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société - Page 15

  • La fascination de l'ombre

    "La grande tour de fer...symbolise le triomphe du dernier âge...une société malade, rongée et corrompue de toute part...nous y sommes entrés pied au plancher, fonçant à tombeaux ouverts dans les nuées de scories de l'ère de la destruction, le Kali-Yuga, l'ère des tribulations de Kali, la déesse sanguinaire et sauvage de l'anéantissement et du carnage". (p.87)

     


    olivier Ledroit,Le Veilleur du Crépuscule,le Troisième oeil volume 2,éditions Glénat,apocalypse,occultisme,éther,éons,bête de l'apocalypse,égregat,rituels sataniques,forces obscures,guerrier spirituel,Octobre 2022Le veilleur du crépuscule est le second volume de la trilogie du troisième œil qui paraît chez Glénat.
    Olivier Ledroit signe à nouveau le texte et les images sur 140 pages graphiques hallucinantes et saturées de couleurs chaudes à résonance thématiques. Si le bleu dominait dans le premier opus (de 106 pages), c'est le rouge luciférien voire satanique qui donne ici la température. Le héros Mickaël Alphange, fort de ses capacités médiumniques et décuplé d'énergie suite à son initiation ésoterico-spirituelle dans les lieux stratégiques de la capitale, se rêve en vengeur nocturne des apôtres du mal, teintant sa saine aura dans le sang des prédateurs ténébreux.
    Sur fond de secte satanique avec ses rituels pédocriminels ou sacrifices collectifs et son plan machiavélique de contrôle d'une humanité conditionnée et manipulable, l'auteur dépeint Paris, ses statues et monuments comme personne, avec souci du détail et réalisme sublimé.
    Et si cet "ange de la mort" moderne, cette "main de dieu" vengeresse (et on comprend mieux à sa lecture) rencontre l'amour, il tend presque à la schizophrènie la nuit, alertant le radar de la police criminelle par ses meurtres en série.
    Qui est Mickaël en son essence ? A t'il conscience de sa part d'ombre ? Est-il délirant ou dans un juste rôle ? Autant de questions que l'Acte 3 permettra sans doute de résoudre.
    Dans ce polar sur fond d'apocalypse, on retrouve les codes de Xoco-papillon obsidienne (2000) une BD d'Olivier Ledroit devenue classique, augmentée ici de l'amour de l'auteur pour la ville lumière et de son univers mystico-psychédelique.
    Le neuvième art trouve ici toutes ses lettres de noblesse (prises de vue, couleurs, rendu de l'invisible, scénario...) et dévoile à nouveau l'ampleur de ses possibilités.

     

  • L'abscence reconsidérée

    Tout commence toujours par une histoire d'amour,Pauline Ribat,Anna Bouguereau,compagnie depuis l'Aube,Lise Werckmeister,Guillaume Léglise,Baptiste Girard,Anne Lezervant,François Menou,Aude Désigaux,Vladimir Vatsev,Absence,abandon,séparation,Théâtre de la Renaissance, Oullins,Octobre 2022

    Dans Tout commence toujours par une histoire d'amour, Pauline Ribat livre une réflexion intéressante sur l'absence d'un parent ou d'un proche, vécue à différents âges de la vie. Sont convoqués l'imaginaire, le ressenti, l'émotion et le recul de la raison pour mettre des mots sur les maux qui ont constitué notre carapace et stratégie de survie, enfant, et qui nous accompagne dans un parcours de vie adolescent puis adulte.
    C'est Anna Bouguereau qui interprète seule sur scène, avec générosité, puissance et envie, le rôle de Mademoiselle R. écrit et composé à l'origine pour et par Pauline Ribat. L'énergie propre à chaque étape de la vie est particulièrement bien rendue et le kaléidoscope des souvenirs mis bout à bout opèrent un retournement et une compréhension nouvelle des évènements de l'enfance.
    Avec ce texte et première publication, une pierre est posée, une parole dévoilée et mûrie, un jalon planté pour un univers qui fait sens.
    Pauline Ribat arrive à rendre universel avec ce Soliloque autour d'une disparition, le processus de construction d'un Je, centre  autonome et conscient de l'individu, une forme de naissance en soi. 

    Entretien avec Pauline Ribat du 14/10/2022 au Théâtre de la Renaissance (9 min) :

    podcast

     

  • Manger c'est se relier

    Autophagies,La part du pauvre,Nana Triban,Eva Doumbia,Armand Gauz,Olga Mouak,Angelica Kyomi Tisseyre,Bamoussa Diomandé,Lionel Elian,Alexandre Bella Ola,,Théâtre du point du jour,Lyon,Octobre 2022

    Dans Autophagies, joué au Théâtre du Point du Jour, Eva Doumbia (metteuse en scène et comédienne, compagnies La part du pauvre/Nana Triban) nous invite à communier à un repas eucharistique particulier. Elle détourne les codes d'une cérémonie chrétienne avec chants, danses, musique (Lionel Elian), documentaires vidéos, témoignages et prêches virulents mais avec pour substance l'alimentation, en l'occurrence l'histoire géostratégiques des éléments composants le plat végétarien (un mafé cuisiné par le chef Alexandre Bella Ola) préparé devant nos yeux (légumes, riz, huile de palme, tomate, dakhine...) ou offerts en guise d'hostie : un chocolat ou une banane.
    Il s'agit dans l'esprit des auteurs (Eva Doumbia et Armand Gauz) de conscientiser l'acte de manger car rien n'arrive par hasard dans nos assiettes. Et c'est toute l'histoire du commerce alimentaire commencé avec Christophe Colomb, la colonisation, les migrations de populations, qui nous est contée par les comédiennes Olga Mouak et Angelica Kyomi Tisseyre, unies et habitées, accompagnées du talentueux danseur (un peu cuistot, un peu acteur)  Bamoussa Diomande.Autophagies,La part du pauvre,Nana Triban,Eva Doumbia,Armand Gauz,Olga Mouak,Angelica Kyomi Tisseyre,Bamoussa Diomandé,Lionel Elian,Alexandre Bella Ola,,Théâtre du point du jour,Lyon,Octobre 2022
    Le spectateur se rend mieux compte du façonnage culturel et des habitudes alimentaires de certaines ethnies (l'excès de sucre, l'allergie au lait) mais surtout des histoires de vie dramatiques ou cruelles (l'esclavage, l'exploitation agricole ou industrielle) qui se cachent derrière une marque connue (Coca cola, Banania, Nescafé...). Quant aux aliments, ils ne sont pas forcément cultivés dans leur continent d'origine et ne nourrissent pas vraiment ceux qui s'en occupent chaque jour.  (Cacao, cacahuète, riz, ...).
    Le plat succulent et généreux est néanmoins partagé (le maître-mot d'Autophagies) sans rancune ni animosité et s'avère très digeste, loin d'une idéologie de vengeance mais plutôt de vérité ...manger c'est ingérer le monde en soi.

    @crédit photos : Gauz

  • Trouver Dieu

     

    jacques scheuer,parole et silence,almora éditions,tradition hindoue,védas,upanishads,yoga,parole sacrée,verbe,nirvana,plénitude,regard embrassant,octobre 2022Jacques Scheuer nous convie dans Parole et silence paru chez Almora éditions, à un voyage de trois millénaires de tradition hindoue, des Upanishads à Gandhi, avec de nombreux extraits d'hymnes védiques ou de louanges. Le prisme est le lien entre le Verbe et sa Source de paix, qui est un au-delà du mental.
    L'essai, concis et synthétique, se veut exhaustif mais ne mentionne ni Sri Aurobindo et sa doctrine du supramental, qui est pourtant un condensé de la spiritualité brahmanique, ni la vision de Krishnamurti .
    L'auteur évoque le chemin conduisant au sacré par la parole, le souffle et le corps, telle un yoga de l'esprit (les renonçants). Mais aussi la voie du retour à l'Origine, au nirvana (un vide plénier) qui est l'état de Brahman ou d'Absolu (Ramana Maharshi par exemple).
    Un parallèle judicieux aurait pu être amené avec le christianisme dont le corps du Christ est le Verbe divin, une parole sacrée faite chair dont la finalité est la digestion et la transformation organique du corps en matière-lumière.
    Dieu, le Père ou la Source resterait à trouver en soi, ici incarnés par les avatars Shiva ou Kali la Mère noire, pour se fondre dans la création en étant bienveillance et initiateur du Vivant.
    La pensée, aussi subtile et polie qu'elle soit, n'égale pas, selon ces textes sacrés védiques, le Verbe qui est une co-naissance au divin en soi, soit l'être ou le double lumineux connaissant, le maître intérieur connecté au Tout bouillonnant. Que l'on opte pour une transcendance ou un abandon de l'ego-mental, il est nécessaire de réaliser qu'un Étant demeure (préexistant) et qu'IL respire de façon autonome en Soi. Penser à Dieu est une chose, le trouver ou être un avec Lui, une option que peu expérimentent vraiment.
    C'est l'apport de l'hindouisme, ancêtre du monothéisme, de rappeler et de montrer cet état contemplatif de pure conscience comme une grandeur (ou un anéantissement au choix) possible à réaliser de son vivant.

     

  • Se transfigurer

    basset.jpg

    "Il ne faut pas la quitter mais l'élever. Votre plus grand trésor est cette personne...Brûle ! (Dialogues avec l'Ange)

    Ce qui se joue là, c'est la possibilité de vivre libre de la peur - celle de la mort incluant toutes les autres. p.23

     

    La foi véritable a ses racines dans l'invisible, là où témoins mystiques, "expérienceurs" ou scientifiques modernes décrivent "la Vie de toujours... infinie, invincible", le Royaume de lumière qui est  "un Amour sans limites".
    C'est de ce terreau ou "corps" spirituel qu'est constitué Cet Au-delà qui nous fait signe, le dernier livre de la théologienne-écrivaine Lytta Basset paru chez Albin Michel.
    Terrassée un temps par le suicide de son fils Samuel, elle relate sa lente reconstruction grâce notamment à une certaine Maryam, un "canal de compassion" qui sut la toucher par des signes et des preuves de l'entrée de son fils dans la Vie unitive (paroles réconfortantes, synchronicités, supports physiques). Un travail personnel sur sa naissance et ses liens ancestraux a consolidé en parallèle son propre "corps-don" pour l'au-delà. Un cordon, pont ou ouverture à l'Autre en soi (Le Christ ou le Vivant qui est degré de vie ou vibration) et à l'extérieur de soi (devenant parfois canal elle-même).
    Pour la désormais thérapeute, ce qui est délié sur terre est délié au ciel (parole d'évangile), sans quoi le défunt poursuit sa maturation personnelle dans l'au-delà, éludant ses propres zones d'ombre, avant de rejoindre un jour la Source, à l'image d'une sphère irradiante. Son sort dépend dès lors des liens terrestres qu'il reste à apaiser et lâcher (des deux côtés), avant de peser "de toute l'intensité de son corps spirituel", et devenir Ange-Gardien par exemple, comme c'est le cas ici.
    Le livre est riche de citations d'auteurs pionniers dans ce domaine (E. Kubler-Ross ou R. Moody), de livres phares (les dialogues avec l'ange par exemple), de théories scientifiques nouvelles (issues de la physique quantique notamment) ; il est aussi dense et charpenté par les écrits bibliques relevant de cette Vie plénière et sublimée, avec une petite digression vers l'essence prophétique.
    L'Autrice suisse opère une synthèse réussie que n'aurait pas renié Jung, sur l'existence d'une vie après la mort.
    A l'aune de son vécu, sa vision est désormais naturellement augmentée, parfois illuminée de l'intérieur, confiante et sans peur pour l'a-venir, englobant la destinée humaine dans son ensemble.
    Un souffle parcourt l'ouvrage, qui gagne en clarté à mesure de son dévoilement. Dans les pas de François Brune, Lytta Basset réactualise la notion de foi chrétienne pour ouvrir tant qu'il est encore possible les cœurs fermés à l'évidence de l'invisible et à une possible Relation (divine) vécue en profondeur.

     

  • Les signes de l'outre monde


    "Tout ce que nous réprimons se renforce dans l'inconscient et jette une ombre sur le monde, et la "matière noire" est peut être précisément l'ombre de la plénitude imaginative que nous avons refusé à notre cosmos". (p.231)

    L'inconscient collectif, l'imagination et l'âme du monde sont des métaphores d'une réalité daïmonique. (p.228)

     

    laurent kasprowicz,romuald leterrier,bertrand méheust,brent raynes,marc leduc,jacques jaillat,sharon hewitt rawlette,patrick harpur,yann vadnais,charles imbert,jocelin morisson,henry corbin,c.g jung,phénomènes,éditions trédaniel,ovnis,parapsychologie,trickster,daïmon,réalité,advaïta vedanta,soi,rêve,chamanisme,invisible,septembre 2022Dans la lignée du titre Ovnis et conscience, Phénomènes, co-né par l'intention des chercheurs-écrivains Laurent Kasprowicz et Romuald Leterrier, est un livre pluridisciplinaire et réflexif paru chez Trédaniel éditions, qui croise plusieurs auteurs de renoms et sujets connivents.
    La figure et l'archétype du "Trickster" est le liant et fil rouge de ce jeu de piste monumental (par le spectre exploré), qui énumère ses caractéristiques, fonctions et dans une seconde partie ses racines folkloriques et philosophiques anciennes, notamment son analogie avec les "daïmons" hellénistiques (à ne pas confondre avec les démons).
    Comme l'oubli de ses rêves au réveil, la parapsychologie ou le phénomène ovnis présentent un caractère élusif (impossibilité de rapporter une preuve) propre aux facéties du Trickster, qui est aussi le gardien entre le rêve et la Réalité s'entendant comme la totalité du Réel, soit l'Âme du monde, la Psyché totale englobant le tangible et l'invisible, le conscient et l'inconscient (plutôt collectif au sens jungien du terme). Il est ce "farceur, fripon, messager, gardien d'entre les mondes" dont l'"archétype, en limitant l'emprise du paranormal, nous offre peut être une protection vitale contre une destruction irrémédiable de notre psyché" (p.169).
    Il faut dire qu'en d'autres temps l'invisible, l'imaginaire, le mythe ou le surnaturel n'étaient pas relégués au rébus et donc refoulés d'où son espièglerie actuelle à nous montrer notre route sans issue empruntée par une vision du monde toute rationnelle.
    Le livre, entrecoupé de nombreux témoignages authentiques d'apparitions d'ovnis ou de phénomènes psys (le téléphone de l'au-delà vécu par L. Kasprowicz par exemple), pose la question de ce qu'est la Vérité. Est-ce la réalité objective ou la partialité ? L'icône ou l'image ? L'esprit ou la matière ?
    La trame réflexive semble nous indiquer une direction : la fusion des deux, l'imbrication de la psyché et de l'imaginal, le pacte matière-lumière, en soi. Plus de division mais une unité comme à l'origine où l'imaginaire côtoyait le réel, le mythe l'ordinaire.
    Le Trickster préfigurerait le jeu, la joie, la fin du mental roi. Il annoncerait, dans un proche avenir, l'homme relié qui s'oppose à l'homme connecté singeant le monde de l'âme mais manquant de singularité. C'est le signe peut-être du retour de la magie dans nos vies, d'un monde où tout devient possible, véritable instant créateur au-delà de l'espace-temps.
    La conclusion et ouverture de Jocelin Morisson dresse un pont entre la science et la spiritualité, en évoquant le Réel selon l'advaïta Vedanta, une vision pleine et entière de la psyché, éveillée du rêve de l'existence séparée...de la totalité de sa Source ou Soi. Le Soi jungien, évoqué à demi-mesure en filigrane de l'ouvrage, préfigurait ce centre ou matrice organique divino-humaine.

     

    Chaque pas vers LUI est un éveil. Chaque existence - pas seulement la vôtre - n'est que rêve. Un rêve subtil...de plus en plus subtil...mais un rêve. Un seul éveil : LUI. (Dialogues avec l'Ange)

  • Convoquer le meilleur

    synchronicity.jpgSynchronicity est un jeu (de société) différent inspiré par un concept innovant, la rétrocognition et la survenue de synchronicités.
    Issu de l'alliance d'un scientifique de l'esprit, Romuald Leterrier et d'un créateur d'espace ludique, Philippe Deweys ; il connecte à l'irrationnel, l'émotionnel et l'intuitif en court-circuitant le mental et sa raison lénifiante, parfois sclérosante.
    Du coffret paru aux éditions Trédaniel émanent 60 propositions de jeux collectifs à partir d'un livret de 200 pages et d'une nomenclature originale de symboles explicitant les cartes objets et animaux (une centaine). Il est également possible d'utiliser individuellement de façon oraculaire les jolies cartes dessinées  issues d'imaginaires croisés. c'est le fameux protocole élaboré dans les ateliers-conférences sur la rétrocausalité par Romuald Leterrier.
    La pratique révèle des souvenirs intimes sur les êtres (passé ou futur), fait émerger des ressentis ou des secrets personnels et donne l'impression d'un réel échange en profondeur avec la (les) personne(s), tout en devenant co-créateur d'une identité amplifiée ou enrichie.
    De nombreuses synchronicités sont remontées et racontées sur les réseaux sociaux, à l'usage, lui conférant un aspect magique. Mais les symboles peuvent aussi résonner et vibrer fort dans notre psyché avec une lecture plus intériorisée.
    Ce jeu est un manifeste pour enfant libre et adulte équilibré ou en passe de le devenir. Le futur, on le souhaite, sera féminin dans ses qualités d'expression et de vibration interne, mais aussi dans sa capacité à transcender l'espace-temps. On oublie son "moi" en (dé)jouant le temps et cette focale sur l’altérité sous toutes ses coutures (l'Ubuntu ou notre "moi futur") reconnecte au Soi, au sens où C.G Jung l'entendait, la Source de tous les contraires...et de tous les possibles aussi.