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méditation - Page 19

  • Le système actuel est antichristique

     

    L'antichrist va capter les pensées des hommes et mettre ses pensées dans leurs pensées pour les amener à se comporter comme il le souhaite, c'est une véritable conditionnement” (p.159)

     

    l'antichrist les signes de sa venue,Jean-Marc Thobois,Emeth éditions,Nouvel Ordre Mondial,APocalypse,Parousie,apostasie,Islam,Juin 2021Emeth éditions publient “l'Antichrist, les signes de sa venue”, un livre posthume (la covid l'a emporté en mars 2020) d'un exégète protestant reconnu, spécialisé dans l'eschatologie et dont on avait apprécié l'intervention dans le documentaire “Les sept églises de l'Apocalypse”.

    Pour Jean-Marc Thobois le texte biblique est inaltérable et sa méditation ou ruminement lignée après lignée (il est issu d'une famille d'Huguenots) est le garde-fou d'une conscience en éveil...jusqu'à ce que la créature s'émancipe de son Créateur, change les fondements de la création et veuille orgueilleusement se hisser au rang du Démiurge. Or le “progrès” que l'on nous vend depuis le milieu du siècle dernier (qui correspond selon l'auteur à Mai 68) ne servirait qu'à instaurer une “brisure” au sein de l'harmonie, l'apostasie propice à l'avènement de l'antichrist et donc de la fin des temps. Que cette entité soit une personne importe moins que le système qui la porte et il ne fait aucun doute que le temps de Pharaon (63 familles contrôlent 90 % de la finance mondiale) se reproduise sous fond d'asservissement au tout numérique (identité, données, attention, travail...).

    Ce constat du danger de la machine, synonyme de fin des relations humaines (désacralisation du mariage, banalisation du divorce, émancipation de la femme, théorie des genres...) est d'après lui, sciemment programmé (le Nouvel Ordre Mondial) pour mieux amener l'humain au repli sur soi et à la dépendance des objets ou services connectés, puisque plus rien d'autre n'aurait de sens.

    Cette thèse, ce travers, se propage de plus en plus, y compris chez des non religieux, éclairant chacun sur son rapport à la technologie et finalement sur le sens qu'il souhaite donner à sa vie. On voit par exemple que l'épisode Covid a accéléré des changement d'emploi, de partenaire ou de villégiature, en soi un mal pour un bien.

    La seule différence avec le présent essai c'est qu'il qualifie cette période d'apocalyptique, prélude à une guerre des forces de lumière contre celles des ténèbres (justes contre méchants, Messie contre serpent) et à l'avènement d'un Messie roi et prophète (la Parousie du Christ pour les chrétiens) pour contrer et entériner celui de l'antichrist.

    J.M Thobois nous donne en ce sens une grille de lecture “religieuse” intéressante et cohérente des événements (une partie du Coran et les hadiths sur la fin des temps partagent cette vision), qui aurait suffi à elle-même sans y mêler des positions somme toute assez réactionnaires (les rôles préétablis de l'homme et de la femme, le faux prophète Mahomet, antisionisme égal antisémitisme...), basées sur l'étude de textes à qui l'on peut faire dire tout et n'importe quoi. Car c'est bien connu, la lettre tue et l'esprit seul vivifie. Sans lui le sens de la prophétie est perdue et la loi reste morte.

    Qui par exemple saurait nier que le Coran possède aussi un souffle ? Est-ce de la propagande d'accuser les sionistes de colonisateurs, eux pour qui le Messie est d'ailleurs le peuple élu entier ? Faut-il forcément choisir un peuple-camp ou les “élus” peuvent-ils être épars au milieu de toute nation, religion (ou absence), couleur, genre ?

    Il est dit en lettres de feu (Ézéchiel) qu'à la fin le cœur de pierre serait remplacé par un cœur de chair, qu'enfants et vieillards prophétiseraient, que chaque adhérent donc serait un livre ouvert actualisé (pour la connaissance du bien et du mal), soit une véritable revivification de la Parole en souffle et vérité, que l'on ait ou pas étudié.

    L'auteur aime à rappeler en leitmotiv une phrase de David Wilkerson (dans “la vision”) ; “Dieu tient tout sous son contrôle” et prône la patience et la persévérance dans les épreuves par la foi et la remémoration de la Parole, puisque in fine la Lumière sera. Encore s'agit-il de distinguer entre toute parole sacrée, celle datée historiquement et celle valable de toute éternité, grâce du souffle saint accessible et commun à toute l'humanité.

     

    Rester chrétien dans le temps de l'antichrist, c'est garder la Parole et savoir que si nous le faisons, nous serons gardés par Dieu. Dieu seul peut nous tenir debout.” (p.202)

     

  • Un âmi pour la vie

     

    "Alors les cœurs de pierre deviennent des "cœurs de chair". Pain rompu, vie donnée : voilà Dieu, voilà l'homme vrai".( p.111)

    Cette espérance (mourir chrétien) c'est celle de la résurrection, une espérance qui dépasse les espoirs humains, car elle s'ouvre sur l'infini d'un amour promis. Promesse tenue”. (p.53)

    mon dieu.jpgOn oublie qu'on obéit à des lois, pour peu qu'on soit croyant, qui sont des grâces, quand on se (re) découvre chrétien. Ainsi de la résurrection de nos sentiments, de cette Présence qui nous accompagne, de la sensation d'être aimé ou encore du silence d'une conscience au sein du brouhaha quotidien...
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    Mon dieu c'est toi", paru chez Cerf éditions est une commande et une demande faite à soeur Pascale-dominique, dominicaine, pour se souvenir de Jésus, de son ministère public et de sa mort, lui qui fut accueilli des stigmatisés mais rejeté des nantis et sages ou religieux de profession (qui respectent la lettre plutôt que l'esprit). Ce Dieu désarmé qui ne solutionne rien mais communie à nos souffrances ou problématiques, agissant comme l'époux de l'humanité.
    La soeur au talent littéraire indéniable nous propose une relecture méditée des évangiles (et des passages de la Bible afférant au Christ) en treize chapitres dénués de grandiloquence ou d'emphase, emprunts de mots simples mais de poids, à l'image du sauveur discret mais que le monde a décidé de claironner haut et fort. Son style limpide coule de Source, en souffle et vérité de l'Incarnation vécue intimement dans le creuset du cœur (mais dieu est plus savant)
    La crudité des camps de concentration, le ban des jeunes désœuvrés, les miracles de la foi désintéressée à la très touristique Lourdes, autant d'exemples où l'Acte quasi sacré, le don, jaillit.  Ainsi les déserts spirituels, les situations de non-sens ou les voies sans issues questionnent ... Et tout a coup la lumière de la révélation, la métanoïa, le renversement des valeurs et croyances  Alors que l'on se croyait perdu, abandonné, survient l'aide, le sauvetage et l'élévation à une dignité, un rang céleste.
    A la lecture de ce petit livre, l'ego est presque transparent à l'évocation du christ en soi et à ses petits miracles du quotidien assumés : de l'émerveillement à la communion dans un élan de fraternité, de la force qui nous guide à l'intuition bienveillante... A chaque fois "c'est toi, mon dieu" qui se cachait encore et encore sous ce visage rayonnant, mais si discret pour ne pas effacer totalement l'humain et sa bonté, quand on saisit l'anse solide de l'amour, mort cent fois mais rené, comme au premier jour.


  • Faire des deux l'un

    "Le mental sait mais ne voit pas" (A.Desjardins - p.97)

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    Un chemin spirituel réaliste est toujours un processus de désencombrement, de découvrement" (Eric Edelmann - p.180)

    edelmann.jpgC'est une véritable nourriture êtrique, légère et digeste, que nous propose le prolixe
    Éric Edelmann dans son nouvel opus "La splendeur du vrai", paru aux éditions du Relié.
    Partant du principe et fait qu'une des caractéristiques de l'humain c'est son cortège incessant de pensées-émotions mécaniques et souvent négatives, "
    la splendeur du vrai" relate au contraire de la soumission à l'instant, d'une perspective d'accès au réel qui ne soit pas niée ou voilée par cette "pollution suffocante", et c'est le privilège de cette voie spirituelle initiée par Swami Prajnanpad (1891-1974).

    En domptant le mental, la souffrance s'atténue, remplacée par l'amour et la joie puisque tout est unique et changeant. Autrement dit, à hauteur de sage, l'harmonie divine règne et seule la communion (le “oui à ce qui est”) s'installe.
    L'ouvrage sublime et souligne des paroles clés ou jalons d'
    Arnaud Desjardins (1925-2011), en les enchaînant sur un parcours circulaire (tout l'enseignement de l'Adhyatma yoga est lié) et progressif, dans un style limpide avec grande clarté d'esprit, sans confusion ni ratiocination.
    L'auteur met en pratique l'adage de l'être sur le chemin de la réalisation , qui ne vit plus séparé mais au service d'autrui, soucieux de reconnaître la tradition sous-jacente à son mûrissement (la communion des sages, leurs anecdotes et paroles), avec une ouverture à l'ésotérisme Gurdjievien et à la mystique religieuse (Etty Hillesum).
    Les adeptes du Hara (les ventripotents) qu'une pratique assidue renforce, connaissent l'être en soi, un centre autre que l'ego (un vrai centre pourrait on dire puisque cristallisé et non fictif) et sont plus portés à l'empathie qu'au repli sur soi. “Ressentir”, “se désidentifier” deviennent alors des habitudes de fonctionnement qui aboutissent au lâcher prise égotique. Plutôt que “regarder” il s'agit de “voir”, la perception du cœur vigile, qui constitue un chemin de plus grande liberté.

    "
    Ainsi tout peut se résumer à une question de raffinement de l'énergie et à sa réorientation. Il ne s'agit plus là simplement d'un processus de changement mais plutôt de transformation … au sens dépassement de la forme, de méta-morphose" (p 223)

    La méditation est un des outils à la disposition du chercheur de vérité dans ce travail de purification des nœuds du cœur derrière lesquels se tapit le "rien", qui est plénitude ou silence, non-séparation et essence même de l’éveillé à sa vraie nature.
    Par ce processus alchimique se découvre la fine pointe de l'âme et ses énergies subtiles, la naissance et la consolidation d'un corps lumineux à l'image de Dieu, qui saura vraiment communier et rejoindra in fine la Source.
    La voie spirituelle de l'Adhyatma yoga propose "
    d'élargir l'ego pour le rendre plus ouvert et spacieux" , là où la pratique religieuse souhaite le réduire à néant (“Il faut qu'il croisse et que je diminue”, le “fana” des musulmans...). La foi permet ce saut quantique puisqu'elle se situe au-delà du mental (Jésus calmait les tempêtes mentales comme la récitation du dikhr en Islam par exemple). Malgré tout ce qui les oppose, “se pardonner” et “s'aimer” restent des socles communs à ces deux chemins, grâce au gourou ou guide intérieur pour l'un et à la miséricorde divine pour l'autre.
    Peut-être le futur fusionnera ces deux approches à priori antagonistes, en faisant cohabiter un moi qui s'oublie et se donne pour que Christ soit (Lui qui est conscience et discernement).
    Outre ce petit complément, pour ceux qui ne suivraient pas cet enseignement traditionnel, “La splendeur du Vrai – voir avec le cœur dans un monde d'illusions” reste un livre passionnant , prenant, généreux et de bonne compagnie.

     

  • Le numineux langage de l'âme

    "Comprendre que la Bible et tout le corpus dogmatique sont écrits dans un langage symbolique, témoignant d'expériences intérieures compréhensibles en termes psychologiques, peut conduire à un renouveau de la vie religieuse".(p.24)

    "
    Pour Jung, le christianisme est un aboutissement, un mûrissement d'intuitions religieuses très anciennes, datant d'époques très reculées, inscrites au plus profond de notre inconscient collectif et toujours vivantes en nous".(p.63)



    Jung-et-le-christianisme.jpgJean-François Alizon signe avec "Jung et le christianisme - un regard nouveau", paru chez Empreinte éditions, un ouvrage sérieux, profond et synthétique sur l'apport de C.G Jung à la religion chrétienne, notamment par sa lecture symbolique, reflet de l'âme, dont il était un clinicien hors pair (Il restaure ainsi la trilogie corps-âme-esprit).
    Lus, médités et mis en pratique depuis plus de trente ans, les écrits du célèbre psychanalyste ont trouvé un écho favorable chez ce protestant formé à la théologie (Il fut néanmoins professeur de flûte traversière) avec pour élément déclencheur de sa "
    religion intérieure", un Christ pouvant été assimilé au "Soi" jungien, à la foi centre physique et psychique de l'homme équilibré (d'aucuns évoqueront le fameux Hara oriental ou centre de l'être selon la terminologie de Graf Durkheim) et socle commun à toute l'humanité dans sa fonction de complétude ou de réunion des opposés (on pense aussi au Tao ou à la nature androgyne de la psyché).

    "Le Soi connaît notre destinée profonde et le sens de notre existence sur la terre. il nous appelle à réaliser notre essence véritable dans une démarche laborieuse, patiente et obstinée, qui avec le temps finit par aboutir...et restaurer un sens" (p.179).

    Pour l'auteur, la capacité d'aimer est notre vraie nature, le lien avec notre âme consolidé.
    Le livre est assez complet, érudit et peut sûrement servir de référent sur le sujet par la maîtrise et la clarté rationalisante qui s'en dégage. On retrouve les concepts phares de Jung (archétypes ou énergies latentes, anima, Soi...) appliqués à l'épopée christique et cette lecture moderne de la psychologie analytique, toute intériorisée, proche du courant soufi ou de la kabbale, semble coller à la réalité des images (rêves, œuvres culturelles, symboles) remontant des profondeurs de l'âme humaine.
    Cet "ésotérisme" quasi scientifique (car expérimental) sied plus aux natures introvertis de prime-abord qu'aux adeptes des rites, dogmes et communautés de croyances mais la foi fait force dans les deux cas grâce notamment à l'eucharistie qui cristallise aussi le Christ en chacun de ses adeptes.
    Autre éclairage intéressant, le retour du féminin refoulé en plusieurs étapes, d'abord projeté sur autrui (l'anima ou archétype féminin de perfection) puis réintégré lors d'une re-naissance spirituelle matricielle, que Jung associe à la naissance en souffle et esprit, celle de l'homme nouveau.
    Enfin, parmi les nombreuses richesses dont regorge ce livre (un dossier complet et complémentaire y est aussi consacré sur le site de l'éditeur), la redéfinition du péché comme rupture avec la totalité de notre être ou Soi. Tiraillé dans ses profondeurs depuis la sortie de l'Eden intra-utérin, l'homme n'a d'autre choix que l'équilibre de ses paradoxes en saisissant la voix, parfois imagée, de l'harmonie (des contraires) par l'attitude juste ou appropriée à chaque étape de sa vie.

     

  • Etty, une préparation à la sur-vie

    "En excluant la mort de sa vie, on ne vit qu'à moitié et en accueillant la mort au cœur de sa vie, on élargit et on enrichit sa vie"

    Etty Hillesum-une femme réalisée,DOminique Blain,Editions du Relié,Westerbork,Julius Spier,mystique,vie de Jésus,Sainte thérèse,Thérèse d'Avila,François d'Assise,anéantissement en DIeu,camp de concentration,Auschwitz,Mai 2021Dominique Blain est un moine zen, écrivain mais aussi franciscain. De sa double casquette il a longuement médité les écrits d'Etty Hillesum au regard des textes bibliques et de la littérature des saints qui ont traversé la nuit de la foi. En résulte un essai profond, "Etty Hillesum - une femme réalisée", aux éditions du Relié, sur le cheminement spirituel de cette juive hollandaise qui sacrifia sa vie de jeune femme pour communier avec la souffrance de son peuple exterminé. Elle vécut de son plein gré huit mois entiers en tant qu'assistante sociale dans le camp de Westerbork avant d'être déportée à l'âge de 29 ans à Auschwitz.
    Destin tragique à hauteur d'une vie sociale de femme mais ô combien vécue en plénitude dans le don de soi "avec pour seule arme une intériorité pacifiante".
    Car de grâces, cette femme téméraire et courageuse, avec la bible comme guide spirituel, en sera abreuvée (en quelques années, de façon accélérée, elle passera d'une vie extériorisée à l'anéantissement en Dieu).
    Son premier mentor fut le psychanalyste jungien et orientaliste Julius Spier qui l'aida à trier et harmoniser le matériau psychique et lui donna les bases d'un solide travail sur soi afin que "tout moment vécu dans le camp devienne une opportunité pour se transformer et s'humaniser".
    Le livre est construit comme un dialogue ou jeu de miroirs, entre étapes ou paliers spirituels décisifs relatés par Etty et leur correspondance ou modèle pré-éternels discernés par l'auteur, dans les textes sacrés ou pieux (On redécouvre les évangiles notamment). Dominique Blain fait ainsi œuvre d'exégèse des écrits de l'icône féminine. Son style est heurté, compact, mûri et creusé dans une volonté de ne pas la trahir mais aussi et surtout de la comprendre et de la saisir dans son acte de folie quasi christique puisque son identification est presque totale à la vie de Jésus.
    Il insiste un temps sur le paradoxe ou difficile équilibre à trouver entre vie mondaine et compassionnelle, entre vue intellectuelle et praxis d'une vie simple et dénudée à l'extrême.
    Mais le prisme choisi à terme est cette vie de sens parce que vécue en intériorité et humilité, dans un grand dépouillement matériel et mental (le silence étale d'une conscience née d'en haut, en éveil). Mystique enfin en paroles et actes, par la joie éprouvée, la souffrance transcendée, le bannissement des plaintes et élégies, les forces vivifiées, la vie d'ores et déjà célestielle avec la mort assumée et la certitude d'un Dieu aimant malgré l'adversité.
    Son parcours de solitude (ralliée à aucune chapelle) mais pas solitaire (elle dialogue jusqu'au bout avec l'Autre en Soi) peut se rapprocher de celui de sainte Thérèse qui mourut en bas âge ou de géants de la chrétienté (François d'Assise, mère Theresa...), des exemples non pas à imiter mais à méditer pour se fortifier dans les épreuves et espérer communier à cette Source au don inépuisable, sur la terre (le Père) comme au ciel (la communauté des saints).

    "Dans le creuset de notre intériorité se trouve la réponse en Dieu. C'est un puits sans fond où le fini rencontre l'infini, que nous creusons pour rencontrer son "Amour""

     

  • La magie d'une conscience en éveil

     

    "Nous allons passer d'une phase tournée vers l'ego à une phase vraiment transpersonnelle. Une telle conscience sera la conscience de l'empathie pour l'ensemble du vivant et de la biosphère, une plus grande solidarité, une sensibilité artistique, spirituelle et esthétique plus importante. Les sociétés seront bouleversées dans leur fonctionnement même." (p.41)

    merlin.jpgLes éditions Véga-Trédaniel sortent "
    Merlin-La magie de la conscience", un livre au contenu et à l'architecture originaux, ludico-pratique. A la fois dense et léger dans ses thématiques (son, eau, conscience, temps, Univers) profond mais fugace dans ses explorations, l'ouvrage de Philippe Rosset allie théorie et pratique, accompagné d'un cd de 7 méditations sur des symboles arthuriens.
    Merlin, dont la légende est résumée, trône comme archétype d'un nouveau modèle de perception d'une réalité modifiée et réenchantée. Il est l'homme sans âge, connecté et magicien de la conscience.
    La lecture est comme un voyage dans les pas de
    C.G Jung (notions de mercure alchimique ou de fripon divin, évocation du processus d'individuation) et en hommage à Emma Jung sa femme qui se passionna pour "la légende du Graal" toute sa vie.

    On surfe également en imagination sur cette terre mythique (pays Galles, Angleterre), tout en flirtant avec de nouveaux courants de pensée (Romuald Leterrier qui fait la préface, Philippe Guillemant, pour les français...) qui redéfinissent la notion de conscience en accord avec les théories des physiciens quantiques.
    Ces auteurs, comme d'ailleurs
    Philippe Rosset, sont sans doute les véritables continuateurs de l'esprit jungien, à la fois touche à tout et précurseurs d'un nouveau paradigme de la conscience dont la source est non locale et hors temps. La notion de vide quantique (tout n'est qu’énergie et informations) côtoie les expériences de rétrocausalité (un futur qui envoie des synchronicités dans le présent) ; les visions chamaniques en états de conscience modifiés dressent une nouvelle nomenclature des multivers ou de la relativité du temps (importance également des pensées sur le métabolisme composé essentiellement d'eau) ; l'astrologie rejoint comme science le parcours ou destin personnel inscrit de façon codée dans la plénitude d'un Soi unifié...Autant de pierres à l'édifice d'un monde nouveau dont l'essence est lumière.
    Le cap et la ligne directrice de l'ensemble se veut résolument optimiste. L'idée globale est une orientation vers un futur désirable, une apocalypse joyeuse (au sens originel de révélation ou dévoilement du Réel) où l'on renoue avec l'émerveillement et la magie, un monde du tout possible guidé par la joie et l'Amour.
    Les sept méditations sonores associant la nature (lieux, plantes, minéraux, sources), la création de conscience et la magie de la régénération (images, énergie, pensées) constituent le cœur et la mise en pratique des thèses du livre.
    L’émerveillé
    Philippe Rosset s'immisce dans l'interstice, la fêlure de l'espace-temps, la bulle d'éternité d'où Merlin l'enchanteur déploie ses ailes et appelle ses disciples : "Merlin est à l'image même de l'univers décrit dans les hypothèses actuelles : il est l'éternel mouvant, l'absolu savoir encyclopédique du monde, l'ensemble de toutes les incarnations, la mémoire du passé et du futur de l'Univers". (p.90)
    Un livre pour et à méditer donc.

     

  • Une lecture chrétienne d'Ezéchiel

    Une fois l'Esprit venu, il ne manque plus rien à la vie bienheureuse...Pour la plus grande partie, ils ont quitté la terre et les choses terrestres, et ils se tournent désormais vers le ciel et vers la vie qu'on y mène, car le Sauveur les a rendus tels pour sa part à Lui”. (p.81)

    Ezéchiel, prophète de l'Incarnation,Nicolas cabasilas,Marie-Hélène Congourdeau,Les Pères dans la foi,Migne,Editions du Cerf,Avril 2021Ézéchiel, prophète de l'Incarnation” est un travail de recension et de synthèse de trois exégèses d'un théologien byzantin du 14ème siècle, Nicolas Cabasilas, sur des versets attribués à Ézéchiel et effectué par Marie-Hélène Congourdeau (docteur en histoire et chercheur au CNRS en histoire byzantine) aux éditions du Cerf, dans la collection “les Pères dans la foi” qu'elle dirige.

    Les trois textes sont distants dans le temps et montrent bien l'affinage de la réflexion chrétienne (fond et forme) de son auteur (d’exégèse à catéchèse pour le dernier commentaire) ainsi que l'évolution de sa foi. Avec les années, l'Incarnation prend poids et cause dans le cœur et l'esprit de Nicolas Cabasilas, et il devient lui-même observateur participant en tant qu'homme nouveau, rené en Christ, la distanciation s'estompe.

    Le travail minutieux de madame Congourdeau donne à lire les textes dans leur version de l'époque avant d'aborder leur explicitation. Son introduction et guide thématique de lecture sur ces trois fragments (elle est aussi responsable de la traduction et des annotations) sont une invite à découvrir l’œuvre majeure de Nicolas Cabasilas, “La vie en Christ”, en 4 volumes. Intérêt et curiosité naissent pour cet auteur méconnu.

    Moins connu également qu'Isaïe, le choix et l'originalité de l'étude : le grand prophète Ézéchiel. Si le premier convoque le “serviteur souffrant”, on doit au second des symboles forts comme le “tétramorphe” (le char constellé d'ailes et d'yeux du premier chapitre) ou les “ossements desséchés” (chap 37,1 à 14), signes de la résurrection.

    L'interprétation de ces versets clés est ici résolument christo-centrée, reprenant la nature divino-humaine du Sauveur. Plus selon l'auteur, tout concoure à l'Incarnation et à la révélation ou parousie du Fils de l'homme, à la fois dans l'entièreté de la Bible et dans les signes extérieurs apparents. Le temps de l'Histoire sainte se confond avec l'histoire de l'humanité. In fine la matière se spiritualise puisque l'Esprit se corporalise (idée chère à Henry Corbin), afin que l'homme soit, sur le modèle du Christ.

    Selon Nicolas Cabasilas toujours, les prophètes sont parmi les élus de Dieu, christophores avant l'heure (du Jugement dernier). Ils partagent une même identité et une même communion ou communication céleste, verticale, hors espace-temps, là où le Verbe prend forme.

    A relire les textes prophétiques, insufflés, il s'avère difficile malgré les lectures historico-critiques, de démêler le temps de la prophétie et leur adresse. L'inspiration d'un verset peut en effet être à la fois temporelle et universelle car toute symbolique : révélation passée qui parle d'un futur par une vision dans l'éternité de la Présence...

    Néanmoins et pour résumer, ce petit opuscule est riche de promesses et vérifie l'adage selon lequel le salut de l'âme (religieuse par nature) et l'éveil de la conscience passent notamment par le déchiffrement de l’Écriture et la perception aigüe de ses images ou symboles prophétiques. (analogies, associations et méditation).