclencher un rire cathartique. A travers les personnages à l'histoire de vie cabossée, le metteur en scène veut montrer qu'”on ne souffre pas chacun que de Papa et Maman mais à cause de l'état du monde, du dérèglement de la civilisation”. Ainsi la femme de 45 ans qui ne correspond pas aux canons de beauté dictés par la société ou le cinquantenaire qui ne répond plus aux critères productivistes et très “sillicon valley” de son entreprise se retrouvent perdus. Leur égo, construction socio-culturelle, s'effondre du jour au lendemain comme vide de sens. Les comédiens y apportent le recul comique et empathique nécessaire.
    Bluffantes de réalisme, les scènes s'enchaînent en cadence avec verve et accessoires suggestifs truculents. La lignée des pairs défile de visu, proches (Blanche Gardin, Groland, Fabcaro, Charlie Hebdo) comme iconiques (Monty Python, Hara Kiri, Desproges, Coluche...), une écriture ciselée, crue et salvatrice en ces temps troubles où, petit rappel, les urgences psychiatriques se désemplissent pas.
    Blagues vachardes, réparties chiennes, chocs visuels...l'univers dérisoire et la vision chaotique de Jean-Christophe Meurisse touchent juste mais sont aussi et surtout empreints de poésie et de tendresse pour notre humanité ballottée par des vents contraires et impétueux, constatant que de chocs émotionnels peut advenir le meilleur et le réveil d'un attachement subtil à l'espèce, trop souvent anesthésié.
    Pour un spectateur, le sourire est présent tout au long du spectacle, pour un autre, les émotions évoluent entre rire franc, choc, parfois dégout ou larme à l’œil. Rien qui ne laisse indifférent : “ça dérange, ça réveille, bien sûr que je cherche à choquer” répond le fondateur des Chien de Navarre à une question du public. Pas de doute, c'est réussi et surtout nécessaire !