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Spiritualité - Page 17

  • Le chemin vers la paix

    L'amour est l'arme ultime, car il n'en est pas une (p.134)


    shaman.pngTigran étend la trilogie Shaman pour un nouveau cycle amérindien. Le tome 4, le Chemin, toujours chez Mama éditions s'axe sur l'initiation d'un jeune navajo, Élan Blanc, dans sa quête de vision pour le passage à l'âge adulte. Tangri, qui a répondu à l'appel outre Atlantique d'un grand-père d'âme, avec sa famille au complet, fait le lien, l'accompagne et le protège.
    Ce nouvel opus intègre l'homme blanc dans un processus d'unification de nations longtemps ennemies (Navajos et Comanches) et prône l'avènement d'une ère de soulèvement de la Terre-Mère avec toute femme désireuse de soigner l'homme possessif et pillard, par Ses énergies de guérison. Un processus en cours (mais pas assez souligné) et souhaitons le, durable et probant.
    160 pages de plaisir renouvelé, avec de courts chapitres comme autant d'images qui défilent, introduits par des paroles de sagesse chamaniques qui parlent à notre être intérieur, pour ne pas dire l'enfant libre en nous, qui sait et sent et dont la réintégration confère à l'Homme adulte sa pleine dimension.
    La magie opère avec cette reliance entre tous, animaux, végétaux et minéraux compris, et ces familles d'âmes recomposées donnant un sens pratique de cheminement à l'incarnation, pour mieux marquer la matière-chair de la lumière de la conscience.



    Il n'y a plus de tristesse dans la solitude. Maintenant, je sais que c'est moi-même que j'attendais. (p.162)

  • S'affranchir du joug

    ego.jpgFranck Terreaux est un homme sans tête. Dans la mouvance de Douglas Harding, Nisargadatta Maharaj ou Jean Klein, il s'émancipe de son histoire personnelle (la conscience "je" apparaît vers 4 ans) en supprimant la "personne velcro", l'ego autrement dit, dont le siège est la tête avec sa valise la mémoire.
    Dans Mon ego et moi paru chez Almora éditions, il fustige l'initiation traditionnelle des maîtres spirituels, qu'il pratiqua un temps, pour garder intacte la palette émotionnelle sans s'y attacher outre mesure.
    Le propos et les expériences proposés sont séduisants et peuvent amener à ressentir la vie décapité, que l'auteur qualifie d'extinction puisque demeure la vision "éveillée", brute et pure, sans adjonction d'une conscience réflexive.
    A aucun moment cependant il n'évoque la Présence que pourrait dévoiler l'extinction, soit la co-naissance à l'être en soi, l'Autre, le Vivant (à consonnance divine si l'on est croyant), dont l'ego est le tremplin et le terreau de germination.
    A notre sens, l'individu est le socle pour une vie reliée (verticalement parlant), le contraire d'une vie phénoménologiquement appauvrie, par oubli de l'outil existant, le mental.
    Même si in fine c'est son oubli qui est visé, il reste un matériau de conscientisation et par conséquent d'élévation spirituelle pour revêtir des corps subtils (esprits ou entité céleste si l'on préfère) d'appréhension du Réel.
    La Face de Dieu pérenne est Son Plan pour l'humanité, que l'on décide de l'effacer ou pas.

  • Le beat a encore frappé

    Le paradis c'est le réel embrassé, étreint de tout ton cœur plutôt que repoussé en tordant le nez au nom de je ne sais quelle réalité alternative soi-disant paradisiaque mais totalement imaginaire...le réel, voilà le paradis mais étreint, embrassé, avalé tout cru sans faire la grimace...(p.160)

     

    beat.jpgÉtienne Appert signe chez la boîte à bulles une nouvelle BD palpitante et hallucinée : Au crépuscule de la Beat Génération - le dernier clochard céleste. Dans ce nouvel exercice périlleux de retracer une époque mythique, il évite toute forme d'idolâtrie et présente les acteurs dans leur humanité crue englobant les contraires et paradoxes de chacun. Le Beat c'est le flow, c'est l'impro, c'est la pulsation qui advient lors de la co-naissance. Au bout de l'ego qui se donne et s'oublie, prend forme l'être au rythme soutenu, soucieux d'autrui, désintéressé, a-mental avec ses qualités de cœur, la bonté, l'innocence ou la candeur.
    Le livre se situe à la fin des années 80 quand Gilles Farcet se rend comme jeune journaliste à New York pour interroger Allen Ginsberg et s'imprégner, tout du moins comprendre l'esprit Beat ou ce qu'il en reste et l'angle choisi vaut crédit pour le témoignage de cette époque. Entre flashbacks et sauts dans le futur, Étienne Appert rend hommage à certaines de ses sources d'influence  tout en questionnant les fruits de ce mouvement. Outre le business encore actif sur les cendres fumantes de ses figures emblématiques, la poésie, les  enthéogenes, l'initiation intérieure ou encore les traces de l'homme sauvage ont encore cours dans un monde où le "Moloch" (le mental d'après Ginsberg qui en voyait sa drôlerie, à la fois très rationnel et sautant d'un sujet à l'autre sans lien apparent) s'accapare en apparence toutes les richesses. Des îlots de résistance ont fleuri épars a travers le monde pour en narrer sa beauté intrinsèque dans un "regard neuf et frais", comme celui de l'enfant.
    C'est ce regard émerveillé que porte d'ailleurs l'auteur en plaçant au centre de sa BD la "parole de Hank", comme pour redéfinir au sens Beat la sainteté (non religieuse), qui est ici l'ouverture à l'invisible esprit de vérité qui souffle sur les adorateurs de la Vie et de sa grande pulsation.
    Rendre familier est le réel talent d’Étienne Appert pour ces monstres sacrés (dont Jodorowsky en préface) rendus ici à leurs couleurs psychédéliques ou à leurs perceptions symbolico-numineuses, transcendant les portes du mental aveugle. Après les écrits des fondateurs, quoi de mieux que le dessin inspiré d'un converti pour retranscrire visuellement ce battement de cœur de l'Univers.

     

  • Islam : l'état des lieux

     

    perrin.jpgNaissance de l'Islam par Michel Orcel, paru aux éditions Perrin, est la réédition revue de l'Invention de l'Islam de 2012. Il s'agit d'une enquête historico-critique sur des preuves écrites de l'existence avérée du Prophète, de la mise sur papier assez rapide du Coran, de l'antériorité islamique de la Mecque et de la Kaaba, enfin de la réfutation du Dôme du Rocher comme lieu alternatif de pèlerinage.
    Les sources utilisées par l'auteur sont à la fois traditionnelles mais aussi surtout païennes ou judéo-chrétiennes pour l'époque susdite, excentrées. Michel Orcel évoque également les études universitaires récentes sur le sujet, blâmant par la rhétorique les essayistes à succès islamophobes par des contre arguments déductifs ou autrement sourcés.
    Le livre est en outre agrémenté d'un glossaire fourni et foisonnant comme la  bibliographie.
    Lecture plaisante de cet essai concis, pointu et érudit, qui est plutôt en faveur du rayonnement de l'Islam, de son authenticité et de la continuité du message prophétique, tout en rappelant son positionnement strict, dés le départ à l'égard du Messie (reconnaissance du statut mais pas de sa nature). On eût aimé ceci dit que l'islamologue et psychiatre développe le parallèle entre l'illettrisme de Mahomet et la naissance virginale de Jésus...une affaire de Fiat Lux (du silence le Verbe) qui n'oppose pas mais unit en un sens ésotérique et symbolique, les deux prophètes.
    Le Moyen-Orient reste le berceau du monothéisme et cette étude a le mérite de mettre à jour les connaissances en la matière, en faisant de l'ordre, comme Dieu s'actualise et évolue à travers siècles, par des révélations adaptatives grâce à des êtres hors du commun, les visionne-ères.

     

  • Aux couleurs de l'Alliance

    Or, l'Éternel règne en souverain sur le monde et sur l'homme, à travers la vision universelle ; et pour nous permettre de retrouver cette vision que nous avons perdue, il nous a donné son fils, qui est la clé qui nous permet d'entrer de nouveau dans ce jardin, et d'y retrouver notre place (p.36)

     

    Agnès Gauret,Dieu l'Univer le Fils de l'Homme et l'Esprit,éditions de l'Onde,Christ,Amour,Plan divin,dessins abstraits,symboles,Mars 2023Agnès Gauret publie aux éditions de l'Onde un essai concis, mûri et presque scientifique dans l'approche, intitulé Dieu, l'Univers, le Fils de l'Homme et l'Esprit.
    Horlogère de profession (pendant 13 ans), elle en commença ce projet d'écriture qui lui prit 40 ans pour sa forme actuelle. Agrémenté de dessins aux crayons de couleur, numineux, symboliques et méditatifs à souhait (proche de mandalas pour certains), le texte est bref mais chaque mot vaut son poids. Au total pour cet opus, 44 notes imbriquées avec à chaque fois un titre synthétique, un extrait de la Bible et une méditation en miroir, explicative et christo-centrée.
    Nourrie de la Bible synodale protestante, sa vision du Plan divin se rapproche de celle de Teilhard de Chardin, avec une incarnation du Fils de l'Homme pour infléchir le cours de l'Histoire et multiplier (comme les pains) les fils de l'Esprit ou élus de Dieu.
    L'auteure oppose l'esprit de la foi à celui du matérialisme, l'humilité  à l'orgueil, l'obéissance au doute, et (dé)montre l'intervention christique (le Verbe fait chair) pour éveiller en chaque disciple à travers siècles, la conscience illuminative capable de transfigurer la matière, pour la faire passer peut-être sur un autre plan vibratoire ? Plus simplement des victoires sur des déterminismes aveugles liés à une mémoire cellulaire acquise ? Ou la victoire sur la mort in fine, à l'image d'une résurrection individuelle et collective ?
    Sur l'ère eschatologique néanmoins, Agnès Gauret devient plus suggestive qu'elle n'affirme et laisse le lecteur libre de toute interprétation.
    Au final les fruits de l'esprit (discernement, pardon, joie...) sont bien schématisés avec l'Amour comme étendard et cette œuvre singulière d'une vie (plusieurs livres sur le même thème avec variantes ou focales sont sortis) illustrée par une âme convertie et innervée en profondeur mérite une attention soutenue.

     

  • Une Présence co-habite

     

    Nouveau cru de trois opuscules à teneur spirituelle, publiés par l'Originel-Antoni dans sa nouvelle collection  le cercle des vivants.
    C'est Aurélie Chalbos qui opère dans l'ombre, grâce à des questions pertinentes et parfois communes, pour révéler avec concision l'essence de ses interviewés et leur attitude/aptitude par rapport au Vivant.
    Ici deux philosophes et une historienne, tous trois écrivain.e.s au service de l'Autre, pour toucher des sensibilités différentes.

    Dans cette vie d'incarnation qui n'est pas une simple prison, il y a quelque chose qui se joue pour la destinée de notre âme (p.18)


    Reza Moghaddassi,Faire de nos boiteries une danse,Bertrand Vergely,Devenir un dieu parmi les hommes,Audrey Fella,Dire oui à notre fécondité spirituelle,Aurélie Chalbos,éditions l'originel-Antoni,Le cercle des vivants,Présence,philosophie,féminin,Mars 2023Reza Moghaddassi, philosophe, milite dans Faire de nos boiteries une danse, pour un corps incarné voire incardié. À l'intellectuel et au savant qui sait et brille en société, il oppose le sage ou le saint qui est et qui rayonne puisqu'il est comblé intérieurement.
    Selon lui la personne sociale est une illusion (cf le mythe de la caverne) dont il faut s'éveiller, ainsi que du modèle sociétal (prédation et compétition) dont chacun est pétri depuis l'enfance.
    Aimer les plus démunis est mieux que d'aimer entre soi mais aimer ses ennemis est une grâce et une transfiguration, signe d'une maturation de l'être. L'homme "habité" d'un Amour inconditionnel est sa mire plus que l'homme "hébété" derrière ses écrans. Aussi croit il en un retour aux valeurs essentielles (la méditation par exemple) et non au progrès transhumaniste. Sa modernité n'a d'égale que sa vision traditionnelle et originelle de la philosophie. Puisse t'il être entendu même s'il prône en filigrane l'avènement d'un Royaume qui, on le sait depuis Jésus, n'est pas de ce monde.

     

    On est dans la joie quand la vie nous réjouit parce qu'on l'a sent vivante en ayant du plaisir à la sentir vivante (p.62)


    Reza Moghaddassi,Faire de nos boiteries une danse,Bertrand Vergely,Devenir un dieu parmi les hommes,Audrey Fella,Dire oui à notre fécondité spirituelle,Aurélie Chalbos,éditions l'originel-Antoni,Le cercle des vivants,Présence,philosophie,féminin,Mars 2023Bertrand Vergely signe avec Devenir un dieu parmi les hommes, un manifeste purement philosophique en explicitant la vision de Dieu par la pensée (percevoir l'essence des êtres à son sens).
    Si Dieu est de toute éternité (le fameux Je suis qui je suis révélé à Moïse), il ne se révèle le Vivant (en soi) que dans l'existence ou l'incarnation, en naissant en tant que témoin. Dieu existe donc aussi par le prisme et la lumière de l'être qui "donne le regard juste de la vie juste avec des êtres justes et des paroles justes émanant d'une science juste (p.48). Cette grandeur en soi se révèle avec notre tâche ou destinée en cette vie, car elle nous (ré)conforte dans nos choix en se faisant audible intérieurement (la petite voix du Guide).
    Pour l'auteur c'est l'écriture (récemment Voyage en haute connaissance) qui a permis cette révélation et qui lui donne une place en ce monde.
    L'existence conscientisée procure donc la joie d'être, pour Bertrand Vergely, là où d'autres n'y verraient qu'une place (rétro)cédée à plus grand que soi, qui serait sans histoire personnelle ni volonté autre que l'invisibilité au monde pour que soit la vie dans sa perfection. Autrement dit Co-naître en s'oubliant, dans une présence qui est absence à soi, n'être rien que l'Autre...

     

    L'Amour est une énergie de création qui nous traverse à chaque instant. Si l'on s'ouvre à elle, on peut non seulement la recevoir, mais aussi la rayonner, on peut contaminer les autres avec (p.35).

     

    Reza Moghaddassi,Faire de nos boiteries une danse,Bertrand Vergely,Devenir un dieu parmi les hommes,Audrey Fella,Dire oui à notre fécondité spirituelle,Aurélie Chalbos,éditions l'originel-Antoni,Le cercle des vivants,Présence,philosophie,féminin,Mars 2023Audrey Fella, essayiste du fait religieux, relate dans Dire oui à notre fécondité spirituelle, de son expérience d'intériorité, qui advient naturellement (en posant une intention néanmoins) ou grâce à l'accident/la crise.
    La profondeur en soi n'est pas enseignée, même parfois niée dans notre société issue des "lumières", or elle recèle de trésors comme le silence mental ou une Présence chevillée au cœur, qui sont les apanages de l'être. Se connecter à cette ressource ou force permet de déplacer les montagnes, la patience ou l'Amour du prochain en sont des attributs.
    C'est grâce à l'étude ou la rencontre de saintes, mystiques, sages (récemment Christiane Singer) ou chamanes que l'autrice a redécouvert cette ouverture toute féminine à ce qui est et gît au tréfonds de soi et que les contes traditionnels véhiculent a travers siècles : nous avons à mettre au monde un enfant divin, fruit de notre conscientisation de la matière, et sommes aidés en cela, pour peu que nous prêtions l'oreille dans et au-delà se soi...

     

  • Le travail intérieur

    "Un saint est un être qui est déjà mort au cours de son existence ; c'est à dire qu'il a rencontré les lieux de son âme capables de le guider, de l'orienter vers son Seigneur. Au terme de la navigation, incha Allah pourra t'il devenir goutte dans l'océan. Sans être confondue  avec la Présence divine - être toujours cette goutte, fondue dans l'océan de l'Être (p.200)".

     

    seuil.jpgLe soufisme naqshbandi est né à Boukhara. Cheikh Nazim Haqqani (1922-2014), l'avant dernier et quarantième guide de l'ordre, l'exporta d'Ouzbékistan et le fit connaître en Occident et à Paris.
    Au seuil de l'aube - un cheminement soufi, paru aux éditions du Relié relate de l'essence de cette voie ésotérique de l'Islam. Juliette Kempf (issue d'un théâtre aux racines spirituelles) a  mis en mots des échanges nourris avec Abd el Hafid Benchouk, l'un de ses représentants et également directeur de la maison soufie à Saint-Ouen. Sont abordées les pratiques (rites et dikhr) et la vision intériorisée presque symbolique du cheminant, sur la vie (étapes et événements) et l'époque.
    L'initiation soufie est proche de la source traditionnelle (dont R. Guénon a opéré une brillante reconstitution) mais sa forme reste musulmane, le prophète Mohammad étant le premier maillon de la chaîne.
    L'importance est accordée à la Présence (d'un rets de lumière a l'irradiation possible) divine en soi et cette relation vécue en chair s'accommode d'un travail de polissage de l'ego (les nafs de l'âme charnelle) pour le rendre plus docile et poreux à cette grandeur numineuse immanente. Cette "philosophie" rappelle celle du Christ en soi, qui croit à mesure que le "je" diminue, une ouverture à l'Autre qui provoque malheureusement encore l'ire des fondamentalistes et transcendants de tous bords.
    L'éveil et la praxis de cet Œil par lequel Dieu se voit dans le prochain est partagé par la communauté universelle des sages et saints de tous âges et les préceptes ainsi que l'éthique de la voie Naqshbandi, enluminée ici par Juliette Kempf et Annick de Souzenelle (postface) en offre une parfaite et profonde synthèse.

    L'ouvrage est en outre parsemé d'extraits du Coran traduits par Maurice Gloton ou André Chouraqui, ce qui ajoute de la valeur à cet essai déjà juste et vrai dans son axe.