On connaissait déjà les qualités vocales de Camélia Jordana, Jeanne Added ou Sandra Nkaké. Celle de L-Raphaële Lannardère, l'instigatrice du projet Protest Songs il y a quelques années, se révèle évidente pour un mariage tout en douceur et rondeur, a cappella avec ses consœurs.
Quatre silhouettes capuchées et de dos investissent le parterre de la petite arène du Festival des nuits de Fourvière bondée (deux autres concerts sont prévus à Paris et Bordeaux). On essaie de deviner les formes et le grain de voix mais cette singularité est compliquée. Puis les visages se dévoilent, les corps se mettent en mouvement (mise en scène de Phia Ménard), en cercle parfois ou alignés. Textes et chants de lutte ou d'espérance s'enchaînent, parfois repris en chœur par le public à l'unisson. En partenariat avec SOS Méditerranée et juste après les résultats des élections européennes, l'événement prend tout son sens et on comprend ce qui nous unit dans notre disparité : le partage de ce sentiment de fraternité. Beauté des voix, harmonies parfaites, les 4 tessitures se modulent tels les instruments d'un quatuor. We shall overcome sera repris en bis et, pour l'histoire, de Lyon ce soir là partit un vent de confiance et de force tempérée, vers un monde toujours plus écorché, un instant suspendu, une prière collective.