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Histoire - Page 2

  • Destins liés

    jesus.jpegJésus vient de rendre l'esprit, il se remémore quelques moments clés de sa vie, allongé et entouré de bandelettes sur la pierre du tombeau de Joseph d'Arimathie. Puis il se lève et commence sa descente aux enfers. Ainsi débute Jésus aux enfers, de Thierry Robin paru aux éditions Quadrants.
    La suite est parsemée de rencontres de tous les patriarches bibliques et personnes parquées au Shéol, attendant leur libération pour le paradis, en accord avec l'évangile apocryphe de Nicodème.
    L'auteur prend quelques libertés d'interprétation mais sa relecture exégétique est très respectueuse de l'esprit des évangiles. La couleur est en outre  savamment utilisée, plutôt sobre puis saturée de rouge et noir pour l'enfer (la géhenne dans une seconde partie) et les âmes damnées, avant de retrouver une certaine douceur et quiétude à l'approche de la résurrection et des consignes du Sauveur.
    Le dialogue plutôt courtois avec Satan occupe une grande place et les équilibres restent marqués entre les deux protagonistes de l'Histoire, l'ange déchu influant aussi sur le cours de la prédication évangélique. Mention spéciale pour la scène des instruments de la Passion qui trouve une gravité détonante.
    Au final un complément d'information illustré sur un passage clé de la vie du Christ,  martelé dans le credo. Thierry Robin réussit avec brio à nous intéresser graphiquement à un sujet scabreux mais passionnant, avec beaucoup de légèreté.

     

  • Un éveilleur du Moi vérité

    Il faut accepter la mort inconsciemment. L'homme qui réalise cela trouve la sérénité jusqu'à cet ultime moment. C'est cela le propos de l'éducation zen (p.207).

     

    Le rire du Tigre,Marc de Smedt,Taisen Deshimaru,éditions le Relié,zazen,dojo de la Gendronnière,zen soto,Kodo Sawaki,Le Rire du Tigre réédité en poche aux éditions du Relié (copie revue et augmentée) est un livre qui se dévore. Autant prosélyte sur le zazen que portraitiste du géant de la spiritualité Taisen Deshimaru (1914-1982), Marc de Smedt brosse le portrait d'une époque et de dix années passées en garde rapprochée du Maître zen (il fut son confident, éditeur, disciple...). La mémorable description d'un voyage au Japon, entre tradition et modernité, côtoie celle de la fondation du dojo français de la Gendronnière. De nombreuses anecdotes dépeignent le personnage haut en couleurs qu'il fut tout en le contextualisant dans la tradition du zen soto (il fut un des disciples de Kodo Sawaki). Le leg du moine bourru qui amena le zen en Europe tient dans la posture qu'il enseigna et magnifia. L'auteur relate en annexe toutes les vertus scientifico-spirituelles y attenant.
    Ce classique de l'ésotérisme vaut également pour les hauteurs de vue de Deshimaru, notamment son dialogue avec des dominicains et l'on perçoit que, du silence et de l'état de vacuité fruit de la pratique, il s'abreuvait au même fleuve de vie que tout grand éveillé et éveilleur du siècle dernier. 

     

  • Un Roc à toute épreuve

    coran.jpegLe Coran Européen, paru chez Hermann éditions, est un livre support d'une exposition d'envergure démultipliée, projets financés par le conseil européen de la recherche (ERC).
    La première traduction latine du Livre saint par Robert de Ketton date du 12ème siècle en Espagne, creuset d'un âge d'or interreligieux.
    Il faut cependant attendre la Renaissance pour que ses aspects positifs (poésie, style et révélation, reconnaissance de la qualité de prophète, orientalisme...) soient reconnus et appréciés. Avant l'imprimerie de masse les exemplaires disponibles résultaient essentiellement de pillages coloniaux et à visée réfutatative ou suprématiste .
    Le génie coranique tient peut-être surtout et beaucoup à sa vénération sans commune mesure à travers siècles par un peuple indocile, valeureux et porteur d'une foi vibrante, que quelques cœurs avertis avaient su déceler avant l'heure (Galland, Hugo, Pouchkine, Von Goethe...).
    Dommage que l'ouvrage relate plus du Coran, objet temporo-spatial et de ses réactions littéraires, même si c'est de son contenu qu'il  est débattu dans ces dernières.  Des traductions nombreuses et variées pullulent en effet depuis un siècle, en France et ailleurs avec un engouement croissant de fidèles, en soi un signe des temps alors que les églises se vident ...

     

  • Un chemin teinté de grâces

    Matthieu Thibault,Radiohead,Le mot et le reste,Thom Yorke,Jonny Greenwood,Nigel Godrich,Stanley Donwood,The Smile,Matthieu Thibault signe un livre dense (450 pages) sur un groupe de rock électro phare, avec Radiohead, paru chez Le mot et le reste. Écrit par un fan de la première heure, l'ouvrage suit la chronologie de presque 40 années de collaborations artistiques (incluant les échappées solo de chacun jusqu'à The Smile avec Jonny Greenwood), égrenant l'histoire et la structure de chaque titre et album (Nigel Godrich à la production), ainsi que les campagnes promotionnelles, tournées, artworks (Stanley Donwood) et ventes.
    Ce côté un peu rébarbatif mais précieux pour tout afficionado, confère une aura spéciale à cette formation de cinq amis de longue date (depuis l'adolescence), dont on mesure la technicité, la volonté d'élévation, et la qualité harmonique de l’œuvre. Après 30 millions d'albums vendus, le génialement relié Thom Yorke et ses talentueux acolytes, rivalisent avec les plus grands, en évoluant sans cesse, signe d'une vitalité et d'une vivacité d'esprit jamais taris.
    Précurseurs dans la fusion de genre (pop, électro, cordes, jazz...), à la pointe des technologies tout en dénonçant les effets pervers du système écologico-politique, Radiohead impose désormais son style et le respect d'un public mature et ouvert.
    Après trois albums en deux ans, la nouvelle formation The Smile survivra t'elle à l'institution originelle ? Son format pratique, énergique et créatif n'est-il qu'un interlude dans le parcours évolutif de Radiohead, alors qu'une tournée revival se prépare ?
    Excitation et surprise seront à priori encore au rendez-vous dans le futur proche, avec peut-être un nouveau dixième album au compteur pour cette formation si attachante et dont la fidélité à toute épreuve reste le maître mot.
    Matthieu Thibault a confectionné une véritable bible remplie d'anecdotes qui permettent d'être au plus prêt du processus créatif et artistique de ce groupe majeur, flirtant avec l'intemporalité parfois, signe des passeurs de lumière.

     

  • Le suc évangélique

    Les béatitudes sont intimement liées les unes aux autres et forment un réseau allusif contenant en germe tout l'enseignement de Jésus dans le projet de formation des apôtres, en leur donnant les clefs de la connaissance de Dieu et de la transformation qu'ils doivent opérer sur eux-mêmes et ensuite à proposer aux hommes afin d'obtenir la réalisation de la grande promesse de l'avènement du Royaume des cieux (p.118)

     

    Avec Six chemins pour connaître sagesse et intelligence, paru aux éditions Grégoriennes (Adverbum), Jean-François Froger s'empare des Béatitudes à des fins pédagogiques.
    Il montre leur lien avec l'Ancien Testament et ses sources juives, pour signifier la mission d'accomplissement du Christ. En qualité de Messie, il initie également par là les Apôtres pour une future évangélisation et les prépare à l'ouverture de leur intelligence. Une fois ressuscité, c'est en effet Sa Présence "insufflée" en eux, dans leur cœur "purifié et humble" qu'il transmettra, ainsi qu'aux générations futures, pour devenir Fils de Dieu, à son image.
    Ce court traité clair et limpide invite à la profondeur de vue en dévoilant les racines et germes des Béatitudes et de l'évangile en général, faisant du Christ la graine et le fruit, l'origine et la fin du Plan divin.

     

  • Un corps texte

    Euh-Comment-parler-de-la-mort-aux-enfants.jpgDelphine Horvilleur revient chez Grasset-Bayard avec un format court : Euh...Comment parler de la mort à nos enfants.
    Être rabbin c'est un peu selon elle, comme être conteuse. Témoignages et histoires drôles, émouvantes ou joyeuses émaillent donc cet essai qui se veut pédagogique, à hauteur des jeunes âmes ou pour les parents taiseux sur la mort, souvent par peur (infondée) de décevoir.
    Le livre parle à l'intelligence des enfants de tous âges en replaçant la mort dans un contexte évolutif (à travers des coutumes plus anciennes par exemple) et dont le narratif, la façon dont on parlera du  défunt, importe grandement.
    Une conclusion de bon aloi ponctue les quelques pistes de réflexion esquissées, en faisant la part belle à la transmission.
    Un livre éducatif et ludique, pour ne pas trop affirmer ni se prendre trop au sérieux sur le sujet.

     

  • La reddition au Présent

    Au fond, porter sa croix consiste à s'en charger, mais en laissant Jésus la porter en nous. On perçoit combien la sagesse de la croix est aux antipodes du volontarisme, du dolorisme ou du masochisme. L'essence de la science de la croix consiste en l'abandon à Dieu, seul capable d'assumer en nous ce qui nous écrase (p.213).

     

    Joël Guibert,devenir hostie,Artège éditions,saints et mystiques,souffrance,victime expiatoire,joug,resurrection,Le père Joël Guibert signe avec Devenir Hostie, chez Artège éditions, un essai frais et moderne sur la question, à la relecture de saints et mystiques chrétiens, plutôt que d'asséner une somme théologale.
    Son essai traite de la spiritualité victimaire, remettant la souffrance pour autrui (le Christ ou les âmes pécheresses) d'actualité au sein de l'église, pour les prêtres ou les baptisés.
    Inspiré par l'esprit sain, cette notion de sacrifice développée minutieusement par le père nantais évoque la figure du serviteur souffrant ou messie (Jésus pour les chrétiens, personne à venir pour les juifs) en Isaïe. L'hyperempathie caractéristique des "corps-don", pour certains psychopompes, fut cristallisée par le Sauveur Jésus.
    L'aspect mortifère ou réparateur de la souffrance aurait de quoi rebuter s'il n'incluait pas la joie de vivre, uni au joug léger et doux endossé par le Christ dans sa Passion-Résurrection.
    Il eut été fort a propos que Joël Guibert ouvre, dans un dernier chapitre plus universel, l'acte de s'offrir comme hostie (et donc nourriture a manduquer) aux croyants de toute obédience (ou sans) puisque nous vivons ce temps où la matière s'illumine avec génie dans des œuvres/projets/objets culturels (livres, films, musiques...) très digestes, qui parfois séduisent des foules entières, comme pour la multiplication des pains !