Après avoir mis à l'honneur des activistes engagés dans le projet de compilation par les damné.e.s de la terre, Rocé nous livre sa version de la lutte avec Bitume (Hors Cadre) et cela sonne classique.
Compositeur aux magnifiques beats épurés et métissés (mention spéciale pour "Il pleut dans ma tête" ou "interlude"), le message est ici brut, sans concept ni volonté de plaire, direct et radical.
Rocé apporte une vision fraîche nourrie de la subculture, indépendante et revendicative, dont le rap est une excroissance : Le modèle dominant n'a ni projet (une tête ?) ni foi et ne craint pas le chaos (le cherche ?). Les opprimés (issus des colonies notamment) ont des valeurs, des idées-haut(es), une énergie (un feu intérieur), un vécu qui mérite écoute,considération ou apprentissage (le lien avec le Vivant entre autre), en vue d'une autonomie ou d'une liberté personnelle, dans un climat sous pression.
Le ton est professoral, l'alerte est vitale. Un nouveau monde, un "champ de possible" peut naître d'esprits affutés, conscients et résistants (à l'image de Big Red ou de Ol Kainry en feat), pour un futur désirable et une juste place en son sein.
Il y a clairement des méprisés, une souffrance commune, un instinct de survie mêlé d'espérance, une attitude combative face à l'adversité, qu'illustre l'artiste de façon minimaliste, avec beaucoup de force et d'amour, en musique et pulsation.
Du niveau, de la hauteur, de la verve, des rêves...un album sous haute tension qui décrit avec brio notre modernité déshumanisée et la nécessaire alliance avec l'instant, afin qu'une présence soit.
Amour - Page 7
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L'under gronde
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Une composition rythmée
Le rapt de l'Amour divin est éprouvant pour notre petit ego accroché à ses joujoux de guerre se rêvant invincible. Il nous fait mettre à l'épreuve ce petit coeur étroit ne pouvant s'ouvrir, se dilater que par des exercices d'amour divin, pour battre au rythme de celui de l'agneau immolé. (p.96)
Armand Theis publie chez Saint-léger éditions un essai crypté mais vivifiant et euphorisant intitulé les béatitudes dans l'Apocalypse.
Pour lui ce texte mythique, chef d’œuvre d'écriture, est "une geste de la parole divine", poétique de surcroit. Hermétique pour ceux qui n'y voient que malheurs et fracas, il y puise force et Amour (qu'il nous transmet), notamment dans ses 7 béatitudes, à l'adresse des clairaudiants, prolongeant le message unitif de l'évangile aperceptif de Jean.
L'Agneau égorgé dont il est question représente une figure du Soi (archétype de totalité), avec un cœur souffrant de Père et des matrices miséricordieuse de Mère. Cet "être océanique" signe symboliquement l'alliance avec notre profondeur (le travail du détachement égotique ?) psychique et organique, promettant une paix à ceux s'engageant avec foi dans cet "ensemencement christique" pour naître homme nouveau, délié du péché et de l'attrait du serpent antique.
Comme l'auteur de l'Apocalypse, Armand Theis compose une œuvre régénérée par l'esprit, en proposant une salve aiguisée (envers l'homme 3.0) ainsi qu'un verbe poétique nourricier (l'épée a double tranchant ?), hérité de Celui qui donna sa vie en rançon et promit un Paraclet, assimilable à un guide intérieur ou souffle sacré.
Les "7 ballades" sur le chemin de la Révélation sont riches de manducation et de méditations. Au regard de l'époque, une logique implacable imprègne sa réflexion.
Chrétien œcuménique intéressé par l'hindouisme ou la philosophie, Armand Theis nous convie à une relecture originale et innervée (la Source ?) de haute volée, de ce classique biblique si actuel, à l'adresse des vivants.Lien permanent Catégories : Amour, Christianisme, Littérature, Livre, méditation, Spiritualité 2 commentaires -
L'antéforme
La vraie pauvreté est une pauvreté dans l'esprit, une absence de fixation sur les productions mentales, et donc leur appauvrissement. p.178
L'immédiateté d'être est le troisième livre de Jean-Marc Mantel paru aux éditions Accarias l'Originel. Cet auteur, psychiatre de formation s'est intéressé aux écrits de Krishnamurti et de R. Maharshi avant de suivre l'enseignement de Jean Klein. Il partage sa vision non duelle dans de nombreuses vidéos et forums et ce présent recueil est une synthèse de quatre années de questions-réponses sur la voie de l'intériorité.
Clarté des réponses, poids des mots, perles de vérité, humilité et partage, font de cet ouvrage plaisant une véritable nourriture étrique et cartographie appropriée sur le chemin de la réalisation.
Sa lecture à petites doses homéopathique ravive et stimule la Source qui est présence, écoute, attention, Amour...l'égo-forme (le personnage) n'est jamais qu'une projection holographique de la conscience englobante informelle, qui est vide-plein.
Beaucoup de questions de haute volée, reflets de pensées que Jean-Marc Mantel enracine dans un silence éloquent, comme un retour à l'origine.
L'immédiateté d'être c'est une fulgurance, une transfiguration, une absence à soi-même (un oubli ?) révélatrice d'un étant, amoureux de la création.
C'est l'individu conscient qui demeure (en apparence), dont le mental est un outil pour relater l'indicible, un contenu sans contenant, un "Je suis" qui contient toute forme y compris la manifestation.Il y a une joie constamment renouvelée a écouter la vérité sous d'infinies formes libératrices qui, toutes, pointent vers l'unique réalité. p.60
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La croyance ultime
Le parcours qui mène à Soi d'Ambre Cazaudehore parait aux éditions quintessence. Il s'agit d'un manuel pratique pour renouer avec son être essentiel en 6 étapes clés. Pas de recette miracle autre qu'une éventuelle consultation privée, meme si des "cas" résonnent en écho, mais des vérités éprouvées sur le chemin de la re-naissance ou au contact de ses "actiens" (patients acteurs du changement par conscientisation) dont les récits de vie parsèment l'ouvrage.
Après une immersion de quelques mois en Équateur à un moment opportun, avec la médecine ayahuasca, Ambre Cazaudehore s'est formée à plusieurs techniques de développement personnel (pnl, kinesiologie, hypnose, conscience quantique...). Elle met au service du plus grand nombre des outils de thérapie brève qui ont su l'aider à reprogrammer certains schémas répétitifs (ancrés dans l'enfance) pour accéder à une individualité plus vaste et dans l'ouverture à toute une gamme de possibles.
La bonne nouvelle c'est qu'un scénario de vie traumatique peut évoluer en une scéance, grâce à une vision holistique de la problématique, vers une nouvelle compréhension salvifique...et libérer l'énergie de l'émotion bloquée jusqu'alors...ce qui n'empêche nullement de poursuivre ce travail sur soi comme chemin de spiritualité au quotidien.
Le livre n'a d'autre visée que de nous rappeler au Soi tel qu'envisagé par Jung : au-delà des masques (sociaux) et des ombres (ce que l'on projette chez l'autre) réside un noyau de pur Amour, Source infinie. Chaque acte thérapeutique est un rayon qui guide de la périphérie d'une sphère (l'apparent) vers son centre unificateur (l'Etre), même si la surface n'a d'existence que si on lui en donne (nos croyances).
Ici comme ailleurs des miracles adviennent par la lumière d'une vision englobante où therapeute et actien se répondent l'un l'autre dans un même élan.
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Sacré corps
Si je renonce à ma conscience, elle, pour autant, ne me lâche pas. Elle ne quitte pas le navire et continue à veiller. Avec le temps, je contacterai un mal-être, perdrai le sommeil, courrai partout pour ne pas me retrouver face à elle. Mais j'aurai beau m' étourdir, elle ne me quittera pas...pour provoquer mon bonheur. Là où je le suis enfermée dans la culpabilité, dans la douleur de l'
autoaccusation, la conscience veut me faire éprouver le repentir, la joie de la réconciliation. Avec la reconnaissance de la faute s'ouvre le chemin d'un par-don (p.109)Avec Chercher la femme, à l'infinitif, paru aux éditions du Cerf, Céline Guillaume célèbre le féminin intérieur, notamment dans sa qualité d'accueil de l'altérité.
Libraire et laïque dominicaine, elle pourfend l'intérêt d'une culture de (et pour) soi, d'une connaissance de l'âme qui est notre alter ego, notre souffle vital, notre être profond.
La femme possède selon elle naturellement des matrices sacrées car à l'identique du Dieu de miséricorde, creuset de l'enfantement mais indignes de l'avortement. Son appétence à accueillir la vie peut aussi symboliquement désigner le Vivant, le "conscience-cieux".
Ses croyances vont au mariage libre de toute contrainte mais elle reste confiante dans l'adversité et sa longévité. Elle vénère aussi son genre, à destinée sacrée et sa différence face à l'homme plutôt que son égalitarisme simiesque.
"Confiance, exigence devant la vérité, liberté" sont autant de qualités que de trophées qu'il est bon de montrer et d'assumer devant les vies désenchantés ou les vides non emplis de plénitude.
Un brin mystique, elle se découvre parfois phare ou aiguilleuse de l'être, forte d'une réflexion nourrie par une Relation et d'un esprit curieux.
La femme n'est pas la cause du bancal mais son côté solide, à assumer sa faiblesse. Elle demeure un exemple à suivre quand elle assume pleinement l'incarnation, dans les pas de l'Aimé, l'Amour et l'Amant.Lien permanent Catégories : Amour, Christianisme, Histoire, Livre, méditation, société, Spiritualité 0 commentaire -
Un destin symbolique
Dans le plan divin, ontologique, saint Michel et le Satan conduisent au Saint Nom qui est fruit des deux Arbres du jardin ; celui de la Connaissance et celui de la Sagesse (pères et mères divins). Mais le fruit de la Genèse que le Satan présente à Ishah est celui de la connaissance seule, dénué de toute acquisition de sagesse. Il est l’œuvre d'un mental déifié par une intelligence sèche totalement déniée d'Amour, et qui joue le maître au lieu de rester serviteur. (p.80)
Annick de Souzenelle, au parcours si singulier, nous offre encore une Méditation (peu ordinaire) sur la mort aux éditions du Relié. L'essai bref et concis est un résumé de toute son œuvre et de son expérience de vie. A côtoyer les animaux intérieurs (colère, orgueil...), en épouser leur énergie divino-humaine (c'est le pacte originel) ; à descendre dans les profondeurs de l'être (et l'inconscient de la psyché) et se relier aux aides célestes...
Œcuménique dans ses lectures (du Coran aux Dialogues avec l'Ange, de Jung a Berdiaev), cette infatigable déchiffreuse de la Bible hébraïque est une émerveillée de l'étude et une pasionaria de l'Amour christique.
Ici encore, scrutant l'époque, elle distingue dans l'épisode collectif, le mental de la connaissance d'avec la sagesse étrique, opposant les forces angéliques à l’œuvre, le Satan et l'archange Mickaël, qui se livrent une bataille contre et pour l'homme, sa stagnation tyrannique ou sa mutation spirituelle.
Annick de Souzenelle vit de foi et de symboles, ne redoutant aucunement cette "visite divine aimante" auxquelles les multiples morts-renaissances l'ont préparée, sur le chemin de la divinisation.Le temps nous est donné ici-bas pour nous permettre d'appréhender cet Haut-delà. Il nous est donné de transformer notre monde animal pour accéder aux structures imaginales de ce devenir ailé. (p.9)
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Aimer sans posséder
Ici nous sommes tous distants mais reliés par un lien de conscience (p.52)
Ta seule possibilité c'est de vivre complètement dans le relatif. C'est tout. (p.55)
Je, ne sait pas est le quatrième livre de Daniel Morin aux éditions Accarias l'Originel.
Sous forme de questions-réponses, cet ancien collaborateur d'Arnaud Desjardins (40 ans disciple et 14 ans collaborateur) à la dialectique atypique, confère au "moi-je" une fonction conductrice (relié) plutôt que créatrice (le penseur). La fausse personne se révèle dans la croyance en une histoire personnelle, une entité séparée, qui dans son fonctionnement habituel cherche sans cesse à nier la réalité (ce qui est) de l'instant pour en créer une illusoire, source de souffrance. Selon l'auteur, le présent se vit pleinement lorsque l'on accepte de ne pas savoir, de se reconnaître limité dans l'appréhension de la situation et de nos sens, conférant une pacification intérieure.
S'identifier à un je égotique, amène à chercher (par désir d'expansion ?) l'illimité ou l'infini (en créant une dualité de "mieux être si...") à chaque instant, se projetant ainsi continuellement dans un futur frustré et frustrant.
L'issue est l'acceptation de ce qui est, l'"évidence", sans identification à un sujet, pour se reconnaître élément ou partie du Tout et maillon essentiel d'un Plan parfait puisque neutre en soi.
Passer d'émetteur a récepteur ou mieux conducteur de la pensée c'est voir, pour tracer la trame d'un verbe clarifié.
Le recueil présente une forme de légèreté. Daniel Morin évoque l'énergie libérée par l'absence d'association à un "je" illusoire ou souhaitable (une dissolution ?), un étant plus qu'une réaction. La fluidité retrouvée permettant l'action adéquate, une pratique d'éveil au quotidien.Cette certitude que l'on ne connait pas tout ne libère pas. C'est l'acceptation de cette non-connaissance qui libère de la recherche de tout vouloir comprendre. (p.100)