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amour - Page 2

  • Dieu recrute des coeurs

    "A une vie angélique , préférons donc humblement une vie évangélique. Fût-ce celle, toute terrestres, de ces bons à rien que Dieu affectionne et auxquels il accorde sa grâce ici bas, sa gloire au-delà". (p.22)

     

    "Cette pâte minérale est la matière première de notre humanité, et, partant, l'étoffe commune de tous les bons à rien. Dieu ne la voit pas comme nous. Tel le souffleur de verre, il la travaille dans la fournaise étincelante de son amour. Il l'aime, lui, et il continue de l'aimer, envers et contre tout. Envers et contre nous". (p.57)

     

    gloire.jpgDans La gloire des bons à rien paru aux éditions du Cerf, Sylvain Detoc, prêtre dominicain, fait un rappel judicieux de l'alliance humano-divine et du Plan céleste qui est Amour de et pour la création. Les géants de la Bible ont d'abord été de petites gens, parfois pétris de doutes mais qui ont su écouter la Parole et la mettre en pratique. L'auteur mentionne aussi la mission du Christ de convertir les pêcheurs plutôt que les sains et son œuvre de spiritualisation de la matière en cours.
    Le livre est court certes, mais concis et propose un tour d'horizon assez complet des saints, prophètes, figures de la Bible et de la chrétienté pour vivifier la foi chancelante de tout à chacun. L'humain avec son corps de chair peut se montrer ingrat ou infidèle mais en se souvenant de son Créateur, il se laisse insuffler un esprit de concorde, d'ouverture et de réconfort pour dépasser les passages obscurs ou ombrageux.
    Pour Sylvain Detoc, notre pesanteur (lourdeur) ne doit pas esquisser la gloire promise à la pâte humaine avec pour preuve les transfigurations du Sauveur et de Marie.
    Cet opuscule rend la co-naissance accessible et naturelle pourvu, faut-il le rappeler que l'on se mette au service d'autrui, de nos frères en humanité et  de l'être (l'Autre) en soi. Une tâche d'aidant qui n'est pas contrainte mais joie pérenne en l'Aimé.

     

  • Des lois nouvelles

    La fin dont parle Jésus n'est pas le moment où tout s'arrêtera, mais au contraire cet achèvement vers lequel tend toute l'histoire humaine”. (p.57)

     

    Adrien Candiard,Quelques mots avant l'Apocalypse,éditions du Cerf,mal,Amour,retour du Christ,tribulations,catastrophes,paraclet,Octobre 2022Adrien Candiard, moine dominicain vivant au Caire publie un court recueil aux éditions du Cerf : “Quelques mots avant l'Apocalypse – lire l'évangile en temps de crise”.

    Il s'agit d'un juste rappel de ce à quoi s'attendre, pour le chrétien en particulier et pour tout croyant de bonne volonté qui ne renie pas l'Amour (de Dieu) en son critère inconditionnel.

    L'énumération des catastrophes actuelles (crise climatique, guerres, repli sur soi, épidémie...) pourrait annoncer l'épreuve des tribulations annoncée par le Christ dans les évangiles mais de tous temps cette prévision a montré ses limites, d'autant que seul Dieu connaît l'Heure.

    L'Amour par contre, comme le rappelle Adrien Candiard est rarement aimé en retour, tant le péché ou le mal (en soi ou chez l'autre) peut rendre aveugle à toute forme de rédemption, fût-elle gratuitement et gracieusement donnée à tous. Ce paradoxe humain explique la montée de l'ombre à l'approche du Royaume de Dieu promis sur terre et la nécessaire vigilance ou veille consciencieuse afin que le cœur ne commette trop d'impairs ou qu'il éprouve après coups quelques judicieux remords de conscience.

    L'auteur omet, parmi les signes “intérieurs” de la “Révélation”, de mentionner la joie pérenne et ce, malgré les vicissitudes du corps. Le corps-lumière ou corps christique ne souffre pas des affres du Temps. Il est ce corps-don tout entier relié (le religare de Religion) au Père, à la Source et qui n'attend rien en retour que le sacrifice de la personne et sa capacité grandissante à s'extirper de l'espace-temps.

    Rien non plus du Verbe, cette parole enfantée de l'Esprit Saint, rempart crypté contre toute injonction, jugement ou pensée délétère. A la fois nourriture et ogive défensive à l'intrusion mentale. Sa promesse est contiguë aux temps apocalyptiques comme paraclet contre les ténèbres de corps et d'esprit. Ce texte concis et surprenant par son discernement porte en soi néanmoins ce souffle vivifiant.

     

  • Le visage originel

     

    Contrairement à l'hindouisme qui s'intéresse principalement à l'au-delà et à son propre salut par l'ascétisme ; au bouddhisme qui enseigne la libération de la souffrance par le détachement, le christianisme intègre totalement la condition humaine qui s'accompagne de joies et de peines...essayant de répondre à l'appel de Dieu” (p.55).

     

    Lorsque nous prenons véritablement conscience que nous ne sommes pas qu'une entité humaine qui finira en poussière, que ce qui fait notre essence ne meurt pas, alors la seule possibilité restante est celle d'une possibilité aimante inconditionnelle. Pour ce faire, l'homme épris de spiritualité vit de peu. Pour le chrétien, la clé de cette approche est de suivre l'exemple de Jésus” (p.128).

     


    blain.jpgAidé du journaliste Yohan Picquart, le spécialiste des religions Dominique Blain clarifie les principales différences et similitudes entre bouddhisme et christianisme (dans une moindre mesure l'hindouisme) à travers leurs histoires géographico-culturelles  et leurs interrelations actuelles où s'estompent la frontière Orient-Occident.
    L'ouvrage intitulé les Liaisons Spirituelles et paru chez Dervy, est limpide, précis et exhaustif, sans être verbeux ou trop érudit. Il constitue en soi une belle synthèse pour l'être désireux de parfaire sa connaissance des religions en vue d'une pratique ou quête de sens. Assez complet avec des thématiques fédératrices (transcendance, éveil, foi, rédemption...), Dominique Blain use de cas concrets jusqu'à des évènements récents, en bon connaisseur du Christ et de Bouddha, de leurs ramifications  et rapprochements fraternels.
    Sans prendre parti pour la précellence de l'un sur l'autre, il étudie avec minutie leurs influences respectives (méditation pour les chrétiens et notion d'ego, amour du prochain pour les bouddhistes et compassion...), leur visée (le dieu d'Amour versus la vision cosmico-pénétrante) et terreau de croissance. Des greffes ont pris au 20eme siècle dans les pôles respectifs mais malgré des expériences d'enrichissement (Auroville, l'ashram de Le Saux/Griffiths/Sahajananda pour l'Inde ; le Zen de Deshimaru ou Mathieu Ricard en France...), Il semble que la culture d'origine reste prégnante.
    En dépit de la désaffection du culte chrétien jugé trop moralisateur après guerre, de l'influence du New age et de la vague hippie, il semblerait que la doctrine prônée par Jésus tienne encore bien la route pour les cœurs épris de droiture, d'ivresse et de pureté. Les graines semées germent a l'évidence dans une terre enrichie et vivifiée d'engrais étranger. Nous pensons bien évidement au Bouddhisme zen, au message et charisme du Dalaï lama mais aussi à l'influence de la foi musulmane. Il s'agira toujours de s'effacer dans l’altérité, pour montrer le visage du jamais-vu, jamais-entendu : un corps-don qui est verbe éternel, une souffrance transcendée.

     

  • L'Oeil du Résurrécteur

    “Être là, vivant, c'est manifester dans nos limites quelque chose de l'invisible présence et de l'infini patience. C'est être une icône de l'Être, qui est Vie, conscience et Amour”. (p.20)

     

    paradoxe.jpgJean-Yves Leloup publie le Paradoxe Chrétien aux éditions du Relié-Tredaniel. Une saine et salutaire réflexion sur la figure du Christ, humain et divin à la fois, Roi du Royaume céleste mais crucifié sur terre, uni à Dieu et "co-naissance" du croyant sincère.
    Trois essais ponctuent cet ouvrage : l'essence actuelle du chrétien, l'importance d'une vision iconique et l'esprit (saint) des 8 béatitudes.
    L'auteur rappelle qu'une relation authentique au mystère christique, vécue dans sa chair par la transfiguration, est le signe et l'essence même du chrétien en cette époque. Être chrétien c'est porter en soi et naître Autre, christophore. C'est montrer la Lumière qui éclaire ce monde par l'Amour, la conscience, la Vie et le souffle qui sont ses attributs. 
    C'est aussi se situer dans un axe vertical qui relie terre et ciel, Père et Saint-Esprit (la Mère ou Sagesse), dans le Fils, Corps-don. C'est enfin connecter la Source à laquelle Jésus s'abreuvait, était vivifié et qui le rendait libre. C'est laisser l'infini et l'éternelle vie traverser l'existence et, par la trouée du regard, dépasser l'idolâtrie pour devenir l'icône qui nous meut et nous survivra.
    Cette Présence issue du silence et qui n'est pas de ce monde, cet au-delà du mental prélude au Verbe, cette sortie de l'échelle des intelligences (le bien, le mal...) pour un discernement incardié et relié...mais aussi ce si mal aimé, violenté et méprisé prince de la paix. Ce sont ces paradoxes que développe depuis tant d'années le père orthodoxe renommé Jean Seraphim en faisant ici une mémoration synthétique.
    Au risque de heurter certaines sensibilités, Jean-Yves Leloup nous (dé)montre qu'il est toujours à la page, ni démodé ni conventionnel.
    L'ancien qui traduisait il y a quarante ans avec André Chouraqui certains passages de la Bible hébraïque (dont le "en marche" des béatitudes ou le “va vers toi" du cantique) est toujours en verve et en verbe. Il incarne véritablement comme d'autres (une tendre pensée à Annick de Souzenelle) la promesse du Christ et de la survenue du Royaume en cette vie. Un témoignage d'une importance cruciale en ces temps troublés.

     

  • La vie intense-aimant

    "Ici ce n'est plus elle qui écrit, c'est le langage devenu vivant qui s'invite en elle et qui l'inspire. Au point qu'elle nota plus tard ceci : "Souvent je ne fais en écrivant que suivre la lumineuse glissée de la langue qui capte elle-même ce qu'a peine j'ose penser et dire". (p.132)


    Audrey Fella,Christiane Singer,une vie sur le fil de la merveille,Albin Michel,Graf Durckheim,pardon,amour,présence,être,mystique,écriture inspirée,biographie,Avril 2022Audrey Fella ne tarit pas d'éloges sur Christiane Singer dans la biographie qu'elle lui consacre chez Albin Michel, sous titrée “une vie sur le fil de la merveille”.
    Visiblement très marquée et touchée par ses écrits, elle recompose un portrait kaléidoscopique à partir de ceux-ci, une vingtaine de romans et d'essais qu'elle résume et dont elle fait l'exégèse littéraire de façon chronologique.
    Audrey Fella a également beaucoup investigué auprès de sa famille et proches (les deux femmes ne se sont pas rencontrées), nous rendant contemporaine l'acuité de son âme créatrice et la fécondité de son esprit.
    L'ouvrage est plaisant, bel exercice de style, et nous fait découvrir la vie pleine et ardente d'une exilée judéo-chrétienne (par l'origine de ses parents) qui suivit son mari dans un pays belligérant, l'Autriche (elle a grandi à Marseille).
    Douée pour l'écriture depuis enfant, elle tendra vers l'épure et le minimalisme poético-mystique plutôt que l'intellect pur et raisonné, en entamant un travail sur elle-même (l'enseignement de Graf Durckheim, le zen, le souffle, le chant, le toucher...) et sur sa constellation familiale.
    Ses écrits sont emprunts d’intériorité, de la croyance en l'être et en la foi d'une Présence amoureuse préexistante à la Création. Sa vie partagée entre mariage (elle aura deux fils), écriture et conférences ou même enseignement (avec tout ce qui l'aura mise en lien avec la profondeur) lui fera renouer avec le pardon (les horreurs nazis sur les membres de sa famille), l'Amour et la louange, le retour au Christ sur la fin de sa vie (elle meurt à 64 ans d'un cancer de l'utérus).
    Elle n'aura de cesse d'écrire jusque sur son lit d'hôpital (derniers fragments d'un long voyage) sur les thématiques  du vivant : les âges de la vie, l'éros et la sensualité, le féminin, la naissance et la mort, l'amour et la passion, incarnant pour ceux qui la côtoyèrent, une incandescence, un degré de vie, une exigence étrique.
    Il semble en effet, à la lecture de l'ouvrage, que
    Christiane Singer, qui se voyait  vieille âme, ait brûlé intensément à chaque instant de sa vie pour témoigner en tant qu'instrument du divin, de la merveille de la création, au sein de laquelle nous sommes tous, c'est encore elle qui l'a vu et su, inextricablement liés.


    "
    Je ne veux savoir des êtres que je rencontre ni l'âge, ni le métier, ni la situation familiale...mais de quelle façon ils ont survécu au désespoir d'être séparés de l'Un par leur naissance, de quelle façon ils comblent le vide entre les grands rendez-vous de l'enfance, de la vieillesse et de la mort, et comment ils supportent de n'être pas tout sur cette terre". (p.192)

     

  • La communion des sages

     

    EN-compagnie-1ère-Pour-le-web.jpgEric Edelmann a opéré pour les éditions l'Originel-Antoni, la recension de 28 sages, la plupart du siècle passé, en évoquant des anecdotes les concernant. Le beau livre "En compagnie des sages" est émaillé de photos en noir et blanc de certains, permettant une connexion directe à la Source à laquelle ils s'abreuvaient.
    Nantis d'une Présence, signe d'un dépassement de l'ego limité, les adeptes d'une voie traditionnelle sont ici mis en situation et pris en flagrant délit de compassion, d'humilité ou de générosité. Leur réalisation profonde provoque alentour paix, crainte révérencieuse parfois mais plus souvent attirance, curiosité ou profond respect. Ils ont le don de calmer le mental, certains maux physiques, de rendre doux les sauvages et raisonnables les fous, de provoquer des synchronicités ou des miracles (don d'ubiquité, omniscience...).
    Aimer, servir, éveiller (à la véritable nature de l'esprit) semble être leur devise commune avec un don de soi quasi inhumain allant jusqu'à se charger de karmas négatifs d'autrui.
    Sur les visages se lisent joie profonde, amour infini et miséricordieux, malice et curiosité, tristesse de l'essence parfois qui est souffrance pour la Création. Leur portrait figé n'efface pas l'intemporalité du Vivant les habitant, avec ses caractéristiques et vertus inhérentes.
    La qualité de ce livre, outre ses anecdotes inédites ou peu connues, est de nous présenter des sages moins médiatiques (une part belle est réservée aux maîtres tibétains) mais vénérés des initiés.
    Pour leur aura encore palpable, on retiendra plus particulièrement les histoires truculentes mettant en scène Monsieur Gurdjieff, Ramana Maharshi ou le vénérable Dalaï Lama, leurs ruses pour édifier ou réveiller la Mémoire mais surtout leur bonhomie et essence enfantine.
    Un livre simple qui fait du bien, un bon compagnon de lecture, une sélection subtile d'historiettes à visée réconfortante et revigorante.

     

  • Dieu reconnait les siens

    "Dès l'enfance, ma nature profonde réveillait et stimulait les tendances héroïques et spirituelles de mon caractère. J'entendais une voix surnaturelle. Je désirais aussi combattre pour ma patrie...céleste". (p.91)

     

    delorme.jpgLes éditions Erick Bonnier rééditent Le Chemin de Dieu, classique de l'ésotérisme paru en 1979 chez Albin Michel, qui est un récit autobiographique de Catherine Delorme (1901-1991) dite "Mamita", une référence de l'Amour incarné chez les soufis.
    Les événements de sa vie, de ses dons exceptionnels (guérison, faiseuse de pluie, rêves prophétiques, vision spirituelle...), à sa guidance  malgré les épreuves (son nom musulman est Hydayat Allah, "la guidance divine"), évoquent une destinée hors du commun dont l'Islam fut la forme de sa réalisation.
    Sicilienne et chrétienne de naissance, Catherina Maltese dépeint dans ce livre des souvenirs où affleure la fine pointe de l'âme, dès l'enfance, et où son besoin d'être aimée sera comblé à l'issue de son cheminement spirituel - de la mystique à la kabbale, de la guématrie au symbolisme, de la prière du cœur au dhikr, des lectures spirituelles (guénon, Ibn Arabi...) à l'initiation soufie - par l'ultime épreuve de l'extinction dans l'essence divine (Fana Fi Llah), apex de la voie de la purification de l'âme qu'est le soufisme, pour les musulmans épris d’intériorité.
    Cette facilité et cette grâce accompagnant les rapprochés de Dieu (notamment la rencontre fortuite de ses maîtres spirituels Gabsi ou encore le Cheikh Tadili) lui fera co-naître la Source irradiante d'Amour,  pour mieux l'infuser et la dévoiler, dans la deuxième partie de sa vie, aux chercheurs de Vérité de tous bords. Henry Bonnier fera allusion à sa rencontre dans son recueil posthume, L'île d'or.
    A l'image d'une Amma ou d'un Maharshi pour l'Inde, elle fut la première femme européenne Arifa bi-Llâh, "connaissant par Dieu" pour les initiés soufis.
    L'écriture de Catherine, mariée Delorme, se rapproche de la pauvreté du connaissant (des réalités spirituelles) : plaisante mais sans fioritures ni emphase, à la fois littéraire et vivace. On passe un bon moment à l'évocation de la tariqa soufie nord africaine, des cheikhs vénérés mais simples les vivifiant, de la baraka qu'ils confèrent et de leurs rites initiatiques et festifs. Le livre retrace également l'itinéraire spirituel et religieux d'une femme européenne de la première moitié du 20ème siècle (comme Alexandra David Néel au Tibet ou plus tard Irina Tweedie chez les soufis Hindous) au sein d'un Islam encore suspect (le temps des colonies) et suspicieux envers la réalisation de la gente féminine, un état d'être qui fut à l'époque un double exploit.