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Livre - Page 10

  • L'oeil alerte d'un sur-vivant

    Partir de rien, ensemble, réussir. C'est ce que j'aime. Entreprendre. On doit toujours comprendre ce qui nous fait nous lever le matin. Mais pas des trucs comme l'argent ou la famille. Des trucs fondamentaux qui conditionnent notre bien-être quotidien. Apprendre, aider, transmettre, créer...(p.225)

     

    Guilhem Pone Gallart,Fonky Family,Un peu plus loin,Jean-Claude Lattes,la grenade,Marseille,age d'or du rap français,si Dieu veut,Art de rue,Sat,Menzo,Don Choa,Le Rat Luciano,DJ Djel,DJ Mehdi,Daft punk,maladie de Charcot,Kate Bush,Avril 2023Guilhem Gallart alias Pone, le beatmaker de la Fonky Family signe Un peu plus loin chez J.C Lattès, collection la grenade.
    Le livre suit la chronologie de ses multiples vies. De Toulouse (l'enfance)  à Marseille où il connut le succès artistique et financier pendant 20 ans, de producteur de rap à entrepreneur ou manageur dans le milieu de la nuit. Puis retour dans la ville rose pour une vie plus rangée de père de famille, musulman, engagé dans le milieu associatif local.
    L'effervescence de la cité phocéenne  entre 90 et 2010 se dessine en filigrane. L'un des berceaux du rap français bien sûr (IAM, Troisième Oeil, Bouga, Psy4...), mais aussi le code moral (le respect des anciens notamment), la fierté d'être marseillais (la bataille épique avec les anglais sur la canebière lors du mondial 98) ou encore le mélange de vices et vertus (voyous et policiers se côtoient de près), le danger et l'illégalité.
    Le témoignage de Pone est aussi précieux sur l'âge d'or du Hip Hop et la fabrication (enregistrements, mixage et mastering) d'albums mythiques de la FF : Si Dieu veut bien sûr  ou encore Art de rue. Les anecdotes fusent et on découvre ce mouvement et ses ramifications de l'intérieur, ses liens avec New York, la musique électronique ou ses contrats types (12,5 % des recettes a l'époque avec Sony). On y découvre par exemple le projet collectif de 4 producteurs (dont DJ Mehdi) pour 3 MC's (Lino, Rim'K et Le Rat Luciano) que le 11 Septembre 2001 a fait avorter...
    Un peu plus loin c'est aussi une formidable leçon de vie sur la capacité à rebondir, aller de l'avant, même lorsque le pire semble advenir. En 2015 en effet la maladie paralysante de Charcot (comme Stephen Hawking) le cloue au lit (alimentation entérale et trachéotomie) avec ses yeux pour seule voie de communication. Pone raconte aussi la détresse, la tristesse, la peur de la mort (dont il s'est affranchi) mais l'amour de la vie, la famille, les amis et la foi le reboostent pour à nouveau composer (les albums Vision, Kate and me, listen and donate), aider (site Le LSA pour les nuls), transmettre avec ce premier livre écrit sur deux ans.
    Témoin de son temps, l’œil de Guilhem a tout enregistré en conscience. Conscient d'écrire l'histoire (du rap français et de ce mouvement distillé partout), conscient de parfois jouer avec le feu et conscient de se connecter désormais à la pulsation essentielle. 
    Jamais donneur de leçon, non-dénué d'humour, passionné de rencontres et de musique (Kate Bush notamment, qui préface le livre), B.Boy depuis l'enfance, Pone possède maintenant un corps-don relié à la Source, dont l’œil resté lumineux est l'interface. 

     

  • Etre auton'Homme

    L'analyse des rêves, au sens de Jung, ne relève pas du paradigme médical en voulant guérir d'une névrose individuelle, mais consiste dans une recherche de refondation du sens archétypal de la vie : expérience numineuse qui consiste à se mettre à l'écoute de la sagesse du symbole qui nous vient de l'intérieur de l'être, du cœur transcendant de la psyché (p.61).

     

    trigano.jpgAvec la Psychanalyse symbolique de Jung paru chez Réel éditions, Pierre Trigano assemble, comme pour amplifier un rêve, une série de textes sur le centre salvifique en soi, dénommé Soi par C.G Jung, et qui s'apparente à un "ami intime divin", habitant "le cœur de la psyché". Son langage est avant tout symbolique, dans un sens de totalité ou d'unité, présentant au "moi" la direction ou le sens de la compréhension d'un déséquilibre en vue d'une réconciliation.
    Le travail de Pierre Trigano permet de mieux comprendre la philosophie de Jung et d'intégrer sa foi en l'homme, dans sa fonction religieuse.
    L'étude des rêves, la consultation du Yi-king, l'ouverture aux signes environnants, la méditation, le dessin... sont autant de prismes d'un symbole ou "mandala vivant", propre à chacun, le menant sur un chemin original de différenciation (ouverture ou prise de conscience) et d'individuation (un "moi" non pas augmenté mais relié à la Source).
    Cette psychanalyse symbolique s'adresse à toute personne désireuse de mieux se connaître et pacifier son passif (le leg transgénérationnel ou socio-culturel), pour mieux s'harmoniser (puisque l'intériorité et l'extérieur sont séparés par un fil ténu de chair) avec autrui et la planète par extension.
    Au contraire d'une analyse classique plaçant le moi au centre de la guérison, avec parfois un risque d'inflation, l'appréhension du symbole véhiculé par une série de rêves exige souvent de se décentrer pour mieux se laisser surprendre par une perspective neuve ou inédite du Soi. A terme l'enjeu est de fortifier le cordon liant le Soi au moi afin d'être innervé en profondeur.
    La praxis thérapeutique est un chemin original qui amène une nouvelle humanité, l'Homme théocentré et conscient de l'être, redessinant l'image d'un Dieu transcendant et inaccessible en Celui habitant le cœur de l'humain, en vue d'être l'Allié d'un devenir humano-divin, d'une véritable transfiguration.

     

  • La conscience illuminative

    L'instant présent est dépourvu de sens, d'intention, de projet. Il est libre de tout accaparement par le mental inquiet et avide de sécurité....il est observation silencieuse, active, alerte. Il génère l'acte juste, non conditionné par le passé et les systèmes préfabriqués.(p.92)



    bousquet.jpgJean Bousquet oppose l'adoration passive à la contemplation active, l'être à l'ego, la conscience vivante à celle conditionnée, l'instant présent au temps linéaire.
    Tel un maître spirituel, il milite pour un regard objectif, neutre, détaché sur les mécanismes de défense de l'ego (pensées, émotions). Un oui à ce qui est, un appel au Vide qui est plénitude de vue.
    Tel un gnostique, il réfute cependant le travail spirituel et son (parfois) long processus de maturation, permettant la cristallisation d'un Centre en soi englobant l'ego.
    Il faut dire que Vers une conscience vivante, paru aux éditions Accarias l'Originel, son dernier livre invective le lecteur sur l'urgence de la situation (climat, guerre, repli...) et la nécessité d'une metanoïa radicale pour ne plus reproduire une pensée sclérosante sur le monde, exsangue d'actes ou de paroles justes, appropriées.
    A situation inédite, remède disruptif pour court-circuiter cette pensée malade, ego-centrée. Le silence issu d'un terreau vierge, immaculé et dont la Source se situe dans la profondeur d'un lâcher prise (à la fausse personne que l'on croit être) serait la solution au bruit terrestre ambiant, sans toutefois s'amalgamer à la fonction religieuse.
    Dieu en effet n'est pas cité, ni un Plan divin envisagé (puisque présentant un début et une fin), ni la conscience Vivante assimilée au Vivant. L'ego est le mal (la peur, la mort) duquel il faut s'affranchir par une saisie consciente. La libération advient par une prise (de conscience) sur le fait, nécessitant une vigilance de chaque instant...
    Le livre est bien écrit, plaisant à lire, aéré. Le message est séduisant, censé mais pas neuf. Sa perspective non duelle se fonde néanmoins sur une opposition qui n'aime pas le "maudit" et toxique ego et en fait un ennemi plutôt que de l'élever, l'éduquer à être un bon serviteur.
    Le discours pourrait en ce sens paraître quelque peu élitiste et souffrant de miséricorde, même si l'intention de l'auteur est pour la paix en soi et dans le monde.


    L'avenir projeté est un antidouleur pour le présent qui souffre notre désertion. Quand cela est clairement vu, le "projecteur" s'éteint de lui-même. Il ne reste alors plus qu'une conscience vivante, présente.(p.12)

     

  • Le chemin vers la paix

    L'amour est l'arme ultime, car il n'en est pas une (p.134)


    shaman.pngTigran étend la trilogie Shaman pour un nouveau cycle amérindien. Le tome 4, le Chemin, toujours chez Mama éditions s'axe sur l'initiation d'un jeune navajo, Élan Blanc, dans sa quête de vision pour le passage à l'âge adulte. Tangri, qui a répondu à l'appel outre Atlantique d'un grand-père d'âme, avec sa famille au complet, fait le lien, l'accompagne et le protège.
    Ce nouvel opus intègre l'homme blanc dans un processus d'unification de nations longtemps ennemies (Navajos et Comanches) et prône l'avènement d'une ère de soulèvement de la Terre-Mère avec toute femme désireuse de soigner l'homme possessif et pillard, par Ses énergies de guérison. Un processus en cours (mais pas assez souligné) et souhaitons le, durable et probant.
    160 pages de plaisir renouvelé, avec de courts chapitres comme autant d'images qui défilent, introduits par des paroles de sagesse chamaniques qui parlent à notre être intérieur, pour ne pas dire l'enfant libre en nous, qui sait et sent et dont la réintégration confère à l'Homme adulte sa pleine dimension.
    La magie opère avec cette reliance entre tous, animaux, végétaux et minéraux compris, et ces familles d'âmes recomposées donnant un sens pratique de cheminement à l'incarnation, pour mieux marquer la matière-chair de la lumière de la conscience.



    Il n'y a plus de tristesse dans la solitude. Maintenant, je sais que c'est moi-même que j'attendais. (p.162)

  • S'affranchir du joug

    ego.jpgFranck Terreaux est un homme sans tête. Dans la mouvance de Douglas Harding, Nisargadatta Maharaj ou Jean Klein, il s'émancipe de son histoire personnelle (la conscience "je" apparaît vers 4 ans) en supprimant la "personne velcro", l'ego autrement dit, dont le siège est la tête avec sa valise la mémoire.
    Dans Mon ego et moi paru chez Almora éditions, il fustige l'initiation traditionnelle des maîtres spirituels, qu'il pratiqua un temps, pour garder intacte la palette émotionnelle sans s'y attacher outre mesure.
    Le propos et les expériences proposés sont séduisants et peuvent amener à ressentir la vie décapité, que l'auteur qualifie d'extinction puisque demeure la vision "éveillée", brute et pure, sans adjonction d'une conscience réflexive.
    A aucun moment cependant il n'évoque la Présence que pourrait dévoiler l'extinction, soit la co-naissance à l'être en soi, l'Autre, le Vivant (à consonnance divine si l'on est croyant), dont l'ego est le tremplin et le terreau de germination.
    A notre sens, l'individu est le socle pour une vie reliée (verticalement parlant), le contraire d'une vie phénoménologiquement appauvrie, par oubli de l'outil existant, le mental.
    Même si in fine c'est son oubli qui est visé, il reste un matériau de conscientisation et par conséquent d'élévation spirituelle pour revêtir des corps subtils (esprits ou entité céleste si l'on préfère) d'appréhension du Réel.
    La Face de Dieu pérenne est Son Plan pour l'humanité, que l'on décide de l'effacer ou pas.

  • Le beat a encore frappé

    Le paradis c'est le réel embrassé, étreint de tout ton cœur plutôt que repoussé en tordant le nez au nom de je ne sais quelle réalité alternative soi-disant paradisiaque mais totalement imaginaire...le réel, voilà le paradis mais étreint, embrassé, avalé tout cru sans faire la grimace...(p.160)

     

    beat.jpgÉtienne Appert signe chez la boîte à bulles une nouvelle BD palpitante et hallucinée : Au crépuscule de la Beat Génération - le dernier clochard céleste. Dans ce nouvel exercice périlleux de retracer une époque mythique, il évite toute forme d'idolâtrie et présente les acteurs dans leur humanité crue englobant les contraires et paradoxes de chacun. Le Beat c'est le flow, c'est l'impro, c'est la pulsation qui advient lors de la co-naissance. Au bout de l'ego qui se donne et s'oublie, prend forme l'être au rythme soutenu, soucieux d'autrui, désintéressé, a-mental avec ses qualités de cœur, la bonté, l'innocence ou la candeur.
    Le livre se situe à la fin des années 80 quand Gilles Farcet se rend comme jeune journaliste à New York pour interroger Allen Ginsberg et s'imprégner, tout du moins comprendre l'esprit Beat ou ce qu'il en reste et l'angle choisi vaut crédit pour le témoignage de cette époque. Entre flashbacks et sauts dans le futur, Étienne Appert rend hommage à certaines de ses sources d'influence  tout en questionnant les fruits de ce mouvement. Outre le business encore actif sur les cendres fumantes de ses figures emblématiques, la poésie, les  enthéogenes, l'initiation intérieure ou encore les traces de l'homme sauvage ont encore cours dans un monde où le "Moloch" (le mental d'après Ginsberg qui en voyait sa drôlerie, à la fois très rationnel et sautant d'un sujet à l'autre sans lien apparent) s'accapare en apparence toutes les richesses. Des îlots de résistance ont fleuri épars a travers le monde pour en narrer sa beauté intrinsèque dans un "regard neuf et frais", comme celui de l'enfant.
    C'est ce regard émerveillé que porte d'ailleurs l'auteur en plaçant au centre de sa BD la "parole de Hank", comme pour redéfinir au sens Beat la sainteté (non religieuse), qui est ici l'ouverture à l'invisible esprit de vérité qui souffle sur les adorateurs de la Vie et de sa grande pulsation.
    Rendre familier est le réel talent d’Étienne Appert pour ces monstres sacrés (dont Jodorowsky en préface) rendus ici à leurs couleurs psychédéliques ou à leurs perceptions symbolico-numineuses, transcendant les portes du mental aveugle. Après les écrits des fondateurs, quoi de mieux que le dessin inspiré d'un converti pour retranscrire visuellement ce battement de cœur de l'Univers.

     

  • Islam : l'état des lieux

     

    perrin.jpgNaissance de l'Islam par Michel Orcel, paru aux éditions Perrin, est la réédition revue de l'Invention de l'Islam de 2012. Il s'agit d'une enquête historico-critique sur des preuves écrites de l'existence avérée du Prophète, de la mise sur papier assez rapide du Coran, de l'antériorité islamique de la Mecque et de la Kaaba, enfin de la réfutation du Dôme du Rocher comme lieu alternatif de pèlerinage.
    Les sources utilisées par l'auteur sont à la fois traditionnelles mais aussi surtout païennes ou judéo-chrétiennes pour l'époque susdite, excentrées. Michel Orcel évoque également les études universitaires récentes sur le sujet, blâmant par la rhétorique les essayistes à succès islamophobes par des contre arguments déductifs ou autrement sourcés.
    Le livre est en outre agrémenté d'un glossaire fourni et foisonnant comme la  bibliographie.
    Lecture plaisante de cet essai concis, pointu et érudit, qui est plutôt en faveur du rayonnement de l'Islam, de son authenticité et de la continuité du message prophétique, tout en rappelant son positionnement strict, dés le départ à l'égard du Messie (reconnaissance du statut mais pas de sa nature). On eût aimé ceci dit que l'islamologue et psychiatre développe le parallèle entre l'illettrisme de Mahomet et la naissance virginale de Jésus...une affaire de Fiat Lux (du silence le Verbe) qui n'oppose pas mais unit en un sens ésotérique et symbolique, les deux prophètes.
    Le Moyen-Orient reste le berceau du monothéisme et cette étude a le mérite de mettre à jour les connaissances en la matière, en faisant de l'ordre, comme Dieu s'actualise et évolue à travers siècles, par des révélations adaptatives grâce à des êtres hors du commun, les visionne-ères.