"Jung confondait la tension insupportable qu'exerçait l'archétype masculin en inflation sur son moi avec le Soi qui, au contraire, comme le processus remarquable de ses rêves le montre, travaillait à l'en guérir. C'est le drame de Jung, mais qui se confond aussi avec le drame de l'humanité depuis son origine : l'archétype masculin en inflation, ou archétype primate préhumain, a usurpé la place numineuse du Soi, essence de l'être véritablement humain au cœur de l'inconscient collectif"...(p.270)
"L'inflation de l'archétype masculin soumet le moi à une persona, un modèle de perfection obligatoire qui exige de lui, de manière psychorigide, qu'il ne soit jamais mis en défaut, jamais obligé de reconnaître une faute, une culpabilité, une faiblesse". (p.23)
Avec ce troisième volume paru aux éditions Réel, Pierre Trigano finit de « Psychanalyser Jung" en s'attelant à la dernière partie de sa vie, de 1946 à sa mort en 1961, avec un focus sur son livre phare "réponse à Job".
Dans cet essai qui a force d'autorité, C.G Jung n’entrepris rien de moins que de psychanalyser dieu en le personnifiant, suite à son attitude en apparence cruelle, envers son fidèle serviteur Job, une histoire bien connue de la Bible sur le sens de la souffrance.
Si l'archétype divin est assimilable au Soi défini par Jung en tant que centre numineux de l'union harmonieuse des contraires ou agent thérapeutique fondamental au cœur de la psyché, il devait dès lors être entaché d'une ombre terrifiante (le Satan ou coté maléfique et inconscient du Créateur) pour punir si injustement l'un de ses plus important sujet.
Pierre Trigano refait le match à l'aune de l'analyse des rêves et du vécu de l'analyste zurichois et le constat est sans appel : Jung a confondu le Soi et l'archétype masculin en inflation. Manipulé par son inconscient il a projeté son complexe de toute puissance pendant l'écriture de son livre ! Sa saillie envers dieu n'était en sus ni documentée ni érudite (il n'avait pour seul bagage que son héritage protestant traditionnel)
Le Soi ne travaille, selon lui, qu'à l'ouverture pour aider à se différencier de ce masculin en inflation (ce "moi-seul") depuis l'origine de l'humanité, en créant de la conscience, quitte à activer le « Satan" ( c'est la fonction antéchrist du Soi) mais « pour la guérison du sujet et pour la victoire, la résurrection de la vie en lui". Et cette guérison passe par l'ouverture à l'archétype de la féminité qui est "interrelation, amour, humanité véritable".
Jung lâchera néanmoins prise grâce aux conséquences de cette bévue : les nombreuses critiques de théologiens, les décès de sa femme Emma et de sa maîtresse Toni Wolf, et les rêves numineux de « réinitialisation présidée par un archétype féminin restauré, en union heureuse avec le masculin positif". Il peaufinera, ses dernières années, le concept unificateur du Soi et partira apaisé dans l'autre Vie.
Cette thèse de Pierre Trigano sonne plus juste que la « Réponse à Job » qui personnifie un Monsieur dieu pour mieux le sermonner et l’analyser, un projet somme toute assez orgueilleux et prétentieux.
D'autre part l'auteur est coutumier de la Bible hébraïque et des développements kabbalistiques sur le livre de Job et sa démonstration montre un tout autre visage de la personnalité et de l'épreuve de ce dernier.
Enfin il a la faculté de nous entrainer dans son interprétation symbolique des rêves en la rattachant à des concepts et problématiques universels, tout en égratignant les analystes du verbe qui « marginalisent les rêves et n'aboutissent qu'à un renforcement de la capacité de maîtrise et de contrôle du moi ».
Qui ne reconnait pas l'inflation de l'archétype masculin comme une vérité endémique, source de disharmonie sur notre planète ? Pierre Trigano, dans cette trilogie sur Jung, nomme et définit le virus, propose une méthode et un vaccin, dans les pas d'un des pères de la psychanalyse, à ceux qui veulent bien l'entendre.
Après la mystique chrétienne au féminin, Audrey Fella explore dans « femmes chamanes – Rencontres initiatiques" paru chez Mama Éditions, différentes pratiques chamaniques incarnées par six femmes reconnues expertes en leur domaine.
Ramana Maharshi, l'homme, ce géant de la spiritualité, a donné un cap à tout chercheur de vérité : ravissement les yeux grands ouverts, conscience étale de jour comme de nuit ("Seul Je ou pure existence qui seul existe dans les trois états veille, rêve, sommeil, est le Réel"), fusion avec le Soi autrement défini comme Dieu ou le Guru ("le divin n'est pas séparé de vous ni de l'Univers")…avec toujours cette ultime question (c'est le titre du livre) d’investigation de l'Origine de la pensée : « Qui suis-je », afin que « le mental devienne pur comme le cristal et s'unisse au Soi".
Avec "Scribe de Dieu" paru chez Erick Bonnier Editions, Jean-Bruno Falguière nous offre la quintessence du soufisme Boutchichiya, un courant ésotérique et initiatique de l'Islam.
Une conversion est un acte radical qui ne souffre pas de demi-mesure. Il y a un avant et un après et le sujet conscient du sacré qu'il porte en lui naît nouveau et pleinement soi, postérieurement à sa métanoïa.
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