...Les personnalités des prophètes ont cette particularité psychique de voir les trois catégories du Symbolique, de l'Imaginaire et du Réel harmonieusement nouées...Chez elles, le Nom-du-Père est parfaitement inscrit...Ce ne sont donc ni des psychotiques, ni des illuminés ni même de simples gens gens que Dieu viendrait soudain saisir.. Ce sont nécessairement des érudits et des hommes aux hautes qualités morales...p.55
Le silence des prophètes est un jeu de questions réponses entre le croyant juif Gérard Haddad et son homologue chrétien auteur et éditeur Marc Leboucher, paru récemment aux éditions Salvator. L’entretien est tour à tour spécialiste sur le prophétisme hébreu, la psychanalyse, les religions monothéistes ou le conflit israélo-palestinien et plus intimiste à l'abord de la foi et du parcours de l'écrivain, également agronome et psychanalyste. Résident français, l'auteur naquit en terres arabes (Tunisie) et demeura quelques années en Israël. Amoureux de l'Italie (de par sa femme), d'art et de musique classique, il développa en tant que chercheur médecin une oeuvre singulière au contact de la Bible et de la bibliothèque hébraïque.
Mais le silence des prophètes est avant tout une belle et limpide réflexion sur la vérité. Celle de la parole prophétique qui rend compte d'une rencontre avec l'Absolu et de la radicalité du sentiment de justice envers les plus faibles ou les plus démunis. "L'essentiel du discours prophétique, celui qui nous manque tant aujourd'hui, c'est cette critique de l'injustice que subissent les humbles et les étrangers, critique de la corruption, des mensonges, de la violence". (p.52)
A titre plus personnel il s'agit d'un pacte en esprit envers trois maîtres à penser, Yeshayahou Leibowitz, Maïmonide et Jacques Lacan, qui surent mettre l'auteur sur son chemin à la fois singulier et personnel d’un dialogue ô combien fécond et salvateur entre le judaisme et la psychanalyse.
A l'aube de ses 80 printemps Gerard Haddad évoque, après des années d’études intérieures (des années de psychanalyse avec Lacan) comme extérieures, le "complexe de Caïn" (paru en livre en 2017), un fratricide tout aussi vivant et imposant que le complexe d'Œdipe, qu'il compte bien développer dans son œuvre littéraire même s'il n'en est pas le précurseur.
Le complexe de Caïn, c'est l’idée d'un double en soi, opposé peut être à la vérité du sentiment, que chacun porterait en germe à condition qu'il ne devienne pas sourd à cette voix des profondeurs (A laquelle Jung, anciennement disciple de Freud, consacra sa vie et son oeuvre).
En effet, le silence des prophètes parle aussi de la disparition programmée, selon l'auteur, de toute voix juive discordante au nationalisme Israélien galopant, fort du soutien de quelques millions de chrétiens (ou assimilés) très à droite, américains évangélistes ou autres. Le sionisme, ou ce qu'il est devenu, porte en soi la négation même d'un discours inspiré qui n'abhorrerait pas l'étranger, pour ne pas le citer son frère arabe issu du même père Abraham.
Comme André Chouraqui ou encore Louis Massignon, l'auteur, un temps résidant israélien et sioniste, milite pour un pouvoir binational en espérant encore une réappropriation par le mythe comme démontré parfaitement dans son dernier livre paru "Ismaël et Isaac ou la possibilité de la paix".
En bonus un court entretien réalisé par mail en Novembre 2019 avec l'auteur, ici.
A l'occasion des vingt ans de la disparition d'Yvan Amar (1950-1999), l'actualité de son message ressurgit avec une réédition en poche du Maître des béatitudes (1996) chez Albin Michel (citations de ce livre en gras) et un livre-cd anniversaire Grandir ensemble, compilation et quintessence de son enseignement paru aux éditions du Relié, qu'il fonda de son vivant.


Les Bergères Guerrières (Glénat) de Jonathan Garnier (scénario) et Amélie Fléchais (dessin)
Dans Aïkido, paru aux éditions Dervy, André Cognard rend hommage à l’enseignement de son maître Sensei Kobayashi Hirokazu (1929-1998) qu'il côtoya pendant 25 ans et avec l'autorisation de qui il fonda l’académie autonome d'aikido.
Romuald Leterrier, ethnobotaniste indépendant, a coécrit avec le journaliste scientifique Jocelin Morisson "se souvenir du futur", paru aux éditions Trédaniel. Il s'agit d'un projet collectif et humanitaire qu'il a longuement mûri, quelques années après son immersion dans la jungle amazonienne avec le peuple Shipibo-Conibo.

Jean Gagliardi vit au contact de ses rêves depuis l'age de quinze ans, assez de temps pour en dégager un « enseignement à vivre » et une méthodologie subtile et imagée, à l'image de l'inconscient. Son parcours atypique (autodidacte) l'a amené à côtoyer les auteurs de la psychologie des rêves et de la profondeur (Jung et ses disciples ou continuateurs) mais aussi à se former auprès d’éveilleurs de conscience tels Richard Moss ou encore Nicolas Bornemisza pour l'école de "yoga psychologique".