blogger hit counter

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Histoire - Page 2

  • Trompe l'oeil

    cléa petrolosi,personne n'est ensemble sauf moi,théâtre du point du jour,félix omgbo,marine déchelette,kerwan normand,oussama karfa,noé dollé,catherine le hénan,georges hubert,lilou magali robert,carla silva,margot clavières,yohannchemmoul barthelemy,elisabeth cerqueira,camille bard,handicap invisible,lyon 2025

    Le public a répondu présent en nombre ce jeudi 20 Février, au théâtre du Point du Jour de Lyon, à la proposition de Cléa Petrolosi de mettre en scène le handicap invisible : Personne n'est ensemble sauf moi.

    Coup de bluff réussi également entre interprétation professionnelle et fraîcheur du jeu des amateurs : le charismatique Oussama Karfa, le solaire Félix Omgba, la touchante Marine Déchelette et le drôlissime Kerwan Normant. À parité, le quatuor d'acteur est accompagné de Noé Dollé, jeune guitar héros talentueux qui habille de couleurs les saynètes. Chacun se dévoile avec pudeur, sans trop en montrer, si ce n'est la vitalité qui l'anime. Et c'est là qu'on mesure la richesse (à interpréter, à partager,...) du et des sujet(s) tant le public est touché, empathique et déjà sensibilisé. 

    L'universalité du rejet, mépris, déni pour la différence, parle à chacun.e malgré le manque de moyens financiers et humains (évident) ou d'informations.

    Cléa Petrolosi magnifie ses acteur.ices, les met littéralement en lumière et explique avoir integré de nombreux souvenirs de ses sessions d'enseignements avec des porteurs de sensibilité autre, durant plusieurs années (dans le cadre du programme Phare). Tout est très écrit et l'interprétation minutieuse est à la fois fidèle et respectueuse du handicap.

    Pari gagné donc pour cette mise en scène calibrée, aérée, chorégraphiée et mélodique. Plus de 100 représentations au compteur avec un coup de cœur au festival d'Avignon 2023...ouvrons nos regards !

  • L'aimant français

    En tant qu'enseignement concret en vue d'une transformation de l'être de l'homme, les Évangiles contiennent une part de psychologie et une part de méta-psychologie : au delà du psychisme (ou âme) règne l'esprit (pneuma), la réalité éternelle identique en tout être. Mais celui qui tente sincèrement de mettre en pratique ce qui s'y trouve prescrit se heurte a des contradictions qui l'obligent à chercher un maître vivant détenteur de la compréhension intérieure de la tradition (p.49).

     

    en relisant les évangiles,Arnaud Desjardins,édition du Relié,Swamiji Prajnanpad,métanoïa,Royaume intérieur,En relisant les Évangiles, d'Arnaud Desjardins, ressort en format poche aux éditions du Relié. L'essai est important puisqu'il revisite notre foi ou culture judéo-chrétienne commune  à l'aune d'une conscience aiguisée au feu d'une initiation (par Swamiji Prajnanpad). N'ayant jamais renié sa certitude en un Dieu d'Amour, ce sont les croyances souvent enfantines de l'auteur, qui ont été brûlées, comme la nostalgie du fœtus ou l'évocation du mot père (qui est un Dieu pour l'enfant), mais aussi l'aspect doloriste de la religion chrétienne, son salut rimant trop souvent avec souffrance.
    Arnaud Desjardins mérite cette appellation d'ami spirituel (un titre d'un de ses derniers livres) en se livrant ici plus que jamais intimement sur son parcours, ses réflexions, ses pérégrinations, comme pour justifier son choix d'être parti neuf ans auprès d'un guide spirituel hindou, choix décrié à l'époque.
    Il nous fait pour le coup, au contraire, redécouvrir la grandeur de cette religion chrétienne, aux fondements traditionnels, comme la naissance à l'homme nouveau, la confiance absolue au Père (englobant tous genres et rôles), la transmutation de la pierre en eau puis vin ou la découverte du royaume intérieur. 
    Au soir de sa vie (1925-2011), la foi d'Arnaud Desjardins n'est définitivement plus celle du charbonnier mais à force de conscientisation, de compréhension et de connaissance de soi, elle est devenue certitude (d'être inconditionnellement aimé ou porté) et vision de l'invisible.
    Un classique de la littérature spirituelle à redécouvrir. 

  • Une connaissance empirique

    Notre tâche n'est pas de désherber, mais de cultiver et de transformer la pousse qui est en croissance jusqu'à ce qu'elle puisse jouer son rôle dans la totalité de la psyché (p.117).

     

    Inconscient_collectif-619x908.jpgPour les 150 ans de la naissance de C.G Jung (1875-1961), la Fontaine de Pierre publie un recueil de textes inédits et chronologiques  du psychiatre zurichois publiés entre 1918 et 1951 et dont le liant est l'Inconscient Collectif. Cette notion est propre à Jung (comme l'ombre ou l'animus) et se distancie de la théorie freudienne toute sexuelle et infantile, puisqu'elle stipule l'existence d'archétypes innés et collectifs (à une nation ou à l'humanité) au sein des psychés saines ou "malades". Cette hérédité ancestrale commune aux humains se retrouve, si on ne la porte pas à la lumière de notre conscience (par les rêves notamment ou l'imagination active), dans des psychoses propres aux masses, où l'émotion archaïque prime, amenant violence, cupidité et rejet, comme dans les régimes totalitaires.
    Tout cela est évoqué dans ces vingt nouveaux écrits contextualisés de Carl Gustav Jung, qui se densifient en clarté à mesure du temps et l'on perçoit sa finesse d'appréhension de la psyché européenne de l'époque ainsi que son souhait utopique (?) d'avoir, dans le futur, des chefs d'État alertes ou à jour de l'analyse des profondeurs.
    Autre notion esquissée, le Soi ou principe de totalité, qui est la finalité entrevue, afin de laisser émerger un centre ou Moi plus juste (dans l'équilibre des contraires) au contrôle des individus car plus riche, conscient et connaissant de la nature humaine.
    Cet ouvrage plutôt académique permettra de saisir la spécificité de la psychanalyse jungienne qui, émaillée de cas pratiques, s'adresse à des lecteurs plus ou moins chevronnés de psychologie pratique ou/et de connaissance de soi.

  • La chair du Verbe

    À l'accusation d'être un possédé, la réponse de Jésus va ici au fond de la question : celui qui n'a pas en lui l'esprit de Dieu ne le reconnait pas en acte, le confond avec son contraire, s'y oppose ; c'est là le péché qui ne peut être pardonné à l'heure eschatologique (p.186).

     

    temps fin.jpgGiancarlo Gaeta signe avec Le Temps de la Fin, paru chez Labor et Fides, un essai autour du Verbe, parole mystique s'il en est.
    Le message du Christ, tout eschatologie et radical dans son expression, fut selon l'auteur, sans doute édulcoré par les rédacteurs des évangiles. Son individualité incomprise et le temps de la fin ne venant pas, l'église prit la place du vide laissé par sa disparition brutale, avec des prescriptions ou rites et une visée linéaire de l'Histoire.
    Prenant appui sur Michel de Certeau et sa fable mystique, il questionne au final l'appréhension du langage mystique, transhistorique, intemporel, auquel plusieurs disciplines des sciences humaines s'intéressent. Le texte coranique, comme celui des prophètes, reprend le même leitmotiv d'un rappel du Jugement dernier, laissant toute amarre égotique de côté pour ne garder que l'épure étrique, un corps-don tout entier tendu vers le ciel, dans une verticalité  identique au fil à plomb.
    L'homme moderne transformé, transfiguré, est neuf dans son approche et sauvage parfois dans ses attitudes. Relié à la Source il n'est plus mondain (émondé) mais répond à des impératifs intériorisés, le faisant parfois passer pour fou ou pire, méprisé, tant sa différenciation irradie, dans l'indifférence la plus totale. Invisible mais essence-ciel donc indispensable à la bonne marche du monde.

  • Un nom vénéré

    Il réunissait dans l'impeccabilité de sa personne la totalité des réalités spirituelles : Vérité (Haqîqa), Voie (Tarîqa) et Loi (Sharî'a). Dans l'âge moderne, nous ne connaîtrons plus pareille synthèse monothéiste, l'intégralité de l'expérience religieuse. (p.236)

     

    berger.jpgLe jeune méditant érudit Abd El-Kader (1808-1883) fut projeté guerrier contre le colonisateur français, puis fait prisonnier en France et restitué à sa patrie. L'exil et le contact de la culture chrétienne lui fit approfondir sa foi de musulman, sur les pas d'Ibn Arabi dont il fut exégète, avant de suivre un chemin  d'unification au divin avec un maître soufi Al-Fâsi Al-Shâdili (1863). 
    Karima Berger lui restitue dans Abd El-Kader, l'arabe des lumières, paru chez Albin Michel, sa noblesse de caractère et sa grandeur d'âme, révélant la place qu'il occupe dans son cœur et dans celui de la nation algérienne.
    Un ouvrage quasi hagiographique à la hauteur cependant de l'aura de l'émir des croyants dont les faits et gestes sont nimbés de bonté ou de grâce, notamment avec le livre des Haltes, œuvre marquante qui lui fut inspiré.
    Il est question ici de jihad, le petit (contre l'envahisseur ou le mécroyant) mais surtout le grand (contre des ennemis intérieurs) dont l'émir fut un digne représentant, accueillant sans jugement ses prisonniers ou hôtes, d'où qu'ils viennent. Son ouverture d'esprit et son traitement impartial et équanime de l'Autre inspira nombre de traités de guerre ou de chartes.
    Karima Berger officialise son rang de cœur, bien au chaud derrière le Prophète Muhammad et le sceau de la sainteté Ibn Arabi, tout au moins pour l'initiation spirituelle, sur l'échelle céleste, au Panthéon de l'Islam.

  • le son du chophar

    Les conséquences d'Internet en tant que médium sont aujourd'hui visibles dans la vie politique française. La question juive est devenue omniprésente dans les polémiques qui émaillent presque quotidiennement la conversation nationale...les juifs accompagnent l'agenda quoi qu'il arrive, comme si les catégories de droite et de gauche avaient cédé la place à celles de sioniste versus antisémite. Qui pourrait trouver cela sain ? (p.234)


    Guillaume Erner,judéobsession,Flammarion éditions,Guillaume Erner, sociologue, publie Judéobsessions chez Flammarion, un essai assez complet sur l'antisémitisme, ses racines, ses ressorts, son expansion.
    Obsédé par le mot et l'être juif, notamment depuis la Shoah, par ses descendants, il explicite un énième paradoxe actuel : l'omniprésence médiatique du juif malgré sa constante disparition sur le territoire européen (il n'y restent que 9% sur les 14 millions dont la majorité en Amérique et Israël).
    Il résume et démonte brillamment toutes les théories anti-juives depuis des millénaires, jusqu'aux complotismes récents.
    Il rappelle également le nécessaire distinguo à opérer entre juif et sioniste, religieux et laïque ou encore l'existence de juifs à gauche politiquement parlant. C'est surtout le réductionnisme et le retour du refoulé concernant son identité, depuis le 7 octobre 2023 qui l'ont amené à pousser ce cri d'alarme, en s'en tenant aux faits pour désamorcer des idées reçues ou pensées mécaniques.
    Peu porté sur le religieux, il évoque néanmoins la particularité de ce peuple monothéiste originel, coutumier de l'exil et victime du nazisme. L'embrasement mondial du conflit politique et sémantique laisse augurer des lendemains difficiles jusqu'à l'hypothétique venue du Messie tant attendu (par les trois religions monothéistes), dont l'avènement pourrait éclaircir ou tout du moins donner un sens aux événements tragiques de l'Histoire.
    Un livre nécessaire, utile, courageux et pourfendeur de clichés sur la question juive.

  • Une cristallisation pérenne

    Une partie essentielle du travail de l'aspirant spirituel, une fois qu'il a pris conscience de l'omniprésence du mental dans sa vie, consiste à nettoyer et à rectifier cette lentille déformante, afin de voir ce qui est avec un minimum de distorsion et, éventuellement, de se situer comme Témoin libre du mental. C'est le but de tous les chemins de la sagesse. Le mental crée des conflits, la Paix les dissout (p.72).

     

    Dialogue-avec-un-sage.jpgYvon Ginchereau fut disciple d'Arnaud Desjardins pendant trente ans. Correspondance, entretiens, séjours en Ashrams entre Canada et France jalonnent son initiation dans ce qui s'apparente à une véritable science de l'êtreté.
    L'ouvrage Dialogues avec un Sage, publié aux éditions Accarias l'Originel, est parsemé d'extraits épistolaires et retrace le processus pour devenir un réel disciple, l'assainissement premier du "tout relatif", pour œuvrer à l'élévation spirituelle ensuite. Les particularités égotiques divisent et objectivisent mais le Maître s'intéresse à ce qui relie et rend sujet de l'expérience.
    L'auteur nous prouve ainsi qu'il n'existe pas de déterminisme, de chemin tout tracé et que la voie spirituelle s'adresse à tous (religieux ou pas) mais que peu maintiennent l'effort de vigilance exigé sur un long terme. La naissance et la cristallisation du "témoin conscient" et détaché du processus mental (émotions et pensées sous leurs aspects négatifs mais aussi positifs) prend du temps et demande une pratique continue. Sans l’œil avisé d'un maître spirituel elle est d'ailleurs souvent vouée à l'échec.
    Le témoignage d'Yvon Ginchereau explicite les moyens habiles déployés par le Sage guru pour séduire et "hameçonner" l'apprenti disciple mais nous montre également sa véritable compassion et communion envers les êtres englués dans des automatismes et mécanismes égotiques.
    Psychologue de formation, l'auteur rappelle son engagement volontaire à mener le monde à sa guérison. In fine détaché de son corps de souffrance, il est devenu à son tour un témoin phare de la tradition de l'Advaïta Yoga, dans la droite lignée du maître d'Arnaud Desjardins, Swamiji Prajnanpad