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  • Carto(o)n patte

    Les gros patinent bien-cabaret de carton,Olivier Martin-Salvan,Pierre Guillois,Charlotte Rodière,Max Potiron,Émilie Poitaux,compagnie le fils du grand réseau,tragicomédie,théâtre de la Comédie de Saint-Etienne,Janvier 2023À La Comédie de Saint-Étienne, Olivier Martin-Salvain et Pierre Guillois s'en donnent à cœur joie avec Les gros patinent bien, cabaret de carton, qu'ils ont co-créés de presque rien, des cartons glanés dans la rue. Imagination débordante, esprit burlesque et joie de l'enfant sont au rendez-vous.

    Molière du théâtre public 2022 avec plus de 300 représentations déjà (une autre équipe joue à Paris au théâtre Tristan Bernard), le rire fuse du jeu débridé des deux compères. Olivier, la bonhomie bien campée sur sa chaise, assène un gromlo hystérico-cantatoire et Pierre, l'athlète de fond vêtu d'un simple slip, se démène derrière lui comme un beau diable, pour animer le décor et les éléments de la tragicomédie.

    Comme une BD vivante, avec son comique de répétition, le show déborde d'énergie et atteint des moments de grâce, salués par le public, sur des trésors d'ingéniosité. L'histoire, loufoque et absurde - un globe-trotter boomer s'amourachant d'une sirène (ou presque) qui le suivra tout le long de son périple - importe moins que le génie créatif qui, en passant, délivre quelques messages actuels.

    Clownesque à souhait, le duo complémentaire et indissociable s'autorise des digressions bienvenues qui révèlent tout haut ce que le public pense tout bas, amenant un rire cathartique. En foule, les spectateurs sont séduits, reconnaissants envers ce don de soi jubilatoire.

    Entretien avec Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois suite à la dernière représentation à Saint Étienne (9.39 et 4.45 minutes) : 

    podcast

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    Image : pierreguillois.fr (Compagnie Le fils du grand réseau)

  • Un livre musical

    "J'ai le flow assumé car mon flow est sacré, il m'a été donné par les trois initiés, on ne peut pas me le voler, approche tu disparais, je ne suis pas ton rappeur préféré.
    Je ne suis même pas rappeur, que la continuité du flow énergétique que l'univers m'a donné".  (vrai père)

    Rockin Squat,PP+,Livin Astro,futur,EP,Eric Volt,K-Oni,N-Ox,Weezar,Doc Gyneco,Robin Péret,travail sur soi,voie toltèque,Janvier 2023Rockin Squat nous projette avec PP+ (Addendum  à Prison Planet, chez Livin Astro) dans un futur désirable (superbe pochette de Sacha Arethura), dans ce monde nouveau que le Brésil lui permet de rêver (nature, médecine, influx spirituel).
    Par besoin de ressource et de second souffle, il y a trouvé l'équilibre pour devenir père et renouer avec la valeur de l'être.
    Artiste universel, son point de vue sur l'occident et la France reste précieux pour son détachement et sa vision décalée.
    Malgré ses paradoxes (promotion par les réseaux décriés, rejet de l'Occident où se situe pourtant son public, ton professoral versus éternel apprenti, sentiment d'omniscience parfois pour qui pourfend l'idolâtrie), il dépeint avec justesse la prédominance du paraître, le règne du chiffre et de l'argent roi, l'influence numérique, les valeurs inculquées contraires a l'esprit solidaire et au respect de l’altérité...symboles d'un Occident décadent ou malade et signes de la fin d'un monde.
    Ce troisième album en trois ans apparaît proche de la vision déjà développée dans 432Hz mais sonne plus léger et lumineux que PP, émotionnellement trop proche de l'épisode COVID. Les prods stratosphériques (électro, afro ou mélancoliques) de N-oX (Koh-Lanta), K.Oni (error 520, zee-town, sous coté), Eric Volt (Pixel, vrai père) ou Weezar (magnitude absolue) dépeignent cet univers spatial, mélange de spleen et d'espoir, de force et de failles, qui entrevoit la stature des derniers hommes vivants et reliés, debout sur les décombres fumants de la Bête (l'abêtissement généralisé ?).
    Malgré la machine qui broie les personnes et synthétise les voix, l'alliance humaine perdure (les feat avec l'ancien Gynéco pour Retweet et le jeune Robin Péret pour monde meilleur) et nous livre le meilleur : des cœurs à l'uni-son, des individus épars avec une même vision du monde et de l'à venir.
    Plus que jamais cohérent dans son parcours, prônant le fond et montrant sa forme, le poète aguerri arrive à se renouveler et surprendre encore. Sa voie chamanique met le cœur et l'intellect au diapason et donne force aux autres chercheurs de vérité intérieure.

    "Être un pion, un mouton ou être un pont...qui crée des liens pour un monde meilleur...énergie pure dans mon enveloppe charnelle, je suis un élève de l'archange Gabriel" (monde meilleur).

  • Une mémoire vivante

    Duke héritage,Transbordeur,Yanbra Kage,Rockin Squat,Kohndo,Gassam,Souffrance,Tony Toxic,L'Uzine,Napoléon Da Legend,Daniel Son,Kris Fader,Dee Nasty,DJ Stani,DJ Low Cut,Lyon,Janvier 2023

    Belle soirée hommage à DJ Duke au transbordeur de Lyon, une ville qu'il affectionnait particulièrement et dans laquelle il avait ses quartiers.
    Son ami de trente ans Yanbra (en collaboration avec PANTHERS sur l'organisation, Racine karrée et Diallo Films Publishing pour la captation) y a réuni quelques Dj's (krisfader, Stani, Dee Nasty, DJ Fab...) et Mc's de renom, tous impliqués dans des projets ou amis de longue date du deejay prolixe et internationalement connu. Napoléon Da légend (Brooklyn), Daniel Son (Toronto) et Rockin Squat (Bresil) pour l'Amérique, Souffrance, Kohndo et Gassam en guest pour la France. Ne manquait que Rocca qui sort en Mars le disque Cimarron produit par Duke, sans doute pour une prochaine soirée hommage, tant ses ramifications et collaborations furent légion.
    Chacun le célébra à sa manière, avec bougies et chanson d'adieu pour Yanbra, avec verve et panache pour Napoléon et Daniel Son (Season 7, le dernier projet de Duke), avec tripes et punchlines chocs pour Souffrance (avec Tony Toxic), avec énergie et bonnes vibrations pour Kohndo et son pote lyonnais Gas, chacun déroulant un set d'une trentaine de minutes.
    Le leader d'Assassin (dont il fut le DJ officiel) très en forme, interpréta sur le tard quelques classiques remixés par DJ Low Cut, pour un public connaisseur (bien vu le thé a la menthe revisité avec Nikkfurie pour l'occasion). Le "guerrier" spirituel fit preuve à 50 ans passé d'une fraîcheur, d'un dynamisme et d'une impeccabilité fascinante.
    Bref le mix de cette soirée Duke Héritage finalisée par Dee Nasty et DJ Fab fut un joyeux condensé de hip hop (presque 8 heures de show !) livré par ses ainés et piliers, qui révélèrent l'aura universelle de John Duke et son éclectisme musical avec beaucoup d'amour et de vibes.

    @crédit photo fb Yanbra Kage

  • Un don de Soi

    Le Royaume des cieux est royal parce qu'il ne lâche rien. On ne peut y entrer que si on s'est délivré de l'homme superficiel, de l'homme violent et de l'homme inaccompli. On n'y entre que si on sait honorer l'amour et la liberté. (p.287)


    Bertrand Vergely,Voyage en haute connaissance,éditions du Relié,éditions Trédaniel,philosophie,Christ,évangiles,Michel Henry,Jung,Royaume intérieur,voie traditionnelle,mental,Soi,Janvier 2023Voyage en haute connaissance - philosophie de l'enseignement du Christ, paru aux éditions du Relié - Trédaniel,  est le fruit de conférences données par Bertrand Vergely, proposant des ponts entre philosophie et religion.
    L'auteur nous livre ses réflexions sur l'évangile et l'apport du Christ au monde. Amour et liberté sont les deux symboles de son incarnation en montrant un autre chemin, divin, possible face à l’éternel esclavage mental et à la relation toxico-tyrannique de l'ego (jalousie, vengeance, haine de l'être...).
    S'appuyant sur des philosophes, Michel Henry notamment, il évoque de ce dernier l'"Archi-vivant" à trouver en soi, la pensée profonde, féconde ou l'intelligence illuminative qui, par un recentrage ou désidentification (à la pensée automatique), permet de vivre selon le vaste Soi (cher à Jung) ou l'être relié et plus sur un existant limité dans l'espace-temps (le moi-je et ses passions destructrices).

    Ce n'est pas le Christ qu'il faut supprimer. C'est le principe même de l'univers, de l'humanité et de l'Esprit qu'il faut retrouver. Dans les évangiles, c'est ce qui se trouve enseigné. Or cela n'a pas été compris. (p.20)

    Cette "haute connaissance" originellement destinée aux initiés s'approche de la voie de sagesse traditionnelle, représentant l'homme et sa double origine (un des titres de Graf Durckheim) avec cependant la nouveauté toute christique de l'Esprit, de l'intelligence, de la vision que recouvre le Verbe.
    La bonne nouvelle ou évangile perdure jusqu'au jugement dernier ou apocalypse, qui est la vérité cachée (si peu), ontologique de l'humanité : le royaume intérieur, source de paix, de joie et de transfiguration.
    Un essai nourrissant, résolument optimiste et réconfortant qui récapitule l'essence du message de l'Homme vivifié par le souffle de Dieu.

    On ne sait plus voir. On prend le noble pour de l'illusion et la brutalité pour la vérité. On peut faire de la brutalité et de son mensonge le principe du monde. Le Christ vient mettre fin à ce monde et à ce principe du monde. Il vient pour faire du jugement brutal qui prétend bien juger, le dernier jugement. (p.307)

     

  • Un rire nourricier

    Coyote,Patrice Thibaud,Jean-Luc Debattice,Philippe Leygnac,Zia,Le radiant-Bellevue,Les Célestins,clown,hopis,contes,écologie,peuples autochtones,sagesse,bouffoneries,Janvier 2023,Caluire

    "Le rire est un cadeau.
    La joie, une autre forme de prière.
    Pour les hopis, un sourire est sacré".

     

    Coyote, jouée au Radiant-Bellevue, est une pièce à part dans l'univers théâtral de Patrice Thibaud.
    Il y met en scène et rend hommage avec brio et talent au clown-chaman présent dans beaucoup de tribus de l'ouest américain, avec lesquelles il partagea la vie et les rites (un rêve d'enfant) pendant six semaines, en 1992. C'est précisément cette médecine du rire singeant souvent l'homme blanc dans ses travers (pouvoir, savoir, égocentrisme...) ou attitudes (envers l'autre, la nature, le cosmos, la mort) qu'il essaie de transmettre avec ses deux acolytes de scène Philippe Leygnac (musicien et acteur complice) et Jean-Luc Debattice (auteur, conteur et musicien à la voix charisma-fantastique).
    Les animaux (mime, histoires, la chienne Zia) très présents dans ces cultures proches de la nature, font souvent office de messagers et servent la sagesse traditionnelle, comme le travestissement.
    Coyote nous sensibilise aussi à l'extinction progressive de ces peuples autochtones (déforestation, crise climatique, migration vers les centre-ville), si attachants et gardiens d'une cosmogonie écologique. C'est aussi le clown et son utilité qui sont en filigrane évoqués. Si l'on ne peut plus rire de soi ou de l'autre alors nos personnes infatuées imploseront sans doute d'un trop plein de larmes...N'est-ce pas Jo Wen ? (John Wayne en anglais).

    @crédit photo Patricethibaud.com

  • Valeur versus valeurs

    "En l'éjectant de la matrice, les élites dirigeantes ont anéanti le socle culturel qui incarne et fait vivre les valeurs de toute civilisation. L'éloignement dans les périphéries géographiques et culturelles de ceux qui portent ce système de valeurs est le démarrage du processus de dévitalisation puis de décivilisation. Préférant détourner le regard sur ce bug originel, on accuse l'extérieur, les autres". (p.183)

     

    depossedes.jpgA l'instar d'un Philippe Guillemant qui ne croit plus au "foutur" transhumaniste et mondialisé souhaité, le géographe Christophe Guilluy prédit dans les dépossedés, paru chez Flammarion, la fin d'un système politico-médiatisé et socio-géographiquement structuré dont la représentation mentale se mord la queue ou est, selon lui, à bout de souffle. Il milite en vérité pour un rééquilibrage des forces en présence, considérant vraiment les humains comme ressource plutôt que produit rentable.
    Il décrit avec minutie et précision l'émergence de notre monde numérique, de libre échange et d'hyperconsommation (les lieux de villégiature, le tourisme tout azimut...) qui ne profite qu'à une élite fortunée et dont une majorité subit la violence physique (exclusion des hypercentres, précarité de l'emploi...) ou verbale (les jugements stéréotypés méprisants...).
    L'auteur oppose ce "bloc populaire" qui vote anti-système ou s'en abstient en masse, aux "segments markétés" que courtisent les partis traditionnels, puisqu'ils désirent tous deux ce monde nouvellement hyperconnecté avec une promesse à terme d'immortalité des corps.
    Ces "dépossédés" jusqu'à l'existence médiatique (pour preuve l'émergence subite des gilets jaunes sur la scène) feraient front dans les périphéries, selon l'auteur, en proposant une alternative humaine et solidaire au moloch monétaire (les circuits courts, la monnaie locale, l'échange par exemple).
    Le clivage ne nous semble pourtant pas si évident sauf si la donnée spirituelle enrichit les données. Beaucoup parlent au nom du ou pour le peuple (rappeurs comme politiques) mais ce dernier existe t'il uni et hétéroclite ? Les valeurs humaines suffisent t'elles à se sentir reliés et donc moins égocentrés ? Ces valeurs sont-elles l'apanage d'une communauté plutôt pauvre (un fameux peuple élu ? ) ou celles d'un "commun hôte", toutes classes confondues, avec pour fondement le souci de l’altérité, l'Autre, le Tu, l'absence de repli sur soi ?
    Christophe Guilluy parle peut être en son nom avant tout, nous signifiant qu'il n'est plus possédé par une vision tronquée du réel. Même s'il voit le danger partout (Netflix par exemple) sans demi-mesure et dresse moins le portrait des dépossédés que celui (obsessionnel presque) des nantis, il donne avec cet essai riche, clair et brillamment rédigé, quelques clés pour prendre du recul et de la hauteur, à partir des territoires où nous habitons, pour disséquer la matrice dysfonctionnelle dans laquelle nous sommes  conditionnés.