Vendredi 25 Août 2023 au Woodstower Festival signe la fin de l'épisode caniculaire lyonnais et l'envie de fraîcheur. C'est justement ce que proposait la programmation du jour avec Soolking et Lorenzo en têtes d'affiche, venus l'un avec danseurs et véritable orchestre, l'autre avec un dragon géant crachant de la fumée et de la mousse, chacun venus pour ambiancer un public nombreux et jeune, coutumier de la culture hip hop.
Le chapiteau fut pourtant l'épicentre de la soirée comme seul lieu de protection d'une averse drue mais aussi de trois propositions musicales originales plutôt électro. Le jeune quatuor lyonnais Groumpf à l'esprit punk-psyché bien déjanté délivra des chansons pop légères acidulées avec une rythmique (batterie, percussions et boîte à rythme) bien groovy. On sent chez eux le désir de ne pas se prendre au sérieux mais d'ambiancer subtilement une foule jusqu'à la transe hypnotique.
La bretonne Zaho de Sagazan, toute auréolée du statut d'étoile montante qui défend son premier album sur un nombre impressionnant de dates, proposa même 4 nouvelles chansons aux déjà cultes singles Tristesse, Les dormantes, Aspiration ou La symphonie des éclairs (titre éponyme du CD). Bien entourée rythmiquement par ses deux géniaux acolytes bidouilleurs à la Daft punk (Tom Geffray et Alexis Delong), elle place sa voix grave sur des textes où l'amour prédomine et son public (très présent) le lui rend bien. Son final dansé entraîne avec grâce et intensité les spectateurs de tous âges.
Enfin Julien Granel, sorte d'ovni sur ressorts et seul aux synthés, amène un set résolument positif, coloré et édulcoré. Véritable showman à l'aise dans un style très personnel, il conduira même comme DJ, ses aficionados dans une techno party explosive.
Trois graines d'artistes prometteuses donc, qui se livrèrent corps et âme, sans compter la troisième ambiance (woodstore) plutôt techno (Eclair fifi, Joachim Pastor, Ben Klock...) et la Seine Saint Denis pour vraiment brasser les publics en leur offrant des niches musicales mais aussi des passerelles insolites propices à l'ouverture d'esprit.
Un festival à taille humaine où il fait bon vivre avec cette année un virage alimentaire 100% végétarien à l'offre variée et un souci d'y faire régner paix, partage et tolérance. Que demander de plus ? Vivement l'année prochaine !
@crédit photos : festival woodstower
« Pendant qu’on s’émerveille de ChatGPT, la vie, le magique, sont en train de mourir autour de nous », lance Aurélien Barrau ouvrant le Marathon des Transitions, ce 9 août pendant le 33ème festival d’Astronomie de Fleurance (Gers). Le directeur du centre de Physique théorique et biologique de Grenoble est le premier des six conférenciers à s’exprimer. Il ne vient pas pour nous rassurer mais plutôt provoquer sursaut et électrochoc. L’Astrophysicien nous rappelle que le climat n’eest qu’un petit aspect du cataclysme à venir ou plutôt qui est déjà là. Puisque « deux tiers des arbres, deux tiers des mammifères sauvages […] et deux tiers des insectes ont disparus », énumère notamment Aurélien Barrau. Le chercheur au CNRS1 estime nos sociétés ensorcelées à la technique dont l’Intelligence Artificielle (IA), qui pour lui est le problème plutôt que la solution. « Nous cherchons comment continuer en décarbonant un peu ». En effet, l’ère numérique et technologique aura toujours besoin de plus d’énergies et de matériaux quels qu’ils soient. La découverte, demain, d’une ressource illimitée, transformerait la « planète en déchet ». Une manière de prévenir ses collègues scientifiques persuadés que la technique ou la technologie peuvent nous sauver. Le professeur à l’Université Grenoble-Alpes tacle notre société occidentale « colonialiste et paternaliste » et rappelle que nous sommes « la civilisation la plus meurtrière à l’échelle de la biosphère ! ».
Les six conférenciers du jour se rejoignent alors pour clore le marathon des Transitions. Ils répondent à quelques questions d’un auditoire plein (plus de 1000 personnes), à l’écoute et soucieux d’informations et de solutions concrètes pour la planète. Pendant ce long moment essentiel au Centre Culturel, le centre-ville de Fleurance accueille, comme chaque jour du festival, des enfants, mais aussi des adultes, en leur proposant des jeux ludiques, éducatifs et sollicitant l’imaginaire. Tout cela, histoire de proposer, comme le planétarium gonflable (à tester) en l’église St Laurent, un espace encore vierge où rêver de solutions alternatives, pratiques, non possessives ou addictives pour notre terre. Le festival d’astronomie se termine demain avec la fête Astro-Jeunes.

Énorme engouement (45000 entrées) et réussite organisationnelle (


