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Spiritualité - Page 13

  • L'arbre à son fruit

    "Connaître le masculin" c'est donc, comme le dit Tsuda, utiliser le conscient, le volontaire, pour interagir en société. Et "adhérer au féminin" c'est laisser les forces internes nous guider dans tout ce qui est important et décisif dans notre vie.(p.245)

     

    tsuda.jpgManon Soavi publie aux éditions l'Originel-Antoni un premier livre, Le maître anarchiste Itsuo Tsuda. On y découvre deux auteurs, praticiens d'Aikido, que deux générations séparent.
    Itsuo Tsuda (1914-1984), s'émancipa jeune homme de l'héritage financier et culturel de son père et quitta le Japon pour la France où il rencontra des personnes influentes notamment dans le domaine des sciences humaines (Mauss, Granet, Maspero, Aragon...). La guerre le ramène au Japon où il applique des techniques d'ethnologue à l'étude de la tradition encore en vogue (le Ki, le Hara, les arts martiaux, le non-faire, les situations...). Il passera les 14 dernières années de sa vie à Paris (et en Europe) à écrire et enseigner l'aikido et le mouvement régénérateur, appris auprès de Maître Usheiba, fort de son acculturation.
    Proche de l'anarchisme - l'ordre social sans le pouvoir et la domination des uns sur les autres - et de la philosophie libertaire (de nombreuses références bibliographiques originales), il milita par la pratique (conversations, respirations, aïkido) pour l'harmonisation de l'être et son autonomie en opérant un renversement psychique et corporel, du mental au physique, de l'abstraction à l'intuition ou sensibilité, de la pensée à l'action.
    C'est du ventre et non de la tête  qu'est perçu l'environnement et l'approche de la vie, permettant le déploiement de l'être relié à un centre (l'Univers en soi), plus libre de ses mouvements et pensées. Ce transfert d'énergie du haut vers le bas est proche de la philosophie du Tao (retrouver le calme, la quiétude inhérente à l'âme de l'homme) et de celle de son fondateur Tchouang-tseu.
    L'ouvrage est un bel hommage de  l'enseignement et état d'esprit de Itsuo Tsuda ( la naissance, l'éducation, l'école, la médecine, l'attitude juste...), puisque les parents de Manon Soavi le côtoyèrent de son vivant et tous participent activement désormais au rayonnement de son école (8 dojos dans toute l'Europe).
    L'autrice perpétue, par son analyse didactique et son point de vue écoféministe, une vision saine, mature et positive de l'être au monde.

     

  • L'Aide céleste

    "Un récit initiatique ne dit pas comment aller mieux ici-bas, mais comment devenir vivant, c'est à dire re-né, ressuscité". (p.16)

    "Dans ce voyage merveilleux, l'Ange est le guide intérieur de l'Âme en quête de Sagesse éternelle". (p.123)

     

    kelen.jpgJacqueline Kelen nous offre avec Le temps de la bonté - Le livre de Tobit, paru aux éditions du Cerf le fruit de ses méditations sur la fable et ses propres manducations spirituelles.
    D'un seul généreux souffle, elle déroule l'histoire des Tobit(e) père et fils (de l'hébreu Tov-bon), de leurs quêtes initiatiques respectives et de la grâce de Dieu à leur égard par l'entremise de l'archange Raphaël voyageant incognito (Azarias).
    Ce dernier accompagne Tobie fils pour recouvrer un trésor d'épargne du père mais aussi et surtout pour le marier à Sarra, son âme sœur destinée, en la guérissant d'une malédiction. Ce sont le foie et le cœur d'un poisson (une préfiguration du Corps du Christ ?) qui éloigneront Asmodée, un mauvais démon de Sarra ; et son fiel qui redonnera vue à son père aveugle.
    Cette édification spirituelle écrite au 3eme siècle avant J.C présente vraisemblablement des racines perses et zoroastriennes avant inclusion dans le canon biblique.
    Bien nous fait Jacqueline Kelen d'avoir repris cet épisode énigmatique et  salutaire, agrémenté de citations réconfortantes puisées dans l'ancien testament.
    Sa saine réflexion nous amène comme toujours à une profondeur de vue, un changement de focale, une nouvelle vision des évènements. La bonté et l'Amour de Dieu abondent ici plus que sa vindicte et récompensent la fidélité, la foi et l'espérance de ses adorateurs, comprenne qui voudra.
    Le choix judicieux de cette aventure positive pour tous permet à l'autrice une digression finale sur la Jérusalem céleste et ses justes remparts comme autant de cœurs vivants.
    Une manne spirituelle qui  fortifie l'âme et vivifie le cœur, par temps trouble.

     

  • Conscience-cieux

    "Le cerveau n'est donc pas le lieu de production de la conscience, il n'est que le récepteur/émetteur de la conscience non localisée". (p.238).

     


    fauré.jpgLe psychiatre Christophe Fauré explore dans Cette vie ...et au-delà paru chez Albin Michel la thèse d'une conscience non locale qui survit après la mort. Cette révolution spirituelle en vogue (les auteurs J. Morisson et R. Leterrier, L. Kasprowitz, Ph. Guillemant, S. Allix, L. Basset entre autres) est partagée par une batterie de scientifiques post-matérialistes à travers le monde et risquerait de contaminer à terme le scientisme encore bien imprégné des Lumières (je crois ce que je vois).
    L'ouvrage est truffé de témoignages d'EMI (expériences de mort imminente), d'EFV (expériences de fin de vie), de VSCD (vécu subjectif de contact avec un défunt) ou de souvenirs de vies antérieures, qui se comptent désormais par millions.
    Amour inconditionnel et sagesse d'être relié au Tout et à tous sont les leçons de ces visions de l'invisible, que valident depuis toujours les spiritualités sacrées (hindouisme, mysticisme, chamanisme...) ou les expériences sous enthéogenes (O. Chambon, S. Schillinger, I. Kounen...).
    La science rejoint donc ici la religion quand elle s'intéresse à la conscience (l'esprit) plutôt qu'à la matière (le corps), même si les deux semblent s'interpénétrer l'une l'autre (le symbole du Tao ?).
    Le docteur Christophe Fauré signe ici un livre jalon et accessible, fédérateur on le souhaite d'une reconnaissance de ces expériences hors normes pour le bien-être des patients, des accompagnateurs (familles et personnel médical) et la vivification d'une conscience spirituelle planétaire.

     

  • Dieu recrute des coeurs

    "A une vie angélique , préférons donc humblement une vie évangélique. Fût-ce celle, toute terrestres, de ces bons à rien que Dieu affectionne et auxquels il accorde sa grâce ici bas, sa gloire au-delà". (p.22)

     

    "Cette pâte minérale est la matière première de notre humanité, et, partant, l'étoffe commune de tous les bons à rien. Dieu ne la voit pas comme nous. Tel le souffleur de verre, il la travaille dans la fournaise étincelante de son amour. Il l'aime, lui, et il continue de l'aimer, envers et contre tout. Envers et contre nous". (p.57)

     

    gloire.jpgDans La gloire des bons à rien paru aux éditions du Cerf, Sylvain Detoc, prêtre dominicain, fait un rappel judicieux de l'alliance humano-divine et du Plan céleste qui est Amour de et pour la création. Les géants de la Bible ont d'abord été de petites gens, parfois pétris de doutes mais qui ont su écouter la Parole et la mettre en pratique. L'auteur mentionne aussi la mission du Christ de convertir les pêcheurs plutôt que les sains et son œuvre de spiritualisation de la matière en cours.
    Le livre est court certes, mais concis et propose un tour d'horizon assez complet des saints, prophètes, figures de la Bible et de la chrétienté pour vivifier la foi chancelante de tout à chacun. L'humain avec son corps de chair peut se montrer ingrat ou infidèle mais en se souvenant de son Créateur, il se laisse insuffler un esprit de concorde, d'ouverture et de réconfort pour dépasser les passages obscurs ou ombrageux.
    Pour Sylvain Detoc, notre pesanteur (lourdeur) ne doit pas esquisser la gloire promise à la pâte humaine avec pour preuve les transfigurations du Sauveur et de Marie.
    Cet opuscule rend la co-naissance accessible et naturelle pourvu, faut-il le rappeler que l'on se mette au service d'autrui, de nos frères en humanité et  de l'être (l'Autre) en soi. Une tâche d'aidant qui n'est pas contrainte mais joie pérenne en l'Aimé.

     

  • La fascination de l'ombre

    "La grande tour de fer...symbolise le triomphe du dernier âge...une société malade, rongée et corrompue de toute part...nous y sommes entrés pied au plancher, fonçant à tombeaux ouverts dans les nuées de scories de l'ère de la destruction, le Kali-Yuga, l'ère des tribulations de Kali, la déesse sanguinaire et sauvage de l'anéantissement et du carnage". (p.87)

     


    olivier Ledroit,Le Veilleur du Crépuscule,le Troisième oeil volume 2,éditions Glénat,apocalypse,occultisme,éther,éons,bête de l'apocalypse,égregat,rituels sataniques,forces obscures,guerrier spirituel,Octobre 2022Le veilleur du crépuscule est le second volume de la trilogie du troisième œil qui paraît chez Glénat.
    Olivier Ledroit signe à nouveau le texte et les images sur 140 pages graphiques hallucinantes et saturées de couleurs chaudes à résonance thématiques. Si le bleu dominait dans le premier opus (de 106 pages), c'est le rouge luciférien voire satanique qui donne ici la température. Le héros Mickaël Alphange, fort de ses capacités médiumniques et décuplé d'énergie suite à son initiation ésoterico-spirituelle dans les lieux stratégiques de la capitale, se rêve en vengeur nocturne des apôtres du mal, teintant sa saine aura dans le sang des prédateurs ténébreux.
    Sur fond de secte satanique avec ses rituels pédocriminels ou sacrifices collectifs et son plan machiavélique de contrôle d'une humanité conditionnée et manipulable, l'auteur dépeint Paris, ses statues et monuments comme personne, avec souci du détail et réalisme sublimé.
    Et si cet "ange de la mort" moderne, cette "main de dieu" vengeresse (et on comprend mieux à sa lecture) rencontre l'amour, il tend presque à la schizophrènie la nuit, alertant le radar de la police criminelle par ses meurtres en série.
    Qui est Mickaël en son essence ? A t'il conscience de sa part d'ombre ? Est-il délirant ou dans un juste rôle ? Autant de questions que l'Acte 3 permettra sans doute de résoudre.
    Dans ce polar sur fond d'apocalypse, on retrouve les codes de Xoco-papillon obsidienne (2000) une BD d'Olivier Ledroit devenue classique, augmentée ici de l'amour de l'auteur pour la ville lumière et de son univers mystico-psychédelique.
    Le neuvième art trouve ici toutes ses lettres de noblesse (prises de vue, couleurs, rendu de l'invisible, scénario...) et dévoile à nouveau l'ampleur de ses possibilités.

     

  • Des lois nouvelles

    La fin dont parle Jésus n'est pas le moment où tout s'arrêtera, mais au contraire cet achèvement vers lequel tend toute l'histoire humaine”. (p.57)

     

    Adrien Candiard,Quelques mots avant l'Apocalypse,éditions du Cerf,mal,Amour,retour du Christ,tribulations,catastrophes,paraclet,Octobre 2022Adrien Candiard, moine dominicain vivant au Caire publie un court recueil aux éditions du Cerf : “Quelques mots avant l'Apocalypse – lire l'évangile en temps de crise”.

    Il s'agit d'un juste rappel de ce à quoi s'attendre, pour le chrétien en particulier et pour tout croyant de bonne volonté qui ne renie pas l'Amour (de Dieu) en son critère inconditionnel.

    L'énumération des catastrophes actuelles (crise climatique, guerres, repli sur soi, épidémie...) pourrait annoncer l'épreuve des tribulations annoncée par le Christ dans les évangiles mais de tous temps cette prévision a montré ses limites, d'autant que seul Dieu connaît l'Heure.

    L'Amour par contre, comme le rappelle Adrien Candiard est rarement aimé en retour, tant le péché ou le mal (en soi ou chez l'autre) peut rendre aveugle à toute forme de rédemption, fût-elle gratuitement et gracieusement donnée à tous. Ce paradoxe humain explique la montée de l'ombre à l'approche du Royaume de Dieu promis sur terre et la nécessaire vigilance ou veille consciencieuse afin que le cœur ne commette trop d'impairs ou qu'il éprouve après coups quelques judicieux remords de conscience.

    L'auteur omet, parmi les signes “intérieurs” de la “Révélation”, de mentionner la joie pérenne et ce, malgré les vicissitudes du corps. Le corps-lumière ou corps christique ne souffre pas des affres du Temps. Il est ce corps-don tout entier relié (le religare de Religion) au Père, à la Source et qui n'attend rien en retour que le sacrifice de la personne et sa capacité grandissante à s'extirper de l'espace-temps.

    Rien non plus du Verbe, cette parole enfantée de l'Esprit Saint, rempart crypté contre toute injonction, jugement ou pensée délétère. A la fois nourriture et ogive défensive à l'intrusion mentale. Sa promesse est contiguë aux temps apocalyptiques comme paraclet contre les ténèbres de corps et d'esprit. Ce texte concis et surprenant par son discernement porte en soi néanmoins ce souffle vivifiant.

     

  • La porte étroite

    "D'un point de vue yogique, une propriété vraiment précieuse de ces plantes psychédéliques est qu'elles fournissent un moyen relativement facile d'expérimenter l'état de non-dualité décrit par plusieurs traditions, telles que l'hindouisme, le bouddhisme, le taoïsme, le soufisme, qui offrirait à l'homme de réaliser sa vraie nature par la compréhension intime qu'il ne fait qu'un avec tout".(p.194)

     

    schillinger.jpgStephan Schillinger propose dans la sagesse interdite paru chez Vega-Tredaniel, une vision sublimée de la nature et des plantes enthéogenes, qui "procurent une expérience spirituelle". Associées à une démarche spirituelle, il scrute les traces de ces dernières dans les textes ou rites sacrés (Bible, rituels soufis ou bouddhistes, Védas) pour valider des visions prophétiques (le buisson ardent, le char d'Ezékiel) ou des actes nimbés de mystère comme la cène, la crucifixion ou l'ascension nocturne de Mahomet. Le secret bien gardé étant une conscience cosmique atteignable de son vivant par dissolution de la structure égotique et ingestion d'enthéogene. C'est ce qu'il semble avoir vécu au bout de trois années d'initiation chamanique avec le peuple shipibo en Amazonie et la décoction ayahuasca (en sus de vingt années de quête spirituelle).
    De fait, tout en rejetant les dogmes religieux et leur "désir de contrôle",  il se rapproche de la philosophie bouddhiste en valorisant l'état de samadhi (état de conscience universelle) ou Éveil spirituel.
    En associant Jésus ou les prophètes à des "psychonautes", Stephan Schillinger escamote cependant  la richesse de la tradition et foi chrétienne : un verbe fait chair, une co-naissance, un double numineux, un Amour inconditionnel, une conscience connectée à la Source.
    Par ailleurs s'il suffit parfois d'une seule prise de psychédélique pour transformer à jamais notre vision du monde (notamment la peur de la mort ou l'évanescence de la structure égotique), elle peut aussi créditer comme véridiques après coup, des paroles inspirées ou révélées de textes sacrés. La substance psychoactive se révèle donc un outil parmi d'autres (méditation, arts martiaux, lectio divina, marche...) pour approcher le mystère du Vivant.
    L'information expresse que délivre l'enthéogene, liée à la fascination de voir ne doit pas gommer, à notre sens, le long et solitaire travail de maturation personnelle pour germer, croître et livrer un fruit digeste. Trouver le fameux Centre en soi comme prélude au rayonnement ?
    La sagesse interdite reste un livre bien écrit, intelligent dans sa structure et son propos, avec une enquête passionnante, probante et préfacée logiquement par Olivier Chambon mais qui se trompe parfois de cible ou de co-naissance à la nature véritable de l'esprit.