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Histoire

  • Un chemin teinté de grâces

    Matthieu Thibault,Radiohead,Le mot et le reste,Thom Yorke,Jonny Greenwood,Nigel Godrich,Stanley Donwood,The Smile,Matthieu Thibault signe un livre dense (450 pages) sur un groupe de rock électro phare, avec Radiohead, paru chez Le mot et le reste. Écrit par un fan de la première heure, l'ouvrage suit la chronologie de presque 40 années de collaborations artistiques (incluant les échappées solo de chacun jusqu'à The Smile avec Jonny Greenwood), égrenant l'histoire et la structure de chaque titre et album (Nigel Godrich à la production), ainsi que les campagnes promotionnelles, tournées, artworks (Stanley Donwood) et ventes.
    Ce côté un peu rébarbatif mais précieux pour tout afficionado, confère une aura spéciale à cette formation de cinq amis de longue date (depuis l'adolescence), dont on mesure la technicité, la volonté d'élévation, et la qualité harmonique de l’œuvre. Après 30 millions d'albums vendus, le génialement relié Thom Yorke et ses talentueux acolytes, rivalisent avec les plus grands, en évoluant sans cesse, signe d'une vitalité et d'une vivacité d'esprit jamais taris.
    Précurseurs dans la fusion de genre (pop, électro, cordes, jazz...), à la pointe des technologies tout en dénonçant les effets pervers du système écologico-politique, Radiohead impose désormais son style et le respect d'un public mature et ouvert.
    Après trois albums en deux ans, la nouvelle formation The Smile survivra t'elle à l'institution originelle ? Son format pratique, énergique et créatif n'est-il qu'un interlude dans le parcours évolutif de Radiohead, alors qu'une tournée revival se prépare ?
    Excitation et surprise seront à priori encore au rendez-vous dans le futur proche, avec peut-être un nouveau dixième album au compteur pour cette formation si attachante et dont la fidélité à toute épreuve reste le maître mot.
    Matthieu Thibault a confectionné une véritable bible remplie d'anecdotes qui permettent d'être au plus prêt du processus créatif et artistique de ce groupe majeur, flirtant avec l'intemporalité parfois, signe des passeurs de lumière.

     

  • Le suc évangélique

    Les béatitudes sont intimement liées les unes aux autres et forment un réseau allusif contenant en germe tout l'enseignement de Jésus dans le projet de formation des apôtres, en leur donnant les clefs de la connaissance de Dieu et de la transformation qu'ils doivent opérer sur eux-mêmes et ensuite à proposer aux hommes afin d'obtenir la réalisation de la grande promesse de l'avènement du Royaume des cieux (p.118)

     

    Avec Six chemins pour connaître sagesse et intelligence, paru aux éditions Grégoriennes (Adverbum), Jean-François Froger s'empare des Béatitudes à des fins pédagogiques.
    Il montre leur lien avec l'Ancien Testament et ses sources juives, pour signifier la mission d'accomplissement du Christ. En qualité de Messie, il initie également par là les Apôtres pour une future évangélisation et les prépare à l'ouverture de leur intelligence. Une fois ressuscité, c'est en effet Sa Présence "insufflée" en eux, dans leur cœur "purifié et humble" qu'il transmettra, ainsi qu'aux générations futures, pour devenir Fils de Dieu, à son image.
    Ce court traité clair et limpide invite à la profondeur de vue en dévoilant les racines et germes des Béatitudes et de l'évangile en général, faisant du Christ la graine et le fruit, l'origine et la fin du Plan divin.

     

  • Un corps texte

    Euh-Comment-parler-de-la-mort-aux-enfants.jpgDelphine Horvilleur revient chez Grasset-Bayard avec un format court : Euh...Comment parler de la mort à nos enfants.
    Être rabbin c'est un peu selon elle, comme être conteuse. Témoignages et histoires drôles, émouvantes ou joyeuses émaillent donc cet essai qui se veut pédagogique, à hauteur des jeunes âmes ou pour les parents taiseux sur la mort, souvent par peur (infondée) de décevoir.
    Le livre parle à l'intelligence des enfants de tous âges en replaçant la mort dans un contexte évolutif (à travers des coutumes plus anciennes par exemple) et dont le narratif, la façon dont on parlera du  défunt, importe grandement.
    Une conclusion de bon aloi ponctue les quelques pistes de réflexion esquissées, en faisant la part belle à la transmission.
    Un livre éducatif et ludique, pour ne pas trop affirmer ni se prendre trop au sérieux sur le sujet.

     

  • La reddition au Présent

    Au fond, porter sa croix consiste à s'en charger, mais en laissant Jésus la porter en nous. On perçoit combien la sagesse de la croix est aux antipodes du volontarisme, du dolorisme ou du masochisme. L'essence de la science de la croix consiste en l'abandon à Dieu, seul capable d'assumer en nous ce qui nous écrase (p.213).

     

    Joël Guibert,devenir hostie,Artège éditions,saints et mystiques,souffrance,victime expiatoire,joug,resurrection,Le père Joël Guibert signe avec Devenir Hostie, chez Artège éditions, un essai frais et moderne sur la question, à la relecture de saints et mystiques chrétiens, plutôt que d'asséner une somme théologale.
    Son essai traite de la spiritualité victimaire, remettant la souffrance pour autrui (le Christ ou les âmes pécheresses) d'actualité au sein de l'église, pour les prêtres ou les baptisés.
    Inspiré par l'esprit sain, cette notion de sacrifice développée minutieusement par le père nantais évoque la figure du serviteur souffrant ou messie (Jésus pour les chrétiens, personne à venir pour les juifs) en Isaïe. L'hyperempathie caractéristique des "corps-don", pour certains psychopompes, fut cristallisée par le Sauveur Jésus.
    L'aspect mortifère ou réparateur de la souffrance aurait de quoi rebuter s'il n'incluait pas la joie de vivre, uni au joug léger et doux endossé par le Christ dans sa Passion-Résurrection.
    Il eut été fort a propos que Joël Guibert ouvre, dans un dernier chapitre plus universel, l'acte de s'offrir comme hostie (et donc nourriture a manduquer) aux croyants de toute obédience (ou sans) puisque nous vivons ce temps où la matière s'illumine avec génie dans des œuvres/projets/objets culturels (livres, films, musiques...) très digestes, qui parfois séduisent des foules entières, comme pour la multiplication des pains ! 

     

  • Prêter l'oreille

    Exister selon ses propres termes, ce serait résister à la vague extrêmement puissante de l'objectification des femmes qui est encore le modèle en cours (p.65)

     

    Elisabeth Cadoche,Anne de Montarlot,la fabrique de la honte,éditions les Arènes,Avec la Fabrique de la Honte paru aux éditions les Arènes, les autrices Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot provoquent un électrochoc des consciences, en s'attaquant à la racine patriarcale du problème.
    Tout tourne autour de la perpétuation de la race humaine et du besoin du corps de la femme pour y parvenir. De là découlent de nombreuses normes virilo-centrées pour contrôler cet "objet de désir", des règles (l'affaire est sérieuse !) à la ménopause (le sujet est clos !), en passant par la maternité et le travail (en moyenne rémunéré 15% de moins que les hommes pour charge égale).
    L'ouvrage est parsemé de témoignages probants et d'astuces  thérapeutiques pour un mieux-être. Il est assez exhaustif sur la question et rétablit des contre vérités au regard des luttes féministes, comme le droit de crier (par peur essentiellement) lors de l'accouchement.
    Par ailleurs la honte n'est pas genrée et ce livre parle aussi aux garçons qui portent en eux la honte de leur sœur ou mère ou ancêtres femmes. 
    Le ressenti des femmes est souvent plus juste que celui des hommes de par leurs matrices. Sauront-ils les écouter davantage, car tout est affaire de croyance en une parole trop longtemps reléguée moindre, déformée ou exagérée.

     

  • La musique comme exutoire

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    Les mots percutants, le son entêtant (Dan Carey pour les sons minimalistes électro-rap), le décor carcéral et l'émotion vibrante : c'est Inconditionnelles, au Théâtre de la Croix Rousse à Lyon. Dorothée Munyaneza a traduit et mis en scène le texte de Kae Tempest (Britannique). Chess (Grace Seri) est en prison depuis longtemps. Elle aime Serena (Bwanga Pilipili) qui va être libérée. Son monde fragile et toujours en reconstruction s'effondre. Pourtant Silver (Sondos Belhassen) venue de l'extérieur a décelé son aura d'artiste et ne va pas la lâcher. Des talents d'ailleurs, la pièce n'en manque pas, à commencer par Grace Seri, aussi à l'aise en jouant (un phrasé unique), en scandant les textes et en dansant. Son énergie tantôt contenue tantôt explosive nous emporte dans et au-delà des murs de la prison. Une belle incarnation de l'état d'incarcération.  Bwanga Pilipili est fantasque et intense. Sondos Belhassen apporte chaleur et légèreté et Davide-Christelle Sanvee dureté et drôlerie.

    la scénographie ingénieuse (Camille Duchemin) fige et délivre : les murs et le sol rigides s'ouvrent, se déploient, s'illuminent, se rétrécissent ou disparaissent au gré de la psyché de Chess ou Serena. Dorothé Munyaneza sait révéler et ajuster les ressources de chacune pour signifier l'enfermement, la solitude et la froideur de cet univers en délivrant une mise en scène ample, puissante et enveloppante. C'est l'amour des personnages, entre les personnages et la sororité des membres d'Inconditionnelles qui restent à la fin du spectacle...avec ce petit air entrainant !

     

  • Racines Carré.e.s

    Okhty.jpgLina et Sarah Baraka sont jumelles d'origine algérienne et descendant.e.s de mineurs du Pas de Calais. Okthy (ma sœur en arabe) est leur premier spectacle autour de la gémellité, l'identité et la transmission, hommage aussi à leur défunt père acteur.
    Pendant une heure le public est en immersion sensorielle et littérale dans la culture franco-algérienne ancestrale jusqu'aux revendications récentes, par le prisme d'un trio familial résilient.
    Passionnant, passionné et passionnel à souhait.
    Entretien audio (12 min) avec les deux sœurs à l'issue de la représentation du samedi 15 mars 2025 au Théâtre des Clochards Célestes de Lyon. 

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