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Concert - Page 6

  • Jeanne Added explosive sur scène

    Jeanne Added,Nuits de Fourvière,Lyon,Juillet 2019De Jeanne Added nous ne connaissions que ses deux albums, "Be sensationnal", brut et martial et "Mutate" plus sombre et intimiste.

    Sur scène un petit bout de femme drapée de noir (le titre Remake du dernier album pour l'entame), seule derrière un microphone, épaulée par deux choristes claviers-rythmes et un batteur, sur une même parallèle à l'arrière plan.

    Beaucoup d'espace donc laissée à l'artiste qui l'occupera dignement par danses saccadées, énergiques et spontanées.

    Sa musique électro-pop rythmée a su captiver un auditoire au complet de toutes générations, tantôt debout, tantôt tapant des mains mais à priori charmé et conquis par la belle blonde rémoise fraichement récompensée aux dernières victoires de la musique.

    Difficile de ne pas faire un ou plusieurs points de comparaisons avec Christine and the queens sur la voix singulière, la danse ou encore le style musical, mais l'univers de Jeanne Added puise plutôt ses références dans la new wave, l'éléctro-dark ou le punk des années 80-90. On pense notamment à la voix cristalline d'Anne clark ou encore aux vétérans de New Order, de Dépèche mode qui irradièrent le monde depuis l'Angleterre.

    La set-list comporta un mélange équilibré des deux albums avec son lot de tubes (It, Lydia, Falling Hearts,Radiate, mutate...), d'hymnes (A war is coming, Back to summer...) ou ballades plus douces (look at them, night shame pride, Both Sides...)

    Petite touche féminine appréciée, le final "suddenly" chantonné en chœur en guise d'adieu à Fourvière ainsi que deux titres inédits chantés seule à la basse.

    Au final une ambiance très bon enfant avec des éclairages roses et vert, une fosse assez sage sans doute subjuguée par la fougue et le caractère explosif de l'artiste mais portée par des arènes venues résolument pour écouter, découvrir et fêter un jeune et prometteur talent français.

     

  • Ma tête est libre puisque je chante

    up above my head,raphaël lemonnier,camille,sandra nkaké,pierre-françois dufour,christophe minck,raphaël imbert,clément ducol,robyn orlin,jazz à vienne,39ème édition,2019Up above my head est une création originale du festival Jazz à Vienne. Initié il y a trois ans entre Raphaël Lemonnier et Benjamin Tanguy, directeur artistique du festival, ce projet ouvre les festivités de la 39ème édition sous de beaux et bons auspices. Retransmis en direct à FIP radio (un disque sera peut-être édité ?), le spectacle était surtout sur scène avec la virtuosité des six protagonistes mais aussi par la mise en espace ingénieuse et évocatrice de Robyn Orlin.

    Lorsque Raphaël Lemonnier découvre, comme présent à 11 ans, ces chants de prisonniers, il est "touché et ressent beaucoup d'émotion. C'était des gars qui chantaient pour leur survie" explique t-il. Comment retranscrire des chants de prisonniers (les "Negro prison songs and blues" collectés par l’ethnomusicologue Alan Lomax au sein des comtés ruraux et les pénitenciers du Sud des États-Unis), des chants de luttes, des gospels ou encore des "black convict songs", sans que la lourdeur ne vienne entacher la proposition artistique ?

     

    Raphaël Lemonnier (piano et arrangements) a su s'entourer d'une fine équipe motivée par l'enjeu et notamment deux chanteuses reconnues et complémentaires, l'hypnotique Camille et la charismatique Sandra Nkaké. Les musiciens amis Pierre-François Dufour (batterie et violoncelle), Christophe Minck (Ngoni et contrebasse) et le jovial, mais aussi chercheur en musique sacrée, Raphaël Imbert (saxophone) sont venus se greffer et grossir ce collectif, supervisé et co-arrangé par Clément Ducol, le compagnon de Camille qui se fait subrepticement lui aussi un nom (collaborations avec Nolwenn Leroy, Camille, Christophe ou encore Melody Gardot et Youn Sun Nah).

    Puissant et organique, exalté et doux : l'osmose entre les chanteuses et musiciens qui deviennent parfois chanteurs et musiciennes nous entraine dans un univers envoutant. C' est un spectacle habité, incarné, et les scènes d'unité (tous ensemble autour d'une table, du piano,...) alternent avec des moments plus intimistes dans lesquels chaque acteur est mis en avant pour performer au plus juste au service de la cause. Les instrumentistes donnent de la chair à ces chants nus avec des arrangements résolument modernes (le saxophone, le violoncelle) et une partition tantôt brute tantôt enjouée voire céleste.

    Le martellement des bâtons sur le sol vient rappeler les enregistrements originaux (sans musique) et devient vite une allégorie de la douleur et de la dure condition d'esclave, de prisonnier ou de peuple méprisé. Comme tout symbole il devient duel par moments et vient souligner la force et la dignité, la joie même parfois de ces chants emplis de foi ou d'espoir malgré l'adversité. Ce rythme entêtant, tout au long du concert, résonne longtemps comme un grondement auquel on ne peut échapper.

    Beaucoup de jeu également sur scène pour alléger le propos et la gravité de certaines chansons, une alternance de pesanteur et de grâce. Les deux artistes chantent de concert ou seules, parfois rejointes en chœur par les quatre musiciens. Elles sont tantôt légères, tantôt graves en fonction de la circonstance mais toujours droites et dignes. C'est dans leurs réserves, qu'elles iront puiser pour nous faire entendre ces chansons d'un temps pas si lointain. Temps de luttes, de résistance et de courage pour affronter l'injustice, le désespoir ou l'absurdité de la vie. Moments suspendus dans le théâtre de Vienne où les voix n'étaient pas six mais des centaines, dans un jeu de lumière incandescent ou tamisé, à clamer et chercher la Présence malgré l'absence d'eau, de nourriture, d'êtres chers ou même de droits fondamentaux.

    En conférence de presse, Sandra Nkaké se questionnait sur "comment collectivement avoir envie de créer une société plus juste ? ". "La musique, c'est le lien et le lien de compassion entre les humains" ajoutait Camille. Hier soir, le lien s'est créé avec le public de Vienne, attentif et impressionné par cette création du festival qui mériterait de tourner et de se déployer pour que ces voix résonnent à nouveau.

    @visuelB.Flao

  • Les plutériens, un spectacle bien vivant !

     

    Les Plutériens est un spectacle à collaborations multiples. Charles Pennequin, auteur-poète lillois a écrit un livret pour l'Arfi (un collectif de musique jazz et improvisée basé sur Lyon) qui souhaitait de longue date jouer un opéra, à son image, déjanté. Spirito, le chœur de chambre professionnel dirigé par Nicole Corti est venu donner de la voix et du féminin (elles sont 8 sur scène) au sein de cet "opéra-space" dont deux solistes-acteurs (Marie Nachury et Antoine Läng) sont les personnages principaux...ainsi que Cantos, la machine qui voulait devenir humaine.

    Les plutériens,Charles Pennequin,Arfi,Spirito,Nicole Corti,Guillaume Bailliart,Marie Nachury,Antoine Läng,Xavier Garcia,Julie Ricassé,Romain Nicolas,Gaspard Gauthier,Martin Barré,Elvire Tapie,Coline Galeazzi,Théatre de la renaissance,Nuits de Fourvière 2019Guillaume Baillard, jeune metteur en scène, a su fédérer, temporiser et faire jouer ces joyeux drilles en apportant des outils scénographiques pour décomplexifier la trame narrative.

    Un projet ambitieux donc, estampillé "Nuits de fourvière" et qui suscita l'engouement de tous les acteurs engagés. Le résultat est assez novateur, parfois dérangeant, presque punk dans l'esprit.

    L'histoire emprunte les codes de la science fiction (avec de savoureuses références aux films du genre) tout en jouant avec pour le coté décalé. De même, la partition musicale s'affranchit, pour le coup, des règles de l'opéra pour proposer une lecture à la fois collective et individuelle (ils sont 11 dont 2 batteurs sur scène du collectif ARFI) de l’œuvre toute en apesanteur.

    Le spectacle est total, sur scène et dans la salle et se joue du temps par la richesse de sa proposition. On peut vite être débordé par le voyage, sans repères et avec les décibels parfois élevés, mais la théâtralité ajoute de l'humour, de la dérision et du recul pour ce projet qui se veut tout sauf élitiste, prétentieux ou je je-m’en-foutiste. Au bout des deux heures, un vaisseau bien sonore, car humain, a traversé le silence de l'espace !

    Choeur a rencontré Nicole Corti, Guillaume Baillard,  et Guillaume Grenard, trompettiste et membre de l'ARFI, à la sortie du spectacle joué au Théâtre de la Renaissance (en partenariat avec les Nuits de Fourvière). Un audio de 10 minutes :

    podcast

     

  • Un Requiem incarné

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    Lundi de pentecôte sur Fourvière. Il a plu toute la journée mais l'accalmie se présente en soirée et le public venu assister au Requiem (fragments) de Mozart est au rendez-vous.

    Par frilosité des instruments anciens de l'Insula Orchestra on nous annonce qu'ils seront à l'abri des regards, mais le spectacle est ailleurs.

    A la direction musicale, Laurence Equilbey est seule à la manœuvre au milieu d'une fosse pour le coup déserte et sa direction se fera par vidéo projection. Un parterre de chœur s'avance. Ils sont 22 plus 4 solistes, habillés de vêtements simples mais uniformes à dominante bleu, blanc et gris (Sigolène Pétey aux costumes). Ils approchent et entament le mythique Requiem.

    La version qui sera donnée dure peu de temps au total puisque qu'il s'agit de l'originale inachevée par Mozart (pas plus de 25 minutes avec des plages allant de 1 à 5 minutes) et non pas de celle plus connue de son élève.

    Les silences de l’œuvre, part manquante, seront occupés par les 8 danseurs du chorégraphe Yoann Bourgeois. Ceux-ci apparaissent rapidement dans le spectacle, déboulant d'une immense plateforme lisse comme un toboggan. Ils sont comme happés par le vide, le pas de trop qui les emmènent inexorablement vers l'inframonde et ses fosses charriant les morts. Métaphoriquement parlant ils peuvent aussi être vus "comme des larmes (qui) coulent les corps, sur la page noire du destin", selon le scénographe, un mantra entêtant qui ne cessa d'inspirer la création de Yoann Bourgeois pour cette méditation sur la mort.

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    Par la suite des tableaux animés se succèdent évoquant des scènes de vie et des petites morts : chutes, entraide, réussites collectives ou individuelles, passions, deuils, efforts...Le tout sous le regard bienveillant d'un chœur maintenant en haut de la structure et qui scrute, tels des anges, les faits et gestes d'une humanité livrée aux épreuves de la vie.

    A la toute fin, ils rejoindront par le même procédé de chute les 8 danseurs pour finir réunis dans un ballet et une ronde joyeuse et unifiante. Et l'on pense inévitablement aux dernières images du film primé Tree of Life de Terrence Malick où, sur une plage, les vivants et les morts se retrouvent pour partager l'amour et les souvenirs communs.

    La bonne idée du spectacle, outre cette rampe géante en tôle ondulée, c'est aussi cette roue giratoire mécanisée au sol, sur différentes vitesses (comme la roue du potier) et qui accentue la mise en mouvement des choristes et danseurs. Ils jouent avec la pesanteur, avancent à différents rythmes, ce qui donne du relief au ballet chorégraphique.

    Laurence Equilbey souhaitait travailler avec le chorégraphe Yoann Bourgeois depuis longtemps. La mise en espace du Requiem fut sa condition "sine qua non". Collaboration réussie puisque la cheffe d'orchestre, lorsqu'elle ne dirige pas avec intensité ses musiciens et choristes, observe avec émerveillement le ballet des danseurs, tel un témoin privilégié. Ainsi en va t'il également des danseurs portés par ce chœur vibrant des notes célestes de Wolfgang Amadeus.

    Qui est vivant, qui est mort ? Qu'est-ce que la vie, quel est son sens ? Y a t-il une survie et si oui de quoi ? Autant de questionnements en suspens dans cette œuvre singulière, hybride, où rien n'est jamais figé.

    Crédit photo : Les nuits de Fourvière

  • Un Stabat Mater incarné

     

     Stabat Mater,Giovanni Battista PergolesiCaroline Mutel,David Bobée,Sébastien d'Hérin,Bobie M’foumou,Salvatore Cappello, Aurore Ugolin,Thibault Noally,Anaëlle Blanc-verdin,Gabriel Ferry,François Costa,Laurent Gaspar,Rémy Petit,David Van Bouwel,les nouveaux caractères,Projet ADOMA,Théatre de la Renaissance,Oullins 2018Entretien avec Caroline Mutel et David Bobée, les co-metteurs en scène d’un Stabat Mater imagé par les corps en souffrance d’un migrant (le danseur congolais Bobie M’foumou) ou d'un acrobate (le circassien italien Salvatore Cappello).

    Le spectacle est un présent actualisé qui amène chacun à apporter de l'attention à ce qui se joue sur et en dehors de la scène.

    Les matrices sont touchées par tant de violence perpétrée envers des corps saints ou innocents et la profondeur du chant (Caroline Mutel : soprano et Aurore Ugolin : mezzo-soprano) couplée à l’exécution parfaite et minimaliste des musiciens (dirigés d'un même souffle par Sébastien d'Hérin des "nouveaux caractères") amène une communion immédiate du public .stabat mater,giovanni battista pergolesicaroline mutel,david bobée,sébastien d'hérin,bobie m’foumou,salvatore cappello,aurore ugolin,thibault noally,anaëlle blanc-verdin,gabriel ferry,françois costa,laurent gaspar,rémy petit,david van bouwel,les nouveaux caractères,projet adoma,théatre de la renaissance,oullins 2018

    Ce Stabat Mater est également une « histoire de famille » issue de rencontres évidentes et passionnelles entre acteurs du drame à la fois baroque et contemporain, expurgé certes de son aspect religieux mais relié et par conséquent fidèle à une certaine unité.


    podcast

    Crédit Photo : Arnaud Bertereaux

     

  • Francesco et le Hang, une histoire d'Harmonie

     

    Francesco Agnello,Hang II,Aircac,Chapelle de l'oratoire,equinoxe de chateauroux,trident de Cherbourg,Forum 104 Paris,2018Je suis un homme, associé à la chapelle de l'Oratoire à Avignon depuis de nombreuses années pour le festival et partenaire de "chrétiens en Avignon". J'ai une formation de percussionniste, je suis pédagogue auprès d'enfants et également metteur en scène (entre autres Pierre et Mohamed, Charles de Foucauld, le prophète, les Fioretti...). Je joue du Hang (qui signifie main en bernois), un instrument complet, récent (mis au point en 2000 et fruit de 25 ans de recherches par ses créateurs suisses Félix et Sabine), aux vibrations infinies, que j'intègre dans chacune de mes mises en scène...Je suis, je suis ? Francesco Agnello bien évidemment !

    Son actualité est cette fois musicale puisqu'il vient de sortir Hang II, fruit de ses rencontres et improvisations depuis quelques années. Chacune des 12 musiques de l'album est une invitation à l'exploration intérieure, chaque écoute est une ouverture à un champ de possible en terme de voyage émotionnel, sensitif ou imagi-natif. Pas de titres "pour ne pas orienter l'auditeur et rester large (*)", un concept à l'image de Francesco, l'être.

    La musique est ici "intuitive, fruit d'improvisations et de collages, proche parfois de la musique en boucle dite contemporaine" (des auteurs comme Glass ou Reich que ne renie pas l'auteur) mais assurément d'inspiration féminine. A part deux titres plus rapides et rythmés (N°16 et 17), le percussionniste de formation livre ici une prestation plus sensible, douce et d'avantage à l'écoute de soi que dans la performance ou la maîtrise technique. Il aime à dire que "la présence féminine est un déclencheur de création".

    Avec ce disque et cet instrument "tout est neuf, sans point de comparaison et sans loi précise, tout est affaire de travail et de découverte personnelle". Mis au point au début de notre siècle, le Hang est capable de sentiments et se prête aisément à l'inspiration du moment, en se mariant avec d'autres cordes, percussions ou instruments à vent. Généreux et ouvert à l'autre, Francesco Agnello a fait découvrir gratuitement à des centaines de personnes déjà, sur Avignon et ailleurs (Il est aussi le premier artiste à jouer dans des théâtres nationaux à l'Equinoxe de Chateauroux ou au Trident de Cherbourg) ce curieux objet, accompagné ici ou là par une trompette, un trombone, un saxophone, des danseurs, des comédiens ou encore une cornemuse...

    Il jouera en Novembre et Décembre prochain à Paris 6ème, au forum 104 rue de Vaugirard.

    Pour se procurer l'album, il suffit de laisser un message sur son site.

    Extrait de la piste 16 de l'album Hang II :
    podcast

    *Cette note est le fuit d'un entretien téléphonique avec l'auteur.

  • Verbe et verve intacts chez MC Solaar

    mc solaar,géopoétique tour,bambi cruz,maureen angot,lynda hama,julien goepp,nuits de fourvière 2018Dix ans d’absence, de vacance, un nouvel album Géopoétique, une tournée...l'amour du public pour MC Solaar est intact. Événement complet, pluie de coussins verts sur la scène, le set choisi a fait mouche entre une première partie plutôt dédiée au nouvel album (Intronisation, Sonotone,Frozen fire, Jazz, Super Gainsbarre, Aiwa en final) et une seconde revisitant les classiques de l'auteur : Caroline, Victime de la mode, Bouge de là, Nouveau western, qui sème le vent récolte le tempo...

    Entouré d'un DJ, d'un batteur et de deux choristes, Maureen Angot (la superbe voix féminine de Géopoétique)  et Lynda Hama, l'As de trèfle s'adjoint Bambi Cruz comme backer sur certains titres. C'était déjà lui l'artisan du magnifique Cinquième as, qui produit également deux titres du nouvel album.mc solaar,géopoétique tour,bambi cruz,maureen angot,lynda hama,julien goepp,nuits de fourvière 2018

    Du coup on a eu le droit à des titres plus rythmés et trap, Zonmé des zombies et L'attrape nigaud mais aussi un petit revival du cinquième album du MC avec L'aigle ne chasse pas les mouches, Dégats collatéraux, ou encore le sommet dramatique du concert Solaar pleure.

    Alors certes le Solaar est un peu court de forme (il faisait aussi chaud hier soir) mais il kicke toujours autant le mic, heureux de se retrouver sur scène, étonné presque de son succès, timide à se retrouver seul en avant.

    L'enfant du rap qu'il a toujours été reste bien vivant mais fragile et l'on regrettera que la fin du concert soit si vite arrivée (1h15 seulement) alors qu'il restait tant de titres, notamment du dernier album à dérouler.

    mc solaar,géopoétique tour,bambi cruz,maureen angot,lynda hama,julien goepp,nuits de fourvière 2018Petite déception également sur le show et sa conception sans véritable fil conducteur à part un équilibre respecté entre anciennes et nouvelles chansons et un beau voyage musical et temporel. De belles images soulignent et accompagnent les textes mais pas de véritable trame historique (qui fait la saveur des grands plats) comme initialement annoncée entre l'ombre et la lumière par exemple alors que les albums du MC foisonnent de cette thématique presque apocalyptique. On aurait aimé une meilleure mise en scène donc, peut-être prévue pour les concerts des zéniths ? Le détachement, la hauteur et la légèreté c'est bien mais il aura manqué ce petit supplément d'âme...

    Crédit photo : @Paul_Bourdrel