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Ecole - Page 3

  • La voie sage


    Il faut être droit et non redressé. (p.31)
    L'homme animal ne conçoit pas ce qui est de l'esprit. (p.54)

    La voie de la sagesse,éditions cosmogone,Antoine Rougier,Marc Haven,Papaus,Maitre Philippe,bibliothèque idéaliste lyonnaise,La voix de la sagesse est une réédition des éditions Cosmogone, d'un recueil de paroles de toutes époques, compilé par le lyonnais Antoine Rougier (1877-1927), qui fut un contemporain du Maître Philippe et de quelques-uns de ses disciples (Marc Haven ou Paul Servant, Papus...). Formé au droit et passionné d'ésotérisme (il participa au rayonnement de la Bibliothèque idéaliste Lyonnaise créée en 1901), sa courte vie fut un savant dosage et équilibre entre savoir et être.
    L'ouvrage est divisé en trois parties comme une progression vers l'esprit après le corps (sagesse humaine) et l'âme (sagesse initiatique) mais il faut distinguer dans ces stances celles qui ont été éprouvées et témoignent d'un vécu étrique de celles ruminées avec un filtre rationnel, coutumier lui de maux d'esprit.
    Par ailleurs le choix de ne pas nommer les auteurs de ces paroles sensées est judicieux en ce sens qu'il ne sont à priori que des outils au service d'une Source toute englobante. Or (mais Dieu est plus savant) l'inégalité prédomine quant à l'inspiration (divine ou humaine) et à l'organe de perception (la tête ou le Cœur) et toutes ces lignes ne rayonnent pas de la même intensité pour l'éternité. La voix de la sagesse, à notre entendement, n'est en effet plus liée à un corps...
    Quoi qu'il en soit ce petit livre s'avère être un bon matériau pour exercer son discernement, qui résonne différemment à chaque heure selon notre état ou niveau d'être.

    Toute notre vie n'est qu'une  succession de craintes injustifiées. (p.45)
    Il est possible d'être un homme divin et de n'être connu de personne. (p.120)

  • L'heure de rayonner

     

    Bunker,Baptiste Amann,Adama Diop,Naïm Bakhtiar,Flora Bernard-Grison,Solène Celse,Inès Dhahbi,Émile Faure,Christian Franz,Élodie Laurent,Yasmine Ndong,Yohanis Thomont,Félix Villemure-Ponselle,Clara Hubert,théâtre de la Comédie de Saint-Etienne,Juin 2023

    Bunker signait le fruit de trois ans d'incubation et l'émancipation d'un collectif de 10 jeunes étudiants-acteurs. L'immersion est totale dès les premières secondes : le futur crève l'écran (vidéo) avec une scénographie bluffante de réalisme et profondeur. Cette fable science-fictionnelle écrite sur mesure par Baptiste Amann après commande du parrain et metteur en scène de cette 31ème promotion Adama Diop, trace aussi un parallèle avec une expérience collective de trois années dans le laboratoire de création (et de révélation) qu'est le théâtre de la Comédie de Saint-Étienne.

    Dehors c'est la jungle (guerre ? Virus ?...), l'hostile, le danger, et la survie organisée, légiférée d'une petite communauté, est prétexte à de beaux moments de théâtre.  Cette narration totale aborde les problèmes du quotidien aux questionnements les plus métaphysiques, tout en valorisant les jeux participatifs donnant du sens. Chacun trouve sa part belle de lumière même si c'est dans l'interrelation que se révèlent aussi des tempéraments. Les années COVID (de l'enfermement à l'explosion émotionnelle ces 3 dernières années) ont plus que jamais cimenté des liens et malgré les probables colères, peurs ou doutes, le désir et le plaisir de jouer restent intacts et décuplés, imprimant dans notre rétine les visages déterminés de Naïm Bakhtiar, Flora Bernard-Grison, Solène Celse, Inès Dhahbi, Émile Faure, Christian Franz, Élodie Laurent, Yasmine Ndong, Yohanis Thomont et Félix Villemure-Ponselle.

    Rencontre avec Baptiste Amann à la suite de la dernière représentation (11 min):


    podcast

    @crédit photo : La Comédie de Saint-Etienne

  • L’art de convaincre

    Le Cœur bavard, Véronique Petit, éditions Rageot, adolescence, concours d’éloquence, cité, mixité sociale, mai 2023« -Au matin, dans l’Abribus tagué, je finis ma nuit, emmitouflée dans la doudoune jaune que je portais déjà l’année dernière ».

    Lina prépare un concours d’éloquence. Dans Le cœur bavard de Véronique Petit, aux éditions Rageot, le gagnant représente le collège Du-Bellay au niveau départemental. Sauf que l’adolescente n’a pas encore d’idée pour son discours. De plus, elle vient de la cité Maurice Ravel et la plupart de ses concurrents sont des enfants de bonne famille. À l’image de Louise, avec laquelle Lina rêve de devenir amie. L’établissement pratique la mixité sociale mais en amitié, c’est plus compliqué : leur vie de famille est à l’opposée.

    «  Le jour du spectacle, papa était en retard, mais j’étais certaine qu’il allait venir, il avait promis ».

    Un évènement va pourtant provoquer involontairement leur rapprochement. Dzovag, menacé d’expulsion avec sa mère, risque d’être renvoyé du collège et anéantir ses chances de rester en France. Soudain, Lina a une idée pour son concours d’éloquence. Peu importe que son père Anton, dépressif depuis le départ de sa mère, et ses trois frères, n’y croient pas. Elle va bousculer tout ce petit monde malgré elle et rapprocher les gens de sa cité. Même au collège, on se met à la regarder d’un autre œil.

    «  Je lui explique pourquoi les Mikoyan ont fui l’Arménie, ainsi que les deux recours déposés et rejetés ».

    Dans ce petit roman, on suit la trajectoire de Lina, qui n’a qu’un rêve: sortir de son quartier et être admise dans le « beau monde ». Véronique Petit réussit à introduire de la nuance et une réflexion sur « Qu’est-ce que réussir sa vie ? ». Les personnages qui gravitent autour de la jeune fille valent le détour : son père russe qui noie son désarroi dans l’alcool, son grand-frère Momo, qui rêve de devenir chef étoilé mais aussi son jumeau Sasha et son petit frère Vitaly ... Sans oublier Louise, écrasée par un père trop exigeant. Une histoire abordant de nombreux sujets actuels sans lourdeur ni jugements, qui plus est, donne envie aux ados de se lancer à leur tour dans un concours d’éloquence.

    « Louise s’efforce de sourire, comme si de rien n’était. Et pourtant elle a gros sur le cœur, je le vois à son sourire tremblant, à ses traits tirés. »

    Image: Rageot

  • Le sens de la marche

    Le Coran transcrit donc tout autant le propos divin que l'expérience mystique et historique de Muhammad et des premiers musulmans. C'est cela qu'il fait chercher dans le texte, plutôt que des vérités et des normes absolues qui doivent s'imposer en tout temps, en tout lieu et pour tous les humains. (p.44)



    qu'est ce qu'un islam libéral,Omero Marongiu-Perria,Baudouin Heuninckx,Faker Korchane,Michaël Privot,école mutazilite de pensée,lecture historico-critique,Coran inspiré,éditions atlande,Mai 2023Qu'est-ce qu'un Islam libéral est un livre écrit à quatre mains par Omero Marongiu-Perria (sociologue et théologien), Baudouin Heuninckx (docteur en droit), Faker Korchane (philosophe et Imam) et Michaël Privost (docteur en islamologie) et paru aux éditions Atlande.
    Ce court essai en forme de manifeste entend contextualiser ce mouvement de pensée, hérité de l'école de la rationalité mutazilite (9e siècle) et qui depuis un siècle pousse, comme ses prédécesseurs juifs et chrétiens, à l'analyse historico-critique des textes sacrés.
    La modernité, ses révolutions et martyrs, entend se libérer de carcans despotiques ou de prescriptions cultuelles à visée manipulatoire. C'est éclairé et avisé que l'Homme du XXIeme siècle souhaite vivre, sans contrainte ou loi castratrice, pour un lien à son Dieu vivant et empli de sens.
    Le Coran reste encore pour une majorité, intouchable puisque incréé et sa dictée parfaite aurait touché Mahomet alors illettré, constituant son miracle. Cependant, et c'est la force des sciences humaines, on sait maintenant que son message et sa retranscription ont obéi à un contexte historico-culturel, sauf quelques versets intemporels. Comme tout texte inspiré, il est à la fois le fruit de son époque et peut tendre à l'universalité/intemporalité en fonction de l'état spirituel du récepteur/prophète.
    C'est ainsi qu'il recommence à être étudié et perçu dans un effort personnel de perfectionnement souhaitable ou de maturation êtrique. Entre autre savoir discerner les signes du chemin, prendre conscience des mécanismes égotiques ou encore se relier pour percevoir les paroles éternelles

    Les défenseurs (passé et présent) d'un Islam libéral, signe des temps, se démultiplient et donnent des suées aux fondamentalistes de tous bords. La force d'une foi couplée au raisonnement, en écho avec un ressenti intérieur, donne des êtres avertis, libres et justes dans leurs actes et propos. À notre appréhension et pour notre époque, être à l'image de Dieu est plus affaire de commun hôte que de communauté, faisant prévaloir l'individu (et son libre arbitre) sur le collectif (dont on sait qu'il est aveugle).
    Un livre ouvert, synthétique et hommage à ses prédécesseurs qui ont parfois payé de leur vie leur liberté de penser.



    La voie droite n'est pas une destination, c'est un chemin. On ne peut se laisser porter sur ce chemin : on doit le parcourir. C'est de la réussite de ce cheminement que peut venir le salut de chaque individu et de la communauté dans son ensemble. (p.109)

     

  • Les traces de Dieu

    "L'écrit n'enseigne pas, il suggère. C'est l'âme qui comprend et se souvient". (Citation kabbalistique)


    Les Trésors de la Kabbale,Marc Halévy,Marc Welinski,éditions Trédaniel,Kabbale,sepiroths,Torah,Dieu,ésotérisme,Aout 2022Les ésotéristes de tous bords et en particulier les kabbalistes ont l’œil qui magnifie la création puisque pour eux, il y a du sens plutôt que rien, un Principe divin (L'Eyn Sof ou le "sans limite") et son émanation intelligente, bonne et orientée.
    Le judaïsme s'est vivifié à travers siècles notamment par ses savants scrutant la Torah jusque dans ses phonèmes et symboles graphiques, une quête illimitée en soi. Dans les Trésors de la Kabbale ils sont mis à l'honneur pour leur fonction, leur ascèse (discipline, méditation, effort d'étude), leurs hérauts et livres marquants.
    Le livre à paraître aux éditions Trédaniel est le fruit de quatre soirées d'échanges retranscrits entre Marc Halévy, physicien et philosophe, et le romancier Marc Welinski. Il s'agit à la fois d'une introduction aux courants, à l'étymologie et aux cartographies (l'arbre des sepiroths est explicité dans la troisième partie) de la Kabbale mais aussi du dévoilement de secrets (sur la cosmogonie ou Dieu par exemple) initiatiques et de références fortes à propos pour donner goût au quidam qui souhaiterait se faire une idée de l'essence de cette spiritualité et véritable école moniste.
    Car les kabbalistes possèdent des clés interprétatives du mystère de la vie et une méthode pour s'élever sur l'échelle de l'Être, comme les soufis en Islam ou les mystiques chrétiens dans le cadre du monothéisme.
    L’herméneute pose la question du texte sacré (et de la langue qui le révèle), qui l'est quand il est inspiré et si possible le plus proche de l'Esprit cosmique. Une note, un récit, une sagesse portent fruit quand leur source transcende l'espace-temps et prend valeur de parole éternelle, qu'elle émane de la "réalité du Réel". Si Dieu reste à venir, une hypothèse toute kabbalistique, alors l'inspiration sera peut être rendue commune et naturelle : l'avenir des cœurs vivants comme des livres ouverts...

     

  • Dys et Heureux

    dys et célèbres,comment la dyslexie peut rendre plus fort,guillemette faure,mikankey,casterman,trouble spécifique du langage,dyspraxie,dyscalculie,dysphasie,dysorthographie,tdah,hypersensibilité,keira knigtley,mohamed ali,mika,whoopi goldberg,bill gates,erin brockovich,franck gastambide,lewis hamilton,erna solberg,léonard de vinci,steven spielberg,beatrice d’york,richard brandson,jean-louis etienne,alex lutz,jamie oliver,glenn vielElles et ils sont inventeurs, dessinatrices, comédiens, réalisatrices, cuisiniers, ingénieures, musiciens,  architectes, journalistes, sportives de haut niveau.

    Ils et elles sortent des sentiers battus, ont parfois 10 000 idées à la minute, ne tiennent pas toujours en place, pleurent ou se sentent parfois incompris ou à côté de la plaque.

    Elles et ils ont été traités de nuls, parfois humiliés, se sont sentis rejetés ou inaptes à la vie professionnelle.

    Ils et elles s’appellent Keira Knigthley, Mohamed Ali, Mika, Whoopi Goldberg, Bill Gates, Erin Brockovich, Franck Gastambide, Lewis Hamilton, Erna Solberg ou bien Léonard de Vinci

    Quel est leur point commun ? Non ce n’est pas la richesse, ni la célébrité, pas même le génie ou le talent (quoi que).

    Dans Dys et célèbres, comment la dyslexie peut rendre plus fort écrit par Guillemette Faure et dessiné par Mikankey aux éditions Casterman, elles et ils sont toutes et tous dyslexiques. Ils peuvent être également atteints de dyspraxie, dyscalculie, parfois TDAH ou encore d’hypersensibilité (vocabulaire en fin de chronique).

    Bref, ils et elles n’étaient à priori pas faits pour réussir à l'école puis dans la "vie". Et pourtant leur particularité, leur façon de voir les choses différemment ou de devoir s’adapter chaque jour les a rendu uniques et aptes à accomplir de grandes choses. Pour certaines, la dyslexie a été détectée très tôt, pour d’autres pas du tout. Tous et toutes sont résilients et malgré les bâtons dans les roues, sont allés au bout de leur rêve à leur manière. Elles et ils sont aujourd’hui des modèles et prouvent que l’on peut devenir qui on souhaite au-delà des difficultés, des handicaps ou du mépris que peuvent engendrer la dyslexie.

    L’ouvrage est évidemment adapté aux dyslexiques avec des textes courts, une police et des couleurs franches. Les illustrations sont à la fois drôles et reconnaissables. Dans les dernières pages, les lecteurs et lectrices peuvent également trouver de nombreuses informations complémentaires sur les personnes décrites, la dyslexie en générale et les associations qui existent. Un beau livre joyeux, inspirant, rassurant à mettre entre les mains des écoliers, écolières qui sortent de l’ordinaire, qui n’ont pas les pieds sur terre ou qui lisent cette chronique à l’envers.

    Vocabulaire:

    Dyslexie: Trouble de l’identification du mot écrit qui rend difficile la lecture et l’écriture.

    Dyspraxie: Trouble de la planification et de la coordination des gestes et des mouvements volontaires, générant notamment de la maladresse.

    Dyscalculie: Trouble du calcul et du raisonnement logicomathématique

    TDAH: Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité

    Image: Casterman

  • L’oiseau persifleur

    Un oiseau su mon épaule , Sibylle Delacroix, éditions Mijade, école maternelle, solitude, confaince en soi, mai 2022« Pour la rentrée, Maman avait tout prévu et rangé dans mon nouveau cartable ».

    Il est si mignon ce petit oiseau. Pas farouche du tout puisqu’il se pose sur l’épaule de l’enfant. Tout autour, les couleurs sont pastel mais le volatile est jaune et orange pétant. C’est sûr, tout le monde va être fasciné par cet étrange oiseau apprivoisé le jour de la rentrée. L’enfant a hâte de se faire de nouveaux amis. Sibylle Delacroix nous dévoile l’histoire d’Un oiseau sur mon épaule aux éditions Mijade, tout en douceur. Sur le dessin, les nouveaux élèves (rentrent-ils à l’école maternelle ?) sont tous mignons avec leurs petits cartables, leurs beaux habits et leurs tendres sourires un peu timides. On s’attend à une histoire de découverte autour d’un animal craquant et chantant. Sauf que l’oiseau n’est pas si merveilleux …

    « Je l’ai laissé, je pensais qu’on allait enfin me remarquer »

    Sa mélodie est lancinante, pourtant le volatile ne chante pas mais parle, parle sans cesse et donne son avis sur tout ! L’enfant n’ose plus aller vers ses camarades et écoute ce que dit l’oiseau dès qu’il est à l’école. L’autrice et dessinatrice utilise une belle métaphore sous des couleurs vives pour parler de la difficulté d’aller vers les autres, de se sentir à sa place et d’avoir confiance en soi dès le plus jeune âge. Ici la peur, le sentiment d’être rejeté ou de ne pas être à la hauteur accapare l’enfant et l’empêche de vivre. Heureusement Sibylle Delacroix lui apporte la solution sous les traits d’une petite camarade qui n’a pas l’intention de le laisser tomber. Une belle manière de retrouver le chemin de l’altérité, de l’amitié et de l’apaisement avant d’entamer le long chemin vers la confiance en soi.

    « Je semblais bien être la seule à l’entendre »

    Un livre à lire avec les enfants dès l’âge de 4 ans et à utiliser dans les écoles maternelles ou en primaire.

    Image: Mijade éditions