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enseignement

  • La 4ème voie

    L'homme est celui qui veille toujours, qui se rappelle lui-même dans les deux directions et dont les deux natures (animal et ange) sont toujours confrontées (p.40)


    Dans l'acte de voir il y a création. Voir sans penser est la découverte de la réalité (p.291)

     

    La Réalité d'être,Jeanne de Salzmann,éditions éolienne,enseignement,G.I Gurdjieff,observation de soi,conscience,voir,Réel,Je Suis,Septembre 2025Livre clé que la Réalité d'être, en sus d'être un beau livre. Paru aux éditions éolienne, il rend compte de quarante années d'observation de soi, par Jeanne de Salzmann, soit 140 capsules consignées sous et dans l'enseignement de G.I Gurdjieff, dont elle fut la proche et fidèle lieutenant.
    La théorie du Maître caucasien y apparaît dans tout son éclat pratique, avec ses paliers, ses états d'être et ses ruses psycho-magiques. Il y est bien évidemment question de centres à équilibrer et de fonctions, d'ego et d'être, de silence et de vision, de conscience et d'énergies fines.
    Avec une précision quasi chirurgicale, l'investigation intérieure rappelle parfois celle de Krishnamurti (la fin de la pensée), de Maharshi (le Je Suis) ou de Castaneda (voir l'énergie ou vibrer), tant cette quatrième voie (de l'homme rusé) puise dans une tradition universaliste, giron ésotérique des religions.
    Globalement la personnalité est un leurre, un concept fini, mécanique et fermé sur soi ( notre amour propre dont il faut s'acquitter) et la dimension sacrée de l'homme (le sens de l'existence ?) est à trouver en profondeur, au sein d'un mental silencieux, d'une respiration abdominale naturelle et d'une "reliance" verticale canalisée, afin qu'advienne le Verbe.
    L'autrice tourne d'ailleurs autour du pot de la foi sans jamais nommer cette Présence quasi christique... l'eut-elle conscientisée ?
    L'homme de la voie est finalement un pont, un Moi maturé et cristallisé par ses prises de guerre dans la connaissance de soi.
    Cet homme nouveau, parangon et essence même des évangiles, est le fruit d'un lent labeur, pour le rendre ordinaire au quotidien. Les ouvriers de la mécanique psychique s'approprient ici le corps de lumière avec ruse et vigilance, sans naître spirituellement chrétien.

     

    Ce rôle est comme se clouer sur une croix pour pouvoir être attentif sans relâche (p.305)

  • L'arbre à son fruit

    "Connaître le masculin" c'est donc, comme le dit Tsuda, utiliser le conscient, le volontaire, pour interagir en société. Et "adhérer au féminin" c'est laisser les forces internes nous guider dans tout ce qui est important et décisif dans notre vie.(p.245)

     

    tsuda.jpgManon Soavi publie aux éditions l'Originel-Antoni un premier livre, Le maître anarchiste Itsuo Tsuda. On y découvre deux auteurs, praticiens d'Aikido, que deux générations séparent.
    Itsuo Tsuda (1914-1984), s'émancipa jeune homme de l'héritage financier et culturel de son père et quitta le Japon pour la France où il rencontra des personnes influentes notamment dans le domaine des sciences humaines (Mauss, Granet, Maspero, Aragon...). La guerre le ramène au Japon où il applique des techniques d'ethnologue à l'étude de la tradition encore en vogue (le Ki, le Hara, les arts martiaux, le non-faire, les situations...). Il passera les 14 dernières années de sa vie à Paris (et en Europe) à écrire et enseigner l'aikido et le mouvement régénérateur, appris auprès de Maître Usheiba, fort de son acculturation.
    Proche de l'anarchisme - l'ordre social sans le pouvoir et la domination des uns sur les autres - et de la philosophie libertaire (de nombreuses références bibliographiques originales), il milita par la pratique (conversations, respirations, aïkido) pour l'harmonisation de l'être et son autonomie en opérant un renversement psychique et corporel, du mental au physique, de l'abstraction à l'intuition ou sensibilité, de la pensée à l'action.
    C'est du ventre et non de la tête  qu'est perçu l'environnement et l'approche de la vie, permettant le déploiement de l'être relié à un centre (l'Univers en soi), plus libre de ses mouvements et pensées. Ce transfert d'énergie du haut vers le bas est proche de la philosophie du Tao (retrouver le calme, la quiétude inhérente à l'âme de l'homme) et de celle de son fondateur Tchouang-tseu.
    L'ouvrage est un bel hommage de  l'enseignement et état d'esprit de Itsuo Tsuda ( la naissance, l'éducation, l'école, la médecine, l'attitude juste...), puisque les parents de Manon Soavi le côtoyèrent de son vivant et tous participent activement désormais au rayonnement de son école (8 dojos dans toute l'Europe).
    L'autrice perpétue, par son analyse didactique et son point de vue écoféministe, une vision saine, mature et positive de l'être au monde.

     

  • Une inspiration universelle

    L'absence ou le manque de vie, de conscience et d'amour, c'est ce que Paul appellera le vieil homme, l'homme extérieur ou le péché. La présence retrouvée de la plénitude de la vie, de la conscience et de l'amour, c'est ce qu'il appellera l'homme nouveau ou l'homme ressuscité, celui qui vit selon l'Esprit, l'être pour Dieu/Amour/ Agapé et non selon la chair, l'"être pour la mort". (p 48)



    Jean-Yves Leloup,Paul maître spirituel,éditions Medispaul,Nietzsche,Durckheim C.G,Maitre Eckhart,Jésus-Christ,Verbe,enseignement,évangileFévrier 2022Le prolixe Jean-Yves Leloup (presque 10 livres ces 5 dernières années) s'empare du cas Paul avec  "Paul maître spirituel - la transmission d'un éblouissement" qui paraît dans la collection Paul Apôtre chez Mediaspaul.
    Le personnage est intéressant car il est le seul Apôtre à ne pas avoir connu Jésus physiquement mais en sa qualité de Lumière quintessentielle lors d'une révélation sur le chemin de Damas.
    De persécuteur des chrétiens il deviendra le précurseur de l'initiation à l'Esprit, propre aux rapprochés du Christ.
    J.Y Leloup convoque philosophes, pères de l'église et maîtres spirituels chrétiens (Eckhart, K.G Durckheim) pour appuyer la spécificité et la modernité de l'enseignement de Paul. Comme Nietzsche il rejette l'Ancien Dieu de ses pères (violent, jaloux et moraliste) mais trouve, à la différence du philosophe devenu fou, un sens nouveau à vivre sous le joug de l'Amour, une Trinité relationnelle révélée par Jésus-Christ.
    Qui plus que Paul aura fait rayonner le message évangélique originel (Il faut qu'Il croisse et que je diminue..., Ce n'est plus moi mais Christ qui vit en moi...), une co-naissance en soi du tout Autre, divino-humain, incorruptible, saint ou éternel.
    C'est en ce sens qu'il le qualifie dans cet essai, de maître spirituel et plus, pédagogue et christophore.
    Son élection portera fruit jusque dans le verbe transcrit (un enseignement en soi) et transmis (une transmission en souffle et vérité), comme véritable semence pour qu'éclos le Christ intérieur.
    Ce nouveau Dieu (ou peut-etre son évolution ?) appelle un nouvel Homme transfiguré et rendu plénier par l'Amour incarné. Cette double origine permet de s'émanciper de "la chair", soit ce qui est fini, généré, conditionné, non relié à l'Esprit ; pour cheminer vers une identité plus libre, infinie, connectée à la Source unitive.
    On passe un bon moment à se remémorer un Verbe fédérateur et bâtisseur donc nourricier, qui influença vingt siècles de savoir-être et de réflexion ontologique (les citations sont nombreuses). Pour aller plus loin dans l'enseignement révolutionnaire du Christ porté par l'Apôtre des nations, J.Y Leloup aurait pu citer comme possible ouverture quelques passages des Dialogues avec l'Ange, à notre sens révélation ésotérique et pratique (le Nouveau, le Donne, la co-naissance qui est Amour, la matiere-lumière...) de la lettre que constituent les textes sacrés, monothéistes en particulier.
    Un péché académique qui réduit à la sphère dogmatique la portée de cet essai.