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festival des nuits de fourvière - Page 2

  • The Smile, un groupe hype

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    Thom Yorke et Jonny Greenwood n'ont jamais cessé de créer ensemble (ou séparément), restant toujours frais avec récemment cette tangente jazzy contemporaine incorporant le jeune batteur Tom Skinner du groupe Sons on Kemet, mais aussi pour deux titres, le nord américain Robert Stillman au saxophone, qui tenta mais brillamment, d'exister en première partie dans un set jazz tout introspectif... Le ton était donné.
    Le trio dégage une belle écoute sur scène, déroulant les 13 titres de leur album commun - A light for Attracting Attention - mais aussi 3-4 nouveautés passionnantes, laissant espérer une suite à cette formation.
    Mieux qu'un best of du gigantesque Radiohead, le premier album conceptuel de The Smile revisite de façon moderne presque trente années de sa musique, alternant ballades et mélopées aériennes, puissantes et explosives chansons rocks (notamment We dont Know what tomorrow brings), beats synthétiques ou compositions à l'esprit jazz (rappelant The king of Limbs).
    Les chansons comme les placements sont millimétrés, laissant malheureusement peu de place à l'improvisation. Le public conquis est donc en terrain connu et seuls les "nouveaux-nouveaux" titres dévoilés permettent d'apprécier réellement la proposition innovante de Thom Yorke (and Co), toujours là où l'on ne l'attend pas et ne se reposant pas un catalogue idolâtré parfois. Dommage cependant que la folie unitive n'ait gagné que la dernière demi-heure du show, chacun restant précédemment comme figé dans son rôle et dans une mécanique bien huilée mais néanmoins preque (trop ?) parfaite.
    The Smile semble présenter une porte de sortie, une respiration et un havre de création originale à l'institution indie-rock Radiohead. L'avenir scellera le sort réservé à ce trio lourd/léger qui, à la vindicte de la foule, semble placé sur de bons rails.
    Après Nick Cave (and the Bad Seeds)  deux soirs de suite, une autre star internationale est venue étoffer le festival des nuits de Fourvière, qui ne fait que commencer. Les anciens font de la résistance et, n'en déplaise aux jeunes qui poussent effrontément les portes du show business, ils ont de beaux restes dans leur hotte magique !
     
  • Camille, la douce heure

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    Qui mieux que Camille, artiste complète, pour réenchanter les cœurs et renouer avec le spectacle vivant en douceur après un long intervalle où la culture ne se définissait plus que par écrans interposés ?
    Les stigmates sont pourtant encore partout présents, de la captation vidéo lumineuse des Phuphuma Love Minus, originellement prévus sur scène, à l'heure du couvre-feu en passant par les mesures sanitaires drastiques. Pourtant tout est oublié le temps d'une heure de show sur le thème de l'eau, avec "Alarm clocks" (rediffusé sur Arte concert) mise en scène par la chorégraphe sud africaine Robyn Orlin avec laquelle la chanteuse emblématique avait déjà collaboré pour "Up above my head". Sous tous les angles (filmée de très près et de haut) et dans toutes les positions (à genoux, assise, couchée, debout, pendue...), Camille interprète certaines de ses chansons et quelques reprises thématiques bien senties sur une scène censée figurer la mer, évoquée par des bouts de tissus plastiques raccommodés (petit rappel politique), sa robe de nymphe à la longue traîne.
    C'est par la main que l'artiste nous cueille, avec la comptine “A la claire fontaine”, telle une mère (symbolique de la mer) aimante et joueuse, pour mieux nous enlacer dés l'ouverture et nous bercer une heure durant dans ce conte imagé empreint de tendresse et de justesse.
    C'est quand elle évoque les sources que nous sommes, composés à 90% d'eau que l'éveil se produit : Camille nous reconnecte avec notre nature, avec notre enfant intérieur libre, celui qui n'a pas subi les affres de la crise humaine sans précédents et s'amuse, insouciant, en s'oubliant, de tout. Avec sa voix pure pour seule vibration (et celle des oiseaux alentours) elle habite le silence de beauté et de grâce, de rires et de larmes, de gravité et de légèreté, et nous touche en plein cœur.
    On se noie dans cet univers féerique presque enfantin et on salue une nouvelle fois la performance fantasque et fantasmagorique de Camille, qui d'un rien apparent arrive à créer un univers envoûtant.