La maison de la danse de Lyon accueille pour deux représentations, et dans le cadre de son festival "sens dessus dessous", quatre monstres sacrés dans Le Tambour de Soie. A l'initiative de Kaori Ito s'est constitué un quatuor hors pair, une histoire de Yukio Mishima inspirée du théâtre Nô japonais mais qui confère à une universelle émotion.
Yoshi Oïda presque nonagénaire avait ajusté avec son ami Jean-Claude Carrière le texte en français, relatant une histoire d'amour quasi impossible entre une jeune danseuse et un simple balayeur transi. C'est la culpabilité par rapport à un acte malin (demander de frapper un tambour de soie donc inaudible) qu'exorcisera la danseuse, hantée par le fantôme du vieillard suicidé.
Sur scène, le multi instrumentiste et créateur de ses instruments Makoto Yabuki insuffle l'esprit traditionnel japonais. Il scande et fait naître le remords de conscience après la violence de la culpabilité. Kaori Ito mélange le classique et la modernité des mouvements, accompagnée et soutenue par deux maîtres de la vibration.
C'est l'osmose et l'unité du trio scénique que l'on retient et qui, par le corps, transmettent le vivant, au-delà des mots et à travers les corps.
Yoshi Oïda s'amuse comme jamais, détaché et heureux d'être, en toute simplicité. Il chorégraphie plus qu'il ne danse des mouvements martiaux (de taï chi), au service d'une Kaori Ito libérée d'un carcan trop académique.
Le jeu prend tout son sens dans cette pièce où l'envie de transmettre prend le pas sur la performance. Yoshi Oïda, par son esprit enfantin (on peut en dire autant de Makoto Yabuki) amène sans doute une salutaire légèreté a cette histoire et ce sujet grave (on pense à l'idiot de Dostoïevski ou adapté par Kurosawa au cinéma).
Peut-être la quintessence de l'artiste, lorsqu'il met son génie au service d'une œuvre ou d'un art et s'oublie dans le jeu.
Un coup de hache dans dans la tête, paru chez Grasset, est un essai atypique sur le lien entre créativité et troubles mentaux. Après son titre accrocheur, la rigueur scientifique (études en neurosciences) est de mise pour progresser dans la confirmation d'intuitions pratiques puisque Raphaël Gaillard est psychiatre à Saint-Anne. Également normalien de formation et sensible à la culture, l'ouvrage s'enrichit naturellement de réflexions philosophiques, artistiques ou littéraires puisque le code ADN du créatif partage in fine celui du schizophrène (1% de la population), du bipolaire (2à 3 %) ou du dépressif (1 personne sur cinq potentiellement) et que la mince frontière entre les deux est affaire de représentation du réel. Elle pourra confiner à l'oeuvre d'art chez l'un alors que le dénommé malade saurait se perdre dans les méandres de la pensée.
Les éditions Labor et Fides publient “Vivre l'aube”, de Marie Tresca. Consacrée, c'est lors d'un ermitage, dans le silence, la solitude et la contemplation, que ces 93 notes, poésies (?), koans (?) lui ont été comme révélés.
Par un mardi après-midi frisquet, quelques jours avant Noël, nous rencontrons Eulalie Castel, artiste-peintre au 
Avec Lyon et la fin des temps, paru au Mercure Dauphinois, Daniel Robin nous invite à un voyage à travers le temps, l'histoire sainte, l'art et la littérature occulte.
Installez-vous confortablement, ouvrez grand vos yeux et soyez attentif au détail le plus infime. Voilà, vous êtes prêt à embarquer avec Catherine Meurisse à la découverte du Japon. Après Les grands espaces, où l’autrice nous conte (entre autre) son amour pour la nature et le dessin, La jeune femme et la mer, publié chez Dargaud, pourrait être la suite logique tant l’art et la nature sont entremêlés au pays du soleil levant. Comme elle, nous faisons nos premiers pas dans cet univers lointain, fascinant et « étrangement familier ». La poésie, les couleurs, la communion avec les éléments fait partie intégrante de la vie des japonais. Au fil des pages nous découvrons, comme Catherine Meurisse, le décor, les habitants et les croyances de l’île. Tanuki affable, haïkus prophétiques, visage de « femme des eaux » nous suivent et nous poursuivent dans cette quête de l’esprit du japon. Sans oublier l’humour constant de la caricaturiste.