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Concert - Page 3

  • Lonely boug


    "Avant le Wild Brunch, d'autres musiciens ont ébauché les lignes de cette musique sous influence dub : on se disait que ce ne se serait pas punk de faire quelque chose qui avait déjà eu lieu depuis trois mois. Si tu contestes la politique ou la société , il faut défier le concept même de la musique, alors on a mis du free jazz, du funk, de la musique concrète et beaucoup de noise expérimentale (Mark Stewart de The Pop Group)".

     

    Florine Delcourt,Tricky antistar superstar,Playlist society,ground control,Bristol,Massive Attack,trip hop,false idol,integrité,foi,UK,jamaïque,Mars 2023Florine Delcourt, rédac chef de ground control, émission musicale d'Arte, nous livre avec Tricky, antistar superstar paru chez Playlist Society, un essai concis, précis et léché de l'artiste anglo-jamaïcain de Bristol.
    Véritable bête de scène, issu de la rue et du monde de la nuit, Tricky perça au chant et à la production sur le premier album de Massive Attack (les 3 membres sont issus de Bristol, berceau de légendes comme Banksy ou Portishead), avant de tracer sa route intègre, loin du star system et des albums clones.
    Artiste universel et créateur à l'écriture inspirée, il compose avec des samples de boucles (un mélange de funk, hip hop, soul, punk, rythmes afro caribéen, reggae) où la basse prédomine avant d'y ajouter synthés et voix à majorité féminines, ses muses.
    Artisan indépendant s'adaptant aux changements de l'industrie musicale, il créera son propre label, False Idol, bravant les modes et les étiquettes (trip hop au début) pour explorer les zones d'ombres intérieures et mondaines, se livrant toujours sur disque et sur scène, dans une vraie sincérité émotionnelle.
    Frappé par les épreuves tôt (abandon de son père enfant, suicide de sa mère à 4 ans, perte de sa fille Mina Mazy âgée de 24 ans), il reste un être à vif, sensible, rescapé de ses addictions et d'un mode de vie sur le fil, fuyant la célébrité mais conscient de son identité marquée.
    Légende urbaine, proche du milieu hip hop, il aime mettre d'autres talents en avant et arranger à sa sauce des covers d'artistes de sa playlist.
    En complément, un concert d'Arte récent le capte aux cotés de sa dernière chanteuse Marta Zlakowska dont il produit l'album When It's going wrong.
    Parolier de l'ombre, simple back parfois,  il sait aussi se faire explosif (l'excellent here my dear) en se livrant corps et âme, l'œuvre de tout grand artiste.
    Florine Delcourt nous restitue (pour la première fois en français) l'être a nu, fruit d'un travail journalistique de quatre années, ponctuées de voyages (dont 4 mois d'immersion a Bristol), d'entretiens et d'une rencontre avec l'artiste, restituant le contexte historique et socio-culturel qui l'a vu émerger, en le suivant pas à pas dans son cheminement entre chaos et harmonie.
    Accessible mais facétieux (tricky signifie délicat, rusé), l'homme se dessine par bribes jusqu'à apparaître en toute simplicité, travaillé par ses propres démons, avec la musique comme rédemption. 

     

  • Un Ours fantasque

    ours.png

    Ours (alias Charles Souchon) passait par l'Iris à Francheville, pour les dernières dates de sa longue tournée Mitsouko. L'album éponyme, son quatrième, est un joyeux condensé de ballades issues de son imaginaire décalé et légèrement nostalgique. La part belle est réservée sur scène à ses mélodies pop (le magnifique Mi-clos en introduction), avec également trois titres de son précédent opus Pops (Freine, Jamais su danser, L'amour en morse) et la reprise de deux de ses hits (Cafard des fanfares et It's not me it's you). Sur scène, c'est un mélange d'intimité (notamment le beau Perdu cet air en duo avec Cécile Hercule), de poésie et de joyeuse fantaisie. Beaucoup de plaisir à être sur scène, entouré de musiciens hors pairs (une survoltée Kahina Ouali aux claviers et chœurs, J.F Ludovicus, discret mais présent à la batterie et Romain Preuss, excellent arrangeur et technicien à la basse et guitare), Ours s'amuse et nous entraîne dans son univers avec humour, tendresse et sens du partage.
    C'est un être nature, simple et gentil (et désormais Lyonnais) que nous avons interviewé en amont du concert (11 Min) :


    podcast

  • Une mémoire vivante

    Duke héritage,Transbordeur,Yanbra Kage,Rockin Squat,Kohndo,Gassam,Souffrance,Tony Toxic,L'Uzine,Napoléon Da Legend,Daniel Son,Kris Fader,Dee Nasty,DJ Stani,DJ Low Cut,Lyon,Janvier 2023

    Belle soirée hommage à DJ Duke au transbordeur de Lyon, une ville qu'il affectionnait particulièrement et dans laquelle il avait ses quartiers.
    Son ami de trente ans Yanbra (en collaboration avec PANTHERS sur l'organisation, Racine karrée et Diallo Films Publishing pour la captation) y a réuni quelques Dj's (krisfader, Stani, Dee Nasty, DJ Fab...) et Mc's de renom, tous impliqués dans des projets ou amis de longue date du deejay prolixe et internationalement connu. Napoléon Da légend (Brooklyn), Daniel Son (Toronto) et Rockin Squat (Bresil) pour l'Amérique, Souffrance, Kohndo et Gassam en guest pour la France. Ne manquait que Rocca qui sort en Mars le disque Cimarron produit par Duke, sans doute pour une prochaine soirée hommage, tant ses ramifications et collaborations furent légion.
    Chacun le célébra à sa manière, avec bougies et chanson d'adieu pour Yanbra, avec verve et panache pour Napoléon et Daniel Son (Season 7, le dernier projet de Duke), avec tripes et punchlines chocs pour Souffrance (avec Tony Toxic), avec énergie et bonnes vibrations pour Kohndo et son pote lyonnais Gas, chacun déroulant un set d'une trentaine de minutes.
    Le leader d'Assassin (dont il fut le DJ officiel) très en forme, interpréta sur le tard quelques classiques remixés par DJ Low Cut, pour un public connaisseur (bien vu le thé a la menthe revisité avec Nikkfurie pour l'occasion). Le "guerrier" spirituel fit preuve à 50 ans passé d'une fraîcheur, d'un dynamisme et d'une impeccabilité fascinante.
    Bref le mix de cette soirée Duke Héritage finalisée par Dee Nasty et DJ Fab fut un joyeux condensé de hip hop (presque 8 heures de show !) livré par ses ainés et piliers, qui révélèrent l'aura universelle de John Duke et son éclectisme musical avec beaucoup d'amour et de vibes.

    @crédit photo fb Yanbra Kage

  • Les années de formation

    J.D Beauvallet,les années new wave,GM éditions,post-punk,synthétiseur,années sombres,contre pouvoir politique,Novembre 2022L'entrée dans l'âge adulte nécessite un rite de passage que la culture peut symboliser.

    On se souvient de ces années d'effervescence, d'ouverture, de réceptivité à un courant musical qui sache capter l'ère du temps et les aspirations idéologiques d'une jeunesse en quête de sens et de révolte contre l'ordre établi.

    JD Beauvallet revient (après l'autobiographie Passeur) dans Les années New Wave (1978-1983), que publie GM Editions, sur cette période clé de sa vie. Cet objet ludique (textes, photos et playlists) n'exclut pas l'écoute de titres ou albums mis en exergue par l'auteur, qui officie en maître de cérémonie, témoin d'une époque qu'il a vécu, d'un milieu qu'il a côtoyé, d'une écoute qui l'a transformé à jamais.

    Le livre compile chroniques de disques, de concerts, d'entretiens, de billet d'ambiance sur une ville (Manchester, Liverpool, Bristol, New York...), une salle de concert (CBGB, Hacienda...), un disquaire, un label (4AD, Factory...) ou un animateur radio (John Peel, Bernard Lenoir...). Du punk à la naissance de l'indie rock en passant par la New Wave, quelques noms marquent à jamais cette odyssée : The Smiths, Joy Division, Patti Smith, Talking Heads, Clash ou encore Sex Pistols.

    Machines et couleur noire sont alors de rigueur pour refléter la décennie socio-économique sombre réservée à la jeunesse post-punk, qui fait suite à l'enthousiasme libertaire des années soixante, du moins dans les grandes cités anciennement industrielles. Et on se rend compte que les combats d'hier sont nos avancées d'aujourd'hui (racisme, politique d’austérité, genre, mode...).

    Une livre phare qui témoigne de la vie qui se perpétue a travers la création artistique comme autant d'enfants du rock, de l'électricité et de l'excentricité, avant que le rock indé puis le rap ne viennent à leur tour frapper l'identité et l'imaginaire des générations futures.

     

  • Parier sur l'avenir

    woodstower.jpg

    Deux soirées d'immersion au Woodstower version post COVID ont confirmé l'appréciation positive du dernier festival lyonnais avant d'entamer l'année scolaire : ambiance bon enfant, statut débridé des participants, site éco-citoyen à taille humaine, capital sympathie des artistes/bénévoles/commerçants, programmation éclectique d'artistes émergents ou encore stands et animations style forain (les géniaux "des glingués" ou les auto tamponneuses) pour la bonne ambiance. 
    On se sent libre d'être, de naviguer au gré de ses envies et lubies, consommateur effréné de musique (petit bémol pour les 40 cl de bière à 6 euros) ou simple observateur du vivant.
    On retiendra du Jeudi la bonne assise du groupe moustachu Deluxe en parfait mimétisme avec l'esprit déjanté, festif mais aussi détendu du lieu. La surprise Poupie qui assure un set sensuel, groovy et à poigne,  montrant son souhait de durer au-delà des effets de mode.
    Côté rap, sur la scène rebaptisée Saint-Denis, le plaisir d'y croiser le tonton du bled Rim'K saupoudrant son show de pépites du 113 ou de la mafia k'1fry, ou encore le valeureux membre de l'Entourage Jazzy Bazz qui amène un peu de spirituel dans l'écriture et confirme sa solidité scénique. Vitalic clôture déjà la soirée avec un jeu de lumière hypnotique pour une musique électro quasi martiale.
    Le Vendredi amène un autre public soucieux de prolonger la nuit jusqu'à tôt. Sur la grande scène Suzane seule danse et chante avec maîtrise, accompagnée de belles images sur grand écran. Son album Toï toï a su capter l'air du temps et elle récolte une pluie de remerciements. Quand à Niska son aura surprend agréablement. Résolument positif, sa trap chaloupée anime les corps avant que la musique électronique ne s'accapare la faune bigarrée et motivée sur les différents sites, comme Greg au woodsfloor cosmique ou l'acidulée électro de Mind Enterprises sous le chapiteau.
    Félicitation à l'équipe, Woodstower 2022 c'était vraiment bon (y compris la street food) et c'est jusque dimanche encore.

    @crédit photo : Brice Robert pro

  • L'instant solennel

    campana.jpgDomaine Lacroix-Laval, petites lumières allumées, le soir commence, ambiance d'été avec stand hot-dog/bières puis concert d'après spectacle pour finir en beauté le Festival des Nuits de Fourvière. Il y a plusieurs petits chapiteaux mais lui domine les autres par la taille et la couleur rouge : Trottola. À l'intérieur, ça ressemble au cirque d'antan. D'ailleurs, il y a pas mal de familles mais aussi des adultes sans mômes. Pas besoin puisqu'ils vont défiler devant nous : Bonaventure Gacon et Titoune ou plutôt 4 avec les deux musiciens : Bastien Pelenc et Thomas Barrière. On avoue, c'est le nom de Bonaventure Gacon qui nous a mis sur la piste. L' équipe de Choeur avait adoré le film Cornélius, le Meunier Hurlant (de ) joué par ce colosse sensible.  Sa proposition artistique inédite nous avait marqué. Nous retrouvons ici Bonaventure brut au sein de sa compagnie circassienne Trottola créé en 2002 avec Titoune la voltigeuse (et aussi plasticienne) et les multi-instrumentistes déjantés déjà cités. Campana (la cloche), titre de ce spectacle initié en 2018 est un projet ambitieux, un rêve fou mais aux grands enfants rien d'impossible. L'arène est ronde, et l'on y rencontre l'art de la démesure : portées, clown, trapèze, musique...dans un espace restreint, on le mesure à la toute fin.
    Pas d'histoire à proprement parler, seulement la vie qui germe et pousse par toutes les trappes possibles, comme une création issue du néant. Il y a bien un éléphant qui existe l'espace d'un instant et s'évapore. Tout concourt ici à l'attention du geste et du spectateur qui communie au rythme d'un éternel présent. Il est question de force physique mais sans performance, de sourire mais sans raison, d'agilité mais sans tension, de poésie mais sans fioritures le tout soutenu par un orchestre artisanal et génialement fou. Ces 4 clowns sont résolument magiques, ils réveillent l'âme de l'enfant qui connait assurément le chemin du cœur.

    @crédit photo https://cirque-trottola.org/campana

  • Singulières Ibeyi

    Ibeyi,Arlo Parks,Spell 31,Festival des Nuits de Fourvière,Naomi Diaz,Lisa-Kaindé Diaz,jumelles,tournée 2022,Juillet 2022,Lyon

    Un petit temps de réglage fut nécessaire aux sœurs Diaz d'Ibéyi pour pleinement rentrer dans ce concert rallongé et structurellement modifié suite au forfait pour raisons médicales d'Arlo Parks en première partie du Festival des Nuits de Fourvière.
    Le show 2022 calibré pour les festivals estivaux innove par un renfort rythmique masculin double en programmation-basse et batterie, permettant aux voix gémelles de mieux se marier, s'accompagner, s'unifier. Les sœurs ont gagné en maturité par rapport à leur dernière tournée avec un troisième album
    Spell 31 dans la lignée des précédents mais plus apaisé, harmonieux et détaché. Naomi s'investit plus dans le chant, Lisa-Kaindé s'expose davantage sur scène, une large place est laissée à la danse car la patte Ibeyi c'est avant tout ce rythme tribal aux racines cubaines englobant la spiritualité et le culte des esprits.
    Les chansons glanées sur leurs trois albums défilent, une inédite est délivrée avec en fond visuel des images de clips ou d'archives. La magie opère, surtout dans les moments d'harmonisation vocales où plus qu'un dialecte commun (le yoruba), c'est la vibration (des deux l'une) qui touche juste.
    Unique et fascinant à entendre et à observer, cette osmose entre jumelles, ce soutien et amour mutuel entre l'une plutôt corps et rythme (Naomi), l'autre plutôt son et esprit (Lisa-Kaindé) et qui joignent leurs harmoniques respectives dans la flamme de l'instant.
    L'univers d'
    Ibeyi est maintenant connu, leur histoire personnelle partagée et ici célébrée sur scène mais il manque peut être ce rayonnement qui n'advient qu'en s'oubliant, un décollement qui survient en lâchant le personnel pour l'universel (hier sur la fin du concert seulement). Au début de leur tournée internationale dès septembre, gageons qu'elles sauront récolter et préserver l'écume, ce petit supplément d'âme qui fait toute la différence.