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  • Un destin symbolique

    Dans le plan divin, ontologique, saint Michel et le Satan conduisent au Saint Nom qui est fruit des deux Arbres du jardin ; celui de la Connaissance et celui de la Sagesse (pères et mères divins). Mais le fruit de la Genèse que le Satan présente à Ishah est celui de la connaissance seule, dénué de toute acquisition de sagesse. Il est l’œuvre d'un mental déifié par une intelligence sèche totalement déniée d'Amour, et qui joue le maître au lieu de rester serviteur. (p.80)

     

    souzenelle.jpgAnnick de Souzenelle, au parcours si singulier, nous offre encore une Méditation (peu ordinaire) sur la mort aux éditions du Relié. L'essai bref et concis est un résumé de toute son œuvre et de son expérience de vie. A côtoyer les animaux intérieurs (colère, orgueil...), en épouser leur énergie divino-humaine (c'est le pacte originel) ; à descendre dans les profondeurs de l'être (et l'inconscient de la psyché) et se relier aux aides célestes...
    Œcuménique dans ses lectures (du Coran aux Dialogues avec l'Ange, de Jung a Berdiaev), cette infatigable déchiffreuse de la Bible hébraïque est une émerveillée de l'étude et une pasionaria de l'Amour christique.
    Ici encore, scrutant l'époque, elle distingue dans l'épisode collectif, le mental de la connaissance d'avec la sagesse étrique, opposant les forces angéliques à l’œuvre, le Satan et l'archange Mickaël, qui se livrent une bataille contre et pour l'homme, sa stagnation tyrannique ou sa mutation spirituelle.
    Annick de Souzenelle vit de foi et de symboles,  ne redoutant aucunement cette "visite divine aimante" auxquelles les multiples morts-renaissances l'ont préparée, sur le chemin de la divinisation.

     

    Le temps nous est donné ici-bas pour nous permettre d'appréhender cet Haut-delà. Il nous est donné de transformer notre monde animal pour accéder aux structures imaginales de ce devenir ailé. (p.9)

  • Un hymne à la vie

    Loire.jpgLoire est le nouveau récit graphique d'Étienne Davodeau paru chez Futuropolis. Ce formidable conteur ami de la nature lui donne ici toute sa place, comme un bon film de Terrence Malick dont le point de vue narratif serait animiste.
    Les peuples chamaniques attribuent des esprits, une présence figurée, des cosmogonies même, à tout élément, minéral, animal ou végétal, y compris l'eau des fleuves.
    Ici le dessinateur s'en donne à cœur joie pour croquer des instants de vie du fleuve à travers temps : un coucher de soleil, le vol d'un oiseau, un paysage...des instants d'éternité.
    La fiction reste présente mais comme un prétexte à réflexion métaphysique : ce qui part ou qui demeure. Une certaine Agathe donne rendez-vous à tous ses amant(e)s au lieu-dit de leurs amourettes (une bâtisse gîte familiale) mais elle ne viendra pas.  Dès lors son évocation ressurgit incandescente, son absence ressuscite une présence. Évidemment d'autres surprises viennent pimenter la fiction, lui donnant une légèreté, une fluidité dans la façon dont elles sont traitées...comme la vie qui s'écoule chaque jour que Dieu fait, le long de la Loire. 

    Pour qui sent, les lieux naturels semblent gorgés d'histoires et de l'intention de ceux qui les traversent. Il ne s'agit pas tant à notre sens, d'une pensée restituée qu'une vibration énergétique de plénitude, qu'est arrivé à retranscrire habilement Étienne Davodeau dans ses dessins presque vivants.

     

  • Aimer sans posséder

    Ici nous sommes tous distants mais reliés par un lien de conscience (p.52)

    Ta seule possibilité c'est de vivre complètement dans le relatif. C'est tout. (p.55)

     

    Je ne sait pas,Daniel Ramana Maharshi,éditions accarias l'originel,Je, ne sait pas est le quatrième livre de Daniel Morin aux éditions Accarias l'Originel.
    Sous forme de questions-réponses, cet ancien collaborateur d'Arnaud Desjardins (40 ans disciple et 14 ans collaborateur) à la dialectique atypique, confère au "moi-je" une fonction conductrice (relié) plutôt que créatrice (le penseur). La fausse personne se révèle dans la croyance en une histoire personnelle, une entité séparée, qui dans son fonctionnement habituel cherche sans cesse à nier la réalité (ce qui est) de l'instant pour en créer une illusoire, source de souffrance. Selon l'auteur, le présent se vit pleinement lorsque l'on accepte de ne pas savoir, de se reconnaître limité dans l'appréhension de la situation et de nos sens, conférant une pacification intérieure.
    S'identifier à un je égotique, amène à chercher (par désir d'expansion ?) l'illimité ou l'infini (en créant une dualité de "mieux être si...") à chaque instant, se projetant ainsi continuellement dans un futur frustré et frustrant.
    L'issue est l'acceptation de ce qui est, l'"évidence", sans identification à un sujet, pour se reconnaître élément ou partie du Tout et maillon essentiel d'un Plan parfait puisque neutre en soi.
    Passer d'émetteur a récepteur ou mieux conducteur de la pensée c'est voir, pour tracer la trame d'un verbe clarifié.
    Le recueil présente une forme de légèreté. Daniel Morin évoque l'énergie libérée par l'absence d'association à un "je" illusoire ou souhaitable (une dissolution ?), un étant plus qu'une réaction. La fluidité retrouvée permettant l'action adéquate, une pratique d'éveil au quotidien. 

     

    Cette certitude que l'on ne connait pas tout ne libère pas. C'est l'acceptation de cette non-connaissance qui libère de la recherche de tout vouloir comprendre. (p.100) 

  • L'imperfection heureuse

    Caroline Obin,Homo suivant ou la divinisation du compost,promo 32 de la Comédie de Saint Etienne,Marion Astorg,Romane Bauer,Arthur Berthault,Ludovic Bou,Lucas Bustos Topage,Raphaël Deshogues,Marie Le Masson,Élise Lefauconnier,Louis Meignan,Ephraïm Manikunzola,Lara Raymond,Léna Rossetti, Yannick Vérot,Thomas Chazalon,Ouria Dahmani-Kouhli,clown,Octobre 2023

    L'arène est circulaire. On s’attend à être bousculé, touché, attendri. Êtres fragiles, d’autant qu’on convoque l’intime, l’enfance, le graveleux parfois...
    Respect total pour le clown, invité à la Comédie de Saint Étienne par l'entremise de Caroline Obin, qui grime la promotion 32 avant qu'elle ne sorte de l’œuf.
    Sa trans-fiction Homo suivant ou la divination du compost est une réponse inédite, originale et subversive au brouhaha illogique de ce monde fou.
    Quoi de mieux, que la découverte de son clown, pour entamer une carrière de comédien ? En effet, la metteuse en scène va puiser dans les profondeurs et les émotions de l’acteur pour co-créer un personnage unique et infini. Les spectateurs découvrent ainsi 12 micro-univers naissant d'un rien (un compost sonore). Le ridicule devient poésie et drôlerie.

    Caroline Obin a l’œil pour sublimer les talents tout en gardant des zones d'ombre. Elle donne des clés essentielles pour embellir et réenchanter le monde. Nous l'avons interrogée à la sortie du spectacle (6 min) :

    podcast

  • Les fêlures islamiques

    Ce Bayan jábirien correspond à une figure connue par ailleurs  dans l'ésoterisme chiite comme celui du Résurrecteur, du Qá'im qui viendra à la fin des temps accomplir la justice, et dévoiler ce qui était caché depuis les origines..., le véritable sens de tous les destins ...Il est la cause finale qui englobe la création toute entière arrivée à sa maturation, à son terme, ce dont Adam n'était qu'une minuscule et imparfaite ébauche. (p.361)

     

    lory.pngOublie le chemin, tu parviendras à Dieu est le nouvel essai fleuve de Pierre Lory (un livre testament ?) paru aux éditions du Cerf - nouvelles approches de l'Islam.
    Dans cette étude universitaire synthétique et composite d'envergure (450 pages), l'auteur prend comme fil rouge les paradoxes de la mystique musulmane (des trois branches), chez ses saints (Hallaj, Bastami, Borsi, Qashani...), son livre sacré (le Coran), ses symboles ou statuts équivoques (Jésus, le chien des 7 dormants, les djinns, les anges...) et son corpus ésotérique (l'alchimie).
    En filigrane, Dieu est le bien nommé comme source de tout paradoxe puisque distinct de la création mais néanmoins agent perturbateur et provocateur d'un Autre soi qui chercherait à se faire connaître, croître et jusqu'à prendre les commandes de la machinerie humaine (le cœur en particulier). C'est en tous cas l'exemple des mystiques, saints ou prophètes professant l'union et qui, à force de répétition dans le temps, laissent entrevoir une destinée eschatologique illuminatrice symbolisée par l'Homme parfait.
    Que l'on soit considéré par le tout venant comme fou, impur ou invisible, l'infini du regard avec l'Amour pour toile de fond permet encore de nombreuses conversions à cet Uni-vers (si peu) caché. A défaut d'une personne en chair, les éveillés de tous temps  ont laissé des traces (livres inspirés, paroles de feu, exploits ou miracles, langage des oiseaux...) où s'abreuver. Des jalons, un jargon (un lexique objectif ?) pour mieux définir l'être-ange qui ne demande in fine qu'à s'incorporer dans un mariage mystico-alchimique : les épousailles de la matière avec la lumière de l'Incréé.